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 Un espoir enchainé [PV Néférourê]

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Amaryllis
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MessageSujet: Un espoir enchainé [PV Néférourê]    Un espoir enchainé  [PV Néférourê]  ClockDim 3 Mar 2019 - 13:11
Confrontation

ft. Néférourê

"Sèche donc ces larmes et prend ton courage à deux mains, fille du Soleil"
dialogue en #006666
???

....







A son retour sur Héra, le soleil frappait haut, très haut sur la capitale d'Héra. La Forteresse Cold n'y faisait d'ailleurs nullement exception. Le seul bâtiment de ce désert qui osait s'y confronter était justement réputé pour être ce genre de fournaises malaisant. Ainsi, on percevait de petites silhouettes déambuler rapidement de couloirs en couloirs, en un triste rappel à la réalité: ces silhouettes, elles semblaient fuir l'Astre du Jour comme la Peste! Il suffisait de passer dans la cour principale pour s'en faire un portrait: lorsqu'il arrivait aux adultes et aux enfants de cesser de travailler, se retourner pour regarder en arrière ne pouvait qu'être une expérience déplaisante. Car ici, la Vérité était une désillusion quotidienne, éreintante. Amaryllis n'eut besoin que de pousser le battant de la porte d'entrée pour en prendre conscience, car une voix bien moins fluette que celles des esclaves l'interpella à gorge déployée...

"Madame? Si c'est pour aller voir votre mari, votre fils ou que sais-je encore, allez-vous en! C'est déjà un miracle que vous ayez pu vous frayer un chemin jusqu'ici!"

Quand elle observa l'armoire à glace qui faisait office de secrétaire des cachots Cold, encadrés par des murs à la peinture aussi écaillée qu'un serpent en pleine mue, Amaryllis comprit que ce trou lugubre ne se prêtait à aucune forme de compréhension. D'ailleurs, ceux qui y venaient trébuchait certainement sur la première marche qu'elle enjambait actuellement. Cette dernière avait le malheur d'être particulière traîtresse, voire inauguratrice du mauvais traitement qu'on réservait aux prisonniers, dont les yeux étaient bandés dès leur arrivée. Le régime Cold ne pardonnait pas l'échec, il allait alors de soi que les rescapés d'une guerre ou d'un simple malentendu soient les victimes d'une mauvaise et honteuse chute à leur entrée. Freezer avait toujours eu le sens de l'humour, après tout. Mais elle n'était pas de ces personnes de peu de fortune, ni de ces geôliers taciturnes. Un léger rire résonna alors et la demoiselle ne put voiler un rictus profondément amusé,tandis qu'elle se penchait sur le moniteur pour mieux tapoter l'écran.

"Mais ce n'est ni pour voir mon mari, mon fils ou ma fille que je suis ici. Je veux juste aller prendre un témoignage d'une prisonnière disons...atypique."

Les regards des gardes se relevèrent, se questionnèrent et accueillirent avec scepticisme la Dame dont le nez était toujours rivé sur son formulaire à trous. Malgré l'accueil informel, la fille de la Terre soupira simplement avant de daigner signer son faux-nom sur le registre en ligne, non sans jouer distraitement avec l'anneau qu'elle portait autour de son auriculaire. Son regard azur était encore étrangement las, perdue dans la récente conversation qu'elle avait eu avec Zamasu... " J’ai foi en toi, et si tu ne veux pas que je disparaisse, fait de même, vie, n’oublie jamais que tu œuvre pour la paix, et que lever la main sur un cœur que tu considères pur ne doit jamais arriver." Elle ne vit l’œil du bureaucrate se balader sur son rapport électronique que lorsque celui-ci la tira de ses pensées...

"Ah, vous êtes la Dame Ecarlate..."


C'était surprenant, de constater à quel point tout le monde pouvait la reconnaître au bout de quelques minutes. A dire vrai, elle avait espéré profiter d'un bon camouflage avec ce manteau, mais les mèches de feu qui dépassaient de sa capuche, ainsi que sa peau albâtre, avaient certainement dû faire mouche. Curieux comme jamais, l'homme d'Héra en profita pour lui fournir un accès sans ciller, en pianotant rapidement sur quelques touches contrôlant les portes des étages souterrains...un geste ou énième ulcère qui transpirait une satanée hyperactivité. Qu'importe, sa requête avait été prise sur mesure. Pour preuve, un homme apparu sur sa droite, sortant d'une porte coulissante qui venait de s'ouvrir, tel un petit guide. Tout sourire, ce dernier déclina son identité en présentant son badge, lui serra la main et initia la conversation pendant leur marche. Bien qu'il constata bien rapidement que la Rousse était une femme de silence, il ne démordait pas de la bonne impression qu'il voulait donner de sa personne. Plus ils s'enfonçaient vers le coeur de ces géôles, plus il redoublait d'efforts pour ne pas laisser son invitée en proie à une mine ennuyée. Malheureusement, ses quelques commentaires étaient dignes d'une visite touristique...

"Entre otages, on murmure qu’il s’agit là d’un camp dont on ne ressort, hélas, pas vivant. Pour donner raison à leurs rumeurs, des mesures drastiques de surveillance ont été prises en considération récemment, et bon Dieu qu’on les a tous sentis passer! S’il avait été possible de rendre l’endroit plus sinistre encore, il aurait fallu placer l’Empereur et son regard sur nous tous!"

C’est ainsi que dans cette plus parfaite inquiétude, quelques yeux et oreilles indiscrètes eurent tôt faits de passer le mot dans les rangs des emprisonnés.

"Et oui, ça murmure, ça repend assurément la peur! Comme maintenant! Du jour au lendemain, tout changea. Passant de projets à travaux, des barbelés bien acérés ornent maintenant sadiquement la plupart des murs, tandis que de nombreux gardes se tiennent désormais bien droits, prêt à abattre le moindre dissident…Aaaah, si seulement on était mieux payé..."

Bavard par nature, il lui expliqua patiemment que les gardes avaient néanmoins eux-mêmes leurs propres soucis: il leur manquait la fraîcheur d’un point d'eau, le confort de tout un régiment avec cette sécheresse glaciale. Mais qu’importe le statut, tous criaient pour avoir à portée de main une source claire et pure, une bouteille d'eau potable, véritable or naturel d’Héra. C’était cela qui leur manquait : à force, on terminait par se dire que le seul moyen de s’abreuver correctement, c'était la sueur qui s’échappait fébrilement de leur pore de peau…

...Par la soif

......Par la faim

.........Par le manque

Par chance, il n'avait pas d'efforts à faire car la technologie instiguée par Rellum permettait de retirer les forces et l'énergie de ces prisonniers: une note qu'elle prit mentalement en compte pour son futur entretien. Passé la dernière et ultime porte, son "guide" la salua et la laissa entrer dans la cellule, seule. Elle était arrivée.

"Bonjour, Néférourê."

Lentement, la rousse défit sa cape d'une main experte, la laissant choir au sol une fois le dernier nœud défait. Puis, enfin, elle prit place sur un tabouret, en face de cette prisonnière qui pouvait désormais s'adonner à un face-à-face véridique. Ce jour-là, Amaryllis avait revêtu une robe blanche ainsi qu'une veste noire dont le tissu révélait les privilèges de ceux qui avaient ployé le genou. Ô, on ne se permettait plus ce genre de luxe depuis l’assassinat du Sultan, à part si on était un haut-gradé. Ou une personne d'importance aux yeux de Freezer. Mais partisane ou non de l'Empire, la Belle n'arrivait pas les mains vides. En faisant coulisser la petite vitrine encastrée dans une solide vitre qui la séparait de Néférourê, elle y fit glisser des habits, ainsi qu'une pomme bien charnue. Des présents qui démontraient là un certain goût pour les formalités, en dépit des différences de conditions. Oh, elle aussi, elle avait été emprisonnée...Mais maintenant que ses yeux s'égaraient sur la poussière de ces lieux, la saleté des habits de la jeune fille et la température plus froide qu'à la surface de la planète, l'expérience revêtait un quelque chose d'autrement plus concret. Qu'il était triste, de contempler une femme ainsi rabaissée à ce genre de basse considération. Son visage n'avait pourtant pas l'air de celui d'une malfrat...

"Es-tu à peu près réveillé, petit canari? Je suppose que comme moi, tu es bien loin de la Terre désormais...Bien loin. Elle doit te manquer..." Pensive, elle marqua une pause, avant de reprendre de plus belle. "Enfin, Je ne suis pas venue les mains vides. Je sais à quel point les cellules peuvent être silencieuses, et insipides. Mais n'aies crainte, je n'aurais pas la volonté de t'empoisonner avec une simple pomme et ma venue n'a rien à voir avec une quelconque sanction. Mon nom est Amaryllis, et..."

Son petit doigt -aka, une partie d'elle- lui disait que cette femme n'était pas ordinaire; Amaryllis l'avait d'ailleurs deviné au moment où elle avait vu cette photo qui véhiculait l'information relative à son arrestation. Tel un trophée. Mais, comprenant son erreur et ne désirant pas faire de faux espoirs à la jeune fille, l'expression jusqu'ici avenant de son visage se rembrunit. Elle se redressa alors sur son siège improvisée et scella les présentations.

"Mon nom est Amaryllis, et je fais partie de la garde élite de Freezer. Comme tu peux le deviner, je suis à la fois là par curiosité, mais aussi pour te poser quelques questions... Je dois avouer ne pas être au point sur ton histoire. Du moins, pas autant que celui qui t'a enchaîné ici-même. "

Amaryllis observa la jeune fille en silence, cette fois-ci. Les mots étaient crus, implacables. Néanmoins, ils avaient l'honnêteté de ne pas se voiler sous la honte ou le mensonge, bien malgré l'atmosphère déjà fortement lourde des souterrains...




©️ Never-Utopia


Dernière édition par Amaryllis le Ven 8 Mar 2019 - 1:23, édité 3 fois
Néférourê
Néférourê
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MessageSujet: Re: Un espoir enchainé [PV Néférourê]    Un espoir enchainé  [PV Néférourê]  ClockMar 5 Mar 2019 - 1:04

Encore bien à l'heure, ici l'émergence de scintillantes lueurs... Ponctuant la voute atmosphérique de ce peuple opprimé, les étoiles se voulaient témointes d'un affront sans nom. Ô Dieu du Sable, pourquoi ne venir en aide à ces habitants, constamment rabaissés, humiliés par le joug sans pitié de l'éternelle tyrannie dorée ? N'aurait-ce été possible d'envisager pouvoir le détrôner ?

Un Démon du froid, imposant durement sa loi et n'ayant que faire des droits, pouvait-il réellement s'imposer en figure de foi ? Là un mythe, une plaisanterie, une affirmation ne pesant davantage que les tristes granules sablées, s'envolant au loin par la tempête ensevelissant l'horizon d'un désert brûlé. Freezer... Le voici présenté à vous, tel un fier et diabolique serviteur, un envahisseur venu d'ailleurs. Ainsi prônant un sourire machiavélique, l'abominable condamnait quotidiennement moult destinées. Mais elle ne pouvait hélas et déjà les sauver...

Le clair de lune ne suffisait à soigner ces maux de la journée. Tout au plus, à causer l'apaisement d'esprits torturés, par la faute d'un travail acharné. Alors captive, la Beauté de Rê ne pouvait que se l'imaginer. Pleurs, terreur et douleur se confondaient, en ces murs emprunts de fraicheur... la voilà, sa journalière vision de stupeur. Des heures, des jours, des semaines ? Constatez, ces prisonniers entassés, recueillant leurs derniers instants au détour d'une prière bien vaine.



" Ma reine... Il n'est bon de ressasser les craintes cumulées. Héra finira par se voir libérée et déliée, soyez-en assurée. Notre présence dispose de son utilité, à n'en pas douter. Laissez-vous donc gagner par les bras de Morphée. Je veille à votre sécurité, à la personne sacrée que vous représentez. " s'exprima un félin de cristal, se posant aux abords d'une peau pâle.

" Mais... toutes ces âmes sacrifiées, à la gloire d'un ordre contesté... ne pourrais-je réellement parvenir à les délivrer ? " demanda la grande Néférourê, à la suite de ce discours ne la rassurant qu'à moitié.

" Le temps représente parfois une donnée capricieuse, mon cher enfant. Il faut lui laisser de l'espace, afin que dans l'histoire vous puissiez prendre place. Néanmoins, il se profile désormais la fin de votre attente... Une florale demoiselle, vous demandera bientôt votre attention la plus fervente. Pour cela, il vous faut joindre vos paupières et laisser vos rêves s'entremêler. "


Dormir... Au beau milieu du chaos, de la famine, de la saleté, des complaintes et des cris... Voilà déjà nombre d'éléments perturbateurs, n'assurant véritablement un sommeil réparateur. Pour autant, la souveraine de l'Égypte gardait la rayonnance d'un corps en parfaite santé. Seule l'apparence extérieure, paraissait souillée de la symbolique crasse de la cage, dans laquelle l'élue de Bastet se voyait retenue.

Dorures et preuves de sa royauté lui avaient été confisquées. Traitée comme le méritait la traitrise de la plèbe rebelle, notre Maîtresse des Deux Terres voyait le jour de son jugement approcher. Cette aire, où elle résidait depuis maintenant quelques temps, représentait le fameux couloir de la mort. Celui où l'on ne ressort que pour rejoindre l'au-delà... Même en ces conditions, l'éblouissante jeune femme parvenait à s'inquiéter en priorité pour la vie d'autrui. Pas un instant, ne prit-elle la peine de paniquer à son propos, de se plaindre sur sa condition. Cette nuit encore, la brune s'assoupit sans un bruit, ses gracieuses formes soutenues par un drapé liquide et transparent, ayant pour but de lui éviter bien des douleurs musculaires, au réveil...



" Debout, là-dedans ! T'as de la visite, mais te réjouis pas trop hein. Ca pourrait être la dernière... "


D'un rire gras, le détestable gardien déverrouillait l'accès à la baie vitrée de la cellule. Encore sous l'emprise de la confusion matinale, notre splendide reine fit-elle pourtant son possible, afin ne trainer outrageusement et de répondre aux attentes prévues... Se débarbouillant prestement et fixant une dernière fois la lumière de l'astre divin, à travers les solides barreaux, Néférourê pénétra ainsi la pièce limitrophe à la sienne.

S'installant calmement et sur le tabouret, laissant par ailleurs Bast venir s'installer à ses genoux, notre empathique dame d'Égypte patienta... Aussi ne fallut-il longtemps, avant que l'interlocutrice promise ne daigne révéler sa présence, comme son apparence. Une femme, donc, à la chevelure de feu et visiblement bien sure d'elle.

Robe blanche et veste noire la définissaient, vestimentairement parlant. Toutefois, il aurait été bien rustre, que de s'arrêter aux couleurs décrites. En effet, puisque la finition des habits paraissait suffire à laisser sous-entendre une origine noble... Notre belle reine ne mit longtemps à le remarquer, évaluant machinalement et à la fois la valeur de la cape au sol. Ayant si souvent vécu dans toute la luxure, que son rang lui permettait autrefois, la Souveraine de la Haute et Basse Égypte reconnaissait sans effort ce genre de détails.



" En, enchantée également. "


À première vue, la dame lui faisant face paraissait-elle de confiance. La fixant curieusement, tout en s'efforçant de rester droite et de ne risquer de la vexer, Néférourê pouvait-elle néanmoins remarquer la bonté surprenante de son homologue, qui ne lésinait à lui faire offrande de nourriture et de vêtements propres. Pourquoi donc ? Oui, pourquoi diantre la privilégier, par rapport aux autres ? La rousse devait certainement avoir quelque chose à y gagner, de cet échange. Ou possiblement n'était-ce là qu'une politesse, en vue d'engager la conversation, à partir d'un climat propice à la confidence.

Hochant poliment de la tête, à la suite du premier questionnement lui étant adressé, la plus belle dame d'Égypte ressentait déjà une certaine forme de proximité, avec l'intéressée. Attentionnée, celle-ci manifesta sa compassion envers la Terrienne... L'Élue de Bastet se voyait non seulement loin de sa planète, mais aussi de sa dimension temporelle. Il aurait fallu mentir, pour oser affirmer que la séparation brutale n'avait laissé la moindre marque de nostalgie, en le coeur de la sublime créature. Ainsi, la grande reine se contenta de baisser brièvement le regard, tout en repensant au peuple qu'elle se maudissait de laisser derrière elle.

Écoutant patiemment l'entièreté des propos véhiculés à son égard, la future Reine de la Galaxie ne put cependant empêcher à un doux sourire de parcourir son délicat minois, à la perception de ce nom si particulier... Amaryllis... Comprenez-le bien. Non pas là un signe de moquerie discutable, non. Juste le charme d'un mot poétique, se répétant inlassablement au creux d'un esprit subtil.



" Je comprends et me prêterai volontiers à votre demande, dame Amaryllis. Toutefois, il me parait convenu de prioritairement vous remercier pour vos présents. Nous ne nous connaissons encore et vous faites déjà preuve d'une telle générosité... Je ne sais comment vous remercier autrement, qu'en offrant réponse de la plus grande sincérité possible. Du moins, en l'état... Veuillez me pardonner. "


Arborant un ton aussi apaisant que le sourire, glissant à l'orée de ses fines lèvres, la Beauté de Rê se voulait la plus respectable qui soit. À vrai dire, la situation présente lui rappelait beaucoup ces rendez-vous diplomatiques, entre souverains de nations... Les formulations employées se devaient, à l'époque, de refléter une attention particulière dans le choix des mots. Il fallait parfois du temps, à certains dirigeants, pour s'habituer à cette nécessité de la plus haute importance. Malgré tout, Néférourê avait, depuis très jeune, acquis ce réflexe si crucial pour son rang.


" Bast et moi-même sommes arrivées ici, voilà maintenant plusieurs lunes... Pour vous l'avouer, je n'avais connaissance des lois en vigueurs. Pas que j'en vienne à m'estimer innocente pour autant. Là juste l'une des raisons pour lesquelles je n'ai pas hésité à me précipiter, entre une sage femme et un soldat de votre empire... La dame me recommandait de fuir la planète, en raison du changement de sa direction. Alors ce garde est intervenu et s'apprêta à la corriger physiquement, en raison des paroles vexantes... Je me doute qu'il aurait été plus respectueux, envers votre régime politique, de ne pas m'en mêler. Seulement... "


Déposant la main droite au centre de son opulente poitrine, le joyau de l'Égypte Antique manifesta le besoin d'une courte pause, au sein du récit. Le temps d'inspirer, comme de stabiliser la tristesse la parcourant présentement... La Fille de Rê serrant le poing et déviant son visage, tout en masquant naturellement ses pupilles, ses paupières ne tardèrent nonobstant à se rouvrir, alors que ses yeux turquoise fixèrent maintenant plus intensément son interlocutrice.


" Seulement, je n'ai pu me résoudre à cautionner cette violence. Pourtant, je le sais... S'obstiner contre le pouvoir en place s'avère passible de sanctions, dans l'intérêt du maintien de l'ordre. Pour autant, elle était si âgée et lui si vigoureux... À cet instant, j'ose l'affirmer avec franchise et même si cela pourrait vous sembler ridicule. Mais... mon corps a bougé tout seul. "


Voilà qui pouvait être perçu comme bien curieux. Hors du contexte, prise à part du témoignage présent, la révélation aurait pu paraître grotesque, absurde. Un corps ne bougeait pas tout seul et Néférourê ne croyait follement l'inverse... En revanche, elle n'avait pu trouvé là meilleur moyen d'imager son impulsivité du moment. Une absence de réflexion, symbolisée par l'urgence d'une situation, qui ne lui offrit que son coeur pour seul juge de la réaction à adopter. Ici et devant vous, l'explication détaillée de cet instant si bref, aux conséquences des plus regrettables...

Un silence suivit la révélation, alors que les iris colorés se perdirent dans le vide.



" Ma reine... Il vaudrait sans doute mieux vous concentrer sur la suite des évènements. Il serait en effet peu convenu de faire patienter davantage votre homologue. " s'exprima soudainement une voix bien étrange, presque effacée mais à la fois si harmonieuse.


Le félin de cristal se redressant, sa tête s'inclinait en direction de sa protégée. Amaryllis, quant à elle, pouvait apercevoir la matière étrange le composant... Indéfinissable, celle-ci paraissait à la fois solide et liquide, reflétant la lumière sans pour autant éblouir. À moins qu'elle ne vienne plus simplement de l'intérieur de la créature.



" Oh. Tu as raison, Bast... Pardonnez-moi pour cette attente. Je ne peux simplement empêcher à la scène de me revenir. Je disais donc... Oui. C'est alors qu'est apparu un guerrier du nom de Toppo. Il m'a à mon tour sauvée du châtiment m'étant réservé, en interrompant l'attaque du soldat à mon encontre... Puis, il a fait tomber les autres gardes présents et m'a emmenée dans une ruelle, afin de fuir les renforts à venir. Seulement, ils nous ont retrouvés et, voyant que la situation devenait verbalement tendue, j'ai préféré me rendre immédiatement, afin d'éviter de nouvelles violences... Je me suis faite escorter et l'on m'a passé les menottes, jusqu'à rejoindre cette prison. Toppo a suivi, mais nous avons été séparés. Je ne sais quel destin lui a été réservé... "


Finissant le témoignage, non sans une mélancolie perceptible, la grande Néférourê se demandait réellement ce qu'il en était advenu de ce brave personnage. Elle n'osait penser au pire mais, après tout, l'acte qu'il avait commis s'avérait autrement plus gravissime et provoquant, envers l'empire du Cold. Alors, si la Reine d'Égypte se voyait déjà promise au passage d'Anubis, la déesse mortuaire... Toppo devait certainement l'avoir déjà rencontrée...


" Voilà. Désormais, vous disposez de ma version des faits... En toute franchise, je ne saurais que vous conseiller d'interroger toutes les personnes présentes, même si je vous avoue ne pas avoir forcément connaissance des noms. Néanmoins, je crois me souvenir d'un certain Zarbon. Oh et, Tundra, aussi... La vision de chaque personne est importante, au sein d'un conflit. Il s'agit du moins des valeurs m'ayant été transmises par ma chère mère, lorsqu'elle dirigeait encore le royaume d'Égypte. Ah mais, mille excuses, je dois vous ennuyer, avec mes histoires ! Mon témoignage vous convient-il ? " clôtura la Souveraine des Deux Terres, enfin pendue aux lèvres de la fleur rouge, tandis que le félin de cristal gardait un oeil sur celle-ci.


D'une lueur dorée, les globes indiscernables de la déesse des marées. De quoi est-elle constituée ? Est-ce du quartz, du diamant, de l'eau cristallisée ? Nul ne serait en mesure de l'expliquer. Juste là une matière exotique, un mystère à la mesure de cette aura bien trop mystique.
Amaryllis
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MessageSujet: Re: Un espoir enchainé [PV Néférourê]    Un espoir enchainé  [PV Néférourê]  ClockDim 10 Mar 2019 - 12:22
Confrontation

ft. Néférourê

"Sèche donc ces larmes et prend ton courage à deux mains, fille du Soleil"
dialogue en #006666
???

....







L'effet de surprise avait visiblement eu raison des talents oratoires de Néférourê. Un tel mutisme ne pouvait avoir qu'une seule origine. En un mot: "Enchanté". Quels propos incongrus, ainsi prononcés entre ses maudits barreaux! Pour autant, Amaryllis demeura patiente et ne pressa pas la prisonnière. Au contraire, là, assise sur son tabouret, elle vit cette hésitation et cette prise de paroles comme un moyen de sonder à qui elle avait affaire. Comme une timide poignée de mains...Voilà qui était ravissant! Ainsi, la sobriété du Noir et du Blanc s'opposa à l'espoir de l'Egyptienne. L'inquiétude de cette dernière ne fit d'ailleurs pas mouche, puisqu'un regard pers ne tarda pas à déceler sa retenue...D'un geste de la main, Amaryllis signa ses intentions de paix. Pour autant, les formalités de la jeune fille la mirent mal à l'aise et la fleur n'hésita pas à le signifier, quelque peu gênée par la douceur de sa vis-à-vis...

"J'apprécie ta politesse mais je crains que des excuses ne soient pas de mises. Au risque de paraître crue, regarde autour de toi: je ne crois pas qu'on t'ait laissé le choix de quoi que ce soit et tu es désormais ici. " répondit-elle en arborant un ton un tantinet cassant. Agacée, Amaryllis l'était. Mais pas contre Néférourê. Elle l'était contre la vision d'une jeune fille maltraitée, contre la perception d'une fierté bafouée par le régime Cold. Une fierté qui était là, présente, et qui pourtant, paraissait calfeutrée entre quatre murs. Cela eut l'effet d'un coup de fouet pour la jeune femme qui se redressa sur son tabouret, sans voiler sa peine à peine palpable. "Ce n'est pas à moi qu'il faut demander un quelconque pardon, à supposer que tu sois déjà à pardonner de quoique ce soit à l'heure actuelle...Tu ne me dois rien. Je n'ai fait que suivre mon cœur plutôt que ma raison."

A ces paroles, un brin d'honnêteté gagna ses lèvres de plus belle et la Fleur écarlate soupira. Pour chasser ses milles et une idées. Pour se débarrasser de sa fatigue. C'était là la moindre des choses, la moindre des convenances envers cette fille d'Eve qui n'avait pas vécu des histoires tendres...Oh, Fille d'Eve! A en supposer que cette jeune fille soit frappée de cette banalité qui rendaient les charmantes créatures aussi dégoûtées qu'envieuses. Amaryllis n'était pas sotte: il y avait "quelque chose", par ici. Comme un brin de soleil. Comme un fragment divin. Ou plutôt, une odeur d'une engeance divine... "Ca sent la création" aurait-elle répondu, si ses prunelles n'avaient pas coulé sur cet étrange petit chat fait d'un cristal souple, confortablement installé sur les genoux de sa maîtresse devenue silencieuse...En proie à des réminiscences assurément bien plus mordantes qu'escompté. Ce récit était une épreuve et pour qu'elle puisse le continuer, il faudrait du soutien. Ses mains allèrent enrouler les barreaux de cette cage impie.

"Tu as dû avoir peur...surtout face à Zarbon. Je ne le connais pas personnellement, mais malgré sa réputation de beau garçon, j'en sais suffisamment pour t'affirmer qu'il s'agissait là du bras droit du "petit dieu doré d'Héra". Toutefois, j'ignorais qu'il allait jusqu'à frapper les vieilles femmes et jusqu'à emprisonner les jeunes filles en fuite...Je pense que j'aurais en effet à éclaircir ce souci avec lui en temps voulu. Concernant ce "Toppo"...Je n'en saurais trop t'en dire pour l'heure... Je te remercie pour tes pistes: elles me seront précieuses."

A croire que lorsqu'il ne s'agissait pas d'un enfant, c'était une vieille dame qui faisait office de passe-droit dans une prison dorée...Plongée dans ses propres réflexions quant au jugement prochain de la demoiselle, la Belle n'en sortit que lorsque la voix timide et féminine de la jeune femme l'invita à prendre parole à son tour...

"Eh bien, comme quoi, les petits bras d'un brin de femme ne manquent pas de mettre un peu de désordre au sein de la ô-combien-terrible armée de Freezer, haha!
, finit-elle par avouer, sans se dépareiller d'un petit sourire mutin dont elle seule en avait le secret. "... Enfin...si l'impulsivité était un crime, alors j'en serais également fortement coupable."

Passés ces légers rires cristallins, Amaryllis regagna son habituel stoïcisme et reprit la conversation par quelques aveux. Puis une idée trotta dans son esprit et, soucieuse d'accompagner Néférourê dans son met et de briser les timidités d'une bouchée à entreprendre, la rousse tendit la main afin de convoquer ce qui lui permettrait de suivre l'en-cas de sa comparse. Sa paume demeura ouverte et un léger halo de lumière en jaillit, dont l'aura dévoila sa flamboyante mais printanière personnalité. Une dame de création à n'en pas douter. Les rayons lumineux de faible intensité mais déjà voyant et chaleureux se substituèrent finalement à l'apparition d'une pomme rouge et bien charnue.  

"Je ne saurais te juger, ce n'est pas mon rôle mais peut-être à tord, je te pense sincèrement de bonne foi pour ton témoignage... J'ai eu, moi aussi, l'erreur de me prendre à ce jeu en arrivant ici, face à l'Empereur de cette planète. Des millions de vies meurent et il est tentant de vouloir les épargner quand elles semblent sur le point de s'éteindre devant nos yeux. Hélas, sur Héra, sauver une vie est un acte "coûteux", et son châtiment ne dépend que de la personne qui la prononce. Oui, ici, les règles sont bien différentes et on ne peut faire confiance qu'à soi-même. ...Peut-être aurais-tu dû écouter cette vieille dame? Je serais bien hypocrite de t'affirmer le contraire et...hm ... ne saurais trop te conseiller de faire preuve de prudence, à l'avenir. Et puis, je ne voudrais pas paraître pessimiste, mais que vas-tu faire, maintenant?"

La question demeura en suspens, se répétait inlassablement dans les esprits. Que ce soit pour elle ou pour Néférourê, les choses allaient du pareil au même. Oui, qu'allait-elle faire, maintenant? Avait-elle des projets? Des envies simples, des rêves inaccomplies? Cette enfant parlait encore de sa mère et d'une Egypte qui rappelait à la Fleur un passé d'ores et déjà révolu...Une Antiquité conservée dont les reliques était aujourd'hui conservée dans les musées. Et sans aucune hésitation, le Royaume Cold ne prévoyait pas de mise en justice autre qu'un jugement autour d'un verre de vin. Un claquement de doigt de Freezer avait toujours suffit pour couper bien des têtes. Pour autant, Amaryllis n'insista pas sur cette fatalité et, constatant le trouble que ses demandes et ses pensées formulées à haute voix avaient éveillé chez la jeune femme, elle chassa très vite le propre doute semé en elle.

"Et oh, me voilà partie à philosopher. Bref, mangeons. Pour peu que l'on connaisse ce désert et la stérilité des sols d'Héra, j'oserais affirmer que tu ne goûteras pas meilleure pomme sur cette planète...Et peut-être même dans cette galaxie? Bien peu se préoccupent du sort de la Nature et de ce qui vit, quand ils sont riches tout du moins..." souffla-t-elle avant de croquer dans sa propre pomme avec gourmandise. Amaryllis n'avait pas lâché Bast du regard, tant le mystère de sa composition et de son identité l'intriguait. Aussi, les joues pleines, la jeune femme se fit d'humeur moqueuse. Elle avala alors sa sucrerie naturelle et reprit la parole. "Quel étrange familier que voilà...Bast, donc. Joli chat. J'ai un chien, de "l'autre côté". Un amour! Hélas, les temps sont rudes et je n'ai pas encore la force de ramener ce petit diablotin parmi nous..."

Une pause. Sous son regard inquisiteur, Bast avait cette fois-ci toute son attention. Amaryllis continua sur une profonde inspiration.

"Mais tu n'es pas un simple chat, n'est-ce pas? Et je doute qu'une engeance divine porte son regard sur ce genre de planètes par pur plaisir...sauf si je me trompe! Je ne suis pas particulièrement grande connaisseuse des particularités égyptiennes contrairement à mes frères et soeurs, mise-à-part certaines choses évidentes...Bast, Bast...Comme Bastet?"
Simple question dont elle n'avait fait qu'une brève supposition. "Je serais particulièrement curieuse de faire plus amples connaissances...Je crois que c'est ce qui a manqué à votre sujet, non? Pour être honnête, je suis là pour mettre en lumière les mystères. "

Amaryllis n'avait rien à perdre et un étrange pressentiment la tenaillait. Cette affaire-là, bien qu'elle n'en était qu'à son commencement, aurait une importance tout particulière pour l'avenir. Qu'elle puisse obtenir un autre point de vue était une très bonne chose, surtout en ces heures sombres. En tous les cas, la Fleur savait ce qu'elle faisait et ainsi, elle avançait à petit pas.

Lentement, mais sûrement. Le temps ne lui manquait pas.

Après tout, leurs compagnies seraient certainement déjà plus saines que celle d'un guerrier de Freezer...ou de Freezer lui-même. Un soupir. Un second. Un air exténué s'inscrivait sur son visage, déjà devenu légèrement plus pâle que d'habitude. Décidément, l'air pollué d'Héra n'était pas clémente avec sa nature florale et elle avait l'impression de perdre ses forces de jours en jours. Une illusion. Il lui suffirait de s'habituer de nouveau à cette planète... Mais hors de question de se battre sans bonne justification pour autant! Et puis d'ailleurs, quel intérêt? Sa venue s'était voulue cordiale, voire même presque hospitalière, avec ses habits propres sous son bras et cette pomme dans sa paume. Restait à savoir ce que Néférourê escomptait vivre les prochains mois: De ce qu'Amaryllis avait pu entrevoir, le jugement de Néférourê n'avait pas encore été statué et il était évident que les sentences de Freezer n'étaient jamais légères...





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Néférourê
Néférourê
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MessageSujet: Re: Un espoir enchainé [PV Néférourê]    Un espoir enchainé  [PV Néférourê]  ClockVen 19 Avr 2019 - 22:06
À l'abri des oreilles indiscrètes, des tempêtes soufflant maintes fois le désert, deux jeunes femmes discutaient calmement. Toutes deux liées à une nature divine, sans pour autant pleinement s'en rendre compte, les fleurs de la planète ensablée laissaient leurs sentiments s'entremêler. L'amaryllis, exprimant une sympathie grandissante, à l'attention de la prisonnière lui faisant face, ouvrait lentement son coeur. Meurtri de ses expériences passées, celui-ci peinait en effet à se soigner de la douleur le rongeant. Tant d'âmes corrompues, brisées, souillées, mais qui ne demandaient qu'à se libérer de cette pression trop longtemps endurée. Bastet le percevait. Elle comprenait et partageait cette souffrance, à chaque seconde s'écoulant.

" Je suis heureuse d'avoir pu vous être utile. À vrai dire, je m'inquiète surtout pour le sort de cette personne m'ayant sauvé. Toppo a pris le risque de se mettre en danger, de subir les foudres des lois ici applicables, dans le seul but de préserver mon existence. Je me sens, à vrai dire, assez coupable de sa condition... "

Fixant la matière froide couvrant le sol, d'un air mélancolique, la célèbre Reine d'Égypte ne pouvait s'empêcher de se porter en responsable des évènements, même si ceux-ci se voyaient inévitables. Les mécanismes du temps ne permettaient l'erreur. Les lois de la causalité s'appliquaient sans relâche, à tout lieu et à toute heure. Une entité, tenant jusqu'alors la chandelle de cette conversation, reçu pourtant enfin une attention particulière.

Néférourê demeurant silencieuse, quelque peu désemparée par la gentillesse de sa belle interlocutrice, voua en effet un regard au félin, accompagnant sa propre personne... Elle s'en voulait de ne pouvoir rendre plus longtemps le sourire de la rousse demoiselle, mais la question se posant la perturbait quelque peu. Amaryllis marquait un point. Qu'allait donc bien pouvoir faire la plus ravissante femme des pyramides, à présent isolée du reste du monde ? Elle-même ne comprenait pas bien la raison pour laquelle sa déesse protectrice avait laissé sa capture se faire, dans le plus grand des calmes. Ne voulait-elle donc la protéger ? N'était-ce pas lié au but fixé ?

Des questionnements qui s'évacuèrent pourtant, au moment où la protégée du seigneur maléfique déclara l'heure du repas. Rien de fort consistant et, toutefois... à y prêter plus attention, ces pommes n'avaient rien de commun. Pour ainsi dire, ces dernières semblaient-elles particulièrement succulentes. La surprise avait d'ailleurs envahi, l'espace d'un instant, les pensées de la beauté d'Égypte, lors de la matérialisation de cette nourriture, au sein même de la main appartenant à son homologue. La florale entité disposait-elle d'un quelconque lien avec la nature ?


" J'imagine, que cela dépend aussi des cultures. Pour autant, cette pomme est aussi délicieuse à la dégustation qu'à la vision ! Je ne saurais que vous remercier chaleureusement, pour m'avoir permis d'y goûter. Nous mettions un point d'honneur à comprendre et à respecter les productions de mère nature, en Égypte. Mais même ainsi... "

Une telle perfection dans le goût n'avait jamais été atteinte. Le palais, pourtant bien délicat, de cette charismatique souveraine, s'émoustillait d'apprendre l'existence d'un met si transcendant de ses normes, malgré tout déjà si luxueuses. Prenant le temps de respecter cette sensation, de faire honneur à cette gourmandise, la Maîtresse des Deux Terres savourait chaque bouchée avec grande finesse. Certaines personnalités, croulant dans la richesse, finissaient souvent par banaliser la chance dont ils faisaient l'objet. Bafouant ainsi le respect envers leurs opportunités sacrées, le revers de l'opulence les gagnait alors et finissait un jour par les perdre, au détour d'une trahison, d'un règlement de compte. Mais Néférourê avait toujours tenu à rester digne de ses obligations, des présents lui étant offerts par la vie.

Une transition convenue, afin de traiter d'une affaire ô combien intrigante. Vouant désormais toute son attention pour le félin de cristal, la fleur à la chevelure de feu ne supportait plus d'endurer le mystère de cette existence atypique, l'observant toujours sans un bruit. Une réaction compréhensible, pour sûr. Restant donc de visu avec sa nouvelle interlocutrice, Bastet prit la parole, un brin amusée par la référence évoquée.


" Un chien, dis-tu ? En parlant de liens familiaux, je dois avouer que cela m'évoque ma petite soeur, Anubis. "

Sautant élégamment, afin de rejoindre la surface sur laquelle sommeilleraient les trognons de pommes, la déité à la voix profonde, effacée mais non moins harmonieuse, s'assit à nouveau. Laissant sa queue entamer quelques arabesques, la délicate déesse soutenait à présent le regard de ce coeur perdu, sur le champ de bataille opposant le bien et le mal.

" Tu devines juste. Je me nomme effectivement Bastet. Mais nul besoin de ne se référer qu'à l'Égypte, pour en apprendre à mon sujet. Certains mythes se basent sur des vérités déformées. Ma soeur et moi en faisons partie. L'histoire nous accorde le titre de Déités Primordiales, au vu de nos fonctions. Nous le subissons à notre manière, mais là n'est pas le sujet. "

Portant ses doigts aux lèvres, la charmante reine se demandait si sa gardienne allait vraiment révéler sa nature aussi facilement, alors qu'elle avait exprimé la volonté de se cacher du regard des autres dieux, pour l'affront qu'elle s'apprêtait à accomplir. Celui de désobéir aux ordres lui ayant été imposés, il y avait déjà de cela des milliards d'années.

" Le destin réunit certaines âmes, en fonction de certaines conditions précises. Votre présence, à vous deux, l'une en face de l'autre... n'a rien d'un hasard. Le moment est propice à cet échange, à la constatation d'un coeur pur, à travers la brume d'un désespoir s'étendant toujours plus loin. Voir mes enfants en proie au doute, à la corruption de leur âme, me serre le coeur depuis bien trop longtemps. Amaryllis... À ta manière le ressens-tu également. Ce monde qui souffre un peu plus chaque jour... "

" Bastet... Alors c'est pour ça, que nous restions ici ? " demanda l'Égyptienne, étonnée de n'avoir seulement vent maintenant des intentions de sa divine compagne.

" Je n'aime pas cacher la vérité, mon enfant. Hélas, le destin ne permet toujours le luxe d'influer dessus, sans le moindre sacrifice. J'essaye juste de les limiter au maximum, pour t'aider à sauver ce monde. Il est trop tard pour ne se présenter qu'à moitié, à présent. Je ne t'en ferai pas l'affront, Amaryllis. Car ma proposition s'avère des plus sérieuses et réalistes... "

Elle, allait-elle réellement... Poing au creux de sa poitrine, Néférourê stressait manifestement des risques encourus par le chat translucide. Sautant aux pieds de la Fille de Rê, la déesse primordiale s'éloigna d'un simple mètre, avant de refaire face à la ravissante fleur, une douce lueur ensevelissant déjà le félin.

Les particules sphériques le composant commencèrent alors à entamer une valse l'entourant, pour finir par le désagréger complètement. Laissant ainsi à terre le fameux collier, censé annuler les pouvoirs... La danse des bulles de cristaux liquides adopta une silhouette humaine, juste avant que des habits se créent à même la peau. La douce lumière se dissipa finalement, laissant apercevoir la véritable forme de Bastet.


Spoiler:

Rouvrant les yeux, celle-ci fixa tendrement les deux âmes lui faisant face, d'un doux sourire.

" Ils vont te remarquer, si tu restes sous cette forme ! Fais attention à toi, Bas- "

" Pas d'inquiétude, ma reine. La surveillance des dieux est ciblée. Il ne s'agit pas exactement d'un processus automatique et omniscient. J'ai bien quelques minutes, tout au plus, avant qu'ils ne ressentent ma présence. J'irai droit au but, cette fois. "

Interrompant poliment sa protégée, d'une main faiblement tendue, la sublime créature se rapprocha à présent de l'amaryllis. Penchant à peine sa tête sur le côté, l'aquatique déité laissa la mélancolie regagner à nouveau ses perles jaunées.

" J'ai conscience que cela doit paraître bien précipité... Cette conversation, ces révélations, cette forme... Malheureusement, nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous et trouver ce chemin ne fût déjà pas chose aisée. Alors je vais t'offrir toute la franchise que tu attends de moi, mon enfant. "

Laissant un temps de pause, la beauté d'ampleur universelle en profita pour entreprendre une longue respiration. Néférourê, de son côté, était pendue à ses lèvres, même si son visage démontrait encore une crainte notable.

" Je suis Bastet, Déesse de la Vie basée sur l'âme. J'en suis la mère de toutes celles existantes. À chaque instant, une autre partie de moi donne naissance à une nouvelle âme, à travers les univers. Anubis se charge de les récolter et de les accompagner dans l'au-delà, au moment venu et à l'aide de ses faucheurs. C'est en brisant le code de conduite m'étant imposé, que je suis personnellement allée sauver l'âme de Néférourê, au moment de sa mort. Je l'ai amenée à cette époque, afin d'avoir une chance de contourner le goulot d'étranglement, qui menace cette galaxie et les univers en général. Les dieux restent passifs, mais moi je vois toute la souffrance de mes enfants, je la ressens... Chacun de vous dispose de ma propre vie comme base de la création de son âme. D'une certaine manière, je suis en vous et vous êtes en moi, comme une extension de ma personne. "

Rapprochant ses deux mains de son pendentif, la Déesse de la Vie laissa la pierre en son centre briller. Une démonstration valait toujours plus que des paroles seules.

Fermant par la suite les yeux, la déité primordiale entoura son artefact et ne tarda avant de présenter un embryon d'âme, de ses deux mains jointes et tendues. Cette petite flamme blanche, aux reflets bleutés, dont la base s'avérait plus grosse que la pointe, pouvait sembler surprenante à la constatation. En réalité, la divinité avait surtout fait en sorte de la rendre visible, pour l'occasion... Quelques secondes plus tard, la demoiselle aux cheveux azur rapprocha la manifestation de son torse, la transférant prudemment dans une de ses mains et usant de l'autre pour exécuter différents tracés autour, à l'aide de son index libre.

Au fil de ces courbes subtiles, de ces tapotements brefs et amusés, l'âme grandissait en accompagnant la danse imposée. Bastet donnait du corps à cette existence, les façonnait toujours de traits diversifiés, entre chacune. Constituant peu à peu la mentalité souhaitée... Son regard était bienveillant, lors de l'exécution. L'oeil d'une mère, attentive aux détails et passionnée de sa progéniture.

Au bout d'un court laps de temps, la responsable de la scène tendit finalement ses mains en direction du ciel et laissa son oisillon s'envoler au loin. Celui-ci traversant la matière, à la manière d'un fantôme... Le doux sourire qu'elle vouait à cette envolée, lui fit presque oublier la suite de son discours. Même si Bastet se reprit assez vite.


" Deux âmes se conjuguent en toi, Amaryllis. L'une d'elle t'octroie une nature divine, je le sais. Tu as dû faire face à de nombreuses épreuves et tu pourrais m'en vouloir, pour ne pas avoir réagi plus tôt... Vous pourriez tous m'en vouloir... Quelle mère abandonne ainsi ses enfants à leur triste destinée ? Je ne peux plus supporter de rester passive, juste car on me l'ordonne. Que l'on m'en veuille ou non, je dois réparer cette faute, pour l'avenir de l'humanité... Le monde a besoin d'un modèle de pureté, d'une figure d'espoir à laquelle se raccrocher. Après de nombreuses années d'errance, je pense avoir trouvé une personnalité en mesure de faire pencher la balance... une personne capable de soigner les âmes meurtries, au point de les rendre à nouveau plus légères que la plume. Mais nous n'y arriverons pas seules, Amaryllis. Elle en a l'expérience et le coeur... elle a juste besoin d'un peu de soutien, donc... voudrais-tu bien m'aider à faire de Néférourê, la nouvelle Reine de l'Humanité ? En commençant par Héra, nous pouvons encore transformer ce monde. Alors s'il te plait... prends le temps d'y réfléchir, d'y penser à ta manière, et fait ton choix sereinement. Nous attendrons ta décision. " clôtura la Déesse de la Vie, implorant presque son interlocutrice, mais tout en gardant de sa prestance, de son élégance semblable à celle d'un cygne.

À l'aube des tragédies se multipliant, un espoir survit encore. Exempt de toute noirceur, purifiant même celle alentour, le voici présenté à vous. Combattant le crépuscule du monde, Néférourê pouvait-elle réellement chasser l'influence d'Apep, jusqu'au jour nouveau ? Cette rencontre revêtait désormais un aspect déterminant, concernant cette lutte sempiternelle.
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MessageSujet: Re: Un espoir enchainé [PV Néférourê]    Un espoir enchainé  [PV Néférourê]  ClockJeu 2 Mai 2019 - 22:12
Confrontation

ft. Néférourê

"Les lions ne pactisent pas avec les chats."
dialogue en #006666
???

....






Le voile des fausses identités se levait. Amaryllis le savait. Un quelque chose de sincère et de doux s'opérait tout bas...dans son cœur ambivalent. C'était un souffle, c'était une brise, c'était une bouchée d'air fraîche parmi les braseros de terreur imposés par l'Empire Cold. Elle le pressentait, que cette rencontre se déroulait pour le mieux. Là, confinées dans ces geôles composées d'un milliers de barreau, un début de confiance naissait entre les deux femmes. Car ici-même, rien ne se prêtait aux réjouissances, mais les réjouissances étaient aussi relatives que le battement d'ailes d'un papillon: un minuscule flottement de pensées...et Psyché se jouait de leur individualité! Des règles brisées. Imprévisibles en tout point. Ce qui était traditionnellement négatif devenait positif. Ainsi, la beauté florale était seule, tout comme Néférourê et Bastet étaient seules. Elles étaient seules dans cet espace désolé, trois petites gouttes d'eau qui n'arboraient aucun manteau de supériorité. Pas l'ombre d'une menace ne planait au-dessus d'elles; pas même l'esquisse d'un chantage. Toutes ces faiblesses de cœur, tous ces doutes n'étaient pas en elles: s'il fallut les représenter, alors ces maux dignes de la boîte de Pandore étaient externes. Pour l'heure, tout du moins. A l'image de sa comparse, ses lippes rosées et ses dents blanches allèrent rencontrer la chair de sa propre pomme, non sans perdre un sourire tendre et maternelle. Néférourê l'amusait, l'évidence sautait aux yeux.

"Vous aimez? Ce n'est pas plus mal, les productions sur Héra ne sont guère florissantes... Cette planète est si inhospitalière que la rendre plus jolie et plus vivable est presque au-dessus de mes capacités à l'heure actuelle...Presque."

La Fierté ne cédait jamais face à la Fatalité. Jamais. Mue par cette volonté, un air assuré et mutin s'empara de son visage, jusqu'aux commissures de ses lèvres. A chaque problème, une solution n'attendait plus qu'à émerger: tendre la main pour saisir cette pomme n'était ainsi qu'une formalité accessible à qui savait attendre.

"Clac".

Un bruit sourd contre la porte cassa cet enchantement et le scepticisme regagna la Belle. Calmement, ses yeux pers coulèrent en direction de la porte de sortie pour constater qu'aucun garde n'avait pris la peine de pénétrer dans les lieux. Soit. Chanceuse malgré sa malchance, la petite Souveraine avait pour compagnie les innombrables petits cristaux qui composait ce chat fantomatique; une fausse apparence, mensongère assurément...Mais à quel point?

"Alors?"

D'innombrables secondes se succédèrent avant qu'Amaryllis n'obtienne enfin sa réponse. Une voix assurément féminine et douce résonna dans toute la pièce, faisant fi des obstacles qui auraient pu l'étouffer de leur tyrannie. Cristalline et diffuse, l'apparition de Bastet et les mouvements souples du petit chat n'échappèrent nullement à l’œil intrigué de la Fleur-Lion. Par respect, la Belle prit appuis sur son tabouret, plaçant les deux paumes de ses mains contre la surface plane et lisse du plastique avant de se lever; une simple formalité pour présenter ses hommages et reprendre la parole, trahis par ni plus ni moins que ce sourire dont elle ne s'était toujours pas défait. Ses premières paroles confirmèrent alors les propos de Bastet au sujet de son familier.

"Un chien, en effet. Je ne saurais dire s'il est lié à votre soeur Anubis, toutefois! Il s'agit d'un Cu Sith, ou plus précisément, de mon protecteur et ce depuis ma naissance....Hélas, du fait de l'Exode des Esprits de la Forêt  il y a de cela plusieurs siècles, il m'est impossible de briser le voile pour pénétrer dans l'Autre Monde n'importe quand. Donc, nulle inquiétude à avoir, je ne lâcherai pas un messager de Vie et de Mort sur Héra."


Un soupir franchit les barrières de ses lippes, puis ses mains se joignirent l'une à l'autre, comme pour  soutenir sa prestance face à ces mémoires qui resurgissaient tels des fantômes du Passé. Voilà depuis des années qu'elle n'avait pas évoqué ouvertement sa naissance, ni même son quotidien d'antan. Ces fragments florales étaient issus de la Mort et du Sang des dieux, ainsi que des sentiments des Premiers Hommes de Mil. Dépourvue de famille, Amaryllis n'en avait jamais eu d'autres que ses frères et sœurs de sang, et elle n'avait d'ailleurs pas cherché plus loin que cette même origine commune qui les unissait tous: la Terre. Ainsi, la plus proche parente en qui elle avait trouvé refuge était là, sous les yeux de Bastet et de Néférourê. Un réceptacle qui n'avait pas eu le choix, bien inconsciente de ses capacités.

"Et j'apprécie cette franchise. En réalité, je ne peux que comprendre que cette absence d'action vous ait faite réagir...Moi-même j'ai attendu bien trop longtemps pour oser sortir de ma promesse et lutter contre la destruction de notre Mère, la Sauvage."

Ô, la Fleur ne trahirait pas la couverture de cette déesse, fut-elle primordiale ou non, traîtresse parmi les siens ou oriflamme de sa génération. Croisant les bras, son cerveau tentait d'intégrer la lourde quantité d'informations que lui délivrait "Vie", non sans froncer des sourcils...Le faciès s'embrunit du tout ou tout lorsque cette dernière aborda finalement quelques révélations qui fâchaient. Pour qui ce petit brin de déesse se prenait-elle? Un tremblement. Un battement de cœur ardent. Quelque chose coula soudainement le long de ses artères, de ses veines, de ces plus petits vaisseaux sanguins qui composaient la Fleur depuis maintenant près de cinq années. La rage. Ou tout du moins, un début de rage. Un Orgueil touché en plein fouet. Bien que gracieux et frappée par la beauté des Fleurs, l'humanité de la Belle sembla se décomposer. Un pétale apparu, couleur du danger. Puis une deuxième, qui ne tarda pas à s'emparer de ses joues nues et, sans crier garde, Néférourê pourrait le voir. Ca brille. Ca menace de pourfendre. Une épée en direction de cette "Déesse Chat" fila impitoyablement non loin de son cou avant de s'arrêter net dans sa trajectoire, entre les barreaux. Le sang ne coula pas mais il aurait pu. Il aurait dû. Courroucée, Amaryllis releva son regard et croisa alors les prunelles bleutées de cette frêle Vie. Sifflant son ire, crachant son mépris, ses yeux prirent une teinte mordorée, reflétant tout l'Ego de cette Nature insaisissable et insoumise.

"Une mère? Toi? Qui es-tu pour te proclamer comme tel et insulter la Nature? As-tu seulement cru un seul instant que j'allais accepter un affront pareil? Je n'ai nulle autre famille que mes frères et sœurs. Je n'ai jamais eu de père, ni de mère. C'est leur Mort qui m'a fait naître sur un champ de bataille, car la Vie vient après la Mort parmi les fragments divins, leurs vestiges. Il en a toujours été ainsi. Tu n'es pas la Nature..."

Sa langue fut serpentine. Elle claquait des propos avec un calme aussi olympien que sa colère palpable, un étrange mélange entre élégance et claque mentale. Qu'elle panique donc, cette pauvre garçonne! On ne badinait pas ainsi avec la Fierté. Ses prunelles brillaient comme des tonnerres prêtes à l'électrocutées. Car une fois blessée, cette Dame Intimidante était une épée autrement plus affûtée que les autres. De nouveau, la silhouette de Néférourê capta l'attention de la Fleur partiellement éveillée et cette dernière ne put cacher son triste constat. A son adresse, la sévérité se faisait moindre, mais elle ne se dissipa pas pour autant.

"Et donc, voilà comment une Mère traite son enfant...Elle la laisse crouler dans son cachot et se cache des siens tout en se proclamant "Vie". Te crois-tu au-dessus de toute émotion, toute notion d'espace-temps? C'est pathétique et misérable. Admettons, tu serais "ma Mère"..." Un léger rire la prit de court. Un rire qu'elle savait jaune. " Tu observais donc sans intérêt la guerre des Huit Fleurs? Tu observais donc silencieusement la déchéance de Rose? Tu te fichais de la nécessité de notre réclusion dans l'Autre Monde? De notre...malédiction? De toutes ces personnes qui se sont repliées de leur plein gré pour laisser la vie à l'humanité? Ca ne t'a pas effleuré l'esprit que beaucoup d'entre nous se sont éteintes récemment, ont sombré dans la haine ou au mieux, sont plongés dans un sommeil si profond que je ne suis même pas certaine de pouvoir régler ce souci? Qu'une partie de moi, en tant qu'humaine, se retrouve à endosser un rôle qui me fatigue à tout instant? Et tu me demandes, maintenant, ton pardon?"

Son épée imposante s'esquissa dans sa main et se figea brusquement dans le tabouret en un geste sec et sadique. Des milliers de copeaux de plastique et d'échardes en bois éclatèrent en se dispersant violemment dans la salle. L'aura de la Lionne Rouge semblait prise d'une Colère Froide, si froide que la Fleur de Décembre ne pouvait s'empêcher de juger non pas Néférourê, mais ce petit chat qu'elle ne pouvait comprendre...Presque prête à la pourfendre. Aussitôt une vive douleur à son bras la fit reculer. Comme une brûlure. Se pouvait-il qu'elle ressentait encore le besoin de croître, au risque de voir son entourage mourir? Non. Impossible. Mais que se passait-il? Le long de son bras gauche et de son cou, quelques ronces fantomatiques s'enroulèrent autour d'elle. Des pétales de roses et des bourgeons semblèrent vouloir la dévorer avec ferveur. Des roses jaunes, symbole de la Félonne...Leurs formes menaçantes se dissipèrent automatiquement lorsqu'une fleur d'Amaryllis et de Lys s'épanouirent dans sa crinière de feu.

Qu'importe. La jeune femme avait déjà prévu cette menace. Se constituant de nouveau un masque de stoïcisme, Amaryllis saisit la poignée de son arme emblématique et se rapprocha de nouveau de la déesse redevenue chat.

"Hm, je suis au-dessus de ça. Au-dessus de ton hypocrisie. Tu mérites pire que la Mort pour ta couardise, Bastet. Et en même temps, qui suis-je pour seulement te juger? Voilà qui est navrant, parfois je me dis que les Hommes ont raison d'éprouver de la rancœur à l'encontre les dieux..."

Un soupir, elle tentait de remettre de l'ordre dans ses idées noires. Silencieuse, repliée dans son éternel mutisme.

"Je n'ai pour nulle autre mère que la Nature! J'en suis sa messagère. Sa Lionne Rouge. Son fier intermédiaire. C'est mon seul devoir et ma seule certitude... Oublie moi, je ne serais jamais ton Enfant, jamais ton jouet. Mais, ce que je puis t'assurer, c'est que je n'aurais pas la bassesse de trahir ta couverture ou de me salir les mains par ton sang. Quant à cette enfant, je plaiderais certainement auprès de Freezer pour tenter de négocier sa libération. Ca sera ma seule action. "


En un petit signe, Amaryllis s'excusa auprès de Néférourê pour la peur qu'elle lui avait imposé. Cette colère était un signe parmi tant d'autres des mauvaises émotions à chasser à l'avenir...Passée la courbette, Amaryllis souffla néanmoins un dernier conseil à l'égard de la Fille aux cheveux d'ébène.

"Au revoir, Néférourê. N'oublie pas que tu ne peux être éternellement guidée et être à la botte d'un dieu."

Sur cette terrible note et d'un pas déçu, Amaryllis se retira.

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