Le Château de la Bête

« MAIS IL CAAAAIIIIIIILLLLLLLLLEEEEEEUUUUUH ! UN FEU, VITE ! »


Première réaction de la göranienne en arrivant dans ce nouveau lieu. De la neige ! Partout ! Sur Görana aussi y’en a, mais qu’un ou deux mois dans l’année tout au plus ! Et heureusement, parce que ce n’est pas vraiment le climat auquel la saiyan est habituée. Celle-ci supporte mieux la chaleur, l’humidité et le climat tropical en général.

Une flamme apparaît dans le creux de sa main suite à sa demande. « Euh… HEIN ?! Mais ! Je ne suis même pas liée à un esprit de feu !... » L’autochtone se rend compte qu’elle peut le manipuler, le faire jaillir et enfler à sa guise. « Ouaaaah, trop fort ! Alors je n’ai pas besoin de me lier à un esprit quand je voyage dans ces mondes magiques ? »


En plus, comme par magie un manteau s’était déposée sur ses épaules. « Trop bizarre, mais bonne initiative ! Merci à « chaipaki » ! » Fit-elle en se lovant dans le tissu confortable.


Celle-ci tend la main pour faire apparaître son sac de munies. « Hehehe il est bien rempli maintenant ! Grâce à nos combats avec mes nouveaux copains dans la jungle ! Enfin, j’ai dépensé pas mal d’objets magiques pour nous redonner de la vigueur… j’espère que je pourrais en trouver d’autres. » Réfléchis-t-elle à voix haute...


… QUAND SOUDAIN !! …










« Kupo. »





« AAAAAAAAAHHHHHHHHH ! » Un petit cri aigu et ridicule vient de sortir du plus profond des entrailles de l’étrangère. Celle-ci fait volte-face pour se retrouver en face d’un… machin ?


Une créature blanche au gros nez rose avec une sorte d’étrange… antenne ? à l’embout rouge et ronde vient de lui parler.


« Tu es au bon endroit pour dépenser tes munies, l’amie. Je peux te vendre ce que tu cherches, kupo ! »



Setsuka fit un grand sourire suite à cette déclaration qui venait d'effacer toute frayeur.


« Ooooh comme t’es trop kikiiiiiii !!! Et en plus tu peux me vendre des trucs utiles ? ! Trop coooool ! »


« Je ne te le fais pas dire, kupo ! » Répond la créature en faisant apparaître magiquement son étalage. « La Bête court un grand danger, et je suppose que tu es le porteur de la keyblade qui a été choisi pour lui venir en aide, kupo ! »


Tout en regardant les marchandises de « kupo », la sauvageonne le questionne.


« C’est quoi, « la Bête » ? Je suis nouvelle dans ce truc d’élu de la keyblade et des Sans-Cœur, tu sais ! Je m’appelle Setsuka, au fait ! T’es de quelle race ? Je n’ai jamais vu d’autres gens comme toi ! »


« Je suis un mog. Tu peux m’appeler Kupolover. Ou Monty. Comme tu veux, kupo ! » Répondit sereinement la créature. « La Bête est le souverain de ce château, là-bas. » Dit-il en pointant de la patte une énorme bâtisse au loin. Monty lui raconte ensuite toute l’histoire de la Belle et la Bête « La Belle est une jeune femme très dégourdie si tu veux mon avis, kupo. Pour en revenir à La Bête, il n’est jamais redevenu totalement humain. Quand il s’énerve, il redevient La Bête. Ce qui est plutôt pratique, n’est-ce pas, kupo ? »


Finalement ils étaient en train de boire un chocolat chaud magique ensemble tout en discutant. « J’ai cru comprendre qu’un Comte voisin a appris l’histoire et qu’il veut obtenir le « pouvoir » qui lui permet de se transformer en La Bête. Un matin à l’aube, le Château de La Bête était encerclé. Je sais qu’ils le retiennent prisonnier dans son propre château et que ce comte se l’est approprié, mais je ne sais pas qui il est, kupo. »


« Pfff ! C’est quoi cette ambition toute pourrie ! Il en ferait quoi du pouvoir de La Bête, en plus ! Je sens que ce type a de mauvaises intentions ! » Rétorque Setsuka les sourcils froncés.


« Il me semble bien aussi, kupo. Je sais que Belle et quelques serviteurs du château ont réussi à s’échapper. Eux aussi peuvent reprendre leurs anciennes apparences de mobilier du château quand ils en ont besoin. Tu pourras sûrement les trouver à l’orée de la forêt, kupo. Mais ne va pas au village, kupo ! Les gardes du vilain Comte sont déjà là-bas. »


Les deux protagonistes finissent leur boisson. Setsuka le remercie et repars avec de nouveaux objets magiques pour l’aider à tenir le coup durant son aventure à travers ces autres mondes.

En parcourant la forêt, l’élue de la keyblade se débarrassa de quelques Sans-Cœur. C’est en arrivant dans une sorte de petite clairière qu’elle remarque trois femmes, deux hommes et un enfant encerclés par ces vicieuses bêtes des ténèbres.

La femme aux cheveux bruns attachés porte également une keyblade et défend tant bien que mal ses compagnons.


« Je suis là pour vous aider ! » S’écrie la göranienne, son arme singulière à la main.


Les deux guerrières armées de keyblades viennent à bout des ennemis. Le groupe remercie la nouvelle venue.


« Ooh, tu es une amie à Sora ? » Commence par l’interroger le petit garçon.


« Chip ! On se présente avant de poser des questions mon garçon. » Le reprit celle qui devait être sa mère. « Je suis Madame Samovar et voici mon petit, Chip. » Dit aimablement la dame.


Le petit garçon se mit à rougir en se cachant à moitié derrière sa maman.


« Lumière, pour vous servir et voici ma ravissante Plumette.» Continue un autre. Le concerné fait une gracieuse révérence et sa compagne aussi.


« Je suis Big Ben, à votre service également. » Fit le deuxième homme tout en roulant des yeux après avoir vu avec quelles manières prononcées s’exprimait son compère.


« Et moi, c’est Belle. Merci pour votre aide. Je suis ravie qu’un élu de la keyblade soit venu à notre aide. » Dit-elle avec un sourire à en faire pleurer les anges. « Nous nous attendions à revoir Sora pour être honnête. Qui êtes-vous ? »


« Salut tout le monde ! Moi, c’est Setsuka. Je suis une nouvelle dans tout ce truc de kiblade, mais je fais de mon mieux ! Et j’entends beaucoup parler de Sora, mais je ne l’ai jamais croisé pour l’instant. » Elle hausse les épaules, difficile de savoir pourquoi. « Je suis au courant de votre situation dans les grandes lignes. Vous pourriez peut-être m’expliquer davantage ce qui se passe ? »

« Le Comte Cain, venue d’une contrée voisine, a entendu parler de notre histoire. Je ne sais pas comment ! Le secret est tenu entre nous… » Commence Mme Samovar.


« Oui, ça ne fait aucun sens ! » Poursuit Lumière. « Cet odieux personnage tente de subtiliser le pouvoir de transformation de notre maître ! »



« On ne sait même pas s’il est possible de le transférer à qui que ce soit. Je n’ai pas l’impression de pouvoir permettre à quelqu’un d’autre de se transformer en horloge. » Confie Big Ben en haussant un sourcil.



« Ses soldats ont pris le château puis le village. Votre arrivée tombe à pic à vraie dire. » Dit à son tour Belle. « Je pense que nous devrions commencer par libérer le village. Je connais la résistance de mon mari, je sais qu’il tiendra jusqu’à ce que nous lui venions en aide. J’ai foi en sa force. »



L’émotion se lisait amplement dans les yeux de Belle, toutefois sa détermination balayait sa tristesse.


« La meilleure tactique, c’est de leurrer l’ennemi, croyez-moi ! Je me suis sortie de bien des situations comme ça ! » Dit-elle en repensant à son excursion dans la Jungle Profonde. « Je propose de repérer qui est le chef des gardes qui sont au village. Ensuite, on lui volera un truc auquel il tient assez pour envoyer le gros de ses hommes et lui-même le récupérer ! Pendant que les autres se débarrasserons des gardes restants au village. On peut toujours tenter ça ? » Propose Setsuka en posant ses poings sur ses hanches d'un air déterminé.


Le petit groupe s’échange des regards et des sourires.


« Un peu rustre mais cela ira bien avec ces hommes ! » Lance Lumière tout en tripotant sa moustache entre son index et son pouce l’air songeur.



« Lumière est celui qui passera le plus inaperçu de nous dans sa forme de mobilier. Mme Samovar, Chips et moi faisons trop « mobilier de luxe ». Lumière est un candélabre comme un autre, après tout. » Le taquine Big Ben en faisant mine que c’est une remarque comme une autre.




« MOI ? Un « candélabre comme un autre » ? ! » Marche tout de suite dans son jeu Lumière. « Je ne te permets pas ! »


« Allons, Lumière, ce que voulait dire Big Ben, c’est que tu es le plus qualifié pour une mission d’infiltration grâce à ton intellect et à la discrétion dont tu sais faire preuve. » Rattrape Belle en gloussant doucement.



« Moui, moui, plus ou moins… » Marmonne Big Ben, content d’avoir fait sortir de ses gonds son ami.


« J’attendrais à un point stratégique de la lisière de la forêt, pendant que vous autres serez à l’autre bout. Lumière et moi nous affronterons le chef des soldats et ses quelques hommes, pendant que le reste libérera le village. Ok ? » Demande la saiyan avec son enthousiasme habituel. « En attendant, essayons de voir comment nous pourrions combiner nos compétences respectives ! »


Tout le monde opine du chef.


« Soit ! Vous allez voir de quoi le seul et l’unique Lumière est capable ! » Il gonfle le torse et fait mine d’y aller avec une totale confiance en lui.


« Nous resterons à la lisière de la forêt en t’attendant ! » Indique Setsuka.


Le petit groupe marche jusqu’aux abords du village. Il fait presque nuit noire. Les habitants sont tous confinés chez eux. Seuls les gardes du Comte Cain rient fort, boivent et festoient où ils le désirent.


« Quelle bande de goujats répugnants ! » Chuchote tout feu tout flammes Lumière. « Bon, je me lance ! »


L’homme s’approche prudemment du village et se change en candélabre au moment propice. S’il est repéré, il ne bouge plus et fait semblant de faire partie du décor. Après plusieurs minutes à analyser le coin, Lumière trouve un homme habiller d’une manière différente par rapport au reste des troupes. Il plisse les yeux pour mieux voir les distinctions honorifiques diverses sur son blason. *ça doit être lui !* Pense-t-il tout en se rapprochant assez pour l’entendre parler.

Le chef en question remarque le candélabre qu’est lumière – ce qui lui fait pousser un juron mentalement - et le prend dans sa main pour éclairer sa route pendant qu’il boit et discute avec des compères. Le pauvre Lumière resta à l’écouter bavasser toute la nuit avant que l’homme ne soit assez saoul pour parler de quelque chose d’intéressant.


« Eeeeehhh laaa… tu vois chaaa là..  là ? » Il pointe du doigt l’une de ses médailles, la plus brillante de toutes. « cha ché mon objchet chfétiche… jchtuerai qui qu’sois qui l’touch…c’l’Comte qui m’la donnéééé… »



*Quel ivrogne ! Ce n’est pas croyable !* Ronchonne Lumière dans son esprit. *Au moins il a enfin parlé de quelque chose qui a de l’intérêt !*


Le bonhomme fini par s’endormir assis dans un confortable fauteuil et après avoir posé Lumière sur la table de chevet.



*Bon, bon, doucement Lumière… on va l’approcher et lui décrocher cette médaille…*

Au petit matin, ils prennent un petit déjeuner revigorant. Le jus de l’orange était particulièrement bon ici ! Très énergisant ! De quoi poursuivre la journée en toute gaieté.

Par la suite, ils préparèrent quelques montures pour une petite « balade ».


« Tu n’étais jamais monté à cheval avant ? » Interrogea Belle avec un air surpris. « Comment tu te déplaces, d’habitude ? »


« Ben chez moi y’a de grands élans ! Si tu deviens amis avec eux, tu peux monter sur leur dos. Mais sinon, c’est souvent avec mon ami Menolos, un lion, que je me déplace ! »


« Un lioooon ! Ouaaaaah ! » Fit Chip.


« C’est étonnant, mais je suppose que rien n’est impossible. Nous on peut bien se transformer en mobilier, le maître en bête, et nos contrées sont envahies de Sans-Cœur. » Dit Big Ben en haussant les épaules. « Je ne sais pas ce qui pourrait encore nous étonner ! » Il fit une moue dégoûté en voyant Lumières et Plumette se bécoter à dos de leur cheval, pendant que Mme Samovar cachait les yeux de son fils pour qu’il ne les voit pas.


« Nous allons faire le tour du château. Nous pourrions monter au premier étage si l’on arrive à ouvrir une fenêtre de derrière. Allons faire du repérage sur les tours de garde et le nombre d’ennemis. » Propose Belle en prenant la tête du cortège.


Ils passèrent la matinée à faire le repérage approprié. Il semblerait qu’une quarantaine de soldats soient posté au château, en plus dans autres créatures Sans-Cœur. Ils établirent de passer par l’une des fenêtres d’un étage, celle qui donnait sur la chambre du couple princier. La pièce ne semblait pas surveillée. Ils allaient pouvoir grimper grâce aux lierres solides qui s’y étaient jonchées depuis belles lurettes. C’était d’ailleurs par-là qu’ils avaient vu que la chambre avait été laissée à l’abandon.


« Cette bande de butor ! Regardez-les pavaner devant le château du maître ! » Marmonne Lumière avec mécontentement.


« Plus pour longtemps mon ami, nous allons les faire déguerpir ! » Le rassure Plumette avec un clin d’œil complice.


« Heureusement que vous êtes là pour réchauffer mon cœur, ma douce. » Répondit Lumière les yeux brillants.


« Roooh ça va pas recommencer… ! » Se plaint Big Ben en roulant des yeux, comme souvent lorsqu’il s’agit de ce cher Lumière.


« Un peu de calme, voulez-vous ? Belle et Setsuka sont en train de nous mijoter un plan aux petits oignons ! Il leur faut de la concentration ! » Chuchote à son tour Mme Sumovar.


« Un groupe va entrer à l’intérieur du château, composé de Mme Sumovar, Chip, Plumette et moi-même. Nous allons devoir nous faufiler aux cuisines et nous déguiser en servants. On vous emmènera sur la desserte de Mme Sumovar jusqu’à l’endroit où est retenu prisonnier La Bête quand il sera l’heure de lui porter son repas. » Confie Belle à ses camarades. « Ce ne serait pas prudent de se séparer alors qu’ils sont si nombreux. Nous allons avoir besoin d’Adam pour venir à bout de leurs troupes. »


« Pendant ce temps, le deuxième groupe avec Lumière, Big Ben et moi, jouera les trouble-fêtes à l’entrée. » Ajoute Setsuka avec un air égayé. « On va leur faire passer un sale quart d’heure ! »


Les deux troupes se mirent à leurs postes respectifs. Belle entra dans sa chambre par la fenêtre – qui n’était que rarement fermée à verrou, ainsi elle put l’ouvrir de l’extérieur – accompagnée de son équipe. Une fois à l’intérieur, Mme Samovar, Plumette et Chip se changèrent en mobilier et grimpèrent sur les épaules de leur maîtresse.

Cette dernière fit de son mieux pour être discrète, regardant par le verrou de sa chambre ce qui se déroule dans le couloir.


« Ils sont pas beaux les monsieur… pourquoi leurs armures sont noires et visqueuses ? » Demande à voix basse Chip.


« Parce qu’ils sont comme les Sans-Cœur mon chéri. » Répond tristement sa mère.


« Ne t’inquiète pas, le maître sera bientôt avec nous et on pourra les vaincre ! » Plumette lui lance un regard tendre, ce qui rassure la petite tasse.


« Bien, je crois que la voie est libre. » Chuchote Belle en entrouvrant la porte le plus délicatement possible.


Ils jettent un coup d’œil à droite, puis à gauche. Les soldats sont partis dans l’aile est. Belle et ses compagnons continuent de se faufiler dans le château : encore heureux qu’ils le connaissent comme leur poche ! Ainsi trouvent-ils des cachettes appropriées pour se cacher des yeux des adversaires quand ils seraient susceptibles d’être trouvé. Vous savez : derrière les rideaux – on voit les pieds qui dépassent, mais ils sont trop bêtes pour les voir ! -, en-dessous des tables, derrière les statues…


« On y est ! » S’enthousiasme Belle en s’engouffrant dans les cuisines. Le personnel fit les gros yeux mais la maîtresse des lieux fit signe de faire silence. Aussi, tout le monde fit mine de rester à son poste pendant qu’elle passa dans les appartements des servants et servantes pour se changer.


Une fois une tenue de servante enfilée, cette dernière noua ses cheveux d’une manière inhabituelle de sorte à cacher le plus possible son visage. Mme Samovar et Chip firent apparaître la desserte, et ils firent tous semblant de se joindre au travail en cuisine jusqu’à l’approche de l’heure fatidique.