Ça avait marché! Même lui n'y croyait pas! Son argument s'était montré efficace! Il avait même pu obtenir un entretien privé avec le roi du domaine des morts, ça ce n'est pas rien! Bon maintenant il fallait faire le point. Jojiba posa les yeux sur ses deux mains, l'une portait un scooter, cet étrange objet dont il avait si souvent entendu parler par sa mère mais qu'il n'avait jamais vu en vrai. Avec ça il pourrait estimer la puissance de ses adversaires et alliés et pourrait même établir des lignes de communication, parfait, voilà qui faciliterait sa quête.
Dans son autre main, une liste. Une liste de noms, avec des descriptifs et des informations complémentaires pour retrouver les personnes citées. La première n'était autre que c'était mystérieuse Claire, apparemment une guerrière. Selon les dires d'Enma, elle pourrait l'entraîner et faire de lui un meilleur combattant. C'est vrai qu'il avait beau être un saiyan, il était encore loin d'être un excellent combattant, son domaine à lui, c'était les légumes et les champs, mais tout ceci devait changer, il ne pourrait pas vaincre Demigra en lui jetant des radis ou l'affrontement dans une course de traite de bovin.
Cependant, il n'avait pas été envoyé ici que pour se renforcer physiquement, Jojiba portait en son coeur une lourde peine, un trauma, une plaie ouverte, et encore une fois selon le roi du royaume des morts, Claire saurait apaiser son âme. Il en avait besoin, besoin plus que tout. Il pensait que la mort l'aurait calmé, mais au contraire, la perspective de ne jamais pouvoir faire payer au dieu-démon ce qu'il lui avait fait subir avait nourrit sa frustration et sa colère.
Il voulait faire du mal à l'entité, et il savait au fond de lui que cette rage ne ferait que le consumer, il devait rester maître de lui-même pour que le jour venu, son esprit soit limpide et qu'il puisse agir à son plein potentiel. Mais la colère et la haine n'étaient pas les seuls fardeaux de son âme, il y avait aussi beaucoup de peine et de tristesse, cette amertume était dû aux vies qu'il avait volé, et il avait bien remarqué ce nom. Ce nom parmi les autres sur la liste.
Epina.
C'était lui, c'était le militaire saiyan, celui qui l'avait attaqué avec le masque étrange qui s'était ensuite emparé de Garou. C'était lui, le premier meurtre. Le premier corps qui avait alourdi les épaules du fermier.
Sur le papier, l'encre semblait plus tranchante que n'importe quelle lame tandis que le coeur de Jojiba se déchirait en lisant les quelques lignes.
« Celerya est accessible sur Vegeta 2, elle est recluse dans les montagnes en compagnie d’un certain Epina, c’est un saiyan possédant un scooter. »
Celerya... Elle vivait avec Epina... Était-ce son conjoint? Son père? Son frère? Son fils? Qu'importe même un simple ami, le fermier ne pouvait se résoudre à s'imaginer approcher cette femme et lui révéler l'horrible vérité. "Epina est mort. Je l'ai tué." Non, ces mots semblaient fait de plombs dans la tête du saiyan. Il se concentrerait sur les autres contacts pour retrouver cette "Chronoa" et sa "Time Patrol". C'était lâche, mais il n'était pas encore prêt à faire face aux conséquences de ses crimes.
Il valait mieux se concentrer sur l'objectif à long terme : Demigra. Pour ça, il allait avoir besoin de Chronoa. D'après la note, elle avait déjà vaincu le dieu-démon dans le passé, son aide serait précieuse pour le saiyan.
C'était un programme sacrément chargé qui attendait le guerrier en herbe, mais aucun défi ne serait trop grand pour lui si la finalité lui offrait ce qu'il désirait. Il serait prêt à tout pour faire tomber le démon de son trône, il vengerait toutes les âmes perdus à cause de son influence, il les vengerait tous!
Il était donc à la première étape de son périple : rencontrer Claire. L'endroit dans lequel il se trouvait lui paraissait si étrange. D'un pas hésitant, il s'avança et proclama à haute voix :
-Heu... Bonjour!... Il y a quelqu'un...?
Claire
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Sujet: Re: La première pierre Mer 13 Nov 2019 - 13:28
Il n’y avait que la paix en ce lieu. Des chants d’oiseaux pour vous embellir les oreilles et vous faire croire réellement au paradis. La végétation était étrange. Des masses de terres flottaient dans les airs, immobiles. De grands portails ressemblant à des miroirs s’y dressaient. Il devait y en avoir une dizaine, une vingtaine, une cinquantaine, voir une centaine. Autant de destinations que de portails.
Des animaux à l’allure mystique, inconnu peut-être des yeux de Jojiba se promenaient en toute liberté. Ils l’observaient de loin, curieux. La plupart ressemblent à des prédateurs carnivore pour sûr. Pour autant, aucune animosité ne s’échappent d’eux. Ils ne font que regarder cet étranger qui s’aventure ici. Tous, sauf un.
Un petit animal à l’air pittoresque se heurta à la cheville du saiyen. C’était un ornithorynque. Très précisément le premier spécimen animal que Zen-Oh avait offert à Claire en arrivant ici, car il le trouvait mignon. Ce dernier avait peur du Dieu des dieux cela dit, ce qui l’attristait. Dans tous les cas, le petit pépère ne semblait pas avoir peur du nouveau venu et se frotta même contre ses jambes tel un chat.
Une petite maison humble faisait office d’habitat pour l’illustre guerrière qui vivait ici. Juste à côté, comme au centre de la place, se trouvait la statue d’un autre guerrier de renom. Charlo. Un parterre de fleurs et de plantes entourait la statue, comme des offrandes disposées autours de ce dernier en signe de respect.
Une ombre fine se détacha de derrière la maison. Une ombre élancée, presque féline à sa manière de se mouvoir. La luminosité, en contre-jour de la vision de Jojiba, l’empêcha certainement de distinguer, les premières secondes, cette étrange présence vers qui tout en ce lieu semblait converger. Les oiseaux voletaient autours d’elle, la faune semblait tendre l’oreille pour savoir ce qu’elle allait faire ou dire.
Fallait-il dire que quelque chose de singulier se dégageait de cette femme qui ne payait pourtant pas de mine. Ce n’était pas une beauté éclatante ni un laideron affirmé si l’on suivait les critères généraux de beauté. Une sorte d’aura paisible tournoyait autours de cette personne. Une incitation à se détendre, à se reposer, à se confier à elle. Une sorte de pouvoir attractif et irrésistible menant à la paix, qu’elle soit intérieure ou extérieure.
Ses grands yeux à la teinte étrange, mêlant du gris et du bleu, se posèrent sur l’inconnu. Aucune hostilité n’était perceptible. Au contraire, c’était un regard presque maternel qu’elle vouait déjà au fermier.
Ses habits étaient simple: une armure pratique et bien agencée. Une longue épée était attaché dans son dos, par-dessous sa cape. Ses cheveux étaient coupés en un carré qui bordait parfaitement son visage angélique. Personne, en la voyant ainsi, ne pourrait se douter pourtant que des zones d’ombres entachait son vécu.
Tout le monde ou presque, au premier abord, la prenait pour une sorte de divinité, tant elle dégageait de ces choses que l’on croit que les Dieux dégagent. Pourtant, elle n’était ni plus ni moins qu’une mortelle, bien que sa naissance même relève d’un fait divin. Quoi qu’il en soit, elle n’était pas là pour exposer sa propre histoire, mais bien pour tendre la main vers Jojiba.
Un sourire sincère et délicat sur les lèvres, la combattante s’arrêta en face de lui. Elle s’inclina à la japonaise, pivotant son buste vers l’avant.
"Bienvenue. Je suis Claire. Enchantée de faire ta connaissance."
Celle à l’apparence d’une jeune femme se redressa. Elle ne dit rien d’autre. Claire ne se présentait pas en étant fille de, ou par un quelconque titre. Quelle importance y a t-il à cela ? Chacun est important. Chacun est fils ou fille de. Personne ne devrait valoir plus que son voisin pour de tels prétextes.
Ses yeux plongèrent à nouveau dans ceux du fermier. Il pouvait ressentir à la fois une grande tendresse et un sentiment de sécurité à ses côtés.
Spoiler:
"Es-tu disposé à me raconter ce qui t’es arrivé ? La démarche est tortueuse, mais c’est important pour moi de savoir quels mots tu vas choisir, comment tu vas les dire. Pour mieux percevoir tes émotions sur le vif. Une fois qu’on saisit la profondeur des émotions, on est plus à même de les maîtriser."
La guerrière joignit ses mains dans son dos et fit quelques pas de côté. Elle admirait le ciel sans nuage de son sanctuaire et profitait des rayons du soleil qui nourrissait par sa présence cette terre. La combattante ferma les yeux quelques instants, profitant du calme tout en prêtant une oreille attentive à ce que Jojiba aurait à dire.
Sujet: Re: La première pierre Jeu 14 Nov 2019 - 5:01
Cet endroit semblait tout à fait irréel, ce ne devrait pas être étonnant pour un domaine de l’au-delà, pourtant, Jojiba était subjugué par l'étrangeté de l'environnement qui l'entourait. Jamais il n'avait vu des lopins de terres flotter ainsi dans les airs sans la moindre attache, et pour ce qui était des créatures qui peuplaient ce décor atypique... Il savait très bien que l'univers était bien plus grand qu'il ne pourrait jamais l'imaginer, ce qui signifiait que des espèces dont il n'était même pas capable de visualiser la forme existaient surement sur des astres lointains. Pourtant, il se laissait émerveiller par ce spectacle fantastique. Du moins, jusqu'à ce qu'un nouveau venu ne le sorte de son état contemplatif.
Une bien étrange petite bête se frottait à lui de la même façon qu'un petit félin, certes, il partageait avec l'animal domestique une fourrure recouvrant son corps, le reste de son corps était une véritable énigme! Comme si quelqu'un avait voulu créer un animal mais avait plusieurs fois changé d'avis pendant le procédé. Un bec de canard lui faisait office de bouche tandis qu'une queue toute aussi plate lui donnait des allures de castor. Il y avait des bestioles aux caractéristiques étranges aussi sur Geneas, mais aucune ne ressemblait à celle-ci. La petite créature semblait s'être prise d'affection pour le saiyan, qui pour la première fois depuis un bien trop long moment, recevait ce geste de tendresse. Il plia les genoux pour se rapprocher un peu plus de l'animal, il osa même approcher quelques doigts hésitants, dans le but de la caresser, mais se ravisa rapidement.
Son intention était tendre à lui aussi, il ne voulait que caresser la fourrure de la petite créature... Mais que se passerait-il si sa poigne se refermait sur elle et venait à briser son chétif petit corps? Que se passerait-il si en voulant simplement la toucher, il lui tordait le cou sans le vouloir? Ses mains étaient couvertes du sang des participants du jeu du diable, il ne risquait pas de l'oublier. Détournant le regard du petit mammifère, il préféra se relever et regarder ailleurs pour ne pas risquer de faire le mal à nouveau autour de lui. Son regard se posa d'abord sur la statue qui décorait la place. Elle représentait un homme, il était représenté fier et l'oeuvre semblait même retranscrire une attitude héroïque, les épreuves que venait de traverser le saiyan ne plaçaient pas réellement les statues dans son cœur, mais celle-ci était différente, de plus, à ses pieds se trouvait une véritable composition florale, était-ce une sépulture? Jojiba ne s'attendait pas à trouver ce genre de tradition dans l'autre monde.
Finalement, le saiyan posa le regard sur la maison. La structure le rendit immédiatement nostalgique de par sa simplicité. Elle lui rappelait sa ferme sur Geneas, elle lui rappelait surtout un temps où son seul soucis était de savoir si la récolte serait bonne cette année, la vie était beaucoup plus simple, son esprit était beaucoup plus léger.
Mais alors que Jojiba se remémorait une vie sans douleur ni rancune, c'est là qu'elle apparue. De derrière l'habitation, une forme, une silhouette avançait vers lui. Dissimulée par la lumière dans son dos, ce n'est qu'au bout d'un moment qui semblait flotter entre l'espace et le temps que l'apparition se précisa. C'était une femme, sa chevelure d'or et la couleur perlée de ses iris luisaient sur elle comme les étoiles brillent dans le ciel. Sa démarche légère et l'aura qu'elle dégageait murmuraient toutes deux au fermier qu'il avait en face de lui un être divin. Un ange venu guérir les blessures de l'âme du saiyan. Serait-elle capable d'un tel miracle? Sa beauté rassurante laissait bien croire que oui.
Comme pour confirmer à Jojiba qu'il s'agissait bien là de la personne qu'il cherchait, sa vision finit par totalement s'habituer à la lumière ambiante et il put contempler la tenue que portait la nouvelle arrivante. Bien que légère, une armure protégeait son corps angélique et, drapée sous une cape blanche comme la lune, une épée était rangée dans son dos. Ce ne pouvait être qu'elle, la guerrière légendaire que lui avait décrit Enma, celle qui le guiderait sur le chemin du renouveau.
En plus de la grâce et de la prestance avec laquelle elle se déplaçait, c'est son sourire qui acheva les quelques restes de désarroi qu'avait laissé le passage de vivant à mort dans l'esprit de Jojiba. Finalement arrivée face à lui, la guerrière, s'inclina, ce qui déstabilisa quelque peu l'agriculteur.
"Bienvenue. Je suis Claire. Enchantée de faire ta connaissance."
C'était elle, c'était bien elle! De son air bourru, le fermier s'inclina lui aussi mais maladroitement, accentuant un peu trop les marques de respect qu'il souhaitait appliquer devant l'entité qui l'accueillait en son sanctuaire. Il n'était pas réellement habitué à ce genre de manières, mais pour rien au monde il ne voulait sembler impoli face à son hôte immaculée.
-Je... Heu... Je m'appelle Jojiba. C'est un plaisir.Dit-il d'une voix hésitante.
C'était un sentiment étrange qu'il ressentait en ce moment même, il était anxieux d'avoir en face de lui cette "Claire" dont le roi Enma lui avait fait les louanges, mais il était aussi dans un état de calme et de sérénité qu'il n'avait pas connu depuis bien longtemps, était-elle celle qui agissait ainsi sur son esprit? Nul doute que son regard y était pour quelque chose, c'était comme si tout son visage vibrait d'une énergie douce et rassurante et la concentrait dans ses yeux pour la transmettre à son interlocuteur.
Jojiba se surprit même à avoir un peu honte de se trouver face à elle, lui que le travail de la terre et le labeur sous le soleil avait taillé grossièrement comme un burin taille dans la pierre, il ne pouvait s'empêcher d'admirer la finesse et l'élégance des traits de l'être angélique.
Soudain, brisant, la contemplation de l'agriculteur, une question secoua son âme toute entière, bien que Claire fit l'effort d'y mettre la forme et de rassurer Jojiba, ce dernier était terrifié à l'idée d'y répondre.
"Es-tu disposé à me raconter ce qui t’es arrivé ? La démarche est tortueuse, mais c’est important pour moi de savoir quels mots tu vas choisir, comment tu vas les dire. Pour mieux percevoir tes émotions sur le vif. Une fois qu’on saisit la profondeur des émotions, on est plus à même de les maîtriser."
-Je.. Je ne suis pas sûr de... Je sais pas vraiment...Balbutia-t-il bêtement. Mais plutôt que de continuer à chercher une issue pour ne pas faire face à ses noires vérités, l'ambiance générale apaisante, ou bien l'aura que dégageait Claire peut-être, l'avait convaincu. Il allait s'ouvrir entièrement à Claire et tout lui raconter depuis le début. Fermant les yeux, il prit une longue inspiration avant d’expulser d'un coup sec l'air accumulé.
-J'ai toujours eu une vie calme et sans soucis, j'ai grandis dans une ferme sur Geneas, et c'est dans cette même ferme que je me trouvais il y a moins d'une semaine. Sur mes terres, j'ai trouvé une gamine un jour, elle était perdue et m'affirmait qu'elle venait de la planète Terre. Après m'être renseigné sur la position de son foyer j'ai décidé de ramener la petite chez elle, on a prit un transport et on est parti. Mais la Terre n'est pas du tout comme Geneas, il y a de la cendre dans l'air, le sol est brûlé, le ciel gris-noir, apparemment c'était la guerre en plus quand nous sommes arrivé. C'était mon premier contacte avec de la vraie violence pure et dure. Je me suis dit que j'allais rester un peu, m'assurer que je pourrais aider les gens autour de moi, j'ai même rencontré d'autres volontaires qui avaient l'air plutôt costauds! Mais c'est là que...
Sa voix se fit soudainement tremblante, comme si les mots rappaient sa gorge lorsqu'il essayait de les prononcer.
-C'est... c'est là que c'est arrivé. Je ne sais pas comment ça s'est produit mais je me suis retrouvé comme téléporté ailleurs. J'étais dans un village ancien, il y avait... Il y avait d'autres personnes avec moi. Et...
Son ton se fit soudainement plus sec, plus dur.
-Il était là devant nous. Demigra. Le dieu-démon comme il se faisait appeler. Un monstre sans âme ni cœur qui ne prend du plaisir que dans la souffrance d'autrui. Il nous a annoncé qu'on allait participer au "jeu du diable", un genre de compétition où la seule règle était de survivre. Il avait même promit une récompense au gagnant. Evidemment personne n'était d'accord... Mais il nous a vite fait comprendre qu'on n'aurait pas le choix. D'abord il nous a tous transformé en terrien et privé de nos pouvoirs avant de faire un exemple en abattant un type juste devant nous. Foudroyé d'un seul coup.
Ses yeux fixaient le sol, grands ouverts, témoignant du choc qu'avait été la première mort qui avait marqué les yeux du fermier.
-Et quand la nuit est tombée, certains ont commencé à se transformer, comme des Oozarus mais en beaucoup plus petits et avec une allure de loup. J'ai sympathisé avec une fille ce soir là, je l'avais aidé et on a décidé de rester ensemble pour s'assurer une meilleure survie. Mais...
Sa voix s’alourdit alors tandis que sa gorge se resserrait, il retenu un sanglot et reprit la narration.
-Ça devait être un sale coup prévu par Demigra, j'aurais dû le voir venir. Au milieu de la nuit, elle s'est tout simplement changé en pierre et est morte dans mes bras... Tout ça à cause de lui...
Ses sourcils se froncèrent et la colère montait en lui alors qu'il reprenait son récit d'un ton plus tendu.
-Ensuite, j'ai eu cette épée, et j'ai dû me défendre contre un des autres participants, Il s'appelait Epina, c'était un militaire saiyan apparemment. Il était contrôlé par un genre de masque mais il s'est jeté sur moi et j'ai... J'ai dû... Enfin je l'ai...
C'en était trop, il fini enfin par céder et fondit en larmes. Le colosse devait avoir l'air bien ridicule à pleurer ainsi mais sa situation était compréhensible, car ce qu'il avait fait, il ne parvenait même pas à se l'expliquer.
-Je... Je l'ai tué.Dit-il en pleurant à chaudes larmes.Je l'ai abattu de sang froid! Je l'ai vu mourir devant moi, à cause de moi! Ça m'a semblé si naturel sur le coup, pourtant je suis pas ce genre de saiyan... Je vous jure je suis pas comme ça...
Malgré les pleurs et les multiples émotions qui se battaient dans sa tête, il fit le maximum pour reprendre son explication :
-Ensuite est arrivé Garou... Un autre survivant qui comme moi voulait arrêter Demigra... Mais lui, il était tellement plus déterminé... C'est comme si rien ne pouvait le décourager, rien ne pouvait l'arrêter. Il avait perdu un bras et pourtant il ne lâchait rien. Mais... J'avais beau l'avoir idéalisé comme un symbole... Il est mort lui aussi, tué par une ruse de Demigra qui s'était servit de sa détermination contre lui. Ensuite je... Après ça j'étais juste dévasté... Et ça m'a conduit à... à recommencer... Un autre type en forme de loup m'a attaqué et je l'ai... Je l'ai ouvert en deux... D'un coup d'épée... C'était surement quelqu'un de bien... Mais à cause de Demigra... Je l'ai tué froidement... Pour le reste... Je ne suis plus trop sûr, c'est très flou... Je sais qu'il y avait cette fille et cet autre gars... ils se sont battu... Puis il y a eu les flammes et je suis... Mort.
Les larmes coulaient toujours sur ses joues et sa gorge était secouée de sanglots, mais son regard se fixa un instant alors qu'il cherchait à se remémorer les derniers détails.
-Je ne me souviens plus de grand chose excepté de... Demigra... C'est à cause de lui tout ça! J'ai pas demandé à tuer ces pauvres gens! C'est lui! C'est lui qui m'a fait tout ça! Lui qui leur a fait tout ça! Je peux pas! Je veux pas! Il doit payer! Payer pour tout! Pour tous! Je vais le faire payer! Je vais l'écraser!!
Son attitude se fit plus agressive et sa voix plus forte, les larmes inondaient son visage de plus belle, mais par dessus la peine, c'était une rage incommensurable qui le dominait. Il serrait les dents, courbait l'échine et crispait ses poings en grognant entre deux pleurs le nom du dieu-démon.
Son discours était sans doute très flou, sans doute quelques détails lui avaient échappés tandis que l'émotion prenait le dessus sur sa voix. Le saiyan se détestait probablement d'agir ainsi en la présence d'un être tel que Claire, peut-être se haïssait-il d'agir ainsi tout simplement? Mais qu'importe la précision de son récit ou ce qu'il pensait de lui en ce moment même, tout ceci n'avait pour origine qu'un seul fait : Jojiba était blessé. Au plus profond de lui c'était un homme brisé. Un homme brisé hélas comme il y en avait beaucoup trop, trop souvent d'ailleurs brisé à cause de Demigra et de ses méfaits. C'était précisément pour cette raison que le saiyan voulait absolument vaincre le démon.
Mais ça, Jojiba n'y arriverait pas. Pas sans Claire.
Claire
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Sujet: Re: La première pierre Jeu 14 Nov 2019 - 11:22
Le nouvel arrivant était tendu. Rien de plus logique au vue de sa situation. Il avait vécu des choses innommables ces derniers temps. Mais il y avait autre chose: il se sentait déconcerter d’être en compagnie de Claire. Fallait-il dire que ça n’avait rien d’anormal, étant donné qu’elle était absolument singulière. Que ce soit par ce qui se dégage d’elle ou son attitude; elle ressemblait à quelqu’un d'apaiser en toutes circonstances. Comme si rien ne pouvait jamais troubler sa sympathie et sa bonne humeur.
Après tout, elle avait de ce pouvoir unique de rendre doux les autres. Même le plus grand tyran de ce monde, Majin Vegeta, devenait attentionné et sympathique lorsqu’il passait du temps avec cette femme; bien qu’il se devait de ne pas perdre la face et de trouver des subterfuges pour continuer d’être cet homme puissant et indomptable qu’il aimait être face à l’univers entier.
La vieille dame aux traits de jeune jouvencelle garda le silence tout du long du récit de Jojiba. Ses grands yeux clairvoyants s’attardaient sur les traits du visage de l’homme. Elle ne pipait pas mot mais analysait tout avec une grande profondeur d’esprit. La faune et le ciel semblaient vibrer au son des émotions du fermier. Le ciel se couvrit d’un voile grisâtre quand il exprima sa peur, et d’un voile noir opaque lorsqu’il exprima sa frustration et sa colère. Les animaux se tendaient, frémissaient et se cachaient, tour à tour. D’ailleurs l'ornithorynque était venu se réfugier sous la cape de la combattante, derrière elle au moment où Jojiba s’emportait. Tout ici semblait être aussi sensible que Claire, lorsqu’ils le désiraient, aux ondes émanant des autres êtres vivant. Ne pas confondre sensibilité et sensiblerie. La maîtresse des lieux veut comprendre pour mieux apporter son aide, pas pour pleurer à coup de larmes de crocodile pour plaindre le saiyen.
La fausse divinité s’abaissa pour recueillir l’ornithorynque effrayé dans le creux de ses bras. Ce dernier s’y jeta avec précipitation, tout tremblant, il se blottit contre Claire. Elle se redressa et le cajola doucereusement tout en s’approchant à nouveau de Jojiba, d’une démarche lente et envoûtante, comme si cette dernière n’était pas vraiment réelle.
“Ces sentiments sont purs.” Dit-elle en croisant le regard du fermier, son sourire rassurant gravé sur ses fines lèvres. “La Justice, c’est aux personnes au coeur pur qu’il revient de la donner. Tout le monde peut se tromper, même les plus purs d’entre-nous. Mais il y a moins de chance pour que ça finisse en un bain de sang pervers et dégénéré si l’avatar de la Justice s’empare de l’esprit d’une personne qui n’a pas de noirs desseins. Tu es capable d’être l’un de ses avatars. Je n’ai pas encore sondé ton esprit dans ses plus sombres recoins, et pourtant je suis persuadée que tu seras digne d’incarner l’esprit de la Justice. Celle qui se veut à la fois punitive et bienveillante.”
Il n'existe nulle probabilité qui puisse justement être inexistante. Tout a toujours un risque. Même les personnes bien intentionnées peuvent commettre des erreurs. C’est un principe relatif à toutes les espèces, toutes les races sans distinction.
L’ancienne claymore prit un air plus grave. Son sourire s'effaça sous le sérieux de son expression. Il fallait que Jojiba s’ancre certaines choses bien dans la tête, et surtout qu’il ne les perdent pas de vue.
“Il est important que ces mots, tu les comprennent bien: Ce n’est pas ta faute. Ils sonnent creux car tu te sens responsable. Tu es quelqu’un de bon et logiquement, ta conscience te fait te sentir coupable. Mais tu ne pouvais de toute évidence pas empêcher ce qui allait se produire; et le passé doit strictement rester derrière toi. Sinon, il va gâcher ton présent et ton avenir. Il va tout assombrir, à tel point que tu ne seras plus capable de faire preuve de discernement. Et si tel est le cas, alors tu ne deviendras qu’ombre et tu vas infecter les autres de ta maladie.”
Après de longues caresses consolatrices à l’égard du petit ornithorynque, ce dernier finit par sauter des bras de sa maîtresse pour retourner sur le sol. Il décampa à toute vitesse pour aller se désaltérer plus loin aux abords d’une mare.
Claire en profita pour tendre ses mains vers le fermier. Ses petites mains aux longs doigts se posèrent sur les épaules de l’homme qu’elle saisit fermement et en douceur. Son air se radoucit lui aussi. C’est ainsi qu’à nouveau, son expression devint moelleuse. Son visage n’était que gentillesse, son sourire réconfortant, ses mains chaudes sur ses épaules compatissantes.
“Je suis très heureuse que tu sois là. Je n’aurais pas pensé pouvoir te rencontrer avant… une éternité à vrai dire ! Et quel âge tu as, Jojiba ? Comment en es-tu venu à vivre cette vie atypique pour un saiyen ? Je veux dire, sais-tu comment tu t'es retrouvé dans cette ferme ? N'as-tu pas senti "l'appel du combattant" qui coule dans le sang saiyen et les attirent vers le combat ?”
Elle lui vouait une attention toute particulière. La claymore était même fascinée à vrai dire. Oui, médusée par un être qui, pour la majorité des gens, ne serait qu'un "fermier" en plus d'être un saiyen et donc de faire honte à ses origines. Mais il n'en était rien de tout cela aux yeux de la combattante. Cette dernière attendait ses explications et l'écoutait avec un grand intérêt.
L’une de ses mains remonta lentement jusque sur la joue du fermier, en un geste affectueux. Elle lui la caressa chaleureusement.
“Mes paroles semblent étranges mais tu comprendras bientôt. Je ne veux pas m’avancer davantage, mais je crois d’ores et déjà que j’ai trouvé ce que je cherchais pour l’avenir de cet univers.”
La guerrière lui tapota gentiment la joue, puis retira ses mains de lui. Maintenant, elle lui tendait ses deux paumes de mains, dans l’attente qu’il dépose les siennes dans celles-ci.
“Je dois te prévenir: Si tu acceptes de faire ça, alors je connaîtrais tout de toi. Tu ne pourras rien me cacher. La réciproque est vraie: nos âmes vont se mélanger pour quelques instants. Cela me permettra de lire au plus profond de toi. Je verrais l’intégralité de tes souvenirs, de tes émotions. Ainsi, je pourrais ressentir et voir à quel point tu es un être bon. Ceci me permettra également de débuter la première phase de ton entraînement à mes côtés. Si tant est que tu es vraiment cette personne pure et sincère que je vois maintenant !”
Elle plaisantait mais une pointe de méfiance brillait dans ses pupilles. D’excellents comédiens, Claire en avait connu. Des personnes que l’on ne pourrait jamais soupçonné d’être… le Mal.
Ainsi, cette manière de faire qu’elle avait tant étudié et développé au fil des années était le moyen le plus sûr de s’assurer de la nature profonde d’autrui. Dès que Jojiba déposerait ses mains dans les siennes, il serait transporter dans un monde à part. Une sorte de spirale de ses propres souvenirs et de ceux de Claire qui se rencontrent. De leurs esprits qui s’apprivoisent et arrivent à lire l’un dans l’autre.
Allait-il accepter cette expérience hors du commun ?
Sujet: Re: La première pierre Sam 23 Nov 2019 - 1:56
Le saiyan avait à peine prêté attention aux changements dans l'environnement qui les entourait tant il était submergé par un flot intense d'émotions incontrôlables. Il voulait hurler, crier, frapper dans tous les sens. Il voulait déchaîner cette furie qui bouillonnait en lui. Sa vision était embrumée par les larmes et la colère. Sa rage pure ne laissait apparaître devant ses yeux qu'un voile flou rougeâtre. Pourtant au milieu de ce véritable déluge volcanique, une tâche blanche immaculée se détachait dans la vision troublée du saiyan. La lueur se rapprochait de lui petit à petit et apportait avec elle un sentiment bien différents de ceux que ressentait le fermier en ce moment même. La source de lumière dégageait une étrange sensation de bien-être et de sécurité.
Finalement elle fut assez proche pour que Jojiba puisse correctement discerné ce qui lui faisait face, c'était Claire, et lorsque son regard plongea dans le sien, il senti un frisson froid lui parcourir l'échine. Comme si un signal tout entier était envoyé à son corps pour qu'il se calme, comme un choc pour chasser la rage et la haine. Les paroles de Claire achevèrent de déchirer le rideau couleur sang qui aveuglait le pauvre homme qui, sans réellement savoir quoi faire, continuait de pleurer doucement.
“Ces sentiments sont purs.” Dit-elle en croisant le regard du fermier, son sourire rassurant gravé sur ses fines lèvres. “La Justice, c’est aux personnes au coeur pur qu’il revient de la donner. Tout le monde peut se tromper, même les plus purs d’entre-nous. Mais il y a moins de chance pour que ça finisse en un bain de sang pervers et dégénéré si l’avatar de la Justice s’empare de l’esprit d’une personne qui n’a pas de noirs desseins. Tu es capable d’être l’un de ses avatars. Je n’ai pas encore sondé ton esprit dans ses plus sombres recoins, et pourtant je suis persuadée que tu seras digne d’incarner l’esprit de la Justice. Celle qui se veut à la fois punitive et bienveillante.”
Pas un mot ne semblait avoir été choisi au hasard, son attitude maternelle et la compassion dont elle faisait preuve étaient en train de tranquillement apprivoisé l'esprit sauvage du saiyan qui, bien qu'il commençait à s'y habituer, était complètement perdu. Il était fascinant de constater que Claire, bien qu'elle ai entendu les crimes de Jojiba, bien qu'elle ai été témoin de la rage profonde qui l'habitait et bien qu'elle l'ai vu dans cet état pathétique de chagrin et de sanglots, continuait de croire en lui en l'encourageant, en le plaçant déjà comme un futur avatar de justice. Dans un sens, c'est pour ça qu'il était là. Le fermier et l'entité de lumière ne pensaient probablement pas à la même chose quand ils parlaient d'avatar de justice, la justice que désirait le fermier était crasseuse, sale et sanglante. Il n'y avait aucune morale ou éthique dans les actes que comptait commettre Jojiba, il n'y avait que le sang.
Comme si Claire avait pu percevoir tout ceci dans les yeux du saiyan, son regard se durcit, comme si elle avait compris la source même du problème et qu'elle n'avait perdu un instant pour passer à l'attaque et combattre le mal à la racine.
“Il est important que ces mots, tu les comprennent bien: Ce n’est pas ta faute. Ils sonnent creux car tu te sens responsable. Tu es quelqu’un de bon et logiquement, ta conscience te fait te sentir coupable. Mais tu ne pouvais de toute évidence pas empêcher ce qui allait se produire; et le passé doit strictement rester derrière toi. Sinon, il va gâcher ton présent et ton avenir. Il va tout assombrir, à tel point que tu ne seras plus capable de faire preuve de discernement. Et si tel est le cas, alors tu ne deviendras qu’ombre et tu vas infecter les autres de ta maladie.”
Pas de sa faute...? Pourtant, c'était ses mains qui étaient couvertes de sang, ses crimes qui hantaient son esprit, ses meurtres qui avaient volé des vies. Mais au fond, l'avatar de lumière avait raison. Non ce n'était pas de la faute de Jojiba, toute la faute revenait à ce démon Demigra. C'est lui qui s'était tant amusé à transformer l'honnête agriculteur en un meurtrier sauvage. Mais ça, Jojiba allait avoir besoin de temps, de temps et de réflexion pour comprendre que non, ce n'était pas de sa faute.
Lorsque Claire approcha ses mains, le saiyan eut immédiatement un sursaut défensif, vrillant le dos et manquant même de reculer d'un pas. C'était là la marque que lui avait laissé ses traumatismes, mais la douceur infinie dont faisait montre la maîtresse des lieux eut tôt fait de calmer le fermier. Son attitude était soudainement si conciliante. Ses doigts fins s'étaient posés sur les épaules trapus et rustres de l'ouvrier des champs et ce dernier se senti aussitôt calmé, rassuré.
“Je suis très heureuse que tu sois là. Je n’aurais pas pensé pouvoir te rencontrer avant… une éternité à vrai dire ! Et quel âge tu as, Jojiba ? Comment en es-tu venu à vivre cette vie atypique pour un saiyen ? Je veux dire, sais-tu comment tu t'es retrouvé dans cette ferme ? N'as-tu pas senti "l'appel du combattant" qui coule dans le sang saiyen et les attirent vers le combat ?”
Elle ne pensait pas le rencontrer avant longtemps? Avait-elle donc entendu parlé de lui? Fait bien étrange, surtout en partant du principe que la quasi totalité de sa vie avait été calme et sans grabuge... A moins qu'elle n'ai vu en lui quelque chose depuis bien des années?
Elle posait toutes ces questions avec une sincérité sans pareil, elle semblait réellement s'intéressé au passé du saiyan atypique et ce dernier lui devait bien des explications. La citation de l'appel du combattant concernait tout particulièrement Jojiba qui, tout au long de sa vie, avait évidemment ressenti ces pulsions guerrières qui sont propres à son peuple, mais on lui avait appris très tôt que ce genre de sentiment était mal, et qu'il fallait garder sa force et son envie de combattre pour les moments où c'était inévitable.
La caresse que Claire accorda à la joue du fermier chassa une larme qui faisait son chemin jusqu'au menton de ce dernier, comme pour symboliquement chasser la peine et les sanglots.
“Mes paroles semblent étranges mais tu comprendras bientôt. Je ne veux pas m’avancer davantage, mais je crois d’ores et déjà que j’ai trouvé ce que je cherchais pour l’avenir de cet univers.”
Que voulait-elle dire au juste à propos de ça? L'avenir de cet univers? Sans doute connaissait-elle des secrets cosmiques que le saiyan ne pourrait jamais espérer apprendre un jour, cette part de mystère rendait l'être immaculé encore plus imposant aux yeux de l'agriculteur décédé.
Enfin, elle lui tendit ses deux paumes.
“Je dois te prévenir: Si tu acceptes de faire ça, alors je connaîtrais tout de toi. Tu ne pourras rien me cacher. La réciproque est vraie: nos âmes vont se mélanger pour quelques instants. Cela me permettra de lire au plus profond de toi. Je verrais l’intégralité de tes souvenirs, de tes émotions. Ainsi, je pourrais ressentir et voir à quel point tu es un être bon. Ceci me permettra également de débuter la première phase de ton entraînement à mes côtés. Si tant est que tu es vraiment cette personne pure et sincère que je vois maintenant !”
Jojiba eut besoin d'un instant pour bien appréhender ce qu'il venait d'entendre. Si posa ses mains dans celle de Claire, alors plus rien ne serait un secret pour l'un ou pour l'autre? Le saiyan hésita. Evidemment, tout le monde à ses petits secrets, mais lui, c'était plus que ça. En réalité il craignait de souiller la pureté de l'avatar lumineux avec les souvenirs sombres de ses crimes et la noirceur de ses pulsions. Non, il n'était pas digne de faire ça...
-Je...
Non mais à quoi pensait-il? Claire savait évidemment ce qu'elle faisait. Et puis, elle devait comprendre, il fallait qu'elle voit avec les yeux du saiyan pour comprendre comme le soigner. De plus, tout au long de leur conversation, elle n'avait cessé de lui accorder sa confiance et de l'encourager, essayer était la moindre des choses, il le lui devait. Sans compter qu'elle venait de mentionner que ce serait le début de son entraînement! Un pas de plus de plus vers Demigra! Il ne pouvait pas passer à côté d'un occasion pareil.
Essuyant ses larmes sur son avant-bras, il déposa finalement ses lourdes et épaisses mains usées dans les doigts fins et gracieux de Claire.
-Je suis prêt. Lui dit-il, d'un ton presque enthousiaste, une tentative de sourire sur ses lèvres.
Ce que l'ancienne Claymore verra dans l'âme de Jojiba, du moins si elle fait le tri dans l'ordre chronologique, c'est d'abord un champ, puis une ferme. Ainsi qu'une femme, une femme aimante, sa mère. Claire apprendra alors comment la mère de Jojiba, agacée et à bout de forces face à la culture saiyan qui avait fait d'elle une paria, s'était enfui de la planète Vegeta il y a de cela 40 ans, quelques années à peine avant sa destruction de la main de Freezer. La jeune mère avait alors trouvé une petite planète sans grand intérêt si ce n'est son sol fertile : Geneas. C'est sur cette planète que l'enfant qu'elle avait emporté avec elle grandirait. Ainsi, le petit garçon apprenait la vie de jour en jour, mais ressentait comme ses congénères le besoin de se battre et de détruire. Sa mère, haïssant les saiyans, race brutale qui l'avait rejeté, corrigeait fermement son fils au moindre faux-pas ou à la moindre conduite un peu trop guerrière.
C'est de là que la douceur du colosse venait. Son éducation avait réclamé qu'il devienne l'exact opposé d'un saiyan type. Pourtant l'appel du combat vibrait encore en lui, et il refoulait ce sentiment en attendant le jour béni où il pourrait se battre, tout en sachant que c'était tout à fait immoral évidemment. C'était là la première pousse d'un sentiment qui se ferait bien plus présent plus tard : la culpabilité. Evidemment, il se sentait coupable de vouloir ainsi céder à la violence et cherchait toujours la solution la plus diplomatique pour régler un conflit. Ainsi 40 années passèrent, 40 années à labourer des champs et à aimer la terre et les racines comme de véritables amis, 40 ans d'entrainement également, bien qu'il n'était pas un guerrier, Jojiba avait reçu de sa mère un entrainement saiyan basique. La pauvre femme était en réalité terrifiée qu'un jour, l'armée qui avait fait d'elle une moins que rien ne vienne réclamer son fils. Si ce jour devait venir, elle voulait être sûr qu'il serait en mesure de se défendre.
Voilà à peu prêt ce qui résumait les 40 années de vie qu'avait le fermier derrière lui, mais à présent le temps du bonheur était révolu car le premier élément déclencheur allait enfin apparaître, le petit domino qui allait tout faire s'écrouler. Un jour une adolescente s'était perdu dans le champ du saiyan, elle venait apparemment d'une planète lointaine appelée "la Terre". Soucieux de ne pas laisser une enfant voyager seule dans l'espace, il avait décidé de la suivre, découvrant alors à la fois un nouveau monde, mais aussi un concept qui lui était alors jusque là inconnu : la misère. La Terre était une planète dévastée, les gens là bas survivaient avec le peu de ressources qu'ils pouvaient trouver dans les décombres. De plus, aux vus de leur réaction lorsque Jojiba posa le pied sur le sol Terrestre, ils n'aimaient pas beaucoup les saiyans, en même temps, comment leur en vouloir?
Claire pourrait alors très bien ressentir cette aversion qu'avait Jojiba pour son peuple d'origine, il avait apprit à détester ces brutes guerrières qui lui servaient de congénères. Il avait adopté ce dénis de ses propres pulsions et s'était tourné vers l'éthique et la morale. Pour lui, les saiyans, n'étaient que des pilleurs de planètes assoiffés de sang.
Mais alors que sa situation sur Terre s'arrangeait et que Jojiba tentait de se rendre utile du mieux qu'il le pouvait en aidant les gens dans le besoin autour de lui, c'est là que les ténèbres l’enveloppèrent. C'est là que Demigra avait jeté son dévolu sur lui. Qu'il l'avait emporté dans un enfer innommable. Claire n'apprendrait surement rien de plus que ce qu'elle avait entendu plus tôt, mais les sensations que dégageait l'âme du saiyan parlaient plus que n'importe quel récit.
La tristesse immense et la peur noyaient son cœur dans un torrent indomptable. Des émotions nouvelles mais brutales, qui l'avait percuté comme un bus. Puis vint alors un autre sentiment, plus pur que tous les autres, une sensation brûlante, pire un véritable incendie qui bouillonnait dans l'âme du saiyan d'un fracas inhumain.
Sa rage et sa colère semblaient faire grandir des flammes plus hautes que les plus grandes montagnes et plus chaudes que les plus terrifiants des volcans. Dans ces flammes ce dessinait un visage, un et un seul : Demigra. Il voulait à tout pris tuer Demigra de ses propres mains, il voulait lui tordre le cou et lui broyer le crâne. Il voulait tant lui faire de mal. Cependant, un autre visage, plus discret, était discernable : le sien. Jojiba se détestait pour ce qu'il avait fait. Il se haïssait pour être devenu un meurtrier. Ses remords le rongeait petit à petit et sa colère oscillait entre lui et le démon.
A partir de là, sa rage était omniprésente, son âme dévoila d'elle-même le peu de chose qu'il restait à apprendre, notamment sur l'expérience de la mort, sur le dernier effort qu'avait fait Jojiba en emportant avec lui la tueuse qui comptait en finir avec lui, mais aussi en suppliant du regard le dernier combattant debout de poursuivre sa quête de vengeance à sa place. Maintenant il était là, les flammes incendiaires vivaient toujours dans son âme, en permanence, bien qu'elles devaient également faire de la place aussi pour sa peine diluvienne et ses remords sans fonds.
Voilà à peu de choses près ce que Claire pourrait distinguer dans l'âme de Jojiba, mais une question semble alors légitime, qu'a vu Jojiba dans l'âme de Claire?
Plus important encore, l'être de lumière, en sondant l'âme de ce pauvre fermier torturé avait-elle trouvé ce qu'elle cherchait?
Dernière édition par Jojiba le Lun 25 Nov 2019 - 13:29, édité 1 fois
Claire
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Age : 34 Date d'inscription : 12/08/2008 Nombre de messages : 22943Bon ou mauvais ? : Do you have the valor necessary to purge this realm of evil ? Zénies : 3610 Rang : -
Lorsqu’il saisit ses mains, tout se transforme autours d’eux. Leur corps physiques, dans ce que l’on peut appeler “la réalité”, ont les yeux clos et se tiennent les mains, debout et immobiles. Mais dans ce deuxième niveau de la réalité, ou cette dimension psychique bien particulière, tout se mit à bouger à grande vitesse. Même si les souvenirs fragmentés s’écoulaient rapidement autours d’eux, ils étaient pourtant limpides. Jojiba comme Claire arrivait à vivre en se mettant à la place de l’autre dans ses souvenirs. C’est comme vivre toute une vie, toute une vie qui ne vous appartient pas de base, mais vous la vivez à travers l’autre, dans son corps, vous ressentez ce qu’il a ressenti jadis, vous voyez et vous subissez, les bons et les mauvais moments.
C’est une fusion importante et extraordinaire, se fondre dans l’autre et à la fin, avoir du mal en revenant à soi, à savoir qui vous êtes, déjà… Mais au bout de quelques secondes, vous retrouvez votre identité propre. Mais vous n’oubliez jamais que vous avez vécu la vie de l’autre, que vous avez été à sa place, que vous pouvez comprendre ses émotions, ses réactions à tel ou tel moment de sa vie. Cette expérience, peu de personne peuvent vous la faire vivre. Claire a travaillé toute sa vie durant pour réussir à rentrer en une symbiose parfaite avec les autres êtres vivants de la sorte.
Dans cette dimension psychique, dès le départ, ils ont donc dégringolés dans le vécu et les souvenirs de l’autre en vivant dans leurs corps. Ils ont ressenti tout ce qui touchait à l’autre, passé des rires aux larmes, des joies aux peines… en fonction de chaque individu, de leur manière de concevoir le monde et de ressentir, évidemment chaque expérience de fusion d’âme est différente. Pour Claire, vivre en étant Jojiba a attendri son coeur. Voir cette femme courageuse qui a voulu prendre un nouveau départ, inculqué d’autres valeurs à son fils… Observer tranquillement la nature, respirer l’air frais, relever la tête pour regarder le beau soleil et les oiseaux qui chantent ou le crépuscule; vivre une vie si honnête et dénuée de toute méchanceté… elle ne pouvait que ressentir davantage de tendresse pour le fermier.
Elle avait découvert avec ses yeux toutes les personnes qu’il connaissait, ce qu’il ressentait envers celles-ci. La combattante observa les autres malheureux condamné au jeu du Diable. Les divinités maléfiques qui avaient organisé ce carnage. Les yeux sanglants de Demigra. Dans son corps se déversait cette tempête infernale de sentiments que Jojiba éprouvait. Dans son fort intérieur, la guerrière vacilla. On a beau en avoir vu d’autres, avoir vécu ses propres expériences traumatisantes, cela renforce notre carapace mais ne peut pas nous laisser insensible face au vécu d’autrui pour autant. Son âme pleurait pour lui, pour eux, tant d’injustice, tant de tromperie et de cruauté dans ce monde qui ne demandait que clémence et amour...
De son côté, Jojiba avait vécu à peu près ceci en vivant les souvenirs de Claire:
Spoiler:
Elle était née dans un autre monde. C’était une femme humaine toute somme banale, mais qui nourrissait un grand désir de justice depuis l’enfance. Il y avait des peuples esclaves d’autres peuples, et cela l’avait toujours dégoûté au plus haut point.
En grandissant, elle a réunit des fidèles à sa cause et s’est soulevé contre les esclavagistes. Les esclaves étaient souvent des elfes, un peuple à l’histoire passionnante qui avait malheureusement été déformée et perdue au fil des siècles. Claire s’allia à nombre d’entre-eux ainsi qu’à d’autres humains et d’autres races fantastiques pour former une rébellion.
Les religieux de ce monde appelaient Claire: “Andrasté, la femme du Créateur”, celle qui libérera les esclaves.
Bien plus tard, cette dernière réussit à faire tomber la plus grande nation esclavagiste, libérant les elfes. Mais son travail n’était pas terminé pour autant.
Elle a commencé à s’attaquer aux divinités. Aux Dieux malins, ceux qui asservissent leurs peuples. Elle en a tué, condamné à la terre de ces dieux impies. Mais un jour, un Dieu fourbe a trompé Claire dans ses intentions. C’était un grand loup à six yeux qui donnait comme il reprenait, à jamais dans le gris, entre le blanc et le noir.
La personne qu’était Claire se retrouva scindée en deux âmes. Tu es trop dangereuse si tu restes entière, da’len. Je fais ça pour le bien de mon peuple et pour toi. Lui disait le gargantuesque loup. Son langage était familier avec elle. C’est ainsi que, séparée d’une partie de son âme, l’entité qu’était Claire fut envoyée dans l’univers 6.
Jojiba comprit que ce Dieu-loup singulier lui retira tous ses souvenirs d’antan avant de la réincarnée dans le monde de RPGDBZ. Elle avait vécu il y a environ 800 ans, à l’époque où sur Terre régnait une peur et une misère sans précédent. C’était une petite des rues, elle n’avait pas de parents. Elle fut accueillit par un homme étrange qui n’en était pas vraiment un: à vrai dire, c’était un démon qui se déguisait en humain pour mieux se fondre parmi eux et les dévorer à souhait, sans qu’on ne le soupçonne. (Cf: Histoire de Claire dans Claymore)
Ce dernier l’attrapa dans la rue et l’enferma chez lui. Personne n’en avait rien à faire d’une petite fille des rues de toute façon. Il l’envoyait appâter ses victimes, les ramener dans les ruelles sombres pour qu’il puisse mieux les traquer et les tuer. Il lui faisait subir d’autres sévices, d’autres choses horribles lorsqu’il était seule avec la petite Claire…
Les villages de l’époque réunissaient de l’argent et faisaient appel à l’Organisation, une société qui envoie des guerriers appelé “Claymore” traquer et exterminer les démons dévoreurs d’humain dans les villes. Le lieu où habitait Claire eut assez d’argent, quelques années plus tard, pour faire appel à cet organisme. Ceux-ci envoyèrent un de leur guerrier. C’était une femme grande, une beauté froide aux cheveux longs, ondulés et blonds. Cette dernière n’eut aucun mal à tuer le démon, qui n’était qu’autre que le bourreau de la petite Claire jusqu’ici.
De fil en aiguilles, Claire suivit cette étrange femme avait qui elle ressentait une connexion particulière, au delà du fait que c’était sa sauveuse. Cette dernière s’appelait Teresa. Comme tout être vivant, un jour elle connut la mort. Et Claire décida de rentrer dans l’organisation à son tour afin de suivre les traces de celle qu’elle avait considéré comme son âme soeur, à juste titre, puisque bien des années plus tard; Claire comprendra que Teresa était la partie manquante de son âme scindée. Elle découvrit ses souvenirs de sa première vie dans son monde d’origine suite à la récupération de ses fameux souvenirs. La guerrière comprit alors que, son monde d'origine s'appelle Thédas, et que c'est le Dieu-loup, appelé Fen'harel, lui-même qui l'a créé pour qu'elle libère son peuple, les elfes, de l'esclavage. Il l'a ensuite punie en scindant son âme en deux et en l'envoyant dans l'univers 6 parce qu'elle était devenue une trop grande menace, même pour lui. Elle allait anéantir tous les Dieux, même les bons, parce qu'ils finissaient corrompu.
Jojiba vit par la suite la longue vie que Claire avait mené dans l’univers 6. Une vie pieuse mais tâchée par un démon qui l’avait subjugué et s’était emparé d’elle quelques temps. Grâce à l’aide de son ami Ajito, elle s’en était débarrassée et avait reprit sa quête de justice. Le fermier pouvait la voir aux côtés de ses proches, pour en citer quelques-uns: Fugma, le plus ancien d’entre-eux, Motta, Ajito donc, Akuma, et même Majin Vegeta lui-même.
Jusqu’au jour de sa mort, tuée par Bray Wyatt qu’elle essayait de ramener dans le droit chemin. Elle perdit la vie en protégeant les nombreux innocents qu’il enlevait et lobotomisait pour les convertir à sa cause monstrueuse. Le fermier pu également voir qu’il existait un Dieu Ultime, Zeno, qui avait convoqué Claire car il l’admirait et c’était lui-même qui avait construit son sanctuaire selon les désirs de cette dernière. Son but était à présent de venir en aide aux personnes d’autres univers avec l’accord de Zeno, en agissant de manière détournée ou direct. Mais en aucun cas elle ne peut agir sur le monde de l’univers 6, au risque de perturber l’équilibre de ce dernier étant donné son vécu dans celui-ci.
Lorsque leur échange de corps et de vécu toucha à sa fin, ils se retrouvèrent tous les deux. Les mains les unes dans les autres comme initialement. Mais le paysage autours d’eux était… différent. Jojiba ne devait pas le connaître, mais Claire, elle, si. C’était un endroit enneigé et reposant. Le ciel était magnifique, couronné d’aurores boréales apaisantes. Ils étaient dans un village désert, mais pour autant il ne respirait rien d’étrange ou d’inquiétant.
“...Bienvenue dans l’Immatériel.” Sa voix trembla quelques instants. C’était éprouvant de vivre toute une vie à la place d’un autre. En plus, c’était une première pour le fermier, il devait être tout retourné lui aussi. “C’est le monde des rêveurs… et des esprits. C’est une autre réalité que celle que nous connaissons. Quand tu dors et que tu rêves, tu es dans cet endroit. Cet endroit devient ce que tu imagines, il change à ta convenance. Les gens pensent que ce lieu n’existe pas, mais pourtant quand on est un rêveur conscient et éveillé comme ce que nous vivons maintenant, on comprend que c’est bien réel. Nous ne sommes juste pas habitué à un tel monde.”
Comme pour appuyer ses propos, elle caressa du bout de ses pouces les dos des mains du fermier. Son sourire engageant était revenu sur son visage.
“Ce que ton âme m’a montré… je comprends entièrement qui tu es à présent. Moi aussi je me suis sentie coupable quand j’ai laissé ce démon prendre l’ascendant sur moi. J’ai fait des choses horribles sous sa gouverne, pendant que la “vraie” moi était tapie au fond de mon âme, au fond de mon corps, terrifiée et ne sachant plus comment faire partir cet être impie. Heureusement, j’ai pu compter sur un ami. Toi aussi tu peux compter sur ton amie, maintenant.”
La claymore relâcha, en douceur, les mains de son nouvel ami. Elle se tourna vers l’horizon gelé, inspirant et fabuleux qu’offrait cet endroit.
“Ce sont des souvenirs de mon monde d’origine. Ce lieu s’appelle Darse. J’y ai rencontré des amis, des personnes qui ont voyagé à mes côtés et qui partageaient ma soif de justice pour libérer les elfes esclaves. Ce lieu est un endroit réconfortant pour moi, parce que j’y ai connu la plénitude. il a guérit les blessures que les guerres m’ont faites, petit à petit. Grâce à ses bardes enjoués, à ses soirées reposantes devant les aurores boréales, à ces gens qui ne payaient pas de mine mais, qui étaient plein de bon sens, de détermination et qui m’ont appris, qui m’ont montré comment devenir plus forte en appréciant les choses les plus simples. Cet endroit, je l’ai choisi parce qu’il me fait penser à ce que tu m’inspires, toi aussi.”
Celle-ci releva son minois vers le ciel. Ces cieux magiques à ses yeux, tant de couleur et de beauté, de formes gracieuses et de tranquillité. C’était cet endroit anodin qui l’avait fait ne pas abandonner sa guerre, à l’époque. Elle revenait d’une bataille difficile… très difficile. Tant avaient péri...et c’était ici que Claire avait trouvé d’autres partisans, des coeurs bons prêt à sacrifier leur vie pour une espèce qui n’était même pas forcément la leur, mais pour la justice.
“Jojiba...“ sa voix se fit plus dure à nouveau. Ses yeux fixaient toujours le ciel. “Je suis désolée pour ce que tu vas vivre maintenant, mais tu dois apprendre à te dompter. Autrement, tout ce que tu vas voir et vivre, c’est ce qui se passera quand tu le reverras. Tu dois contrôler tes émotions pour en faire un atout, pas pour qu’elles te desservent et qu’il puisse t’atteindre encore plus facilement. Mon conseil pour te maîtriser: pense au souvenir dans lequel tu as ressenti la plus grande paix intérieure. Ressasse-le. Prends un grand bol d’air, et dis-toi qu’avoir le contrôle sur ses émotions c’est s’assurer que l’on pourra rendre justice avec parcimonie.”
Tout d’un coup, après ces quelques paroles, tout changea autours du fermier.
Les aurores boréales s’éclipsèrent pour laisser place à un ciel entièrement noir. Une lune rouge, grande et parfaitement ronde faisait office de seule lumière. Des cadavres méconnaissables jonchaient le sol. Des crânes, des parties démembrées, vieillit avec le temps, pas totalement en poussière cependant. Une atmosphère nauséabonde régnait ici. Il n’y avait ni bonté, ni amour, ni quoi que ce soit qui puisse faire penser à des bons sentiments. Il n’y avait que l’odeur de la mort, et la putréfaction.
C’est comme ça que débutait toujours la scène. Jojiba était allongé dans ce tas de cadavres. Il se relevait avec difficulté, époussetait ses affaires, jetait un oeil autours de lui, sur ce lieu de désolation. Et quelques secondes plus tard, il arrivait. Magnifiquement horrifiant, ce très cher Dieu Demigra. Ses deux prunelles d’un rouge aussi vif que la lune, malicieuses et observatrices qui semblaient transpercer le fermier à distance. Un sourire fallacieux accompagnait son apparence d’une extrême noirceur, en totale opposition avec la luminosité que pouvait dégager Claire.
“Tu as perdu.”
C’était les seuls mots que le Dieu prononçait dans cette étrange projection. Il se gaussait ensuite, riait de Jojiba et de son incapacité à le faire payer.
La scène recommençait à chaque échec de la part du combattant fermier pour se maîtriser. C’était comme vivre les arcanes lunaires (technique de genjutsu dans Naruto, notamment utilisée par Itachi) sauf que, là, il y avait une possibilité pour s’en sortir. Jojiba devait absolument trouver la paix, se contrôler. Cela risquait de prendre du temps, cela risquait de le rendre fou de devoir revivre cette scène à chaque fois. Parce qu’à chaque fois où il agissait sous le joug de la colère et la haine, Demigra le tuait en ne levant même pas le petit doigt.
Sujet: Re: La première pierre Lun 25 Nov 2019 - 17:58
C'était la toute première fois que le saiyan expérimentait ce genre d'échange. Vivre la vie d'un autre était un exercice des plus complexes pour l'esprit et l'âme. Dans cet étrange état, il découvrit que la vie de celle qu'on lui avait indiqué comme un mentor était loin d'être tissée dans la simplicité. Il dû notamment se faire à l'idée qu'elle ne venait pas de ce monde. Là d'où elle venait, il y avait des elfes et les gens semblaient vivre dans une ère médiévale. Un des premiers concepts que comprit le fermier fut l'esclavagisme. Évidemment l'idée même le répugnait et, innocemment, il était persuadé que l'on pourrait obtenir de meilleurs résultats en travaillant le sourire aux lèvres plutôt qu'à coup de fouet. Certainement, il pouvait sembler de naïf de penser ainsi, mais comment pourrait-il penser autrement, lui qui avait toujours travaillé seul et avec un amour inconditionnel pour son œuvre ?
Son esprit eût plus de mal cependant à comprendre la division de l'âme de Claire. Tout ça à cause d'un dieu ? Décidément, il faut croire que les divins en ont après les mortels ! Mais ce détail lui fit réaliser un autre point important. La personne qui avait écouté sa complainte, celle qui l'avait plongé dans cet état de partage et d'échange. Elle avait défié les dieux. Claire s'était imposée comme le juge des divins, si bien que ces derniers en était arrivé à la craindre ! Etait-il possible d'acquérir un tel pouvoir ? C'était exactement la puissance dont Jojiba avait besoin pour faire mordre la poussière à Demigra. Enma l'avait bien guidé, c'était une évidence maintenant, le saiyan était beaucoup plus que chanceux d'avoir pu attiser la curiosité du seigneur des morts.
A partir de la scission de l'âme de Claire, tout dégringola, il y eu cette gamine à qui la vie n'avait fait aucun cadeau. Si son âme avait pu vomir, Jojiba l'aurait sûrement fait sur l'instant. Les horreurs et humiliations qu'avait vécu cette enfant... Pourquoi le destin s'acharnait-il sur elle ? Les dieux étaient-ils donc décidés à laisser de telles horreurs arriver à une petite fille innocente? Pourquoi l'avoir envoyé ici bas ? Pourquoi lui faire subir tout ça ? Les dieux avaient-ils... Planifié ces actes malsains et terrorisant ? Voilà qui confirmait encore un peu plus les doutes que le saiyan pouvait avoir au sujet des divinités. Elles voyaient la vie comme un jeu, ne se souciait que bien peu des soucis des mortels.
Puis les souvenirs continuèrent de défiler, la réunification de l'âme de Claire, puis sa nouvelle vie. Lorsque la possession démoniaque apparut dans les souvenirs de Jojiba, il ressenti alors comme un sentiment familier. C'est comme si la description de ce démon était une métaphore de la haine qui le rongeait et le tournait inévitablement vers Demigra.
Puis il y eut les visages qui avaient entourés Claire pendant les temps suivants. Certains concepts restaient cependant très flous pour le saiyan. Comme si son âme tentait elle-même de se protéger contre la folie dans laquelle elle plongerait si elle découvrait des vérités qu'elle n'était pas prête à entendre. Mais le personnage qui attira le plus l'attention du fermier fut ce « Majin-Vegeta ». « Vegeta »... Il connaissait ce nom... Vegeta... C'était le nom de sa planète natale... La maudite planète qui avait vu naître la race guerrière et destructrice. Mais alors... Ce farouche guerrier qu'il voyait dans les souvenirs de Claire... Était-ce... Avant qu'il ne puisse se questionner plus longtemps sur ce détail, la mémoire de la guerrière immaculée défila de nouveau et l'emmena le jour de sa mort. Elle était morte en protégeant les innocents, c'était sans doute la mort la plus adaptée à une personne aussi généreuse et fondamentalement bonne que Claire. Puis il y eut encore un autre dieu, beaucoup plus puissant et... ridicule... que les autres. Il offrit à la guerrière délicate un sanctuaire. C'était bien là le premier acte généreux venant d'un dieu ! Cela cachait-il quelque-chose ?
Puis finalement la vision se stoppa et le fermier se retrouva en face de son interlocutrice. Il tituba un instant. Tout était si limpide maintenant. Il comprenait réellement qui il avait en face lui. La guerrière, l'héroïne mais aussi la douce et tendre Claire. Un être qui alliait force dévastatrice et amour commun quasiment palpable tant elle rayonnait de sympathie. Il lui fallut du temps pour reprendre ses esprits après une telle expérimentation. Il ne voyait autour de lui qu'un grand flou blanc, mais ce n'était qu’illusoire car ils étaient dans un genre de village recouvert de neige. Dans le ciel dansaient des aurores boréales, c'était la première fois que le saiyan en voyait. Bien qu'assommé parce qu'il venait de vivre il était époustouflé par un tel spectacle.
“...Bienvenue dans l’Immatériel.”
C'était la voix de Claire, pour elle aussi le voyage ne semblait pas avoir été simple.
“C’est le monde des rêveurs… et des esprits. C’est une autre réalité que celle que nous connaissons. Quand tu dors et que tu rêves, tu es dans cet endroit. Cet endroit devient ce que tu imagines, il change à ta convenance. Les gens pensent que ce lieu n’existe pas, mais pourtant quand on est un rêveur conscient et éveillé comme ce que nous vivons maintenant, on comprend que c’est bien réel. Nous ne sommes juste pas habitué à un tel monde.”
-C'est... heu... d'accord...
Un tel lieu existait? Étrange... Quoiqu'au final pas vraiment. Quand on y pense, Jojiba n'aurait jamais suspecté l'existence des lieux dans lesquels il est allé depuis son décès. Si quelque-chose comme un poste de frontière existe après la mort, alors pourquoi pas un monde où tout le monde va quand il rêve ?
Claire devait sentir le désarroi du fermier car avec la plus grande des tendresses elle se montra encore une fois douce avec lui, lui caressant les mains en signe de réconfort, sans oublié ce sourire attendrissant.
“Ce que ton âme m’a montré… je comprends entièrement qui tu es à présent. Moi aussi je me suis sentie coupable quand j’ai laissé ce démon prendre l’ascendant sur moi. J’ai fait des choses horribles sous sa gouverne, pendant que la “vraie” moi était tapie au fond de mon âme, au fond de mon corps, terrifiée et ne sachant plus comment faire partir cet être impie. Heureusement, j’ai pu compter sur un ami. Toi aussi tu peux compter sur ton amie, maintenant.”
Le fermier ne savait pas trop quoi répondre à ça. C'était très touchant d'entendre ces mots, surtout pour lui. Elle lâcha finalement ses mains pour lui présenter l'endroit.
“Ce sont des souvenirs de mon monde d’origine. Ce lieu s’appelle Darse. J’y ai rencontré des amis, des personnes qui ont voyagé à mes côtés et qui partageaient ma soif de justice pour libérer les elfes esclaves. Ce lieu est un endroit réconfortant pour moi, parce que j’y ai connu la plénitude. il a guérit les blessures que les guerres m’ont faites, petit à petit. Grâce à ses bardes enjoués, à ses soirées reposantes devant les aurores boréales, à ces gens qui ne payaient pas de mine mais, qui étaient plein de bon sens, de détermination et qui m’ont appris, qui m’ont montré comment devenir plus forte en appréciant les choses les plus simples. Cet endroit, je l’ai choisi parce qu’il me fait penser à ce que tu m’inspires, toi aussi.”
Elle réutilisait ce mot « inspirer ». Claire plaçait réellement de grands espoirs en Jojiba, qu'avait-elle donc vu en lui mais qui échappé au fermier ? Lui qui n'était rien d'autre qu'un agriculteur comme un autre, un éleveur de légumes et de bêtes comme on pourrait le désigner vulgairement. Était-ce la simplicité de sa vie qui le rendait si fascinant aux yeux de Claire ? La raison lui revenait lentement en même temps que ses sens. Le ressenti groggy qui engourdissait son « corps » s'évaporait peu à peu tandis qu'il écoutait assidûment l'ancienne Claymore. C'est peut-être d'ailleurs ce retour de ses sens qui le mit sur la piste lorsque cette dernière s'adressa à lui :
“Jojiba...“
Sa voix... Quelque-chose n'allait pas avec sa voix.
“Je suis désolée pour ce que tu vas vivre maintenant, mais tu dois apprendre à te dompter.
Qu'est-ce qu'elle voulait dire ? Comment ça « désolée » ?
Autrement, tout ce que tu vas voir et vivre, c’est ce qui se passera quand tu le reverras. « Ce que tu vas voir et vivre » ? « Quand tu le reverras » ? Elle ne parlait quand-même pas de...
-Non...
Tu dois contrôler tes émotions pour en faire un atout, pas pour qu’elles te desservent et qu’il puisse t’atteindre encore plus facilement.
-Non non non...
Mon conseil pour te maîtriser: pense au souvenir dans lequel tu as ressenti la plus grande paix intérieure.
-Je t'en supplie non... me fait pas revivre ça...
Le saiyan commençait à marcher dans la direction de Claire, tendant le bras dans sa direction comme pour essayer de l'arrêter.
Ressasse-le.
-Non non non ! Je t'en supplie non ! Fais pas ça !!Disait-il en haussant la voix, secoué par la panique alors que les larmes recommençaient à déborder de ses yeux. Il se mit à courir, toujours dans la direction de Claire qui étrangement lui paraissait soudainement si loin. Il pouvait sentir son corps commencer à s'en aller. Il devait arrêter ça et vite, il devait atteindre Claire.
-Claire s'il te plaît non !
Prends un grand bol d’air, et dis-toi qu’avoir le contrôle sur ses émotions c’est s’assurer que l’on pourra rendre justice avec parcimonie.”
-NOOO-...Cria-t-il alors qu'il était presque à porté de main de Claire. Son but n'était bien évidemment pas de l'attaquer ou de la blesser, mais au moins de la saisir et la convaincre de tout arrêter, ou bien de la perturber pour qu'elle mette fin au sort qu'elle venait de jeter sur le pauvre fermier.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, il n'était plus au même endroit. Claire n'était plus là, et il ne criait plus. Il avait même l'impression d'étouffer. Il haletait sur le sol. Avant de se lever d'un coup sec. L'endroit où il se trouvait était sombre, la seule source de lumière était la lune. Une lune rouge que le saiyan ne connaissait que trop bien. Même si il avait toujours sa queue, il se doutait bien qu'il n'aurait droit à aucune transformation ici. Une sensation terrible lui reprit les tripes lorsque son regard se posa sur le sol. Sa respiration se saccada, son dos devint froid, ses mains se mirent à trembler. Tout recommençait. Le sol était jonché de cadavres, l'odeur du sang et de la chair en putréfaction hantait le lieu comme un esprit malsain. Des cendres et de la poussière virevoltait dans l'air. Dans ces corps, Jojiba cru reconnaître certains visages, certaines personnes. Certaines personnes qu'il avait lui-même tué.
Etait-ce son esprit déjà bien torturé qui lui jouait des tours ou était-ce une odieuse mise en scène, dans l'état actuel des choses, c'était dur à savoir. Tombant sur ses genoux, le saiyan posa les mains sur sa tête, ça ne pouvait pas recommencer. Pas encore. Pourquoi ? Pourquoi lui faisait-elle subir cette horreur encore une fois ? Tournant son visage vers le ciel, il hurla, il hurla un cri désespéré, un cri de détresse. Il voulait qu'on le sorte d'ici, il avait besoin de partir ! Maintenant!Toujours à genoux, désespéré et pathétique, il sanglotait en serrant les dents, tous ces horribles souvenirs et traumas c'étaient matérialisé devant lui. Pour se cacher l'horrible vérité, il ne pouvait compter que sur ses mains dans lesquelles il avait plongé le visage. Puis alors, un rire retenti dans toute la zone. Lorsque ce rire arriva aux oreilles du saiyan, les sanglots s'arrêtèrent quasiment instantanément. Puis ce fut les pas. Il était là. C'était lui.
-Demigra... Prononça alors une voix grave et rauque. Retirant lentement son visage de ses mains, Jojiba ne pleurait plus, ses yeux encore humides étaient injectés de sang et une veine énorme battait à un rythme effréné sur le côté de son front. Son regard de braise planta dans les pupilles écarlates du démon. Chaque muscle du fermier se mit à frémir, son corps tout entier rugissait son envie de se battre. Tandis que la bombe qu'était devenu le fermier était sur le point d'exploser. Le dieu-démon décida de jeter de l'essence sur l'incendie.
“Tu as perdu.”
C'en était trop, il n'eut pour toute réponse qu'un hurlement bien différent de celui entendu plus tôt. Un rugissement de rage pure et de colère. Un rugissement sauvage qui n'aurait rien à envier à celui d'un oozaru. Propulser par le désir de vengeance et par la haine explosive qu'il vouait à Demigra, Jojiba chargea son ennemi avec toute sa puissance. Il voulait le broyer comme un insecte, le voir le supplier d'arrêter comme tout ces malheureux prisonniers qui avaient eux aussi supplier le démon de les faire sortir. Il voulait le faire tomber de son trône, le voir ramper dans la fange le voir réduit à un moins que rien lui qui se faisait appeler dieu !
Mais hélas le jour où le visage de Demigra se retrouvera sous la botte du fermier n'est pas encore arrivé. Car alors qu'il était sur le point d’asséner un puissant coup de poing dans le visage de son adversaire, le saiyan senti une douleur vive dans son abdomen, et sa course s'était arrêtée net. Il venait d'être empalé sur un pic que le démon avait fait jaillir du sol. Crachant une gerbe de sang, Jojiba tenta un dernier effort, concentrant le peu de force qu'il lui restait pour tendre le bras vers la tête de Demigra et concentrer une boule d'énergie dans sa paume... Mais celle-ci s'éteignit aussi rapidement qu'elle était apparu. La mort s'était à nouveau saisit du saiyan sans qu'il ne puisse accomplir son objectif. Puis il reprit une inspiration étouffée, allongé sur le sol, il constata qu'autour de lui, les corps étaient toujours là, la lune était toujours d'un rouge éclatant et Demigra souriait toujours en sortant des ténèbres, son rire résonnant dans le crâne du saiyan, provocant évidemment une nouvelle attaque de sa part. C'était la 73ème fois qu'il recommençait. Sans même s'en rendre compte.
Au fond Claire devait sûrement avoir raison. Il finirait par apprendre. La vraie question était quand ?
Claire
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Sujet: Re: La première pierre Jeu 28 Nov 2019 - 13:21
Calme comme l’eau d’une rivière tranquille, Claire n’avait pas cédé aux lamentations de son nouveau partenaire. Ce dernier refusait légitimement, dès le départ, l’épreuve qui lui était attribué. Dans son esprit, il savait ce qui l'attendait. C’était de la torture. Beaucoup de choses sont des tortures. Mais la plupart des gens se complaisent à geindre plutôt que de les affronter. Ce qui revient à se condamner. Ne jamais faire face, c’est s’enterrer à stagner dans les mêmes émotions et les mêmes erreurs. Il était du devoir de la claymore de préparer Jojiba, et pour cela il devait affronter ses souffrances, ses sentiments, et les surpasser.
Cette mise en scène des plus morbides lui avait été inspiré, malheureusement, par le vécu d’un être à qui Claire s’était connecté par les voies des rêves. C’était un homme d’un autre univers. Le guerrier noir. Tous ses rêves tournaient autours d’un lieu similaire, apogée de la vie d’un ami en qui il avait foi, alors que cet ami avait sacrifié tous ses proches pour y arriver. C’était d’une terreur sans nom. La claymore avait cru mourir intérieurement aux côtés de cet homme aux cheveux noirs lorsqu’elle eut découvert son histoire. Cela l’avait tant marqué que la vie d’un autre marquait aujourd'hui le décor traumatisant de ce lieu.
Ce qui la troubla encore plus, alors que la guerrière était dissimulée dans l’un des recoins sombres du lieu; c’est le regard de son protégé. Ce regard… pensait-elle, le cœur serré et les membres tremblants. C’est le même que celui de cet homme trahi… c’est le regard du fou à qui on a réduit l’âme en pièces. Celui qui n’a plus rien à perdre… Ces yeux-là, jamais elle ne les avaient oubliés. Le guerrier noir dont elle avait vu les souvenirs atroces en rêve possédait cette haine… non, c’était encore au-dessus de ça. Quelque chose d’indescriptible tant ce sentiment inspirait l’effroi, le noir le plus total. La combattante déglutissait maladroitement. Elle osait s’avouer que cela la baignait crainte que de sentir ce même sentiment de perdition en Jojiba.
Mais après tout… ne l’avait-elle pas elle-même vécu à son niveau, dans le passé ? Cela n’enlevait en rien l’horreur de la chose. Claire avait su se maîtriser et ne pas se laisser envahir et dépasser par cette tempête infernale qui détruisait ce qu’elle fut pour la remplacer uniquement par l’avatar d’une haine noire. Mais ce n’était que dans son propre cas. Il y avait des chances pour que le fermier finisse comme le guerrier noir: consumé entièrement par sa rage.
Non, se dit-elle. Je ne laisserais jamais cela arriver. Et le guerrier noir a trouvé une nouvelle famille qui l’accompagne dans son périple. Cela lui permet de ne pas perdre totalement les pédales, ils l’aident à redevenir lui-même lorsqu’il sombre un peu trop dans la démence. Je veux être cet espoir qui rappellera Jojiba d’entre les ténèbres s’il se noie dans ses sentiments les plus ombreux.
Les yeux de Claire s’embuèrent de larmes qui ne coulèrent jamais le long de ses joues. C’était une représentation quasi parfaite de ce qu’elle est: un coeur pur, une empathie qui la rendait capable de comprendre, de sentir les sentiments d’autrui… mais, même avec ce “fardeau” à porter, elle se contenait et restait forte. Forte pour elle-même, forte pour les autres. Forte parce que personne ne le fera jamais à votre place. Alors la claymore serrait les poings. Son corps tressaille à chaque fois que le fermier se fait tué par Demigra, mais elle ne détourne jamais les yeux. Voilà son secret: elle regarde toujours les choses en face pour les affronter sans détours.
Pour l’heure, elle ne pouvait pas agir. Intervenir reviendrait à bâcler le travail. Jojiba devait lui-même trouver l’équilibre, apprendre à se maîtriser et agir intelligemment pour mieux déverser sa haine au bon moment. C’est à dire, une fois qu’il aurait définitivement piégé son ennemi. Une fois que sa victime serait à sa merci. Mais pour atteindre un tel but, cela demandait énormément de recul et de self control. Claire ne pensait pas s’être trompé en plaçant ses espoirs dans cet homme qui avait l’air, de prime abord, banal. En réalité il était un être bien plus complexe que ça, tant par la grandeur de son âme que la pureté de son coeur. S’il échouait sans jamais s’améliorer ceci dit, la combattante serait forcée d’admettre qu’il n’est pas digne d’être une incarnation de Justice.
Mais un tel scénario ne saurait arrivé. J’ai lu en toi comme dans un livre ouvert et je sens que nous sommes fait du même bois. Nous sommes des enfants de justice !
Cette pensée galvanisa la claymore. Cette dernière détendit ses poings serrés jusqu’ici. Elle restait dans l’ombre totale à l’observer d’un oeil confiant, alors que de son corps émanait des ondes positives, paisibles et invisibles à destination de Jojiba.
Sujet: Re: La première pierre Mar 3 Déc 2019 - 20:18
Empalé, écrasé, broyé, écorché, démembré, décapité... Les morts les plus morbides et les plus dérangeante se répétaient dans cet affrontement à sens unique. Jojiba mourrait, encore et encore, puis se relevait, criait, attaquait, mourrait. La même boucle se répétait sans cesse. Nous en étions maintenant à 128. 128 essaient ratés dont le saiyan n'avait même pas conscience. Il rouvrit une énième fois les yeux, serrant les dents, frappant le sol de frustration avec toute sa force et colère. Il se releva sans même attendre l'apparition de Demigra et se jeta dans la direction où le démon apparaissait. Il ne fallu pas longtemps avant que l'enragé n'échoue une fois de plus et se réveille sur le sol. Les sourcils froncés, les dents serrés et la rage au cœur il allait une fois de plus passer sa frustration sur le sol en le frappant avec toute sa colère. Son poing s'arrêta pourtant à quelques centimètres de la terre meurtrie. Pourquoi était-il en colère ? Pourquoi était-il frustré ? Pourquoi voulait-il se jeter dans cette direction spécifique et frapper ? Pourquoi Demigra ? Le démon n'était même pas là... Non... Il était là... et il sera là. Se relevant beaucoup plus tranquillement que toutes les autres fois, Jojiba parcouru la scène du regard, hébété. Tout lui était familier, pourtant, ce sentiment de dégoût lui donnait encore des hauts-le-coeur. Il était toujours très en colère, mais commençait progressivement à comprendre pourquoi. Finalement, la silhouette réapparut, répétant la même et unique phrase qui résonnait dans le crâne du saiyan aussi fort que son rire dans l'air.
-Tu as perdu.
Son sang ne fit qu'un tour et une fois de plus il se jeta la tête la première à l'assaut, hurlant à pleins poumons. Mais dans son esprit, il y avait quelque chose de différent. Ses yeux semblaient reconnaître des formes, ses oreilles des sons. Il arriva finalement face à Demigra et un énorme pic jaillit du sol pour transpercer le fermier. Mais contre toute attente, la formation de roche et de terre venait de manquer sa cible. Jojiba fut le premier surpris, il n'avait agit que par réflexe, faisant un pas de côté et échappant à une mort qu'il ne connaissait que trop bien. Pas le temps, de se demander ce qui venait de se passer, il était à porter pour frapper le démon ! Son poing se propulsa vers la joue de son ennemi mais ne put lui non plus atteindre sa cible. Le corps du saiyan fut foudroyer par une décharge d'énergie et tomba en cendres, ne laissant derrière lui qu'un squelette carbonisé couvert d'une peau brûlée encore fumante.
Puis il se réveilla, encore une fois sur le sol couvert d'ossements. Cependant cette fois-ci il ne se releva pas. Il se contenta de fixer le ciel en reprenant longuement sa respiration.
-Ok... Je crois que j'ai compris.
Les souvenirs lui revenaient alors que le voile de la rage se dissipait petit à petit, comme si une entité extérieure à sa situation lui avait donné un petit coup de pouce. Il leva les mains devant lui pour mieux les regarder. Évidemment qu'il voulait briser Demigra, mais si il gardait cette attitude, il ne sortirait jamais d'ici et ne pourra jamais écraser ses phalanges contre le nez du dieu-sorcier. Finalement il se releva, Demigra était déjà là. Alors Jojiba serra les dents, il resserra ses poings et pour la première fois depuis le début de cette épreuve, il ne se lança pas dans une charge suicidaire. Il restait devant le démon. Fixe, immobile. Le contrôle qu'il devait s'imposer représentait une charge titanesque pour l'esprit du saiyan. Mais qu'avait-il en tête ?
-Tu as perdu.Répéta Demigra.
-C'est... Pas grave.Siffla difficilement le fermier entre ses dents.Oub... Oublions... ça d'accord ?
Jojiba concentrait toute sa force mentale pour se retenir. Mais si le but de l'exercice était d'apprendre à se contrôler, alors soit. Il avança lentement en direction du dieu-démon, tendant la main droite. Il ne pouvait pas s'imaginer serrer la main d'une créature comme lui, tout ce qu'il voulait serrer c'était son cou pour le broyer entre ses doigts. Tandis qu'il avançait, il fut écraser par deux blocs de pierres qui avaient jaillis du sol pour s'entrechoquer violemment, broyant le condamné au passage.
Il rouvrit les yeux et était de nouveau sur le sol, au point de départ.
-PUTAIN DE MERDE !! Jura-t-il à pleins poumons en frappant le sol de ses deux poings.
Sans réfléchir il se releva et fonça sur sa cible, mourant une fois de plus d'une autre manière colorée. Il se doutait que son assaut finirait comme les autres, mais il avait besoin d'extérioriser sa colère. Encore une fois au sol. Il plaça ses mains sur son visage, épuisé par les efforts que lui imposait cette torture. L'approche pacifique n'était visiblement pas la bonne solution non plus, bien que le saiyan n'avait pas été tout à fait honnête non plus, en vérité il comptait bien évidemment se servir de la prise que lui aurait offert une poignée de main avec le démon pour le secouer et le frapper au sol dans tous les sens comme une poupée de chiffon.
Donc, la solution n'était pas la force brute... Mais elle n'était pas non plus le dialogue et la résolution pacifique... Alors qu'attendait-on de lui ? Y avait-il un objet secret à trouver dans le charnier qui servait de décor à sa torture ? Ou devait-il comprendre une métaphore dans ses morts à répétition et dans la façon dont il était exécuté à plusieurs reprises ?
-Bon... On va tenter des trucs alors...
C'est alors que le saiyan essaya un nouveau genre d'assaut. Plutôt que de se jeter brutalement dans la mêlée, il concentra son ki dans les paumes de ses mains et projeta vers le démon une volée de boules d'énergie pure. Si le corps à corps ne fonctionnait pas, peut-être que la solution était dans la distance? Mais les espoirs du fermier chutèrent dès que les boules de ki firent volte-face pour se retourner contre lui, triplant également de volume. Retour au point de départ.
Jojiba dû alors subir une nouvelle série de morts aussi atroces les unes que les autres, son esprit fatiguait de plus en plus, mais il commençait à faire quelques progrès. Il ne pouvait toujours pas toucher le démon, mais il avait l'impression qu'a chaque essai, il se rapprochait un peu plus de son but. Parfois cherchant à exécuter des feintes au corps à corps, parfois en envoyant plusieurs vagues d'énergie consécutives en direction du dieu-démon et souvent en mélangeant les deux méthodes. Il parvenait de temps à autres à esquiver de justesse la première contre-attaque, parfois même la deuxième, mais la troisième était toujours fatale. Nous en étions à 239, combien de temps était passé depuis le début de l'épreuve? 1 minute? 1 an? Dur à dire dans un endroit comme celui-ci, pourtant, progressivement, l'attitude du saiyan évoluait. Etait-ce ses gênes de combattants qui se réveillaient enfin et qui lui faisait apprécier ce combat interminable? Ou était-ce plutôt la résolution se rapprochant de plus en plus qui le maintenait déterminé? Quoiqu'il en soit son comportement avait changé, il ne fonçait plus sur sa cible comme un animal enragé, bien qu'il ne parvenait pas encore à tout à fait se contrôler, il se rapprochait un petit peu plus à chaque fois de la réussite.
Les sueurs perlaient sur son front, les informations se brouillaient dans son esprit, mais son regard était fixe, concentré. Il ne pouvait pas se permettre d'échouer. Si il n'y arriverait pas que penserait Claire? Elle avait placé tant d'espoir en lui, sans doute refuserait-elle de poursuivre son entraînement, et si Jojiba ne gagnait pas en puissance, qui s'occuperait de Demigra? Si lui qui avait subit les pires horreurs à cause du démon ne pouvait pas supporter cette épreuve et se relever pour vaincre alors qui le pourrait?
A chaque essai il se relevait, serrant les dents, redressant les genoux, son regard avait bien changé depuis le début du cycle. La rage pure avait disparue, il n'y avait qu'une colère fixe, droite, continu. Et une lueur dorée brillait en son iris, une lueur lointaine. Une lueur prophétesse, mais plus que tout une lueur déterminée. Déterminé comme le saiyan, qui était prêt à tout, prêt à tout faire pour y arriver, prêt à tout sacrifier pour vaincre. Chaque frappe, chaque cri, chaque blessure, chaque mort, c'était pour lui une étape de plus, une marche de plus gravie jusqu'à la victoire sacrée. Il y parviendrait, quoiqu'il en coûte.
Puis après tous ces essais, il rouvrit de nouveau les yeux pour contempler le ciel, allongé sur le sol. Mais cette fois-ci, son expression était bien différente de toute les autres fois. Cette fois, son visage brillait de malice et un petit sourire décorait ses lèvres. Cette fois, la donne avait été changée. Cette fois-ci...
-J'ai trouvé.
Claire
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Sujet: Re: La première pierre Ven 6 Déc 2019 - 9:01
Justice n’est qu’une idée, qu’une valeur. C’est ce que la plupart des êtres pensent. Mais Justice est bien plus que ça, c’est un esprit dont on peut être l’avatar lorsque l’on est un idéaliste vertueux. C’est exactement cette expression qui convient, mêlant tempérance, espoir, clairvoyance et droiture. Des qualités ou des valeurs, qu’importe le terme que vous utiliserez. L’important est de toujours voir plus loin que soi pour prendre des décisions qui rendront vraiment à Justice service. Des solutions pour son prochain, en l’honneur de la compassion et du respect.
Ces valeurs, elles sont profondément ancrés en toi Jojiba. Le gros du travail n’est pas tant de savoir dompter ses émotions négatives comme positives, même s’il est important d’apporter en toute chose un équilibre. Le tout, c’est déjà savoir les distinguer. Ceux qui pensent que le bien ou le mal n’est qu’une question de point de vue sont ceux qui ne peuvent pas prétendre être Justice. Ils n’ont pas conscience de la portée de leurs actes, ou ils se mettent des oeillères justement pour se donner bonne conscience. Mais tu n’es pas de ceux-là. Tu vois les choses telles qu’elles sont, sans filtres. C’est primordial pour une justice qui se veut la plus transparente possible.
Ce n’était que le flux de pensée de Claire qui se déversait limpidement dans sa tête en une agréable réflexion. Mais ici, dans l’immatériel, Jojiba pouvait en entendre des échos. D’une manière indirecte, plutôt sous-entendus. Peut-être en des murmures pratiquement imperceptibles mais qui lui semblaient réconfortant ou familiers. Il n’avait pas vraiment besoin de son soutien, dans les faits. C’était plutôt qu’elle lui montre la voie, dont il avait vraiment besoin. Et c’est ce qu’elle tentait de faire même dans cette situation des plus atypiques.
Autant son être que la couleur de ses yeux semblaient éthéré. Un pied à moitié dans la réalité, et l’autre dans le monde des astres. Cela se faisait encore plus sentir, ici, dans l’Immatériel. La combattante avait des hauts-le-coeur à force de voir les morts à répétition de son protégé, mais au grand jamais elle ne détournait ne serait-ce qu’une seconde les yeux. Voir les choses en face. Il faut se faire grandement violence pour arriver à les accepter en soi, pour arriver à se fabriquer un mental assez solide pour surmonter cela. De longue date, et comme beaucoup d’individus malheureusement dans l’univers et au delà, la claymore avait été obligée de se prémunir, de se construire comme un roc impossible à briser.
Lui aussi, il était très solide. Tu es un être exceptionnel qui s’ignore encore. Pensait-elle avec un sourire doucereux sur les lèvres et ce, malgré l’horreur des scènes auxquelles la guerrière assistait inexorablement. Si Jojiba ignorait ce fait, cela n’avait pas échappé à Claire, et probablement pas non plus au géant rouge Enma qui l’avait envoyé ici. Rien qu’en croisant le regard de Jojiba… cette expression mêlant tant d’adversité, de combats internes… Claire avait flairer la piste. Même si chaque personne est unique, d’autres sont encore… à part. Et il en fait partie.
D’instinct elle avait envie de le protéger, mais c’était justement sa grande affiliation avec Justice qui parlait. Parce que le fermier n’avait pas besoin de protection. La force sommeillant en lui était d’une puissance extraordinaire, mais il ne le savait pas encore.
Claire n’allait définitivement pas laisser passer une occasion pareille. Elle en avait rencontré, des guerriers de renom, des personnes incroyables. La malheureuse ange Tytoon, Darkus, celui dont on ne fait plus la réputation, Ajito le prophète, MV le plus grand tyran de l’univers, Fugma celui qui se veut être l’équilibre entre toutes ces factions, Toma le général déchu et Motta anciennement son second… Il y avait tant de guerriers aux notions différentes, chacun croyant faire le bien selon ses propres principes… La guerrière se souvient aussi, en souriant d’autres personnes encore... d’Emerl, de Dayu, d’Ilo, de Sharotto dont elle a croisé le regard une fois et a senti la grandeur de son esprit, son cher ami Charlo, Gogeta, Goku et son fils Gohan, de Tamanegito ce jeune saiyan… il y en avait tant, des souvenirs. Tant de choses à raconter, à décortiquer pour mieux comprendre la logique de chacun. Tant de facteurs à prendre en compte… se remémorer tout cela lui donna du baume au coeur. Qu’importe les mauvais moments, les bons priment toujours pour les êtres se voulant fort.
Et justement, au bout du compte, la lueur dorée s’était installée dans les yeux de Jojiba. Son sourire illumina encore plus celui de Claire, dont les yeux se plissèrent en un rictus rieur, admiratif et heureux en observant sa progression: il avait enfin compris l’essence de l’exercice.
Sujet: Re: La première pierre Lun 9 Déc 2019 - 3:40
Plus de 200 morts aussi violentes que variées avaient été nécessaires pour que Jojiba comprenne enfin ce pourquoi Claire l'avait jeté dans cet enfer. Au début, il lui en voulait, mais maintenant il savait, il savait enfin pourquoi elle avait prit cette décision, il savait pourquoi Enma l'avait amené ici. Rien n'avait été laissé au hasard, absolument rien.
Trop concentré sur sa tâche, il ne se rendait probablement pas compte de la situation exceptionnelle dont il avait la chance d'être le protagoniste. Il était né saiyan, une des races les plus violentes et guerrières de la galaxie. Pourtant, il avait grandit en fermier, on lui avait toujours enseigné l'amour du travail bien fait et la patience du labeur, jamais la violence des combats ou le plaisir dans l'adversité.
Puis un jour le destin avait sonné à sa porte, et avant qu'il ne puisse y redire quoique ce soit, il fut plongé la tête la première dans les pires horreurs qu'une vie de mortel pouvait offrir, en à peine 40 ans d'existence, il avait put goûter au meilleur et au pire, ces expériences lui avaient étrangement accordé un regard différent sur les choses, mais ça, il n'en avait pas encore conscience, il jouirait de ce talent plus tard, car pour le moment, il expérimentait encore une chose : la mort.
De nouveau, sa situation est exceptionnelle, jamais il ne se serait imaginer à s'entraîner dans l'au-delà une fois que son âme ait quitté son corps, au contraire, il s'imaginait qu'une fois mort, son corps nourrirait la terre, comme un dernier hommage à l'agriculture qui avait façonné sa vie. Mais non, il était dans le sanctuaire d'une créature angélique, reine d'un domaine où les âmes venaient quérir ses conseils une fois le point de non-retour passé. Mais le plus fou dans cette histoire, c'est qu'à en croire les paroles du roi Enma, Jojiba allait effectué ce retour. Était-ce seulement concevable? Son esprit ne pouvait l'imaginer, mais il y croyait.
Quoiqu'il en soit, il n'aurait pas la réponse tant qu'il serait coincé ici, avec cette représentation bien trop réussie de Demigra. Mais le temps n'était pas un problème, car il avait enfin trouvé. Trouvé la solution qu'il cherchait si durement depuis bien trop longtemps. Il avait trouvé comme vaincre Demigra. Il se doutait que ce n'était pas la solution totale, il ne faisait là que gravir la première marche de l'escalier qui le mènerait à la victoire face au démon, mais quel escalier peut se targuer de tenir debout sans sa première marche?
Le sourire aux lèvres il se releva, patient, il resta immobile jusqu'à ce que l'apparition démoniaque ne surgisse des ténèbres. Son regard trahissait son attente, il voulait que Demigra, arrive, il voulait le voir apparaître. Était-ce la première fois qu'il ressentait ce genre de sentiment à l'égard du dieu-démon? Il n'y avait pas de haine, pas non plus de peur, il n'y avait que la hâte. Oui il avait hâte de voir sa nemesis. Il voulait en finir au plus vite avec cette épreuve. Non pas à cause de la torture qu'elle représentait, mais parce qu'il voulait déjà passer à la suite, il voulait se préparer à affronter le démon dans la réalité, il voulait devenir plus fort, c'est pour ça qu'il était là. Ironiquement, il était déjà plus fort, il se tenait droit, confiant face aux ténèbres. Jamais il n'aurait agit ainsi avant le début de l'épreuve, et à présent, il se sentait plus fort que jamais.
Rien ne pouvait briser sa concentration, si ce n'était ces étranges murmures qui parvenaient à ses oreilles, il regarda autour de lui, intrigué. Personne. Pourtant les voix étaient encore là. Il ne pouvait pas les comprendre, mais en les écoutant il se sentait... Bien... Il se sentait encore plus fort. Comment cet horrible environnement pouvait générer ce genre de choses positives? Non, tout ce qu'il avait vécu depuis le début de l'épreuve n'était que l'illustration des pires atrocités que son esprit était en mesure de comprendre, il était sensé avoir peur, se sentir mal, pourtant, ces murmures lui apportait la même béatitude que lors qu'il était arrivé dans le sanctuaire et qu'il avait rencontré... Un sourire sincère s'étira sur ses joues lorsqu'il comprit. Loin de l'avoir abandonné, elle était toujours là, elle l'encourageait et le poussait vers le haut. Il aurait voulu la remercier, mais le démon tant attendu se démarqua finalement des ombres. La représentation était parfaite, l'illusion ressemblait en tout point à l'image gravée au fer rouge dans la rétine du saiyan, il pourrait presque croire que c'était le vrai Demigra qui se tenait devant lui.
“Tu as perdu.”
Tout y était! Même la voix était parfaite. Mais tout ça, Jojiba ne l'avait que trop savouré. Cette fois-ci, il allait prouvé à Demigra qu'il avait tord.
Il n'accorda aucune réponse au démon, si ce n'est une charge en bonne et dû forme. Poussant un rugissement guerrier, il fila à quelques centimètres du sol à pleine vitesse, son ki suivant sa course comme la queue d'une commette. C'est maintenant que tout commençait. La difficulté n'était pas tant dans l'affrontement en lui-même mais plutôt dans l'anticipation. Les défenses qui protégeaient Demigra ne suivait aucun paterne, elles étaient naturelles et instantanées. C'était la raison pour laquelle il était essentiel de garder un esprit clair et limpide, il ne pouvait se permettre de brouiller sa réflexion par une surdose de sentiments.
En se basant sur la façon dont il attaquait, Jojiba s'attendit à un pic jaillissant du sol pour l'empaler, c'était l'option la plus efficace pour le défenseur, se servir de la vitesse de l'attaquant pour le laisser se tuer tout seul. Mais le fermier n'accordait plus une seule victoire à son adversaire, comme il l'avait pressentit, la pointe de roche sorti du sol mais un pas de côté lui suffit à éviter une mort certaine. Déjà-vu? Surement, après tout, c'était en mourant plusieurs fois de la même façon qu'il avait fini par comprendre.
Mais l'épreuve était loin d'être terminée. Le calme et la clairvoyance pesaient beaucoup dans la balance, mais un esprit trop concentré était un esprit trop distrait, il fallait également de la réactivité et celle-ci, c'est bien sa rage qui la lui procurait, c'était son feu intérieur qui alimentait les réflexes et l'impulsivité qui allaient lui servir à terminer ce combat. Maintenant sur le côté, il était au plus proche de Demigra, lui asséner un coup serait si simple... Mais ce serait aussi une condamnation automatique. Plutôt que de se laisser tenter, Jojiba se jeta en arrière tout en concentrant une grande quantité de Ki dans sa main. Reculer s’avéra être son salut car il échappa de peu à deux blocs de roche s'entrechoquant violemment l'un et l'autre, il aurait été broyé, en plus de ça, le mur qui venait de se former allait faire un bouclier de choix pour le démon, sauf si...
-Mowing-Wave!
De la main du saiyan jaillit une lame d'énergie plate à la forme d'une demi-lune. Celle-ci fonçait à grande vitesse vers les défenses nouvellement érigées de Demigra. C'était une techniquement que le fermier n'avait utiliser que quelques fois en combat, enfin, combat d'entrainement. Il s'en servait généralement plutôt pour faucher le blé sur de longues distances. Mais aujourd'hui, il allait récolter bien plus que quelques hectares de céréales. La particularité de ce projectile résidait dans son tranchant, Jojiba avait passé des années à perfectionner cette techniques pour en faire une lame aussi fine que possible, de ce fait, son tranchant était irréprochable. Elle passa sans problème à travers la roche et la terre qui séparaient le saiyan du démon. Cependant, elle se brisa en éclats à un demi-mètre de ce dernier, il était encore déterminé à résister. Jojiba, lui, était loin d'avoir dit son dernier mot. Concentrant toujours plus d'énergie entre ses doigts, il projeta une multitude de boules de ki dans la direction de son ennemi juré.
Mais rien n'y faisait, comme lors des essais précédents, celles-ci dévièrent de leurs trajectoires pour se rué en direction de l'envoyeur. Celui-ci ne perdit pas un instant et se propulsa en l'air aussi qu'il le put et constata rapidement que les sphères lumineuses le suivaient. Impossible de s'en défaire, elles avaient besoin de rencontré un obstacle. Alors que le saiyan était en train d'exécuter de nombreuses manœuvres dans l'air pour échapper à sa propre attaque, il chargea en direction du sol, mieux encore, en direction de Demigra. A quelques mètres du sol, il changea drastiquement de direction, laissant les boules de lumières foncer sur le démon, ou plutôt, autour de lui. Ses défenses tenaient encore le coup mais les explosions provoquées par cette attaque avait soulevé énormément de cendres et de poussière, c'est tout ce qu'il fallait à Jojiba, une fois remit d'un atterrissage plus ou moins réussi, Il se jeta au corps à corps.
Pour la première fois depuis le début de l'épreuve, il venait de forcer Demigra à répliquer physiquement. Ce dernier venait de lever le bras pour contrer le coup de son opposant, il avait sans doute dû sentir son énergie, un nuage de cendres et de fumé ne serait pas assez, mais au moins, la partie intéressante du combat venait de commencer. Remettant en pratique tous ce que sa mère lui avait enseigné sur l'art de se battre, le fermier enchaîna coups sur coups et contres sur contres. Il avait toujours été persuadé qu'il n'aurait jamais à se servir de ce type de techniques ou alors contre des membres de sa propre race, mais jamais il n'aurait imaginer avoir à utiliser ses connaissances martiales contre un démon, non, LE démon. Les guerriers faisaient voler les coups de poings et coups de pieds, mais aucun ne touchait sa cible.
La violence du duel les forçaient à se déplacer à travers le champ de bataille et on pouvait voir apparaître les combattants d'un côté et de l'autre de l'endroit. C'est alors que Jojiba comprit qu'il ne devait pas faire durer ce coude-à-coude, Demigra était plus puissant que lui, il finirait forcément par trouvé une ouverture, et le saiyan se fatiguerait bien avant le démon. Il devait agir, et il devait agir maintenant. Concentrant son énergie, il était sur le point de lancer une autre technique qu'il avait développé, celle-ci, beaucoup plus basique, consistait à extérioriser une énorme quantité de ki de son corps d'un seul coup, dans le but de repousser ou de détruire des attaquants trop proches ou des obstacles. Attendant le bon timing, Jojiba bloqua un dernier coup du démon avant de relâcher le Brutal-Saiyan-Wave qu'il chargeait. Poussant un cri de rage, il expulsa assez d'énergie pour faire reculer le démon et gagner assez de distance pour s'échapper.
Ils étaient maintenant face à face, à plusieurs dizaines de mètres de distance l'un de l'autre. Le champ de bataille vibrait d'une ambiance dramatique tandis que les deux ennemis se jugeaient. Jojiba commençait à fatiguer, et il espérait que Demigra l'était tout autant que lui, il fallait que ses défenses baissent, il avait besoin d'une ouverture. Ironiquement, il se trouvait exactement à l'endroit où était apparu le démon, il y avait même encore le pic de roche qui avait menacé d'empaler le fermier, il était là, à quelques mètres de lui. Aussi symbolique était cet emplacement, le plus gros de l'action allait se dérouler devant le saiyan. Celui-ci pouvait voir Demigra face à lui. Il ne bougeait pas, attendait-il que Jojiba face un nouveau mouvement pour attaquer. Non, il y avait autre chose, les poils du fermier se hérissaient sur sa nuque, un frisson froid lui parcouru le dos, l'air devenait électrique. Il préparait quelque chose. Quelque chose de gros. Le saiyan n'avait plus le choix, il devait agir, maintenant! Puisqu'ils étaient en fin de course, il était déterminé à tout donné. Plantant fermement ses pieds sur le sol, il fléchit un genoux vers l'avant et tendit l'autre jambe vers l'arrière. Puis, doucement, il leva les mains devant lui en inspirant :
-Fiiiieeeeld-...
Une quantité astronomique d'énergie se canalisa depuis l'entièreté de son corps jusqu'au bout de ses doigts. C'était la première fois depuis des années qu'il allait réaliser cette technique, il espérait simplement qu'elle était toujours aussi efficace. Du bâton de Demigra jaillit alors un arc électrique gargantuesque, qui filait à toute vitesse en direction de Jojiba, celui-ci n'aurait qu'un essai. Et il ne comptait pas le gâcher.
-...-ERASEEEEEER!! Cria-t-il en déchargeant toute l'énergie accumulée.
La quantité phénoménale de Ki qu'il venait de libérer se projeta sous la forme d'un énorme rayon, large comme un champ et haut comme une maison, directement dans la direction du démon et de son assaut électrique. Les deux attaques s'entrechoquèrent alors et se fut un duel de titan. chacun projetant le plus d'énergie possible pour prendre l'avantage sur l'autre, l'épicentre de leur affrontement reculait et avançait sans jamais condamner l'un ou l'autre et le sol tremblait sous la violence de ce face-à-face. Puis, le rayon atteignit finalement son objectif, il était à quelques mètres de Demigra à présent. Pourtant, quelque chose ne tournait pas rond.
Pourquoi était-ce devenu si simple tout à coup? Il n'y avait plus aucune résistance... C'était comme si le démon avait... Il avait arrêté de se défendre et ça n'augurait rien de bon. De côté de ce dernier, un large coup de bâton avait suffit à séparer en deux l'attaque du fermier et ouvrir le passage parfait pour l'achever au corps à corps, le pauvre bougre était épuisé, il n'aurait plus la force de contrer les assauts répétés du démon, et l'épreuve allait recommencer, encore et encore. Le sang de Jojiba ne fit qu'un tour, il venait de voir son attaque la plus puissante se faire littéralement ouvrir en deux et le démon fonçait droit sur lui. Il allait devoir agir rapidement, très rapidement, pas question de recommencer tout ça!
Mais comme il fut dit plus tôt : rien n'était laissé au hasard, et dans une situation comme celle-ci, qui serait assez fou pour s'épuiser avec une attaque de cette ampleur sans prévoir un plan de secours? Demigra s'approchait de plus en plus et à grande vitesse. Les griffes en avant, il était prêt à les planter dans le visage du saiyan pour le lui arracher. Mais étrangement, au dernier moment, Jojiba disparu, comment était-ce possible?! Il arrive certains moments dans la vie d'un agriculteur où les moissons ne tombent pas, où les récoltes se font maigre et où les saisons mettent tout en oeuvre pour contre-carrer votre organisation si bien peaufinée. Pourtant, un bon fermier sait toujours se débrouiller et utiliser les plus maigres ressources à son avantage. Parfois, avec un peu d'ingéniosité, même la roche et la terre sèche peuvent se montrer utiles.
Ironiquement, ce fut, le pic qui était sensé tuer le saiyan qui lui sauva la mise. Il avait tout simplement enroulé sa queue de singe autour de celui-ci, lui permettant de faire basculer son corps sur le côté en tirant d'un coup sec. Ses jambes et ses bras avaient certes été canalisés dans le maintien du field-eraser, mais sa queue, elle, n'avait pas été réquisitionnée et lui fut bien utile lorsqu'il dû trouver un échappatoire à la dernière seconde. Victime de son propre élan, Demigra flottait en avant, le bras tendu, c'était l'occasion rêvée. Concentrant les dernières onces d'énergie qu'il lui restait, Jojiba se servit du mouvement opéré par sa queue pour se propulser en l'air et gagner de la vitesse, profitant de la courbe dessinée par l'élan, il exécuta un demi-tour et était maintenant parfaitement aligné. Préparant son poing, il y chargea un tout autre genre d'énergie. Il n'était pas là question de Ki ou de puissance, il était question de rage, de colère, de frustration. C'était là la véritable leçon de cette épreuve. Il n'a jamais été question de renier ses sentiments, simplement de les contrôler. Il n'était pas question de réprimer sa colère, juste de la canaliser, pour pouvoir la relâcher au bon moment, pour que le fermier puisse enfin opérer à son plein potentiel. C'était bien la leçon du jour, et il l'avait studieusement apprise. Enfin, après toutes ces morts, toute cette souffrance et cette frustration, il y était enfin arrivé.
victoire:
Avec une violence qui rendrait jaloux les météores, les phalanges du saiyan rencontrèrent la joue du démon. Jamais de sa vie il n'avait donné de coup aussi violent que celui-ci. Jamais de toute sa vie, un coup de poing n'avait été aussi lourd de sens.
Enfin. Tout était fini. Le corps de Demigra était au sol, la joue rouge du choc qu'elle venait de subir et Jojiba était debout, constatant sa victoire. Les rires démoniaques avaient cessés, les moqueries s'étaient tus. Il n'y avait que le fermier, les bras en l'air le sourire aux lèvres.
-J'ai... J'ai gagné!!Répondit-il finalement à Demigra, après plus de 240 essais.
-J'ai... gagn... Répéta-t-il épuisé, ne pouvant même plus terminer sa phrase, son corps tout entier bascula sur le dos et il chuta lourdement, les yeux clos, mais le sourire heureux. Il l'avait fait.
Il avait gagné.
Claire
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Sujet: Re: La première pierre Lun 9 Déc 2019 - 11:16
S’en suivit sous les yeux de la claymore une prestation des plus époustouflantes. Des combats, elle en avait vu et vécu, pourtant. Mais ce qu’avait offert Jojiba aujourd’hui en se débattant bec et ongles pour survivre à cet événement des plus singuliers, c’était une autre paire de manches.
Il en avait souffert avant d’arriver à se dépatouiller dans tout ça. C’était un rite de passage obligatoire, ces échecs qu’il avait accumulé jusqu’ici. Mais l’important, c’était de voir ce qu’il en avait fait. Au lieu de persévérer dans la mauvaise direction ou d’abandonner, il avait su faire ce que la guerrière attendait de lui: transformer cette énergie en un dessein bien plus utile, celui de la Justice implacable qui, intelligemment, s’immisce, réfléchit, agit, et s’abat avec violence le moment venu sur l’ennemi.
Il avait été une épée de Justice, un avatar de cette valeur fondamentale. La combattante avait retenue son souffle à plusieurs reprises devant cette confrontation titanesque entre un fermier et un dieu. Dit comme ça, cela marque encore plus la différence de milieu et de vécu entre-eux, et c’est volontaire. Personne n’est moins bien qu’un autre de part ses origines, la plupart des personnes ayant naturellement hérité de grands pouvoirs ou de richesse se servent d’un tel argument car, en fin de compte, elles n’ont rien d’autres. Heureusement, certaines de ces personnes “bien-nés” ne sont pas ainsi, et ont développé d’autres choses plutôt que de se reposer sur leurs acquis.
Mais, dans le cas présent, le Dieu démon n’était rien d’autre qu’un ennemi. Il était relégué à ce simple rang. Il n’était plus “un dieu”. Il n’était qu’une menace, une nuisance dont on devait venir à bout. Jojiba l’avait fait redescendre de tous ses échelons progressivement durant leur affrontement et ce, avec brio. C’était l’esprit. Ton ennemi ne reste qu’une entrave à la Justice, peu importe ses origines, sa race, qu’il se targue d’être un dieu ou affilié. Il n’est jamais imbattable. Il suffit d’être plus réfléchi que lui, d’être patient, et de savoir faire s’abattre l’épée de la Justice, qui plane au-dessus de son crâne, au bon moment.
Impressionnée par les retournements de situation provoqué par le saiyan, Claire avait lâché des petits gloussements de surprise agréable. Son sourire ne l’avait plus quitté depuis le début de ce nouveau round qui s'avérait être le dernier. Un point final sur cet exercice d’une grande difficulté. Jojiba avait su utiliser avec un grand discernement les éléments à sa disposition pour prendre l’avantage sur son adversaire. Demigra n’était plus rien. Plus qu’un être comme les autres, plus une divinité incroyable ou singulière. C’était le dieu-démon qui était devenu la cible du fermier, et pas l’inverse.
Alors qu’il clamait sa victoire et que le monde des ténèbres commença à se dissiper, elle le vit vaciller. Naturellement, il était à bout de forces. Son esprit l’était, et son corps dans la réalité le serrait de la même manière.
La claymore décida de mettre fin à leur connexion spirituelle. Le monde de l’Immatériel ne fut bientôt qu’un souvenir bien réel dans l’esprit des deux êtres, qui étaient revenu dans le monde réel.
De retour dans le monde physique, elle lâcha rapidement les mains de son nouveau protégé. La combattante fit un pas en avant pour entourer Jojiba de ses bras, alors qu’il tombait vers l’arrière en revenant à lui dans la réalité. La force physique de Claire n’était plus à refaire, et c’est sans mal qu’elle le porta dans ses bras tel une mariée. Son visage endormit avait l’air heureux, ce qui contrastait en tout point avec tout ce flot d’émotions négatives dont il était chargé au départ. Cela fit sourire une nouvelle fois la claymore, alors qu’elle l’emmenait à l’intérieur de son humble habitation.
Celle-ci le déposa tout doucement sur son lit. Elle alluma deux bougies pour accompagner son repos d’une délicieuse note ambrée.
Le courroux vengeur qui sommeil en toi et dont j’ai vu une partie s’exprimer aujourd’hui m’a impressionné. Dit-elle, alors que la claymore était assise à côté de lui. Même s’il ne l’entendait pas dans la réalité, cette dernière était certaine qu’il l’entendrait dans ses rêves. Après tout, leurs âmes étaient connecté maintenant. Je souhaite faire de toi mon champion, Jojiba. Tu seras la main de la justice de l’univers 7.
Elle tapota gentiment l’une des grandes mains bourrue du fermier, puis se releva pour sortir de la pièce et le laisser prendre un réel repos.
Une fois sortie de sa maison, Claire vacilla à son tour.
Elle tomba un genou à terre.
Une grande perturbation s’était produite. Une perturbation importante dans la force, comme dirait-on dans l’univers de Star Wars.
Son âme fut instantanément connectée à celle d’un de ses plus précieux ami. Akuma, guerrier légendaire et propriétaire malgré lui en son sein du non moins célèbre Oni.
Ils avaient eux-aussi mélangé leurs souvenirs et leurs esprits grâce au procédé qu’elle avait fait vivre, quelques instants plus tôt, au fermier saiyan. Ce qui expliquait que Claire puisse ressentir avec tant d’intensité… la perte d’Akuma.
Son coeur se serra, et son deuxième genou branlant se laissa tomber au sol. Elle se recroquevilla sur elle-même quelques instants, sentant l’âme de son ami quitté son corps. Avant qu’elle ne disparaisse entièrement pour laisser place au démon légendaire Oni; elle réussi à voir ses derniers souvenirs.
Akuma avait écrit quelques mots à son égard dans un livre, avant qu’Oni ne prenne totalement le contrôle de son corps. Des mots qui la percutèrent de plein fouet, lui arrachant quasiment instantanément des larmes que la guerrière ne tentait même pas de retenir.
Mon ami… soufflait-elle, peinée, ses bras croisés devant son buste, les mains accrochées fermement contre ses bras en une étreinte douloureuse.
Et elle ne fut pas capable de parler davantage tant les mots se bousculaient à la porte de sa gorge nouée. Elle resta un moment là. Pathétique, les yeux embués de sentiments douloureux. Il fallait que ça sorte une bonne fois pour toutes. Claire le savait, il valait mieux laisser cela s’exprimer afin de pouvoir se relever durablement.
La perte de cet être cher était une nouvelle épreuve logique dans une vie. Ce n’était pas le premier proche qu’elle voyait partir, mais rien ne peut nous accoutumer à cela. On ne s’y fait jamais à cette douleur.
Ce n’est qu’après plusieurs douloureuses minutes dans cette position lamentable qu’elle se redressa enfin. Son regard n’avait aucune haine, seulement de l’amour. Akuma était l’un des prodiges de cet univers, quelqu’un au coeur pur malgré le démon sommeillant en lui et sa nature, même. Il avait été un homme bien dans ses actions comme dans ses dires, un être bien plus mesuré et équilibré que bon nombre de protagonistes.
Je ne te dirais pas adieu, Akuma. Tu vie toujours à travers moi. Nos âmes sont liées à jamais.
Susurrait-elle enfin au gré du vent. Elle leva son visage en direction du ciel étincelant de son domaine, et son expression d’une tristesse infinie fut balayée par un sourire angélique.
Elle commença alors son ouvrage. Il y avait de la place auprès de la statue qui renferme l’âme du valeureux guerrier Charlo.
Claire prit un tabouret, des outils, un grand bloc solide de roc, et commença à tailler dans la pierre l’apparence de son ami Akuma. Ce n’était pas un talent inné bien entendu. Durant son existence, la claymore avait prit des cours d’art de la forge et de sculpteur. Des choses banales qui n'intéressait pas foncièrement la majorité des guerriers, qui préféraient passer leur temps à peaufiner leurs techniques.
Cette dernière s’attelait donc à l’ouvrage en fredonnant un air qui n’avait rien d’anodin. Akuma connaissait bien cette mélodie.
Là, debout sur son tabouret, à rendre hommage à l’expression faciale discipliné, dure de son ami, tout en ajoutant cette pointe de sympathie et d’altruisme caractéristique d’Akuma au fond de son regard, contrastant avec son allure si impressionnante, Claire se sentait déjà sur la bonne voie pour refermer la plaie béante qu’avait laissé sa mort.
Sujet: Re: La première pierre Jeu 12 Déc 2019 - 0:42
Jamais le saiyan n'avait aussi bien dormi. Il eut l'impression de s'être assoupie des jours durant ! Les rêves se succédèrent, chacun illustrant un peu plus la victoire du saiyan sur sa némésis démoniaque. Dans l'un, il se voyait propulser le démon dans l'espace lointain, le plongeant dans un soleil, là où il ne ferais plus de mal à personne. Dans un autre, il voyait Claire, elle le félicitait tandis qu'il se tenait sur la dépouille de son ennemi. Elle voulait faire de lui son champion, le protecteur de l'univers 7. Il n'était pas vraiment sûr de réellement comprendre le sens de ce qu'elle lui demandait, mais ses paroles semblaient si... authentiques. Un tout autre rêve lui fit découvrir la planète Terre sous un autre œil, c'était une planète luxuriante où la vie était revenue, tout comme le sourire sur le visage des habitants. Tous le saluaient et le remerciaient. Il avait vaincu le démon. Il avait libéré cet univers.
Il était donc temps de profiter d'un repos bien mérité. C'est exactement là où l'emmena le rêve suivant. Sa ferme. Inchangée, exactement comme il l'avait laissé. C'était l'aube, l'aube d'un nouveau jour, d'une nouvelle ère. Une ère libre, sans dieu-démon, sans jeu du diable, sans meurtre. Là, Jojiba vivre la vie qu'il avait toujours vécu, une vie d'agriculteur, sa place était ici, entre les choux et les carottes, une bêche à la main. Mais alors que le saiyan baignait dans un nirvana absolu, un étrange frisson lui parcouru l'échine. Un pré-sentiment qui n'annonçait rien de bon. Quelque chose n'allait pas. Si c'était l'aube... Alors pourquoi le ciel était-il rouge ? Pourquoi le soleil avait l'air de... De brûler ? Des flammes titanesques déchiraient le ciel. Finalement, l'astre solaire finit par s'élever au dessus de l'horizon... Mais ce n'était pas un soleil. Il n'était pas d'une forme ronde, et il était beaucoup plus gros qu'à l'accoutumée. Non, impossible... Cette silhouette... Les flammes n'étaient autres que la silhouette parfaitement dessinée du démon. Demigra n'était pas vaincu, loin de là.
Toute la ferme se mit à brûler sous les yeux impuissants du saiyan. En un battement de cil, il était transporté ailleurs, il était sur Terre, mais une Terre différente, une Terre bien pire que celle qu'il avait vu dans la réalité. Le sol était noir de cendres et les gens fuyaient, pris d'une panique incontrôlable. Il ne courrait pas sans raison, certains tombaient, raide-morts, foudroyés par un rayon mortel, sa source ? Un homme flottant dans le ciel, englobé par une aura rougeoyante, la lueur empêchait Jojiba de voir son visage, mais celui-ci n'en avait pas besoin, il l'avait tout de suite reconnu.
De nouveau transporté contre son gré, le saiyan se trouvait sur un sol mort, vide de toute vie, dans un silence d'outre-tombe. Puis la lumière l'aveugla et il leva les yeux au ciel, là l'immense soleil dans lequel il pensait avoir jeté le démon tombait sur lui depuis le firmament. Ses flammes sinistres dessinaient le sourire malsain propre au dieu-démon et le crépitement qu'elles faisaient résonner ressemblait horriblement au rire que le saiyan n'avait que trop entendu. Puis, tandis qu'il était sur le point de se faire consumé par les flammes, tout s'arrêta. En ouvrant les yeux, il reconnu Claire, elle était face à lui, un sourire tendre sur son visage angélique. Elle continuait de l'encourager, sa voix résonnait comme un écho. Claire était une personne radieuse, lumineuse, au sens propre comme figuré, alors pourquoi faisait-il si sombre ? Pourquoi étaient-ils entourés par les ténèbres ? Il allait se passer quelque chose, Jojiba le sentait, il voulait prévenir Claire, il voulait qu'elle agisse, il la prévenait, il criait même, mais aucune réaction. Elle restait calme et parlait doucement.
Puis sans prévenir, surgissant du noir, les mains griffues de Demigra apparurent de chaque côté du visage de Claire et lorsque les ongles pointus du démon se plantèrent avec une violence sanglante dans les joues délicates de sa victime... Jojiba se réveilla, se relevant rapidement et reprenant son souffle avec empressement.
Un rêve. C'était juste un rêve. Il se rallongea lourdement, plongeant sa lourde nuque dans un oreiller doux comme un nuage. Un regard au dessus de lui confirma au saiyan ses derniers doutes, oui, son auréole était toujours là, oui, tout ce dont il se souvient était bien arrivé, à l'exception des cauchemars évidemment. L'amertume laissée par ces mauvais rêves fut rapidement balayée par le plaisir que lui apportait sa première victoire. Il l'avait fait ! Il avait passé le test ! Ça lui avait coûté beaucoup d'effort et il en avait bavé, mais ça valait le coup ! Où était Claire d'ailleurs ? Il était si impatient d'entendre ce qu'elle avait à dire, et de continuer son entraînement !
Il était aussi si heureux de retrouver un décor calme et amical, ça lui avait manqué. Mourir plus de 240 fois avant de réussir avait été très dur pour lui, mais avec le recul, il comprenait que c'était nécessaire. Également avec un peu de recul, il comprit le sens de ses cauchemars. Il serait facile de dire que ce n'était que le tourment du traumatisme laissé par Demigra et son jeu de diable, mais ce serait trop simple, Jojiba ne voyait plus les choses de la même façon dorénavant, et ça c'était grâce à Claire. Non, ses cauchemars voulaient dire autre chose.
De son point de vue, ce n'était qu'une piqûre de rappel. Un indice lui rappelant que même si il avait réussit à frapper un mannequin maquillé en Demigra, il ne faisait pas le poids face à la vraie menace, pas pour l'instant. Cela voulait sûrement aussi dire qu'il fallait évidemment rester sur ses gardes, même vaincu, on ne sait pas quel genre de tromperies le dieu-démon pourrait mettre au point pour s'en sortir et recommencer. Inutile de se prendre la tête avec ce genre de chose pour l'instant, il valait mieux profiter de sa petite victoire pour le moment ! Se relevant doucement, il passa la tête à l'extérieur et put voir Claire, affairée à une tâche bien fastidieuse. Elle sculptait une nouvelle statue, juste à côté de la première. C'était donc son œuvre également ? Elle était très douée, qui pourrait s'imaginer que des doigts aussi fins et gracieux et que les siens puissent être aussi habile avec un burin ? Mais le saiyan s'inquiéta un peu, elle avait l'air étrangement mélancolique. Connaissait-elle l'homme qu'elle était en train de sculpter ? Tentant du mieux qu'il le pouvait de cacher son enthousiasme pour ne pas gêner l'artiste dans son travail, Jojiba s'approcha doucement.
-C'est très joli ce que tu fais. Dit-il innocemment. Je voulais te remercier pour ce que tu as fait, m'envoyer face à lui, me permettre d'apprendre à me contrôler, tout ça je te le dois et je ne te serais jamais assez redevable.
Soucieux de ne pas interrompre Claire dans son œuvre, il enchaîna :
-Ces statues, ce sont des gens que tu connais ?
Claire
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Sujet: Re: La première pierre Ven 20 Déc 2019 - 10:38
Ses longs doigts parcouraient les traits du visage d’Akuma qu’elle venait de finir. Un sourire sincère s’installa sur son visage. Ses yeux brillants menaçaient de fondre en larmes, mais cette fois en ressassant tous les bons souvenirs auprès de lui.
Ses émotions, sur le coup, lui voilèrent presque la présence de Jojiba qui s’était rapproché de plus en plus. Celle-ci tressaillit légèrement en entendant le son de la voix de son nouveau protégé. La guerrière se retourna juste assez pour lui lancer un regard bienveillant. Il était si aimable et respectueux que cela lui rendait son sourire jovial. C’était tout ce dont elle avait besoin en cet instant: quelqu’un de bien à ses côtés.
-Beaucoup n’arrivent pas à tirer de leçons de la souffrance. Je suis contente que tu aies eu assez de jugeote et de recul pour te sortir de ce calvaire. Je ne t’ai pas envoyé dans un endroit sans danger. J’y ai risqué ta vie, Jojiba. Tu aurais pu rester enfermé dans cette illusion jusqu’à ta mort. J’ai pris cette décision pour toi, tu pourrais m’en vouloir… Mais tu as décidé de me remercier. Décidément, nous nous ressemblons étrangement.
La claymore avait dit cela avec une once de remords dans la voix, mais, pour autant, elle était convaincu d’avoir fait le bon choix.
La question de son nouvel ami étira un doux sourire sur ses lèvres.
-Ce sont mes amis. Cette dernière se tourna vers la statue qui avait été la première a s’être installée dans son sanctuaire. Je te présente Charlo. Défenseur de la terre, membre de notre ancienne alliance, la z-team, un guerrier couvert de gloire par ses valeurs et son coeur pur. Cette dernière tendit sa main vers le poing tendu de la statue de Charlo, la touchant du bout des doigts doucereusement. Cette statue de Charlo est arrivée sans crier gare dans mon sanctuaire. Un jour comme un autre en sortant dans mon jardin, je l’ai découverte. Cette dernière déglutit difficilement, laissant retomber sa main tendue le long de son corps svelte. Dans la mort, en dernier recours, son âme a choisi de venir jusqu’à moi. C’est un gage d’affection et de respect qui vaut ma dévotion éternelle. J’ai toujours bon espoir qu’il revienne à lui un jour, puisque son âme réside dans cette statue. En tout cas, je ne perdrais jamais cet espoir. Je crois en lui.
Celle-ci tendit son poing, cette fois, en direction du poing tendu de Charlo et le tapa gentiment en signe de complicité. La combattante se mit à sourire comme une enfant, dont les plus simples plaisirs lui apportent le bonheur ultime.
-J’ai décidé de rendre hommage à mon autre ami, Akuma, que je suis en train de sculpter. J’étais connecté à lui comme avec toi: nos âmes avaient été lié par l’expérience que je t’ai fait vivre il y a peu. J’ai donc pu constaté que l’âme d’Akuma avait malheureusement disparue dans une autre dimension en compagnie du démon qui hantait son corps, Oni. C’est à ses mots qu’elle caressa une fois de plus les traits faciaux du guerrier Street Fighter d’un air maternel. Naïvement je me suis dit que, si un jour son âme réapparaissait dans notre univers, elle aurait peut-être envie de venir s’installer dans cette statue de lui que je réalise en son honneur. Il mérite qu’on lui rende hommage. Son apparence et ses origines lui donnaient l’air d’être un monstre. Pourtant, c’est dans son coeur féroce que j’ai découvert une très grande capacité à aimer et aider son prochain. C’était un homme tellement plus pur que bien d’autres, tout comme Charlo.
Celle-ci déposa ses outils sur un plan de travail en bois disposé près de la statue inachevée. Elle descendit de son escabeau et s’approcha de son pas léger, félin, de Jojiba. La claymore s’inclina respectueusement.
-Je te remercie de l’intérêt que tu portes à mes amis. Il n’y a pas de trésor plus précieux que des personnes sur qui l’on peut compter toute sa vie durant, et même dans les méandres de la mort. Du moins, à mes yeux. Celle-ci inclina la tête d’un air entendu. Qui sont tes amis à toi, Jojiba ?
Bien qu’ils avaient lu l’un dans l’autre plus profondément qu’aucune autre connexion ne pouvait leur donner, ils avaient très vite ingurgité toutes ces informations. Tout n’était pas forcément clair sur les détails de la vie de chacun, et c’est en méditant qu’ils pourraient tout comprendre limpidement. En attendant, c’était toujours plus sympathique de créer des liens en discutant simplement de la sorte.
-J’espère que je pourrais figurer un jour dans ceux-ci. ajoutait-elle aimablement d’un petit sourire qui se voulait, pour cette rare occasion, timide.
La guerrière lui fit signe de la suivre. Ils marchèrent environ cinq minutes, entouré par la nature vive et gaie du sanctuaire. Les animaux les plus hostiles les croisaient sans même les agresser, le vent soufflait chaudement dans les cheveux, les oiseaux chantonnaient une mélodie entêtante. Ils arrivèrent face à deux plans d’eau. L’un était creusé à même dans le sol, formant une source chaude naturelle digne des terres nordiques de Norvège.
Spoiler:
L’autre était une sorte de mer. Probablement pas autant étendue qu’un océan, mais assez conséquente tout de même. On distinguait que, du bassin Norvégien jaillissait de la chaleur, quand dudit rivage de “la mer” se dégageait une pâle froideur bien en-dessous de ce qu’une personne normalement constituée pourrait supporter.
-Je pense que façonner son esprit est l’étape la plus importante pour permettre à son corps de se développer du mieux possible. Celle-ci s’approcha à mi-chemin entre la source chaude et l’océan gelé. C’est une épreuve mentale comme physique que de faire endurer à son corps de tels tourments. L’étendue d’eau, là, à perte de vue, est glaciale. Et la source chaude, ici, est à une température anormalement élevée dans l’autre sens.
En réalité, Claire avait le pouvoir d’arranger son sanctuaire comme elle le désirait grâce à Zeno. Cette dernière avait donc volontairement extrêmement refroidit l’océan et, à contrario, extrêmement monter la température de la source chaude, de telle sorte que cette dernière soit au moins aussi dangereuse qu’un bain de lave.
-Utilises tes compétences les plus judicieuses, celles qui te permettront de survivre dans ces conditions extrêmes. Je veux que tu plonges d’abord dans l’eau froide, que tu te familiarises avec cet environnement, que tu nages, que tu découvres. Que tu utilises tes techniques et tes savoir-faire sous l’eau. Que tu mettes tout en oeuvre pour survivre parallèlement à cette énergie que tu vas dépenser sous l’eau. Et, ensuite, tu répéteras le même schéma dans l’eau brûlante comme la lave de la source chaude.
La combattante s’approcha de l’étendue d’eau glaçante. Visiblement, elle allait accompagner Jojiba dans l'exercice. Cela faisait parti intégrante de ses propres entraînements. Cette dernière passa une main dans son dos pour décrocher sa cape, retirer son arme et son fourreau, retirer ses épaulettes, ses gantelets, ses chausses. Elle descendit la fermeture de son vêtement de tissu principal qui recouvrait son corps sous les parties métallique de son armure légère. Une fois nue, elle tourna la tête vers son protégé et le gratifia d’un beau sourire, en l’encourageant à faire de même. Il ne devait pas être paralysé par l’appréhension, il devait se lancer et apprendre à se dépatouiller dans des conditions inconfortables pour lui, des situations sortant totalement de sa zone de confort habituelle.
Cette dernière plongea dans l’eau glacée avec assurance. Une fois sous l’eau, elle fit volte-face et se retourna pour voir le ciel maintenant assombrit et couvert d’ondes boréales et d’étoiles à travers le liquide zigzagant de l’eau.
Sujet: Re: La première pierre Mar 14 Jan 2020 - 7:57
Si la maîtresse des lieux ne dégageait pas une aura si apaisante, Jojiba aurait surement raté un battement, il aurait pu y rester... Pour l'éternité? Au moins il n'avait pas eu besoin d'y rester si longtemps... Combien de temps était passé d'ailleurs? Il était bien difficile après une telle épreuve d'estimer la course du temps. Plutôt que de se poser ce genre de questions, le saiyan s'intéressa plutôt à la réponse de Claire, elle lui présenta alors les deux modèles de ses œuvres.
Le discours que tenait Claire était touchant, ces contes, ces héros d'un autre temps figés dans l'histoire et la pierre des statues, il y avait de quoi faire rêver. Jojiba n'avait que peu entendu parlé de figures emblématiques de ce genre. En effet, il était plus accoutumé aux mythes dangereux et à la menace des envahisseurs qu'aux récits des guerriers de la lumière. Il y avait bien cette vieille légende que sa mère lui racontait occasionnellement, celle d'un saiyan qui était différent des autres, bien plus puissant, si bien qu'on le surnommait le super saiyan. Mais même ce conte finissait mal, le protagoniste était, emporté par sa rage, ne pouvait se contrôler et n'apporta que le carnage et la destruction autour de lui, jusqu'à se détruire lui-même. Ironique, Jojiba venait justement d'apprendre la vraie valeur d'un bon contrôle de soi. Que serait-il arrivé à ce "super saiyan" si il avait suivit l'enseignement de Claire? Qu'importe, le fermier se posait vraiment des questions qui ne faisaient pas de sens, cette histoire n'est qu'une légende, une fiction que les guerriers de l'espace se racontent pour s'autoriser à rêver entre deux combats.
Le regard que Jojiba portait aux deux statues était empli de respect et d'admiration, il ne les connaissait pourtant pas, mais les souvenirs que Claire lui avait partagé, en plus de ce qu'elle était en train de lui raconter, ne pouvait qu'embellir l'image qu'il avait de ces personnages hauts en couleurs. Ce Charlo était donc "le défenseur de la Terre"? Avait-il péri lors des derniers événements que cette pauvre planète avait subis? Ou était-il d'un temps plus ancien? Qu'en était-il de cette "Z-Team"? Qui étaient-ils? Avaient-ils eux aussi combattu lors du massacre? Qu'étaient-ils advenu d'eux? Et l'apparition de cette statue, c'était si étrange, du moins du point de vue du saiyan, comment faire plus étrange que vivre après la mort pour s'entraîner dans l'au-delà?
Elle évoqua aussi Akuma, un guerrier qui apparemment avait disparu récemment. Son âme s'était perdue dans une autre dimension, à cause d'un démon. Tout ceci semblait tellement irréel pour le fermier. Au bout de 40 ans de vie, il est facile de se dire qu'on a vu beaucoup de choses et que la vie n'a plus grand chose à nous apprendre, pourtant, Jojiba avait l'impression d'être un nouveau né découvrant son monde en écoutant parler Claire, il y avait tant de chose qu'il ignorait.
Puis ce fut finalement à son tour de s'ouvrir lorsque sa mentor lui demanda :
-Qui sont tes amis à toi, Jojiba ?
Ses amis? C'était une question un peu compliqué. La solitude avait été sa meilleure amie pendant longtemps et honnêtement, il ne s'en plaignait pas, il n'était pas du genre à se faire des amis facilement, non pas qu'il était froid, simplement que la vie qu'il menait ne lui en donnait pas forcément l'occasion.
-Et bien... Ça va surement te sembler un peu niais, mais je pense que ma première amie c'est bien ma mère. Quand je pense à tout ce qu'elle a fait pour moi, ce qu'elle a sacrifié et les risques qu'elle a prit, ça donne vraiment le vertige.
Il se gratta nerveusement la nuque, cherchant qui d'autre pourrait venir fleurir cette liste.
-Je ne sais pas si on peut vraiment parler d'amis, mais les quelques heures que j'ai passé sur Terre m'ont permises de rencontrer des personnes admirables. Il y avait ce type avec trois yeux, il m'a surpris la première fois, mais au final c'était un bon gars, les terriens l'aimaient beaucoup, et c'est lui qui leur a fait comprendre que je n'était pas une menace pour eux. Tenshin-...-han je crois? Quelque chose comme ça. Il y avait aussi cette gamine qui s'est perdue sur ma planète, celle que j'ai raccompagné sur Terre, Riju Stormruler je crois. Un peu déboussolée mais une brave petite.
Ils échangèrent ainsi jusqu'à ce que Claire ajoute :
-J’espère que je pourrais figurer un jour dans ceux-ci.
Peut-être s'en doutait-elle, mais pour ce qu'elle avait fait pour lui, le saiyan la considérait déjà comme une amie et la tenait en grande estime. Grâce à elle, il avait déjà tant appris, en un seul exercice! Mais bien évidemment, ce n'était que le début.
Elle l'invita à la suivre et il s'exécuta, ils s'étaient assez reposé, il était temps de passer aux choses sérieuses. Claire amena son élève au bord d'une plage. D'un simple regard, il était aisé de constaté la différence entre la mer qui léchait la berge et le bassin qui fumait de condensation.
-Je pense que façonner son esprit est l’étape la plus importante pour permettre à son corps de se développer du mieux possible.C’est une épreuve mentale comme physique que de faire endurer à son corps de tels tourments. L’étendue d’eau, là, à perte de vue, est glaciale. Et la source chaude, ici, est à une température anormalement élevée dans l’autre sens.
Oui, Jojiba commençait à deviner quel serait le but de ce nouvel exercice, et non, ça ne lui plaisait pas du tout. L'idée de plonger la tête la première dans une eau glacée n'avait rien de motivant. De même pour la cuisson bouillie qui l'attendait dans le plus petit bassin. Mais il écoutait les directives de Claire, après tout, il était là pour apprendre.
-Utilises tes compétences les plus judicieuses, celles qui te permettront de survivre dans ces conditions extrêmes. Je veux que tu plonges d’abord dans l’eau froide, que tu te familiarises avec cet environnement, que tu nages, que tu découvres. Que tu utilises tes techniques et tes savoir-faire sous l’eau. Que tu mettes tout en oeuvre pour survivre parallèlement à cette énergie que tu vas dépenser sous l’eau. Et, ensuite, tu répéteras le même schéma dans l’eau brûlante comme la lave de la source chaude.
Aïe.. C'était du sérieux. Le fermier allait devoir mettre son corps spirituel à rude épreuve. Donc, il allait devoir s'immerger dans ces eaux aux températures extrêmes, survivre, puis utiliser ses techniques, puis survivre? Rien de bien compliquer... Sur le papier... Un soupire de soulagement échappa au saiyan lorsqu'il vit Claire se diriger vers le bord de la plage. Visiblement, elle allait l'accompagner, parfait, au moins elle sera là pour intervenir si jamais quelque chose tourne mal. Elle retira petit à petit son équipement, il est vrai qu'une paire d'épaulière et une épée risquait plus d'être encombrantes qu'autre chose. Mais en revanche pourquoi était-elle en train de...
...
...
...
...
Oh...
...
...
...
D'accord...
...
C'était heu... Une première...
D'abord paralysé de stupeur par ce qui était en train de se passer, Jojiba détourna rapidement le regard, les joues complètement écarlates. Si il y avait bien une chose à laquelle il ne s'attendait pas, c'était ça. Claire était en effet une très belle femme, mais ce ne fut pas son corps qui attira de nouveau le regard du saiyan, ce fut son sourire. Il l'éblouissait de la même aura apaisante, tendre et maternelle qu'au premier instant où il avait rencontré l'ancienne Claymore. Elle l'invitait à l'imiter, à se découvrir lui aussi, se livrer aux éléments avec pour seule protection son épiderme. Elle plongea alors dans l'eau glaciale comme si elle profitait d'une journée de vacances à la plage, à aucun moment la température n'avait semblé la déranger. Certes, Jojiba était impressionné, comment tenait-elle aussi bien?
Mais il fallait prendre ça comment un encouragement, lui aussi pouvait le faire! Le saiyan se mit alors à nu, dévoilant un corps plutôt atypique pour un guerrier de l'espace. Il n'était pas là question d'un corps à la musculature précise et nette. Jojiba était grand, très grand, même pour un saiyan et il était tout aussi bien bâti, mais pourtant son style de vie particulier l'avait marqué de quelques excès ça et là. Pas de belle série d'abdos bien alignés ici, mais une petite bouée grassouillette couvrant une musculature rustre et bourrue. Son corps serait sans doute amené à changer dans le futur, mais c'est ainsi qu'il commençait son aventure.
C'est donc nu se positionna sur la berge. Evidemment, il hésita un moment avant de se décider, mais finalement, il commit l’inévitable et plongea à son tour tête la première. Il comprit alors le difficulté de cette épreuve, tout son corps fut frappé d'une douleur sèche et frigorifique. Il senti sa peau se tendre et ses doigts se crisper. Il poussa un grognement de douleur sous-marin, laissant s'échapper des bulles d'entre ses dents serrées. Tout son corps lui hurlait de sortir d'ici.
Mais il devait rester immergé, il avait réussit à battre l'image de Demigra, il n'allait quand même pas se laisser abattre par de l'eau. Bien que le corps des saiyans soit bien plus résistant que celui d'un humain lambda, cette environnement le mettait à rude épreuve. Il fut prit de spasmes incontrôlables et tout son corps tremblait de froid. Involontairement, ses yeux cherchaient désespérément une échappatoire, c'est d'ailleurs ainsi qu'ils rencontrèrent la silhouette gracieuse de Claire, qui elle flottait comme un esprit marin. Prendre exemple, il fallait qu'il prenne exemple. Comment faisait-elle?
Elle avait parler d'utiliser ses techniques, peut-être y a-t-il un rapport au ki? S'efforçant d'ouvrir sa paume, le fermier y concentra une boule d'énergie. Il voulait qu'elle soit grosse, très grosse, assez grosse pour le réchauffer. Cependant, la sphère qui apparut ne dépassait pas la taille d'une pomme. Le froid l'empêchait d’extériorisé correctement son ki, alors qu'elle était la solution?
C'est alors qu'il remarqua un détail, ses doigts, ainsi que sa main. La main avec laquelle il avait créer la boule d'énergie ne tremblait plus frénétiquement, certes, il avait toujours très froid, mais moins qu'avant. Peut-être qu'en... L'idée était bizarre mais valait le coup d'être mise à l'épreuve. Plutôt que de chercher à expulser son ki, Jojiba se concentra pour le maintenir en lui, comme si il s’apprêtait à lancer une attaque, mais en retenant l'énergie à l'intérieur.
Il fallut un long moment que la technique soit efficace, mais finalement, il put cesser de trembler et commença même à nager correctement. Tout content de pouvoir enfin sentir autre chose qu'un froid mordant, bien que la température le faisait toujours souffrir, le saiyan se tourna vers Claire. C'était là que la véritable épreuve allait commencer, il fallait qu'il se maintienne à ce stade et qu'il utilise en même temps ses techniques consommant elles-mêmes beaucoup de ki. Ce ne serait pas facile, mais il était déterminé à aller jusqu'au bout.