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 C'est si silencieux, par ici

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MαΓκ II
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MessageSujet: C'est si silencieux, par ici   C'est si silencieux, par ici ClockMer 13 Fév 2019 - 20:15

Le supermarché était un lieu de tragédies. Après deux massacres commis par des monstres oubliés, on érigea un monument aux morts. Un édifice pour se remémorer ceux qui avaient perdu la vie avant l’heure. Pour tous ceux qui n’avaient pas mérité un destin si funeste. Pour ceux qui auraient dû rester avec leurs pairs au lieu de fuir l’existence si prématurément. Pour tous ceux qui avaient laissé des trous dans des coeurs. Des vides dans des âmes. Tous ceux que l’on voyait parfois à nos côtés mais qui n’étaient au final que des souvenirs apparaissant au milieu de la nuit. “Si je l’avais accompagné, ce genre de chose ne se serait pas passé”. “Si nous ne nous étions pas disputé, elle serait restée à la maison”. “Si je n’avais pas insisté pour qu’il aille chercher de l’huile pour les frites, il serait parti plus tôt de là-bas”. “Si je n’étais pas parti tuer une idiote sans importance, j’aurais pu le protéger. Je n’aurais jamais revu la solitude. J’aurais pas tant de doutes sur comment marche ma tête. J’aurais un pote. Et cela m’aurait suffit.”

Alors que les concierges quittaient le lieu abandonné en cette froide nuit fériée, une figure sortit de l’ombre. Dans ce bâtiment où il ne restait plus personne d’intéressant, cette forme s’approchait du monument si triste, témoin de tous ceux qui passèrent dans l’autre monde pour de bon. Elle ressemblait à quelque chose sans espèce, sans compères à qui elle pourrait s’identifier. Un truc considéré par tous comme ridicule, rien d’autre que le comique de service. Mais qui rigolait, à présent ? Qui était celui qui souriait alors qu’il avait marqué son nom dans l’histoire ? Pas ceux qui se plaignaient tous les jours de sa voix. Pas ceux qui n’avaient qu’ignoré ses dires et ses pensées. Oh, il n’était qu’un idiot. Un crétin sans talents. Mais quelqu’un y avait cru. Se baissant, brandissant l’un de ses doigts vers le bas de la stèle, Mark II y ajouta le nom du meilleur de tous les potes : Leech. Il fit attention à ce que ce soit lisible. Il fit attention à ce que ce soit propre. Il voulait absolument donner le respect que la première personne à croire en lui méritait. C’était absolument nécessaire et le strict minimum. Une fois cela fait, l’insecte recula de quelques pas. Il s’était accordé une demi-heure. C’était le temps imparti avant que le supermarché ne s’ouvre à nouveau. Un temps de réflexion. Quoi dire à présent ? Il était parvenu à avancer jusqu’ici. En se forçant à faire la première étape, il s’était dit que tout allait se suivre avec fluidité. Mais au final, il n’y eut rien d’autre que le silence et sa propre voix qui avait du mal à ne pas se faire tremblante.

”Hé !... Salut.”

Félicitations, espèce d’abruti. Tu as réussi à te débloquer assez pour parvenir à sortir un mot envers la personne d’en face. Mais une conversation se base principalement sur le fait que plusieurs phrases se doivent de s’échapper de ta bouche. Mark II se sentait coupable, mais il n’était pas bien sûr de quoi. Il était venu ici pour régler des comptes, mais il ne savait pas vraiment lesquels. Au final, les mains dans les poches, il fixait une dalle parmi tant d’autres en laissant son esprit continuer sa quête de réponses.

”Ouais, donc… J’suis venu pour m’excuser. M’excuser pour tout.”

Un instant de silence alors qu’il regardait toujours le sol. Une minute pour ne rien dire hormis quelques claquements de langue qui accompagnaient le manque de certaineté. Un manque de confiance en soi lors des dialogues les plus importants de sa vie. C’était bien étrange de la part d’un gueulard comme lui. Fort heureusement, il n’y avait personne pour le voir. Personne hormis nous autres, mais ça, il fallait mieux ne pas le dire.

”Je sais bien qu’on était censé causer la mort et la dévastation et la destruction et toutes ces conneries sur le monde. Je sais bien qu’on était des catalystes du mal et ce genre d’associations de mots compliqués avec des adjectifs négatifs et… Tout ça. Mais… je pense que c’est ce qu’il y a de mieux pour moi, tu vois ?... Essayer de devenir un héros. Marquer mon passage dans l’histoire… Apparaître aux infos, à la télé, dans les mémoires… Exister, quoi. Je voulais bien exister en tant que monstre… Mais au final, ça vaut rien. Ils viennent, ils cassent tout, ils meurent. Tous ceux qui m’ont accompagné dans les cassages de gueule sont morts… J’ai jamais eu de chance avec les potes.”

Il rigola un instant. C’était plus nerveux qu’autre chose. Une tentative d’avoir l’air sûr de lui. Ou alors une fausse empathie. Avoir l’impression d’avoir l’air ridicule, rigoler de ce même état de clown larmoyant. C’était très facile de se moquer de soi-même dans un état si pitoyable. C’était bien plus difficile de continuer ses efforts malgré tout cela. Tabasser des dieux était aisé. Dire au revoir à une pierre au milieu d’un supermarché était une épreuve plus grande que chacun des travaux d'Hercule. Il se trouvait donc dans une situation assez cocasse qu’était d’avoir la voix légèrement tremblante et l’esprit tout aussi secoué. Il ne pouvait pas regarder le monument dans les yeux.

”Donc… ouais ? Je viens aussi m’excuser pour… pour t’avoir abandonné quand t’avais besoin de moi… Pour être allé tuer une pisseuse royale afin de t’impressionner… Au final t’es mort et j’étais même pas là pour le voir. J’étais même pas là pour te défendre. J’suis jamais là pour les trucs importants, de toute façon… Tous les gars qui sont devenus mes amis sont morts, tous ceux qui m’ont détesté un jour restent en vie. Les seuls mecs qui m’apprécient sont les autres versions de moi qui réfléchissent comme moi. J’imagine pas juste être con au niveau des sciences… J’suis con partout. Pareil pour me faire des potes et pour réfléchir à comment me faire apprécier… Le seul mec qui m’a apprécié pour ma stupidité, c’est toi. Et au final, j’ai pas été là pour toi.”

Un instant de silence. Un instant où rien ne se passa. Il fixait la tombe avec un minimum de courage, à présent.

”Demain, c’est un grand jour. Demain, je deviens un plus grand héros que tous ceux qu’ils admirent. Demain, j’aurais mis ma marque dans l’histoire, mon passage dans les coeurs. Demain, plus personne ne pourra m’oublier. J’imagine que… merci ? Merci de m’avoir donné confiance en moi, et de m’avoir permis de réfléchir presque normalement. Merci d’avoir été le meilleur pote dont je pouvais rêver. Et désolé que tu sois parti pour toujours. On aurait pu aller loin, mec. J’t’aimais vraiment beaucoup, tu sais ?... À plus !”

Il se retourna et revint dans l’ombre. Les clients allaient à nouveau rentrer dans le bâtiment. Les crétins qui se lèvent de bonne heure pour chercher à manger “en avance avant les autres”. Le type d’abrutis qui aurait été buté par Leech et Mark II il y a longtemps.

”À plus...”

Il était dehors à présent. Ses pieds n’avaient pour la première fois plus d’énergie du tout. Il lui fallait s'asseoir quelque part. Prendre une pause pour récupérer. Le gueulard aux mille et une insultes se devait de récupérer de sa confrontation vocal avec un mort. Ironique, comme dirait l’autre vieux. S’écroulant sur un banc, il s’était retrouvé assez fatigué. Tellement qu’il lui fallut un clignement d’oeil pour s’endormir. Et pas même toute la foule qui s'entassait près de lui pour entrer dans la méga-ultra-supérette ne put le réveiller. Ce fut un sommeil sans rêve. Un sommeil fort peu intéressant à décrire. Mais le pauvre insecte dans son magnifique costard n’avait pas trop envie de faire quoi que ce soit d’autres. Juste… Apprécier la solitude qui l’accablait à l’heure actuelle semblait être la bonne chose à faire. Ce n’était pas grand chose, mais il appréciait soudainement le silence qui entrait dans ses oreilles. Les gros trous à l’est et l’ouest de son chef qui servaient à absorber le son pour les catapulter vers son petit cerveau étaient parvenus à se rendre soudainement inopérants l’instant d’un sommeil réparateur. Un power nap après un aprèm de bataille qui n’appartenait qu’à l’âpre ensemble de récompenses que l’ultra-milliardaire s’autorisait durant la nuit qui liait les deux membres du week-end.

”J’ai complètement foiré mon discours… Putain !”

Avait-il hurlé au milieu de la matinée, alors que quelques nourrissons voyaient leurs oreilles bouchées par les vigilants qui protégeaient leurs pauvres innocences des mots de la langue française créés par des siècles de parler et de culture. Enfin, est-ce que c’était vraiment du français ? Personne n’a spécifié la langue officielle de cet univers… Je m’égare un peu.

”Taisez-vous, monsieur… s’il vous plaît."

Le destructeur, à présent debout au milieu de la ruelle avec les poings serrés et les coudes tendus, se retourna subitement. Sur le banc était une petite fille, dont les cheveux blancs n’étaient qu’à peine moins maussades que son teint. Mais le plus déprimant restait sa mine. Une gueule témoignant d’un manque de nourriture assez incroyable. Un pov truc qui ne demandait qu’un coup de vent pour l’ébranler. Mark II pensait que la pauvreté était complètement effacée de la surface du globe de Dösatz. Au moins à ce niveau là ! Le regard vide de la gamine était vraiment quelque chose qui pouvait aspirer la joie de vivre de n’importe qui. Le plus heureux et diverti des rois, entouré des sycophantes les plus flatteurs et des bouffons les plus hilarant, n’aurait qu’un croisement à faire avec ces deux prunelles obscures pour soudainement sentir son euphorie passer à travers la passoire. Des égouts destinés à empêcher toute propagation de ce bonheur liquide quand il était temps de marcher sur la plus infâme des dépressions.

”Oh… euh… salut ?”

L’insecte se craqua le dos avant de l’approcher, agitant un instant sa main dans les airs telle une distraction pour éviter qu’elle ne remarque la reprise en main de son corps après un bad assez massif. Aucune réaction. Il la remua alors devant son visage. Toujours rien. Est-ce qu’elle n’était pas du tout réceptive à ses mouvements ? Il fit alors un tournoiement sur lui-même, avant d’effectuer le mouvement d’un coup de genou rotatif, s’arrêtant, fort heureusement, pile avant d’éclater salement le nez de la petite. Toujours rien. Elle semblait être aveugle.

”Vous... vous devriez éviter de faire ça… Je peux e-entendre."

Et beh, il devenait difficile de l’entendre, à elle, par contre. Mais Mark II avait pu comprendre de façon assez aisée. Il n’était pas un résultat d’études et de modifications poussées sur la création d’une créature axée uniquement sur le combat pour rien. Ce qui lui permettait d’écouter l’arrivée de potentiels ennemis pouvait également lui permettre de dialoguer avec une gamine plutôt timide. Mais pourquoi donc ne pas esquiver l’attaque, si elle l’avait sentie arriver ? Après, elle n’était peut-être pas du tout entraînée. Un peu déstabilisé par la situation, le pauvre patron n’eut pas d’autre idée que de se rassoir. Puis, il put sentir le silence passer. Le malaise si douloureux de ne pas trop savoir quoi dire à une inconnue.

”Donc… euh… tes parents sont où ?”

Elle ne répondit pas.

”C-C’est pas une méchante enquête, hein ? C’est vraiment pour savoir ! Il faut te ramener à tes géniteurs pour qu’ils… s’occupent de toi et… fassent ce que les parents font.”

C’était cramé, qu’il était né adulte ? Il faudrait vraiment qu’elle puisse formuler une réponse de son côté. Pour un gueulard vulgaire et moqueur, il foirait plutôt bien ses relations sociales. C’était pas comme si c’était quelque chose de bien que de s’en rappeler. Surtout quand il avait manqué de chialer devant un caillou avec des noms dessus. Que quelque chose se passe, putain !

”Hé..."

La race de ta mère, existe, divinité de merde, que Mark II puisse te remercier de briser le silence !

”J’ai entendu des feuilletons radios… À chaque fois… à chaque fois quand un gamin était trouvé par un inconnu, alors l’inconnu souhaitait le rendre heureux..."

C’était pas vraiment ce dont on pouvait s’attendre de la part d’une gosse de, quoi, sept ans ?

”Donc ?...”

Pourvu qu’elle ne demande rien à l’insecte et qu’elle le laisse rentrer chez lui !

”Est-ce que je peux, peut-être, un tout petit, un tout petit peu beaucoup, être comme les gamins comme ça ?"

Quoi ?

”Hein ?”

”Est-ce que je peux être heureuse pour une journée ?!"

Entre le hurlement abominable après un timbre très faible et le choix de mot maladroit, il était facile de voir que c’était pas une fille extrêmement sociable. Notre comparse exosquelettique n’était aucunement motivé à l’idée de gérer une morveuse comme ça. C’était la raison pour laquelle il avait pas joué à The Last of Us. Littéralement pour pas avoir à se cogner une chialeuse pendant huit millénaires. Est-ce que c’était le hasard qui lui accordait ça ? “Hé, je casse ton silence malaisant mais faut que tu te la trimballes pendant huit heures”. Redevenons athées, et évitons d’avoir à remercier Papi là haut. Rends-nous Leech, sale enculé !... Oh, et le voilà qui revenait à son manque de joie. Posant les mains sur les hanches, il inspira un bon coup, admira la morose gueule de la gamine ainsi que la sienne dans une vitre d’un magasin. Il avait un speech à faire dans plusieurs heures, ouais. Mais il pouvait probablement s’accorder une pause. Mais il faisait ça pour se détendre lui, d’accord ?!

”Tsss… M’ouais. Ouais. Ouais, ouais, ouais. Tu sais quoi ? Fuck it, j’ai rien d’autre à faire de ma matinée. Viens, faut que j’aille me bouffer une glace.”

Il fit quelque pas. Puis il s’arrêta, avant de se rappeler que son “PNJ à escorter” était une aveugle qui faisait un mètre trente. La galère. Il fit un magnifique cent-quatre-vingt degrés pour aller chercher son colis et le prit par la main, avant de continuer sa marche. Il n’avait aucun tact dans sa manière de faire, forçant la pauvre petite à pratiquement courir pour suivre les grands pas de l’imposant PDG d’EDD. Fort heureusement, ce rythme conduisit à une arrivée rapide au stand qui vendait les délicats mets provenant d’Italie. Enfin, ça y fut au moins un peu populaire. Ou alors, ce n’était que les sorbets ? Ce n’était pas grave. Deux billets d’un million de Zénie furent posés sur le comptoir avec la puissance de Zeus.

”Je prends votre stock entier !”

Dit Mark II en claquant des doigts pour montrer ce qui restait de glace au chocolat noir, au lait, blanc et aux noisettes. Le vendeur haussa des épaules. C’était l’excentrique Maruko Odo, après tout. Il était le seul milliardaire à préférer acheter des babyfoots au lieu de Koenigsegg avant de tenter de les brancher à son Dance Dance Revolution pour tenter de concevoir une borne d’arcade hybride. Qu’il vienne soudainement prendre tout ce qu’il restait en cacao était typique de n’importe lequel de ses mardis. Le but était d’être celui assez chanceux pour gagner en surpaiement par son achat. Ainsi, il eut tout le stock, et l’autre put enfin payer ses factures d’électricité pendant les mois, voir années à venir.

Une table de bois typique des aires d’arrêt de l’autoroute. Les chaises étaient des bancs. C’était un coin pour pique-niquer ou bien dormir. Posant le seau contenant l’énorme tambouille chocolatière sur cette même table, il prit un gobelet de plastique et y mit une assez gigantesque boule de sucre maronnasse à l’aide d’une louche volée au resto d’à côté. Il y posa ensuite une petite cuillère et plaça la gamine devant. Après quelques instants, il comprit qu’elle n’avait aucunement regagné la vue. Alors, il lui fit poser sa main sur l’ustensile. Avec un peu de chance, elle était capable d’effectuer le mouvement de va et vient typique de l’utilisation de couverts pour manger. Sinon, il était probable qu’elle ne se soit jamais nourri de sa vie. Avec son visage décharné, on pourrait penser que ce soit le cas. Fort heureusement, elle parvint à prendre une cuillerée de glace et à la manger. Ses yeux s’écarquillèrent un instant, avant de revenir à leur état demi-clos habituel.

”C’est bon, hein ?”

Deux points pour avoir essayé de communiquer avec un individu sans dire de gros mots.

”C’est froid."

Ben oui, sale pute, c’est froid. C’est le principe d’une glace, d’être froide ! Sale enculée !

”T’aurais aimé autre chose ?”

Pose pas de questions comme ça, sinon tu vas te faire embarquer dans la course à comment combler les gamins.

”Non, ça va."

Fantastique. Voilà un problème de réglé.

”Mmh… Sinon, euh...”

Comment faire fonctionner une conversation, déjà ? Cela devenait vraiment apparent, qu’il avait du mal, hein ?

”C’est quoi ton nom ?”

Silence. Si elle n’a jamais gagné une appellation, il aurait l’air con.

”Vasilias."

”Vasilias ? Vasilias ?! Mais… mais c’est quoi comme nom ? Genre, c’est à croire que ton père-”

”Je veux pas… je veux pas qu’on parle de mon père."

”Oh.”

Elle fit la moue quelques instants, avant de prendre un bouchée entière de sa glace. Et Mark II put voir que ses dents s’apparentaient davantage à celles d’un alligator que celles d’un être humain. Ce n’était pas des petites dents acérées et mignonnes comme vous pouviez le voir dans certains dessins aux traits simplifiés, non. C’était quelque chose de terrifiant. Un spectacle que je ne conseillerais à personne. Puis elle se leva.

”On peut... aller autre part ?"

L’insecte, lui, avait la tête ailleurs. Gamine qui a un nom de merde, avec un père dont elle ne veut pas parler. Tout cela crie “relation abusive”. Le destructeur n’avait pas lu beaucoup de livres sur ce genre de trucs. Mais il savait qu’il pourrait pas savoir quoi que ce soit pour aider la petite. Il n’aimait pas vraiment les attaques sur les enfants, de nos jours. Il n’aimait pas les attaques tout court, après tout. Il n’avait aucun pouvoir pour lire dans les mémoires des gens. Mais ! Il connaissait quelqu’un qui en était capable.

”Ouais. Faut que je te fasse rencontrer quelqu’un.”

Il attrapa la réalité en face de lui et la tira vers le bas telle une braguette. Une sorte de portail s’ouvrit. Chopant la victime d’abus paternel avec lui, il plongea à l’intérieur. Contrairement à sa dernière visite, l’insecte ne se cassa pas la figure. Il avait gagné un peu plus de dignité, aujourd’hui.


”Oh, tiens, salut Markron !”

”Salut Markron.”

”Salut les Marks ! Dites moi, vous savez où se trouve le Big Boss ?”

”Toujours dans sa dimension spéciale à lui, je crois.”

”Quel fils de pute !”

”C’est qui que tu traites de fils de pute, sale sauterelle de merde ?!”

Ah, il était beau, le MarkIIverse. La dimension pour lier tous les Mark II entre eux. Les deux crétins ayant accueilli notre PDG à nous étaient avachis sur le canapé, en train de jouer à Travis Strikes Back, tout en se demandant pourquoi ils y jouaient vu que c’était un jeu assez vide quand on y pensait. Et le personnage qui venait d’apparaître en détruisant temps et espace était le Markdministrateur, aussi connu sous le nom de Big Boss. Ce dernier, dont le pouvoir était assez grand, s’occupait de faire en sorte que les Marks ne détruisent pas l’ordre multiversel des choses. Éviter que les Marks attaquent tous une même dimension en même temps, par exemple. C’était un Mark plus intelligent que les autres Marks. Mais notre Mark à nous (je m’y perds moi aussi, vous inquiétez pas) le prit à part.

”Hey Boss !”

Lui calant la main sur les épaules, il s’éloigna un instant avec lui, laissant les deux autres insectes offrir des friandises à la visiteuse.

”Yo, si c’est pour ta faveur à la con, je t’ai déjà dit que c’était en cours.”

”Ah, cool ! Wait, non, une seconde. Ce que je voulais dire c’est : j’ai besoin de toi pour un truc. Tu peux voir dans les esprits, pas vrai ?”

”Ouais.”

”La chiarde que j’ai ramenée, là, elle est aveugle et elle a des problèmes familiaux. J’aimerais savoir ce qui la tracasse.”

”Et tu voudrais que je lui vole les infos directement dans sa tête car elle est incapable d’en parler à cause de l’autre syndrome de Stockholm ?”

”Euh… ouais ?”

”Très bien, j’imagine.”

Nos deux comparses se retournèrent alors. Les autres Marks s’étaient regroupés autour de… “Vasilias”, pour tenter de lui apprendre à jouer à Super Smash Bros. Ils tentaient de l’aider à manier son personnage malgré sa cécité. L’un d’entre eux avait eu la bonne idée de sélectionner la plante piranha pour elle, car elle n’avait pas d’yeux du tout. Il y aurait un lien entre les deux qui l’aiderait peut-être à mieux s’en sortir sur une plateforme interactive ayant amplement besoin d’une vision qui marche.

”Hé, la chiarde, ramène ta fraise.”

Elle posa sa manette et s’approcha maladroitement des deux insectes que nous suivons depuis tout à l’heure. Elle parvint à s’arrêter pile devant eux, mais ne bougea aucunement sa tête. Le Markdministrateur posa son doigt sur le crâne de la petite demoiselle, avant d’afficher une moue ennuyée.

”Kékispass ?”

”Semblerait que j’arrive pas à entrer dans sa caboche. Attendez-moi, je reviens. Je dois avoir un truc dans mon bazar.”

Et il disparut vers sa dimension personnelle. Mark II, lui, posa son menton entre son index et son pouce, l’air penseur. Il s’était rendu compte d’un truc. Comment est-ce qu’une chiarde aveugle s’était trouvée sur un banc au milieu de nulle part ? Elle avait pas l’air maligne dans sa petite veste et son petit jean. Elle avait pas demandé l’emplacement à qui que ce soit, si ? “Hé, je peux savoir où il y a un banc ?” En fait, son comportement était un peu zarb, quand on y pense.

”Merci pour la glace, m’sieur Mark II. Et pardon."

“Mark II” ? Mais… une seconde, il lui avait jamais dit son nom ! Regardant la petite, il la voyait pleurer et trembler. Son visage morose était devenue une grimace coupable. Quelque chose ne tournait pas rond.

”Quoi ? Hein ? Pardon de quoi ?”

Son cou craqua. Son nez pointé vers le visage de Mark II le laissait observer le changement de couleur de ses petits yeux, qui s’étaient retrouvés si brillant d’un seul coup, alors que du brouillard sortait de sa bouche.

"Pardon !"


Il y eut alors un choc. Une brûlure. Une trace de main. Puis plus rien. Au milieu de Dösatz, de la glace fondait dans un seau.
 
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