Nouvelle ère pour Banana

Quelques jours après avoir remporté le Mak'Gora et être devenue cheffe des siens, Sheeri se tenait fièrement devant son clan. L'atmosphère était lourde, non seulement à cause de la chaleur étouffante de la jungle tropicale de Banana, mais aussi du regard intense que portaient sur elle les membres de la tribu. Les anciens chefs avaient régné avec une poigne de fer, et beaucoup se demandaient quel genre de cheffe la sauvageonne serait.

Son pelage soyeux brillait sous le soleil, et ses yeux dorés reflétaient la force intérieure qui l’avait portée à la victoire. Ses pairs s'étaient rassemblé en cercle autour d’elle, impatients de savoir quelles seraient ses premières décisions en tant que leader.

La concerne leva une main, imposant le silence d’un simple geste. La voix assurée et puissante qui s’échappa de sa gorge était empreinte de calme, mais aussi de détermination.


« Nous avons toujours vécu par la loi du plus fort. Mais aujourd'hui, notre force seule ne suffira plus. Nous avons besoin de plus que la brutalité pour prospérer. Ensemble, nous devons devenir plus intelligents, plus stratégiques, et surtout, plus unis ! »


Un murmure parcourut l'assemblée, mais aucun membre du clan n'osa l'interrompre.


« Première chose, nous devons cesser de nous quereller entre nous. Les divisions internes affaiblissent notre peuple. » Certains cris simiesques se firent entendre, mais la cheffe dévoila ses dents acérées en guise de menace. « Toute dissidence sera traitée fermement. Le respect entre nous est primordial. Chacun de vous a un rôle à jouer dans la survie de notre clan ! Que ce soit à la chasse, au combat, ou dans la protection des nôtres. Nous devons nous élever ensemble, ou nous mourrons ensemble. »


Elle fit une pause, son regard perçant balayant l’assemblée, évaluant les réactions de ses guerriers.


« Ensuite, je veux que nous renforcions notre entraînement. Chaque guerrier, jeune ou vieux, devra s'entraîner quotidiennement à de nouvelles tactiques de combat. Nous sommes forts, oui ! Mais nous pouvons être plus rapides, plus agiles, plus efficaces. Je veux que chacun d'entre vous apprenne à anticiper, à lire les mouvements de l'ennemi avant même qu'il ne frappe. Je superviserai personnellement certains de ces entraînements. »


Les guerriers hochèrent la tête, l'idée d'un renforcement des compétences individuelles résonant positivement parmi eux.


« Enfin, nous devons préparer l'avenir. La survie du clan repose sur notre capacité à protéger nos terres. J'organiserai des patrouilles plus régulières aux frontières, et je veux que nous commencions à forger des alliances. Nous devons être vigilants, mais nous ne pouvons plus être seuls dans ce monde qui nous entoure. Nous sommes les Sento ! et c'est unis que nous deviendrons les plus puissants ! » La saiyan se redressa, sa posture imposante et fière, frappant du poing contre son buste. « Ce n'est que le début. Ensemble, nous construirons un avenir plus sûr pour notre clan. Nous deviendrons une force que personne n'osera défier. » Sheeri recula d'un pas, son regard toujours aussi perçant. Elle leva la main pour pointer les astres, tout là-haut. « Bientôt nous nous rendrons par-delà le ciel. Nous deviendrons les conquérants des étoiles ! »


La tribu, d'abord silencieuse, éclata soudain en cris d'acclamations. La dirigeante venait de poser les premières pierres de son règne, un règne qui promettait d'être aussi puissant que celui des anciens, mais avec une vision tournée vers l'avenir. Elle savait que le chemin serait difficile, mais avec sa détermination et la force de son clan, rien ne pourrait arrêter les Saiyan Sento.

Daiō avait échappé à la civilisation quelques jours, juste assez de temps pour que sa fureur absolue ne se dissolve dans une amertume d’avantage gérable. Il était ô combien énervé de la situation, mais aussi infiniment remonté contre sa propre performance et la confiance aveugle qu’il avait placé dans la prophétie qui l’annonçait élu. Il se sentait trahi de tous, également de lui-même. C’était aussi pour cela qu’il avait choisi de profiter de son isolement pour forger son corps d’acier, menant un entrainement solitaire dans les montagnes faisant face à la grande jungle. Seul dans le froid polaire, il pouvait méditer sur sa défaite et réfléchir à des exercices destinés à le rendre meilleur encore. Il était indubitablement responsable de sa raclée improbable, il devait se renforcer. Mais ce n’était pas en trois jours qu’il allait devenir un homme nouveau, ainsi, il n’obtint que des bribes de résultats, à peine de quoi reprendre espoir. Néanmoins, il savait qu’il ne pourrait pas rester en ermite sur ces sommets, il avait le devoir de retourner parmi les siens pour écouter le discours de la nouvelle cheffe. Traditionnellement, le vainqueur du Mak’gora prononçait ses intentions de gouvernance quelques jours après sa victoire. Daiō n’avait aucune idée du genre de maîtresse Sheeri serait, il devait s’en assurer par lui-même.

Ainsi, il prit la route de son village, canalisant sa rage pour ne faire transparaitre qu’une plate apathie. Il faisait facilement comprendre à ses congénères qu’il n’était pas d’humeur à papoter, son regard d’acier et sa prestance naturelle achevait de convaincre les plus rebus. Il se joint à la masse lorsqu’il fut l’heure d’écouter les annonces de la nouvelle grande cheffe. Cette dernière orienta ses mots sur un projet d’unité privilégiant la coopération stratégique à la force simple et brute. Une certaine agitation gagna les plus réfractaires, généralement les soutiens de Daiō, d’ailleurs. Il fallait dire que le fils de Mamoru avait toujours été clair sur ses intentions et l’importance qu’il donnait à la fierté individuelle et la force pure. Une opposition politique claire le séparait de Sheeri, achevant de lui donner de nouvelles bonnes raisons de la détester.

Elle porta une emphase majeure sur le collectif, elle désirait que les querelles internes cessent sur la planète toute entière, entre tous les clans. Pensait-elle que les chefs locaux allaient arrêter de guerroyer entre eux à son bon vouloir ? L’autorité qu’elle appliquait n’était qu’une illusion, Banana n’était pas un royaume stable doté d’un centre de pouvoir fort et respecté ! Un sourire quelque peu moqueur se dessina sur le visage du colosse, il ne pensait pas que Sheeri serait en mesure de réaliser un tel exploit, du moins, pas très longtemps. Cela allait à l’encontre de leurs traditions, rien n’empêche d’être prospère tout en conservant les luttes de pouvoir internes, cela faisait parti de leur culture, de leur histoire !

Cependant, tout ce chapitre sur l’unité donna lieu à un second et ultime prodrome, lequel fut bien plus intéressant : la conquête des étoiles. Les yeux de Daiō s’illuminèrent sous cette annonce, lui aussi aurait aimer envahir le reste des l’univers, dominer des planètes lointaines. Cependant, l’instabilité Sentoienne, mais également la faible natalité des femmes avait toujours mis à mal cet objectif. La planète était à peine assez peuplée, ils n’étaient que quelques centaines de milliers… Si elle voulait réaliser un tel exploit, elle allait devoir trouver de fines méthodes pour augmenter la natalité. Néanmoins, il soutenait une telle direction, les Sentos étaient une race de conquérants, ils devaient quitter leur monde et prendre le contrôle des quatre galaxies.

La foule était aussi de cet avis, majoritairement enjouée à l’annonce de cet objectif de projection à travers les astres. Il fallait dire que la promesse donnait du baume au cœur, même si encore une fois, Daiō eut les mêmes projets. Il rageait de ne pas être celui qui siégeait en tant que grand chef, d’autant qu’il s’imaginait à un tel poste depuis son enfance. Pour sûr, Sheeri avait le soutien du clan, mais aussi de la plupart des autres chefs qui étaient présents. Naturellement, les chefs en place devaient prêter allégeance à leur souveraine qui les supplante. La foule commença à se séparer, laissant certains visages se reconnaître. Daiō se rendit compte qu’il se trouvait à quelques pas d’Arakuja, ce fameux chaman ayant prédit la victoire de Sheeri, seul contre tous. Si ses compétences pour communiquer avec les esprits étaient déjà considérées comme exceptionnelles, l’exploit de sa dernière prémonition l’avait propulsé au sommet de la chaine du respect que l’on prêtait aux sorciers. Le concurrent défait respectait ses compétences, mais maudissait la justesse de ses messages, d’autant qu’ils avaient mené à sa défaite. N’aurait-il pas pu négocier avec les morts pour arranger sa victoire ? Ou bien avait-il déformé le fil du destin d’une quelconque manière ? Daiō l’appréhendait avec beaucoup de méfiance, raison de plus pour ne pas le provoquer.

Il préféra donc se mettre de côté, seul, les bras croisés et le regard porté sur le lointain. Il ne voulait pas être dérangé, mais savait que Sheeri avait des vues sur lui ; elle désirait en faire son garde du corps personnel. Cette intention était une humiliation ô combien regrettable, elle infligeait à Daiō le calvaire d’observer le rôle de chef aux premières loges, sans jamais contrôler quoi que ce soit. C’était également une manière de le surveiller, d’être maintenu aux côtés d’elle pour qu’il ne puisse pas aller manigancer ailleurs. Gr, il était fait comme un rat ! Il ne pouvait pas fuir ses responsabilités, ni les nier ! Il attendait donc dans son coin que son sort soit prononcé, priant intérieurement pour qu’elle change d’avis, même si cela semblait impossible.

La nouvelle cheffe se tenait sur l'estrade, observant les réactions de ses compagnons après son discours. Chaque membre clé de son entourage avait réagi d'une manière qui, bien que différente, restait en accord avec leur place dans le clan. Enfin… sauf deux, mais nous y reviendrons plus tard.

Guave. Le bourreau du clan, cynique et distant, avait choisi de rester à l’écart. La sauvageonne savait que sa force et son esprit critique pouvaient être dirigés avec efficacité. Son refus de s’aligner aveuglément, sa capacité à défier même les ordres, étaient des signes de sa nature indépendante. Sheeri comptait bien le faire plier à sa volonté, tout en préservant cette flamme de rébellion qui pouvait servir une cause plus grande.

En deuxième lieu, Daio… Son ancien rival d’un jour et désormais garde du corps. La tension entre eux restait palpable, celle-ci savait qu’il n’avait jamais complètement accepté sa défaite. Le singe n’avait pas encore trouvé la paix avec cette nouvelle hiérarchie, et son regard le trahissait parfois, rempli de cette rancune qu'il s’efforçait de dissimuler. Mais sa leader voyait aussi la force brute qu’il représentait, une arme qu’elle se devait de maîtriser. Sheeri respectait cette puissance, mais elle n’oublierait jamais qu'il restait un guerrier blessé, attendant peut-être une autre occasion de prouver sa valeur.

Dans un troisième temps, Arakuja, fidèle à lui-même, ne montrait guère d'intérêt apparent pour la cérémonie. Son comportement imprévisible, fait d’un mélange de malice et d’insouciance, la faisait souvent sourire. Son ami d’enfance n’était pas là pour les flatteries ou les grands discours, mais la jeune femme savait que derrière son masque de désinvolture se cachait un esprit clairvoyant, celui qui avait prévu cette victoire. Cette dernière était consciente que son apparente apathie n'était qu'une façade pour dissimuler son intelligence. L’aborigène ne le forcerait pas à se conformer à un rôle plus « sérieux », car c’était cette différence, cette capacité à jongler entre la folie et la sagesse, qui le rendait si précieux.

Quant à Roube, sa férocité et son excitation à l'idée de pouvoir enfin chasser hors des frontières du clan étaient palpables. Son camarade était un chasseur dans l’âme, et sa soif de sang, qu’elle savait presque incontrôlable, ne la décontenançait pas. L’autochtone se sentait capable d’exploiter cette brutalité en l'orientant dans la bonne direction. Celle-ci n’avait pas besoin de l’étouffer, mais de canaliser cette sauvagerie. Le simple fait de le voir, l’aura de danger qu'il dégageait, suffisait à semer la peur dans le cœur de ses ennemis, et Sheeri appréciait cet avantage.

Par la suite, son regard se posa sur Quouetche. La jeune femme resta impassible pendant que Borys lui adressait la parole, ses bras croisés et son regard fixé sur lui, sans jamais le quitter des yeux. La cheffe écoutait attentivement, le sourire arrogant et la voix tranchante de son esclave se faisant entendre avec des sous-entendus de défis et de menaces déguisées. Son sang bouillonnait en elle, mais pour autant la leadeuse ne montrait aucun signe extérieur d’irritation, préférant attendre que son esclave ait terminé avant de réagir.

Quand il eut fini de tapoter son casque et de s'enfoncer dans son impudence, Sheeri prit un pas vers lui, réduisant lentement la distance entre eux. Son regard était pénétrant, comme si elle évaluait les moindres mouvements, chaque micro-expression du visage de sa proie. Sa voix se fit basse, presque comme un murmure rempli de danger, mais avec une fermeté indiscutable.


« Tu sembles avoir oublié à qui tu parles. »


La sauvageonne laissa planer ses mots, comme un coup lent, méthodique, destiné à résonner. Puis cette dernière se rapprocha encore, à quelques centimètres de lui. Mais avant qu’elle ne puisse poursuivre, Roube coupa court à son geste.

Le ton moqueur et menaçant de ce dernier lorsqu’il s’adressa à Quouetche ne surprit pas la cheffe, mais elle n’appréciait pas complètement cette méthode - après tout, il s’était immiscé entre eux. Le fait qu’il prenne un plaisir sadique à torturer leur esclave montrait bien la différence entre les deux frères. Arakuja avait cette capacité à manipuler les autres par ses mots et ses visions, tandis que Roube usait de la force et de la terreur pour soumettre.

Toutefois, autant le laisser aller jusqu’au bout de son plaisir sadique et dérangé. La curiosité de voir ce qu’il allait dire et faire fit croiser les bras à Sheeri, alors qu’elle ne faisait qu’observer d’un calme inquiétant la scène.

Enfin, elle décida de s'approcher, tranquillement mais avec une détermination visible dans son regard. Son aura s’intensifia alors que la leadeuse plantait ses yeux dans ceux de Roube, coupant son flot d'intimidations.


« Ce toutou est un jouet qui m’appartient. » La dirigeante avança d’un pas, réduisant la distance entre elle et son semblable, sans quitter son esclave des yeux. « Je comprends ton besoin de t'amuser, de tester ses limites, mais tu n’oublieras pas une chose : je suis la cheffe, et je ne tolérerai pas deux fois qu’on m'interrompe ou qu’on se mette entre moi et qui que ce soit pour intervenir. » Les yeux de Sheeri envoyaient des éclairs autant que son aura était montée en flèche. Après quelques longues secondes punitives sans un seul mot pour Roube, son KI redescendit en flèche et son amie d’enfance reprit un air plus sympathique. « Quouetche est essentiel à nos plans, alors laisse ta cruelle créativité s’exprimer sur d’autres de nos captifs.»

Son regard se porta à nouveau sur le lycan. Le chien bipède devait comprendre que, même en tant qu'esclave, il avait une valeur à ses yeux. La chasseuse le savait intelligent et donc utile. La combattante se tourna ensuite à nouveau vers Roube, l’ombre d’un sourire carnassier sur les lèvres, parfaitement consciente de la nature sadique du guerrier.


« Tu as le droit de le pousser à ses limites, de le dresser comme il se doit, mais ne le casse pas. Je veux qu’il soit puissant, docile, et surtout, prêt à m’obéir. Maintenant, retourne à ta place. »


Une fois les aiguilles remises à l’heure pour son compagnon de toujours, il était temps de reprendre les choses là où elles s’étaient arrêtées avec Borys l’animal.


« Je t’ai laissé parler, je t’ai même laissé me mettre en garde sur des menaces que je ne connais pas encore... Mais il y a une chose que tu devrais comprendre. » Un sourire en coin apparut sur son visage, ses yeux brillant d’un mélange de défi et d'assurance inébranlable. « Ce qui nous rend puissants ici, sur Banana, c’est cette même force brute et primordiale que tu sembles tant mépriser. » Sa main se leva, saisissant le poignet du prisonnier avec une fermeté écrasante, rappelant la force physique indomptable qu'elle possédait. « Tu penses que Freezer ou les monstres de la galaxie nous écraseront ? Peut-être. Peut-être pas. Mais je ne compte pas m’incliner devant qui que ce soit avant d'avoir vu de mes propres yeux de quoi ils sont faits. »


La dirigeante serra davantage, juste assez pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas besoin de lui prouver quoi que ce soit verbalement.


« Tu parles de navettes en ruines, d’un peuple qui ne connaît rien de la route des étoiles. C’est vrai. Mais tu sembles oublier une chose... Si nous avons pu résister à des ennemis ici, sur ce caillou, c’est parce que chaque Sento est capable de survivre là où d'autres échouent. » La sauvageonne relâcha sa prise, le regard toujours braqué sur lui. « Si nous devons briser des planètes pour réparer nos vaisseaux, alors nous le ferons. Si nous devons nous battre dans le vide interstellaire, alors nous apprendrons à le faire. »


Celle-ci marqua une pause, laissant l’idée s’incruster dans l’esprit de Borys.


« Tu veux me vendre des informations, me faire payer pour ta connaissance des étoiles ? Ne te méprends pas sur une chose, Quouetche. Je pourrais te briser ici et maintenant, et simplement attendre le jour où un autre comme toi viendrait. Mais je suis plus maligne que ça. »


Le spectacle qui se déroulait devant son clan les fit tous se taire et écouter. La cheffe s’éloigna de quelques pas, faisant un geste de la main comme pour indiquer qu’elle daignait accorder à son esclave préféré une certaine importance, même infime.


« Tu veux ton prix ? Il y en aura un. Mais c’est moi qui fixerai les termes. Tu me donneras ce que je veux : la connaissance de la route des étoiles, les compétences pour mener mon peuple là où nous n'avons jamais mis les pieds. En échange, tu gagneras ta place parmi nous, comme ma digne monture. Tu feras partie de mes forces. Une extension de mon pouvoir. » Sheeri se pencha légèrement en avant, son regard transperçant celui de ce pauvre Borys. « Mais sache une chose, si tu cherches à me trahir ou à me tourner le dos, je te détruirai moi-même. » Ses pupilles s’étaient rétrécies, ce qui lui donnait à la fois un air dangereux et fou - on sentait que la jeune femme ne plaisantait pas. « En attendant, il me tarde de te monter ! » Finit-elle sur une note plus gaie.


La dominatrice recula, donnant à son obligé l'espace de répondre, mais son message était clair : Sheeri ne plierait jamais, même face à des menaces qu’elle ne comprenait pas encore pleinement. La guerrière comptait dominer et écraser tout ce qui se dresserait sur son chemin, que ce soit sur Banana ou au-delà dans les étoiles.

Bref, une fois cet incident clos, la tueuse attendit un instant pour que le silence s'installe, laissant le poids de sa présence s’abattre sur les sentos rassemblés autour d’elle. Son aura imposante, celle qui avait conquis leur respect et leur peur, emplissait l’espace.


« Aujourd’hui, nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère pour notre clan. Mais avant de conquérir les étoiles, avant de plonger dans l’inconnu des autres peuples, nous devons d'abord unir ce qui est à nous ! »


La leadeuse marqua une pause, laissant ses mots se répercuter parmi l’assemblée.


« Les autres clans sento sont divisés, faibles et éparpillés. C’est à nous, qui avons prouvé notre force ici même, de les rassembler sous une seule bannière. La mienne. » Son regard traversait la foule, perçant chaque âme qui osait la fixer dans les yeux. « Voici ce que je propose : un concours. Chaque guerrier formera un duo avec le partenaire de son choix. Votre mission : rallier le plus de clans Sento à notre cause. » Puis la meneuse baissa légèrement le ton, captant l'attention de tous comme si elle partageait un secret d’une importance capitale. « Mais… Pour ceux qui représentent l’élite de notre clan, c'est moi qui décide. » Ses mots résonnaient comme un avertissement.« Roube et Arakuja, vous ferez équipe. » Elle lança un regard vers les deux frères, sachant que leur synergie, même dans leur différence, serait redoutable. « Guave, tu seras avec notre esclave, Quouetche. Il est temps que tu le domptes comme il se doit. Il deviendra ma monture de guerre, mais avant cela, tu vas t’assurer qu’il est prêt pour ce rôle. » Un murmure s’éleva de la foule. Le choix de faire équipe avec un esclave n’était pas anodin. Mais l’aborigène savait qu’une alliance entre la force brute de Guave et l’agilité de Quouetche, une fois ce dernier dressé, serait implacable. Puis, elle tourna lentement son regard vers Daio, un sourire à peine perceptible étirant ses lèvres. « Daio, tu seras avec moi. » La sauvageonne prononça ces mots avec une autorité tranquille, comme une reine accordant une faveur, tout en sachant que cela renforcerait la tension entre eux. « Le duo qui rassemblera le plus de clans à notre cause aura le droit de me demander une grande faveur. »


Les murmures dans la foule reprirent de plus belle, l’excitation palpable, mais Sheeri resta impassible, dominant de sa présence tout le clan. Ce concours allait non seulement renforcer leur unité, mais aussi tester la loyauté et la détermination de chacun.


« Préparez-vous. Il est temps de fédérer notre peuple. Ensuite, l’espace nous appartiendra ! »


La dirigeante ordonna d’un geste du bras de démarrer les hostilités. Chacun pouvait s’y prendre avec les méthodes qu’il voulait, tout le monde avait carte blanche. La compétitrice du Mak’Gora rejoignit son ancien adversaire, Daio, pour qu’ils se mettent en route.

J'étais proche du gros toutou que je m'amusais à fièrement écraser avec mon aura, lorsque je me fit stopper net par la boss... visiblement j'étais aller trop loin selon elle, Sheeri n'étais plus d'humeur. Baissant les yeux et me taisant je procédais à une retraite en arrière stratégique, mieux vaut que je me fasse petit.

"Oui boss, je me suis emporté. Pardonnez moi, je vais pas le torturer... comme t'a dit je vais bien le dresser."

Ainsi, je reculais encore plus loin tandis que je buvais les paroles de la leadeuse du peuple, elle qui saurais comment nous mener au delà de cette planète. Elle qui mènerais notre domination la plus totale sur les cieux, et grâce à quoi j'aurais l'univers entier comme terrain de chasse avec une multitude de proies plus appétissantes les unes que les autres. Mais avant ça, elle avait raison, nous devons nous unir avec les autres Sentos... une fois unie sous la bannière de la cheffe Sheeri, nous serons le peuple le plus puissant ! Et ainsi elle motiva les troupes pour sa propagande, elle avait décidé que je serais avec mon frangin ! C'est parfait, elle fait le bon choix !

D'ailleurs c'est pas tout, elle proposait en plus de ça une récompense à ceux qui rassemblerons le plus de Sento... ELLE SAIT COMMENT ME MOTIVER ! Je vais mettre mes compétences de traques à leur maximum dans notre petite mission ! Me frottant les mains rien qu'à l'idée de partir en chasse, mon frangin Arakuja me stoppa dans mes pensées et me donna rendez vous à sa hutte d'ici une heure !

L'écoutant, après une heure je le retrouvais là bas pour savoir ce qu'on allais faire...