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 Rentrer chez soi vite pour regarder Drive

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Zev
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Terrien
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MessageSujet: Rentrer chez soi vite pour regarder Drive   Rentrer chez soi vite pour regarder Drive ClockLun 21 Mar 2022 - 23:52
Jour 26281.

La vie est un montage.

Il était toujours vivant. Il l’a vérifié. Il s’était réveillé trente minutes avant le réveil. Il les avait passé à regarder vers le plafond. Il avait fait des multiplications durant tout ce temps. Dix heures du matin. Huit heures de rythme circadien. Il y avait trois tâches qui faisaient un visage hurlant sur le plafond. Il essayait d’y associer un cri. Il était différent à chaque fois.

Le réveil. Il résonna. Il était temps de se lever. Il fit sa gymnastique. C’était important d’éviter de laisser le miasme de son âge le rattraper. C’était un défi intéressant. Se battre contre le temps qui passe. Il finira par perdre. C’était pas si mal. Il attrapa la barre dans son armoire et fit des tractions. Il regarda le vide dans l’obscurité en face de lui. Il réfléchissait aux gens qui avaient peur du noir. Il se souvint des hurlements de l’ensemble de tâches. Il essaya d’imaginer un hurlement face au noir dans l’armoire.

Le petit déjeuner. Il ressentit de la frustration. Elle n’avait pas débarrassé la table. Elle s’était probablement réveillée en retard. Ou alors, elle n’avait pas fait ses devoirs hier et les avait fait aujourd’hui au réveil. Elle avait fini le gâteau d’hier pour ne pas avoir à se faire un petit déjeuner. Il savait qu’elle aurait pu faire un effort. Il écouta alors son poul. Sa colère n’augmentait pas. Il était légèrement frustré. Il se fit un café avant d’y tremper des biscuits. Puis il mit l'assiette et la cuillère dans le lavabo. Il les passa rapidement à l’eau et à l’éponge. Wow. Les assiettes avaient l’air immaculées. L’une d’entre elle brilla. Ding !

Le lavage de dents. Elles étaient encore intactes. Il n’avait pas été hygiénique envers sa bouche, petit. Pourtant, il les avait encore toutes. Le rasage. Il faisait attention à ne pas endommager sa moustache. Il l’aimait bien. Il préférait donc ne pas repasser par dessus par erreur. Il enleva ses vêtements de nuit afin d’entrer dans la douche. Le bain. Il se nettoya le corps. C’était important de se faire. S’il voulait être respectable, il devait avoir l’air respectable. La saleté était l’ennemi principal de celui qui voulait se faire charismatique. Il se mit du shampoing dans les cheveux. C’était Lundi. C’était impératif de se faire respectable dans ce métier. Il imagina un bébé passant à travers la bonde de l’eau. Il se savonna puis se passa à l’eau. Il se sécha à l’aide d’une serviette.

Les vêtements. Il mit un caleçon, puis une chemise, puis un pantalon, puis une veste, puis une cravate, puis des chaussettes, puis des chaussures. Il se demandait ce que ça pouvait faire d’aimer les vêtements. Il savait qu’il avait la classe. Mais il se demandait ce que ça faisait de trouver quelqu’un classe. Il avait la taille pour surplomber les gens. Il avait l’âge pour surplomber les gens aussi. Il avait encore les muscles. Il y a des gens qui aiment les costumes. Il y avait des gens qui aimaient l’âge. Il y avait des gens qui aimaient la taille. Il y avait des gens qui aimaient les muscles. Tout cela suffisait. Il mit ses lunettes. Elles lui permettaient de voir mieux.

La marche. La porte était fermée à clé. Chaque pas était une méthode de meurtre. Il était payé pour ça. Il l’avait vérifié. Les plaies qui passaient à travers les muscles. Imaginez. La souffrance. Qu’est-ce que ça pourrait bien être ? Il pouvait imiter un homme qui souffre. Il pouvait faire semblant. Il avait la cigarette au bec. Elle brillait bleue.

”Votre nom, s'il-vous-plaît, monsieur.”

Le péage. Il fallait présenter son nom pour passer à chaque fois. Normalement, il n’avait pas à le faire. Mais il avait oublié son badge. Heureusement, on le connaissait.

”Je passe par là tous les jours, c’est bon.”

”N-non, c’est les règles, il faut les respecter. Votre nom, s’il-vous-plait, monsieur.”

Il regarda le contrôleur. C’était un petit jeune. Il était nouveau. Normalement, un agacé se devait de soupirer, alors il soupira. Puis il hocha les épaules.

”Brzęczyszczykiewicz.”

Les yeux du jeune s’élargirent. Cette réaction lui donna une petite dose de joie. Il appréciait passablement son nom.

”V-vous pouvez répéter ?”

Il avait l’air si perdu, cet imbécile. Ce crétin. Cet ignare. Ce bouffon. Cette odieuse merde qui ne savait pas dans quoi il se lançait. Ce clown avait tenté d’imposer sa bureaucratie comme de la chantilly sur sa tarte à la crème. Quel absolu fantasme de puissance qui tombait comme la statue d’un dictateur après la nouvelle révolution ! Cet handicappé. Ce schizo. Cette raclure. Il tombait dans son piège comme la pire des saloperies. Regardez-le ! Regardez-le ! Il bredouillait ! Allait-il se pisser dessus ? Allait-il pleurer ? Chaque petit tremblement dans son corps était l’équivalent d’une constellation orgasmique de larmes à boire. Le Niagara de la faiblesse.

”Brzęczyszczykiewicz.”

Le temps passa. Après plusieurs essais, ils parvint à l'épeler correctement. Il avait toujours son badge dans la poche. Il avait menti. Il avait pris son badge. Il avait seulement remarqué un nouvel arrivant parmi les contrôleurs et voulait impérativement se défaire de la frustration de la vaisselle. Ce jeune homme lui avait servi de moyen de se défaire de son malaise. Il continuait son chemin. Il arrivait au boulot.

Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche. Marche. Péage. La vie est un montage. Il faisait ce montage tous les jours. Il ne se rappelait plus ce qu’il avait mangé, ni combien de temps il avait passé exactement à se doucher. Il était arrivé à l’heure. C’était tout ce qui comptait. C’était tout simplement une heure ennuyeuse. Il l’avait passé tous les jours depuis au moins trente ans. Qu’est-ce qui la rendait acceptable ? La banalité. Il fallait passer par la banalité. Les règles étaient nécessaires, mais elles étaient banales. Mais ce n’était pas grave. Il était l’anomalie. Ces règles lui étaient nécessaires. Elles lui permettaient de prendre contact avec la normalité. Il devait ainsi paraître correctement humain. Le pilote automatique maîtrisait ses faits et gestes.

...

”Enfin.”

Les missions. Tuer des gens. Faire régner la loi. S’occuper des trouble-faits. Réparer la temporalité. Les imbéciles heureux qui voulaient retourner en arrière pour sauver leur pays, leur famille, leurs enfants. Les monstres qui voulaient assassiner des saints et des héros, qui voulaient ensemenser des demoiselles et s’enfuir sans être poursuivi, les criminels qui utilisaient le temps comme échappatoire. Un dossier sur son bureau. Une heure de préparation. L’armurerie. Une ouverture des portes dans l’obscurité. Des outils à perte de vue. Le téléphone. Les contacts. Le dialogue avec ceux avec lesquels la communication s’impose. Qui doit s’infiltrer. Qui doit coder un virus. Qui doit préparer un poison. Qui doit appeler un contact qui doit appeler quelqu’un d’autre. Quelle paperasse doit écraser quel bureau. L’anticipation n’était pas aussi satisfaisante que le crescendo. Le climax. Il était préférable de ne s’imaginer que le moment où la vie était ôtée.

Le meurtre est un montage.


Herman Fritz. Humain. Mâle. A traversé le temps pour se venger de son pire ennemi en tuant ses ancêtres pour l’empêcher de naître. Conséquence désastreuses s’il venait à réussir son coup. La sentence est la mort. Il est en train de réparer sa machine à voyager dans le temps au milieu d’un trottoir. Passons à côté de lui.

”Herman.”

”Qu -”

BANG !

Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche. Marche. Péage. Bureau. Saladoton. Saiyanne. Femelle. A traversé le temps pour trouver son idôle, le prince Végéta III. L’a drogué puis l’a violé. A porté son enfance dans une autre temporalité. La survie d’un tel bébé peut s’avérer problématique dans l’ordre des choses. La sentence est la mort. Elle transporte son bébé dans un landau au milieu du parc public. Passons à côté d’elle.

BANG !

Le bébé aussi doit y passer.

BANG !

Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche, accompagnée d’une mesure du tour de taille et de la remarque d’une perte de poids, parfait. Marche. Péage. Bureau. Lar. Namek. Masculin. Retour dans le passé afin d’empêcher la création des Dragon Balls, ayant eu une vision lui permettant de découvrir l’origine de l’arrivée de Freezer. Une bête tentative d’effacer de l’histoire un passage important de l’histoire de Namek. La sentence est la mort. Il s’entraîne dans un dojo. Passons derrière lui avec un fil entre les mains. Strangulons-le.

”GAHK ! GH -”

Il se noie dans son sang. Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche. Marche. Péage. Sourire face aux bredouillements du pion qui manque de pleurer en comprenant la présence d’une cédille dans le “ę” de “Brzęczyszczykiewicz”

”J’espère que c’est la première fois que vous faites cette faute. Vous auriez à repasser sur toutes mes entrées, sinon.”

Bureau. Coup de pied dans la machine à café. Encore cassée. Les machines se remettent en marche quand on leur tape dessus. Andrew Romano. Braconnage d’espèces en voie de disparition afin de vendre leurs os à des collectionneurs. Cela enclenche un risque d'accélérer les découvertes paléontologiques et biologiques de la Terre à un niveau trop dangereux. La sentence est la mort. Il est dans son bureau. Donnons un coup de pied dans la porte et acculons-le, arme à la main.

”P-pitié ! J-je ne savais pas ! J’arrête tout ! C’était juste pour le bienfait de la science ! Je ne pensais pas enfreindre quoi que ce, quoi que ce so-”

BANG !

C’est amusant de regarder leurs visages se tordre face à la mort. Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche. Marche. Péage. Bureau. Johnny Johnny. Imbécile. Male. Voyage dans le temps pour faire des photobombs sur des photographies historiques. Il ne devrait pas forcément mourir pour son crime, mais il est suffisament stupide pour le mériter quand même. Prenons l'ascenseur avec lui. Écrasons sa tête.

BAM ! BAM ! BAM ! BAM ! BAM ! BAM !

Un peu plus.

BAM ! BAM ! BAM ! BAM ! BAM ! BAM !

Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche. Marche. Péage. Bureau. Cible. Bang.

Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche. Marche. Péage. Bureau. Cible. Bang.

Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche. Marche. Péage. Bureau. Cible. Bang.

Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche. Marche. Péage. Bureau. Cible. Bang.

Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche. Marche. Péage. Bureau. Cible. Bang.

Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche. Marche. Péage. Bureau. Cible. Bang.

Réveil. Gymnastique. Nourriture. Douche. Marche. Péage. Bureau. Cible. Bang.

Sept jours sur sept. Tout en pilote automatique. Il l’avait vérifié. La vie est un montage.

Faire le bien, une cartouche à la fois. Faire respecter la loi. C’était ça d’être dans le camp des gentils. C’était ça d’être dans le camp du status quo. Après chaque meurtre une cigarette. La rentrée à Conton-City. La mise au point du rapport. Le lavage des mains. Le passage des vêtements tachés à la machine à laver. La remémoration de la journée. Les têtes qui se cassent commes oeufs. Les peintures improvisées sur les murs. La lecture du journal sur le téléphone portable. La frustration face aux “cookies”. Observer la voûte artificielle de Conton-City. Le péage. Rentrer chez soi. Hors de Conton-City. Plus de singe. Plus de larves. Plus de grille-pains. Plus de femmes. Plus de supérieur. Plus d’activité.

Le montage de fin. Péage. Télévision. Film. Préparation du dîner. Cigarette en regardant les étoiles. Exercices de mathématiques pour ne pas finir sénile. Service du dîner à la gamine qui rentre. Exercices physiques pour s’assurer d’une bonne santé physique. Sommeil.

Tranquille. Organisé. Satisfait. Le bonheur est un montage.
 
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