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 La bissection d'une heure

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Camille Iregalin
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Terrien
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MessageSujet: La bissection d'une heure   La bissection d'une heure ClockVen 2 Juil 2021 - 2:45
Une plaie. Une plaie, c’est une ouverture. Une plaie, c’est une douleur. Une plaie, c’est une infection. Par l’ouverture, la plaie devient un portail. Par la douleur, elle force un comportement. Par l’infection elle entraîne la cicatrice. La marque d’une porte. La marque d’un mouvement. La marque d’un changement. Une porte. L’esprit est une porte. L’esprit est une porte. Par la douleur, l’esprit imagine des coupables. Par l'étiquetage de coupables, il s’invente des peurs. Par la souffrance on s’invente un ennemi. Par la peur, on devient un portail. On se rappelle de la souffrance durant un cauchemar. C’est par les cauchemars que l’on invoque les coupables. Coupable. Mmmh… Ce serait un bon nom, jusque là. Qualifier les démons des cauchemars de “coupables”. Ceux de la paralysie du sommeil sont-ils aussi des “coupables” ? Plus que les autres, probablement. On se rappellera d’eux. Ils s’inventent d’eux-mêmes. Ils restent dans les esprits. Par la plaie, on invoque un coupable. Par la cicatrice, on le maintient en vie. Par la…

”Merde. Les courses.”

Car son train-train de pensées avait besoin d’un stop et que le conducteur se prénommait estomac. Le tchou-tchou se fit silencieux et sur les rails se trouvaient des crocs. Camille avait tâtonné jusqu’à son lit pour en déposséder les anti-couvre-chef et les mettre par-dessus ses chaussettes. Elle traîna ensuite le plastique stérilisé jusqu’à l’armoire contre laquelle reposait sa canne blanche. Une longue, car elle aimait marcher vite. Elle apposa un sac en plastique dans sa menotte libre et fit soupirer sa soupape qui lui servait de caboche. C’était seize heure, le César des moments de la journée. Les écoles se fermaient, les services étaient encore ouverts. Il fallait pensonger fortement à trouver un moyen de commander à distance, parce que tant d'interruptions pour sustenir sa carcasse devenait très annoyant à force.

Toutefaçon, elle était déjà dehors. L’écho dans la canne différenciait l’asphalt du goudron, du ciment, de la pierre, des autres matériaux fait avec diverts matériels et matière de fait, cela ne l’intéressait pas forcément. Son esprit était toujours devant le bout de papier sur lequel elle écrivait sa tempête cérébrale. Elle ne se rendit même pas compte de son entrée dans le magasin. Elle feuilleta rapidement les passages où elle mettait les œufs dans son sac, les passages avec le lait, avec le pain de mie, avec le pâté. Un constant casse-jeun qui l’empêchait de perdre le fil. Trop rapidement dévorable, malheureusement. L’oculomancie ne pouvait pas complètement empêcher au frigo de se vider. Encore une fois, le temps se faisait échanger contre des vivres. Les fonds ne manquaient pas, bien entendu. La véritable perte était la demi-heure consommée par le consumérisme. Mais enfin, elle était sorti.

Tirant sa canne blanche de gauche à droite, miroir à ses pas, elle n’avait pas de soucis à se faire quant à la capacités des anticécites à l’esquiver.

”Ah !”

Et c’était parfaitement la raison pour laquelle on lui rentra dedans. Son sac glissa de sa main, et pour maintenir sa malchance, se fit covoiturer par un camion. Le lait se mélangea aux rejets d’égouts et les oeufs résonnèrent firent très audiblement l’annonce de leurs décès. Elle entendit une voix de jeune femme, un ton qui signifiait la sortie de l’adolescence et l’instabilité émotionelle qui allait avec. Ou bien elle était toute émotivée de manière générale. Camille ne paya pas attention à ses dires.

Après tout. Son sac était encore dans sa main et il était encore plein. Rien ne s’était passé en dehors de ce qu’elle avait vu. Et sa parole valait autant que celle de Camille.

”Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de soucis.”

Et elle tourna les talons et reprit la direction de chez elle. Et puis elle retourna les retalons et déprit la rerection de celle qui venait de la tamponer.

”Vous allez bien, j’espère ?”

Il n’y eut pas de fil qui la conduisit à rester près de la tête en l’air, au milieu du trottoir. Mais il y avait quelque chose chez cette demoiselle qui la faisait rester.

”Je demande, car il y a un tremblement dans votre voix. J’espère que vous ne vous êtes pas fait mal.”
Panpan
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MessageSujet: Re: La bissection d'une heure   La bissection d'une heure ClockVen 2 Juil 2021 - 10:36
Voilà une bonne demi-heure que je cherchais désespérément un magasin capable de me substanter en terme de lecture et d'adages sur cet univers nouveau. Car s'il était en apparence similaire au mien, j'avais rapidement fini par remarquer que les dissonances n'étaient plus de l'ordre de l'infime, mais bien si significatives qu'elles suffisaient à perdre le peu de repères que j'avais. Cela faisait bientôt un mois que j'avais été arraché à ma vie, à cette planète verte sur laquelle j'étais resté ces quatre dernières années. Et si le plaisir de se retrouver sur ma planète d'origine ne ternissait pas, la compagnie des singes excentriques commençait doucement à se faire sentir. Eux, au moins, ils m'apportaient un challenge non-négligeable, bien loin de la douce apathie des habitants de la Terre.

En proie au doute et à la résignation, j'étais donc arrivé à la conclusion qu'il fallait que j'en apprenne plus sur les changements attenants à cette réalité, et les raisons pour lesquelles j'avais été emmené ici. Était-ce là l'effet d'une quelconque magie ? D'un simple concours de circonstance ? L'hubris d'un être supérieur ? Mes réponses restaient bien ternes et, en désespoir de cause, j'avais donc pris la direction du centre-ville de Satan-City, cette mégalopole enivrante, pour trouver ce que je cherchais. Mais les ouvrages traitant du sujet qui m'intéressait était tous du domaine de la science-fiction ou de l'ésotérique. Aucune étude scientifique fiable ou aucun témoignage crédible. La Terre, qui s'ouvrait tout juste au reste de l'univers, était bien trop jeune dans son avancée pour être une source adéquate. Il allait falloir que je me renseigne auprès de boutiques spécialisées ou carrément que je prenne la tangente pour explorer ailleurs l'herbe plus fraîche.

Mes pensées dérivant lentement vers ce passé qui ne m'appartenait désormais plus et qui n'était aujourd'hui plus qu'un doux son rempli d'amertume dans ma mémoire, je marchais en mode automatique. J'avais l'assurance de ne pas me laisser surprendre par un quelconque véhicule puisque je me savais bien assez résistante pour éviter de subir des dégâts. Mais, faisant fit de cet ego que j'avais appris à forger, la réalité me rappela d'une bien triste façon, puisque je venais de percuter au fil de mes périnigrations, une femme harnachée d'une canne. Et vu la démarche dans laquelle elle se complaisait, il y avait peu de doutes quant à la cécité de la personne en question. Hésitante mais surtout pleinement surprise et honteuse, j'attrapais le bras de la dame avec douceur. « E.Excusez-moi. ». Sans demander son reste, l'aveugle reprit sa marche, avant de faire demi-tour pour revenir dans ma direction et s'empresser de s'enquérir de mon état. Une attention fragile et douce, que je ne m'attendais pas à recevoir. C'était d'ailleurs la première forme de respect qu'on m'accordait depuis... depuis.... depuis la mort de ma famille et la destruction de ma planète.

À la fois surprise et totalement soumise à l'emprise des remords, je me perdais à la discussion avec cette personne alors même que mes priorités n'étaient pas là. Elle engageait lentement la conversation en me questionnant sur mon état. Attention agréable mais que je ne pouvais que lui retourner, puisque j'étais certainement bien plus résistante qu'elle en apparence. « Je.Je vous retourne la question, madame. Je renouvelle d'ailleurs mes excuses. ». Piètre tentative de pardon qui ne valait que le bon sentiment que j'y mettais. Aussi, en quête de rédemption face à mon acte d'inattention, je tentais une approche un peu plus courtoise. « Peut-être voulez-vous de l'aide pour rentrer chez vous ? Ou pour porter vos courses ? ». Une tentative de bravoure pour se défaire de la honte. Mais également, et j'en prenais conscience avec du recul, une forme de pitié très mal placée face à un handicap. Une pression interne, une fabulation de sa possible non-réussite a effectué des actions utilitaires de la vie quotidienne. Qui étais-je pour me permettre ainsi de préjuger sur les prérogatives et potentialités de cette dame ?
Camille Iregalin
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MessageSujet: Re: La bissection d'une heure   La bissection d'une heure ClockVen 2 Juil 2021 - 15:40
Camille cherchait à souvenisser cette personne à travers les balbutiements dans sa voix. Elle ne pouvait exactement qualifier cette voix tremblante de gamine. C’était jeune, mais clairement adulte. Dix-neuf ans, peut-être ? Pas si éloignée de sa propre vieillesse une fois considérée. Une période de transition entre la panique juvénile et l’antipanique adulte ? Non, il y avait plus. Il y avait bien plus de peur dans cette gamine que ne pouvait produire la sortie de la mineurerie. Ce n’était pas un cas de départ dans le monde des grands. Ce n’était pas un cas de thymopathie liée à des soucis de cœur ou de cul. Cette fille avait peur de quelque chose qui ne touchait pas la plupart de ses camarades d’âge. Il y avait un séisme émotif que l’on ne pouvait épicentrer que dans son cerveau. Des plaques tectoniques émotionnelles qui tremblaient de temps à autres. Un traumatisme. Une cicatrice.

C’était clair dans le manque de clarté de sa réflexion. Elle ne savait pas quoi réagir. Elle ne savait pas quoi ressentir. Camille connaissait ce mode d’opération cérébrale. Elle l’avait entendu plein de fois auparavant. Des handicaps d’esprit, que l’on ne savait pas handicap. S’avait donc manifesté cette tristesse dans son retournement hasardeux de question qui emmitouflait son état. Elle n’avait pas cerné la question, à coup sûr. Son état physique n’était pas le centre d’intérêt quand son état psychique était le seul véritablement endommagé. Dommage. Elle s’excusa à nouveau et accusa Camille avec une venimeuse bienveillance d’avoir besoin d’aide pour rentrer chez elle ou pour backpacker ses courses jusqu’à sa piaule. Mais l’oculomancienne, elle, ne fit pas de grimaces ou ne s’indigna pas ou ne fit pas de commenmouvements qui pourraient afficher l’égo insécurisé des handicapés, car faiblesse imposée cette cécité ne fut pas.

”Je pense que vous devriez m’accompagner.”

La phrase fut communiquée directement, et elle fut saupoudrée d’un sourire amical. Sans yeux pour voir, il n’y avait pas de contact oculaire à faire, mais sa tête tâchait de faire le plus face possible à celle de cette gamine.

”Vous semblez perdue. Cela s’entend dans votre voix. Vous avez besoin d’aide et je peux vous la prodiguer.”

Camille n’était pas une personne-à-gens. Elle avait des connaissances à sa ceinture sur comment fonctionnaient les êtres humains, mais elle ne savait pas efficacement leur parler. La clarté et l’honnêteté de ses propos devaient pleinement figurer afin de contrecarrer son manque de tact. L’embellissement refusait de payer la place de parking dans son cortex.

”Allons.”

Elle reretourna les talons pour rerereprendre sa marche, suivie de celle qui l’avait entrechoqué. Un esprit si blessé et si perdu pouvait se méfier d’elle, mais il n’y avait aucune peur à avoir. C’était une aveugle normale qui reconnaissait les gens troublés et qui semblait pouvoir les aider. Différentiant route et trottoir du bout de sa canne, Camille connaissait par coeur le chemin pour rentrer chez elle. C’était facile d’ajouter une conversation à cette marche, et c’est donc ce qu’elle fit.

”Quel est votre nom ? Le connaître facilitera fortement notre dialogue.”

De gauche à droite et de droite à gauche et de gauche à gauche et de droite à droite. Elle n’avait aucune peine à s’y retrouver. Elle n’avait pas le réflexe de tourner la tête dans la direction de sa nouvelle accompagnatrice. C’était avec grand espoir que sa voix se portait en face d’elle, atteignant celle qui figurait normalement à ses côtés.

”Comment êtes-vous arrivée ici ? Vous n’êtes au moins pas de ce quartier. Peut-être que vous n’êtes pas non plus de cette ville. Peut-être que vous avez fui ou peut-être que vous avez été attiré. Mais dans tous les cas, je souhaiterais grandement savoir ce qui vous a amené en ce lieu. Si c'est possible, bien entendu.”
Panpan
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MessageSujet: Re: La bissection d'une heure   La bissection d'une heure ClockSam 3 Juil 2021 - 21:27

La médisance des regards posés sur moi suffisait généralement à me faire entrer dans une colère noire. Un héritage certain de mon ascendance saiyanne, ce peuple guerrier dont mon grand-père était issu. Dans les faits, je n'avais en moi qu'un quart de sang guerrier, mais c'était largement suffisant pour j'en ai conservé les meilleurs mauvais défauts. Ma mère, une pure terrienne, avait l'habitude de dire que je sur-réagissais, comme mon grand-père et mon père dans sa jeunesse. Peut-être que le temps aurait eu le même effet abrasif sur ma personnalité si j'avais pu vivre ma vie correctement et sereinement ? La question ne se posait plus de toute façon, puisqu'on m'avait enlevé tout ce qui pouvait faire de moi un être à part entière. Aujourd'hui, je n'étais plus que vengeance et rancune, des atouts profonds pour la pécheresse que j'étais devenue.

La bonté de la dame qu'elle avait bousculée faisait chaud au cœur, mais ne suffisait pas à percer mes défenses si solides avec le temps. Nous marchions côte à côte et je tentais de faire mon possible pour anticiper la moindre de ses chutes, même si sa canne et son habitude devait être bien plus utile que la pauvre ignorante que j'étais. « Pan. Je m'appelle Pan. ». Une réponse simple, une réponse souple. Inutile de mentionner mon nom de famille, un peu trop connu dans l'univers pour une personne qui s'y connaissait en combattants puissants. J'en restais donc à mon unique prénom, ce patronyme engeance du Malin, comme pour tous ceux de mon côté maternel. Un mélange entre le guerrier et le Diable ne pouvait que me prédestiner à être l'esclave de mes noires intentions. « Et vous ? Quel est le vôtre ? ».

L'aveugle avait beaucoup de questions, mais aucune qui ne semblait pouvoir me mener sur le biais des réponses que j'attendais. Le vague à l'âme et l'esprit embrumé, je faisais mon possible pour rester à flots, sans me perdre dans les longues interrogations qui passaient leur temps à tirailler mon estomac. C'était ainsi que la vie m'avait forcé à agir depuis maintenant quatre ans : en intériorisant et en refusant le simple fait de me penser encore valeureuse. Je n'étais désormais plus que l'objet de mes propres pensées noires, bien loin de la jeune fille insouciante et drôle qui avait parcouru l'espace avec son grand-père il y a quelques années.

Mes considérations n'ayant que peu de sens pour celle que je devais accompagner, je faisais de mon mieux pour revenir à la conversation. Les paroles de la femme semblaient lointaines, mais je réussissais tout de même à comprendre qu'elle essayait de se renseigner sur les raisons de ma présence ici. Les raisons en général ? La question était peu précise. Si je devais lui raconter pourquoi j'étais venu en ville, c'était du domaine du facile. Par contre, si je commençais à me perdre dans les raisons de ma présence dans cet univers, là, on entrait dans sur un terrain glissant et peut-être peu compréhensible pour le commun des mortels. Mais, malgré tout, cette jeune femme me semblait assez ouverte d'esprit et, surtout, en capacité de comprendre ce que j'étais en train de vivre. Elle m'offrait sa main, alors autant la saisir en vol.

« En effet, je ne suis pas de Satan City. Je ne suis pas de ce pays, ni de cette région. Je ne viens pas de cette planète non plus, ni de cet univers. » Je laissais un moment de pause. À la fois pour que la dame digère mes paroles, mais également pour que je puisse prendre moi-même conscience que cette vérité que j'énonçais pour la première fois à haute voix depuis mon arrivée. Oui, j'avais été arrachée à ma réalité. Difficile à croire, difficile à conscientiser. « Je viens d'un univers différent, parallèle peut-être. Je sais, ça peut paraître fou, et moi-même je ne comprends pas tout, mais... ». Impossible de finir ma phrase. En parlant, je me rendais compte de l'absurdité de mes mots et de mes maux. Il était inconcevable pour le commun des mortels de croire à cette histoire. Je baissais les yeux, lasse et faible. Personne ne pouvait comprendre.
Camille Iregalin
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MessageSujet: Re: La bissection d'une heure   La bissection d'une heure ClockSam 10 Juil 2021 - 0:33
Camille marchait droit en direction de sa boutique, canne métronome tic-toquant de gauche à droite comme un essuie-glace. Malgré l’activité humaine des environs qui tâchait de perturber leur conversation, elle audibla aisément ce que la demoiselle tentait de lui raconter. Son nom était Pan, et fut prononcé derrière elle. Avait-elle si peur de voir Camille s’écrouler qu’elle était prête à empêcher une soudaine hypothétique chute quand bien même aucun indice ne pouvait amener à un tel résultat ? Son handicap n’était pas dans ses jambes, mais plutôt dans ses yeux. Sa canne ne soutenait pas ses jambes mais ne faisait que les guider. Une aide que la cécité nécessitait.

Entre deux échos grattés par le pinnacle de son bâton résonna sternement le nom de son interlocutrice. Il fut solennellement soufflé comme une condamnation sortie du four. Les craquement dans sa voix n’étaient plus audibles dans une si modeste poignée de syllabes, mais ainsi s’était révélée sa corne de scarabée. Leur rencontre était imprévue et cela fut la raison de ses balbutiements. Le rhinocéros reposa rapidement ses ailes derrière lui, et c’était la méfiance qui reprenait le devant, pointue et acculée. Pan, chuchotait la voix de moriberceuse. Elles traversèrent la rue, l’aveugle et la flûte non-traversière. Entre deux voitures fut demandé le patronyme de l’ambulantaveugle. Et patrona hors de sa bouche son appellation :

”Camille Iregalin. Ravie de faire votre connaissance, Pan !”

La poigne de sa canne fut desserrée, et maintenue près de son poignet par sa sangle, tandis qu’elle mit sa marche en attente pour tendre la main vers Pan. De la résultante possible poignée de présentation, ou bien de son tout autant possible refus de serrer la serre de mademoiselle Iregalin, la jeune femme à l’esprit secoué pouvait être plus facilement diagnostidentifiée. Qu’importe si les doigts de l’oculomancienne finissèrent par se refermer autour de la chair ou du vide, elle reprit sa marche bien rapidement, avec la canne à nouveau contre sa paume. Une réflexion décrite plus tard dans notre narration.

On lui avait dit que sa boutique se démarquait des autres par son blanc. Elle ne savait pas exactement ce qu’était le blanc, en dehors de la couleur du lait, de la neige, du papier et du foutre. La présence de toutes les lumières en un pigment. C’était très blanc, probablement. Il n’y avait dans son toucher que deux portes coulissantes par besoin; imaginez sortir avec impérativetoutletemps une de vos mains occupées ! Il y avait deux deux vitres autour des portes qui mettaient en valeur des reliques, des objets, des outils, et d'autres trucs qui servaient à dézipper des portes et des gorges. Mais ce n’étaient pas des bricoles aux passés indistincts qui intéressaient Camille, mais plutôt les Panroles bien distinctes qui atteignaient ses oreilles.

Un univers parallèle. Un univers Panrallèle. Un univers d’où venait Pan. Un concept absurde selon celle sur laquelle se centrait ce concept. Cela pouvait paraître fou, mais les fous entouraient Camille depuis ses premiers souvenirs. Elle écouta la montée du suspense dans ses propos qui amenèrent à ce retournement, et devant les portes coulissantes un retournement l’aveugle fit, dans la direction de son interlocutrice - ou du moins, de ses paroles. Elle n’était pas impressionnée par la déportation de Pan vers son monde, mais le manque de choc ne ternissait pas la sympathie sur son visage.

”Vous vous trouvez dans une situation inhabituelle, mais elle n’est pas si incompréhensible que vous le croyez.”

Elle leva la main afin de faire glisser les portes coulissantes vers leurs côtés respectifs - ce n’était pas une utilisation de pouvoirs mais bel et bien l’automagnétisme mécanisé de l’ouverture vers son magasin. L’intérieur avait souvent été qualifié d’illuminé et de propre. Il y avait son comptoir sur la droite, ainsi qu’une porte menant à l’étage au dessus. Dans le reste des murs, d’autres vitrines. Dans les vitrines, d’autres bricoles. Dans un coin, quelques chaises et une petite table ronde. Rien n’était vraiment protégé. Il n’y avait pas de coupables de vol chez Iregalin - Arcanes et Exorcismes, seulement des fuyards et des corps. Suffisamment pour qu’il n’y ait plus de problèmes. Son sac fut posé sur le comptoir.

”Ma profession se centre sur divers phénomènes et effets que l’on pourrait qualifier de “fou”. Mais même hors de ma boutique, cette existence d’univers parallèle est acceptée par la population. La star des médias du moment est un nouveau dictateur s’autoproclamant dieu de l’univers… treize, si je me souviens bien. Ce qui implique au moins douze autres, le notre compris dans le tas comme le septième. Et nous avons plusieurs immigrés ayant été forcé de voyager de force entre ces mêmes univers. Beaucoup de Saiyen de l’univers six, par exemple, si je ne m’abuse.”

Cette tirade avait été accompagnée par le dépot de sa canne, suivie de la marche apprise par cœur vers la table positionnée dans le coin de la salle. Cette dernière fut harnachée aux chaises et poussée au milieu de la pièce comme un bovin rebelle, tant et si bien que se trouva près de Pan de quoi conserver l’énergie de ses jambes avant de converser le surplus dans son cœur.

”Ensuite, il y a les temporalités. Les individus venus d’un univers alternatif mais qui se sépare du nôtre par quelques évènements minuscules. Contrairement aux treize univers, ce sont des chronologies parallèles habitées par d’autres versions de nous-même. Une autre Pan. Une autre Camille. Si vous venez de l’une de ces chronologies alternatives, il y a de grandes chances qu’une autre Pan se balade autre part dans le monde. Beaucoup de ces gens d'un autre temps prenne le titre de "Mirai"... pour une raison que j'ignore vraiment en dehors de son aspect admnistratif.”

Elle avança vers une fontaine à eau qui avait, de part et sur mesure, toujours été présente dans la salle, étranglant un verre en plastique et le noyant d’eau avant de le poser sur la table. Elle s’y asseya alors, posant ses coudes de chaque côté avant d’enlacer ses mains dans la position la plus correcte.

”C’est un phénomène anormal, mais accepté. Cependant, il est possible que je vous donne trop d’informations à la fois. Si vous souhaitez prendre une pause, le temps d’encaisser, vous êtes libre de le faire. Je peux également répondre à vos questions ! Je ne cherche qu’à vous aider à comprendre complètement ce qui vous arrive.”

Humainer. Comment humainer. Elle se débrouillait bien jusque là. Mais Pan n'était plus là.

Flûte.
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