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 Larmes et illuminations

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Zamasu
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MessageSujet: Larmes et illuminations   Larmes et illuminations ClockLun 19 Nov 2018 - 19:52
Les idées s’échangeaient, les idéologies se plaisaient, les rôles étaient homogènes dans leur ardeur, la profondeur de leur combat pour la préservation de la paix absolue. Téméraires et finalement justes, les deux entités découvraient qu’elles n’étaient pas seules dans leur monde de pensées, leur raison n’était peut-être plus à remettre en cause par le simple fait qu’une autre personne puisse l’approuver. Zamasu avait effacé progressivement son air impitoyable et froid en comprenant que la nature d’Amaryllis ne le mettrait pas en danger ; Cette dernière était au contraire pleine de bonne volontés, désirant rétablir l’ordre et punir l’avarice des hommes, action qu’elle ne semblait pas certaine de pouvoir accomplir dans le futur proche. Mais qu’importe, le justicier était bon, il était noble, il était chaleureux et accepterait d’aider quiquonque chercherait à sauver le monde, un être pur dans une mer de ténèbres ne mérite pas l’abandon. Dans un premier temps, le fusionné allait rassurer la fleur au sujet du pouvoir de destruction, cette énergie intense et instable capable de corrompre le corps des hommes par sa sainte puissance.

« Je pense que ton expérience des autres ne doit pas te mettre en confiance envers moi, mais lorsque que le monde sera purifié et stable, il n’y aura simplement plus besoin de détruire quoi que ce soit. »

C’était un peu des paroles en l’air, qu’est-ce qui disait que Zamasu ne mentait pas ? Rien, mais que pouvait faire le Kaioshin pour témoigner de sa bonne foi ? Ici aussi, rien, la confiance était le seul moteur pour avancer sur cette corde sensible. La suite de la discussion vient en écho au reste, calme et de plus en plus ouverte, les deux personnages relâchaient lentement leur garde en comprenant qu’ils avaient plus à partager que deux personnes anodines. Et c’est ainsi que le créateur proposa lui aussi de se présenter, Amaryllis avait demandée des détails sur lui et le meilleur moyen d’y répondre semblait de revenir à ses propres origines, bien loin de la Terre, bien loin des mortels. C’était au KaioshinKai, chez lui, que Zamasu invitait la belle dans l’espoir de lui faire découvrir l’Eden environnemental qu’il affectionnait lui-même tant.

Evidement, la proposition n’était pas simple à accepter, bien qu’ils étaient en accord sur de nombreux points de leur combat, les deux êtres ne se connaissaient pas vraiment, là encore, la curiosité mêlée à la confiance envers la « similitude » allait jouer son rôle clef. C’est ainsi que la maitresse florale, elle qui s’était élevée à quelques mètres du sol grâce à ses ailes, témoignait de son enthousiasme à l’idée, ajoutant cependant qu’elle doutait que les autres Dieux apprécient son arrivée à elle… et son retour à lui. D’un sourire plus large et fier, le Héros haussa les épaules, les yeux clos un instant, l’idée lui semblait ridicule mais il devait bien prendre en compte l’obscurantisme de la dame.

« Ne t’en fais pas, c’est mon domaine à moi seul. Et pense bien que personne ne ce monde n’oserait approcher mon sanctuaire pour le profaner, il ne risque pas d’y avoir le moindre combat. »

Rassurait le justicier aux cheveux d’argent, en se rapprochant d’Amaryllis sans animosité, lentement.

« Comme tu t’en doutes, ce sanctuaire et situé dans le monde des Dieux, je vais nous y mener. »

Assez proche de son interlocutrice, Zamasu tendit le bras droit vers le ciel pour provoquer une téléportation bien stylisée qu’a l’accoutumée, disparaissant dans un flash lumineux, lui et la fleur. C’est donc en un instant que la rousse eu l’impression d’être aspirée en hauteur sans pour autant sentir de résistance à l’air, autour d’elle : Des étoiles virevoltant à toute allure difficilement visible au travers d’un voile d’ivoire brillant. Le spectacle avait le mérite d’être impressionnant, voire même déroutant, heureusement il fut court, à peine deux secondes de transit au travers du temps et de l’espace, dieu seul sait quelle distance elle avait parcouru.

Après ce spectacle haut en couleurs, le vent fut plus doux, une légère prise de printemps constatait bien le climat pourtant de l’Hiver Terrien. Le bruit des oiseaux résonnait dans de grandes plaines verdoyantes, le ciel était teint d’une rare couleur jaune mimosa, quelques arbres similaires à des chênes décoraient les espaces vides là ou quelques talus de pierres ne s’étaient pas déjà installés. Au loin quelques forêts, des chutes d’eau abondantes, des rivières, de petits animaux, des fleurs et des buissons divers, c’est endroit était tout simplement épargné de vice, un petit paradis dans le monde des Dieux. Lors de la téléportation, Zamasu avait semble-t ’il était séparé de son invitée, se retrouvant dernière elle, pressant alors le pas pour repasser en tête de pont de la petite vitesse, les yeux au ciel, la mine sereine.

« Voilà ce que je cherche à défendre Amaryllis, personne ne peut être plus fier que celui qui tient ce jardin, ce monde d’harmonie. »

Déclarait-il en se tournant vers l’intéressée.

« Néanmoins, tu sais tout comme moi ce que l’action des hommes provoque sur la nature. »

Elle.

Au loin, une modeste demeure dotée d’une grande cour perturbait la vue si préservée et naturelle du lieu sacré, s’était bien sûr la résidence principale de l’ancien élève de Gowasu, qu’il état bon de revoir son logement ! Cependant, ses souvenirs de son maître, de son enseignement, de ses visites et doutes ne le laisseraient jamais complétement détendu dans ce lieu atypique, mais au moins suffisamment pour avoir l’air en paix. Menant la marche, le justicier mena la créature dans l’enceinte de cette petite structure : La cour intérieure devait être d’une dizaine de mètres de large. Au centre de celle-ci, une table disposant de deux chaises opposées, un service de thé trainait proche, au fond, une porte pour entrer dans la fameuse habitation. Rien ne semblait bien matérialiste, le tout était simple, mais pas question de s’assoir, dans cette atmosphère douce et reposante, Zamasu allait pouvoir raconter son histoire, à son tour. Faisant les cent pas dans la cour, il allait enfin répondre à la question d’Amaryllis.

« Sais-tu comment naissent les Kaioshins comme moi ? »

Interrogea le Maître des lieux, bien soit certain qu’elle n’en ait aucune idée, il était toujours poli de demander l’avis de n’importe quelle personne méritante de le donner, après quelques secondes d’écoute ou d’attente, il poursuivit.

« Les Dieux supérieurs naissent tous d’un arbre, ils sont des fruits, il en existe différents types qui permettent de connaître la nature du divin en question. Les plus importants sont les fruits d’or, ils donnent naissance à des êtres pouvant devenir importants par leur intelligence et leur puissance, il existe d’autres catégories de fruits, comme les fruits sombres qui produisent des démons. Ces pourritures de l’arbre produisent des Dieux démon, des créatures purement mauvaises que certains libèrent sous le prétexte de l’équilibre, tu vois ce qu’il en ait de l’équilibre, n’est-ce pas ? »

Interrogeait rhétoriquement l’orateur à Amaryllis qui avait eu de bien mauvaises rencontres par l’influence de ces esprits néfastes.

« Je suis né d’un fruit doré, destiné à protéger le monde, et c’est ainsi qu’après ma naissance, je suis devenu un Kaio, puis un Kaioshin, un dieu supérieur. »

Tendant le bras vers la table et ses deux chaises, Zamasu sembla projeter une certaine lueur d’azur, cette dernière assombri le ciel et le monde tout entier, mettant en lumière une apparition digne des plus beaux hologrammes. Cette apparition laissait voir un jeune Kaioshin très ressemblant au propriétaire de cette illusion, il servait le thé à un homme plus vieux mais similaire, le tout avec les éléments du décor, bien entendu. La scène semblait se centrer sur cette scène, le regard semblait absorbé par cette dernière, un jeune homme souriant servant à boire à son maître Gowasu, les deux s’asseyant et discutant.

« J’étais jeune, insouciant, mais j’ai toujours eu la curiosité et l’envie formelle de protéger et servir, j’apprenais beaucoup sur le monde, les peuples, les guerres et les cultures. »

Les images n’étaient pas que des jeux de lumières, les corps s’animaient, laissant transparaitre la joie sur le visage de l’apprenti, un rire résonnait, les quelques paroles brouillées du maître aussi. Puis les lueurs devinrent une tempête de poussière, toujours calme, toujours ordonnée, suivant la mélodie d’un corps en paix : Une nouvelle scène se dessinait alors, le jeune dieu observait une boule de cristal assis en tailleur, rien de moins que cela.

« Nos pouvoirs nous offrent une certaine omniscience, nous sommes capables de voir le monde, du moins une partie de ce dernier à travers plusieurs objets magiques, c’était un formidable outils pour apprendre sur le comportement des hommes, mais aussi sur les faits marquants de l’univers. »

Et ainsi, le pauvre apprenti fut témoin de la pire des choses, face à sa boule de cristal, son regard changeant, sans avoir plus de détail, l’on pouvait entendre des bruits d’explosion, des cris de souffrances, l’explosion retranscrite illuminait le visage affolé du jeune.

« C’était le massacre causé par Majin Buu il y a plusieurs milliers d’années à l’encontre des Dieux de l’univers 7, ce petit démon à la puissance inégalable était parvenu à tuer 4 des 5 Kaioshins, tous s’étaient sacrifiés en vains. Mais malgré tout, ils s’étaient battus jusqu’au bout, la seule faille était leur puissance, avec ça, ils auraient sauvé le monde. »


Se relevant, les larmes aux joues, l’apprenti avait les poings serrés, l’air déboussolé mais débordant d’envie de vaincre.

« Je me suis alors promis de m’entrainer afin de pouvoir agir comme tout bon Dieu devrait être en mesure de le faire, et de ne plus jamais laisser les innocents à la portée de tels monstres. »

Une nouvelle envolée des grains de sable constituant l’animation visuelle de la fleur, on pouvait y voir le cadet Zamasu en entrainement, travaillant ses mouvements sous le regard neutre de son maître spirituel, ce dernier ne comprenait peut-être pas les agissements de son élève. Puis, à nouveau, le tourbillon de poussière d’azur ramena les deux protagonistes sur la même table, laissant l’apprenti interroger son maître sur la même voix reconnaissable mais inaudible, seules les expressions décrivaient la scène : L’incompréhension du professeur et la détresse de son élève.

« Mais à mon plus grand malheur, je fus conscient que mon maître n’était pas en accord avec mes idéaux, pour lui, les inégalités risibles de l’univers sont légions ne doivent pas être combattus, il ne voulait pas intervenir, rester passif, il était inutile. »

Le décor changeait et changeait sans arrêt, Zamasu semblait marcher dans un couloir, l’illusion elle-même était brouillée par l’intensité de l’histoire, la tension dans le cœur de celui qui n’était alors pas immortel. Puis, traversant le couleur, l’esprit trouble, l’air fantomatique et effacé par ses espoirs atténués, sorti dehors, revenant dans la cour en découvrant le corps mourant de son maître. Les expressions parlaient d’elle-même, le jeune Kaioshin était choqué et affolé, se ruant vers Gowasu pour tenter de le ramener à la vie. Mais une troisième illusion trônait maintenant dans la scène, un guerrier, un saiyan : Son Goku.

« Mais vint se jour fatidique ou j’ai retrouvé le corps inerte de mon mentor, et avec la disparition de ce dernier, je devenais le légitime et seule Kaioshin de mon univers, n’ayant moi-même pas commis l’assassinat. Néanmoins, je m’intéressais rapidement plus au tueur qu’au tué. »

La suite de l’animation était littéralement déjà écrite :https://www.rpgdbz.com/t14955-on-n-est-jamais-mieux-servi-que-par-soi-meme-pv-moi-meme

« Puis, en découvrant que je m’étais moi-même décidé à m’aider, j’ai lancé ma croisade pour la justice et la paix, combattants de toutes mes forces les démons et bandits de ce monde. »

Après cette seconde onde illusoire, le temps semblait reprendre sa place, le ciel redevenait clair, le tourbillon d’azur n’était plus, Zamasu revint alors au-devant de la scène, lui qui avait en partie confier ses souvenirs à son invitée qu’il en jugeait digne. Un sourire confiant, les cheveux d’argent au vent, le Kaioshin leva légèrement son coude droit pour montrer son poing droit fermé, laissant apercevoir un étrange anneau au niveau de son index, ce dernier ressemblait à une simple babiole de métal.

« Cependant, j’ai rapidement compris avec ma propre personne que nous n’étions pas assez forts séparés, c’est ainsi grâce à de la magie que j’ai fusionné avec cet allié d’une autre dimension, devenant invincible et surpuissant. C’était finalement nécessaire pour sauver le monde. »

Haussant les épaules, le fusionné avait finalement tué Gowasu si on prenait en compte qu’une partie de lui était Son Goku, lui qui avait commis le crime.

« La mort de ce vieillard était nécessaire, il ne faisait que brider mes possibilités, il me considérait comme un être impulsif et désorienté, comme une sorte d’animal, je n’ai fait que rendre la justice. »

Le regard de l’immortel se tourna alors vers l’horizon hors de la cour.

« S’il avait été raisonnable, s’il avait dignement traité la condition du monde et des Dieux, jamais il n’aurait péri, mais le monde est ainsi fait, la justice doit être rendue, qu’importe les sentiments. »

Zamasu se tourna finalement vers Amaryllis, elle qui avait pu profiter de l’histoire de son hôte ainsi que des charmes de son logis.

« Que penses-tu de tout cela ? »

Interrogeât-il, marchant lentement hors de la cour en suivant un petit chemin de gravier slaloment entre les chênes et buissons envahissants, attendant évidement que son interlocutrice le rejoigne.






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MessageSujet: Re: Larmes et illuminations   Larmes et illuminations ClockMar 20 Nov 2018 - 22:43
Accompagné du dieu auréolé, Amaryllis avait défilé dans un couloir étoilé pour quelques fragments de secondes. Puis son environnement changea du tout au tout. Ainsi arrivée à destination, elle prit quelques instants pour comprendre sa situation. Ou plutôt fût-ce là une tentative. Car Amaryllis demeura pantoise. Aucun mot ne sortit de sa bouche. Elle n'en aurait probablement pas été capable de toute façon. D'ailleurs, ses doutes s'étaient bien vites dissipées, sitôt que son œil s’était attardé sur le vert des feuilles et son oreille, sur le bruit des cascades à l’eau claire. Et, dans une plus parfaite immobilité, elle contemplait, entendait. Ce monde des dieux était magnifique. Sans précédent. La couleur du ciel et la pureté de ce monde étaient de ceux qu'Amaryllis contemplait avec une véritable curiosité. Le jeune shinjin avait raison ; poser le pied dans un tel endroit était un privilège et il lui semblait bien, pendant un court instant, ne plus ressentir la moindre méfiance, inquiétude ou hostilité envers quiconque. La paix. Ce sentiment chaleureux lui berça le cœur. Derechef, son sourire se fit sincère et expressif. Et alors, elle vit passer devant elle le maître des lieux. Zamasu.

Pressant le pas, elle initia sa marche en suivant calmement son hôte, toujours perdue dans la contemplation des lieux. Bien vite, une demeure se profila au loin et, si la jeune femme prenait le temps de considérer son environnement avec une curiosité des plus respectueuses, elle ne put s’empêcher de poser la question ouvertement.
 
« Quel est cet endroit ? »

La réponse n’avait pourtant rien d’un rébut : Zamasu paraissait familier avec cette habitation. Une fois le pas d’une porte franchie, son arrivée déboucha sur une enceinte. Ordonné et empreint d’une certaine propreté, la bâtisse était chiche mais prompt à l’introspection. Son œil s’attarda sur les hauts murs blancs délimitant ce qui ressemblait à s’y méprendre à une cour. Bien que la bâtisse ne pût se targuer que de disposer du nécessaire, l’architecture n’avait pas complètement été oubliée : quelques arcs creusés dans la pierre permettaient de deviner des allées en arcades. Sans compter la présence d’une petite table comme deux petites chaises non loin d’eux, qui indiquaient la présence d’au moins deux habitants… Le timbre affirmé de Zamasu la coupa pourtant de ses rêveries. Faisant apparaître une pomme rouge dans sa main, la jeune femme joua avec elle d’une certaine manière, prit appui contre l’arbre sans quitter des yeux le Fusionné. Mimant une mine réfléchie, Amaryllis haussa des épaules. Des surprises, elle en avait eu son compte pour au moins des centaines d’années.

« Aucune idée, mise à part des théories probablement farfelues. Peut-être êtes-vous façonné dans la Terre ? Ou alors peut-être que les shinjins attendent une certaine période pour voir le jour ? »

Une moue surprise s’empara malgré tout de ses traits lorsqu’il révéla ses origines. Fruit doré. La couleur parlait d’elle-même et il était évident que ce dieu en imposait, avec ces yeux glacés non dépourvus de jugement, et cet incroyable Ki. Toutefois, c’était là une provenance bien singulière et la jeune femme se prêta au jeu de l’imagination, guidée par la voix de son hôte. Alors, il lui conta toute son histoire, son histoire toute entière. Les sourcils de la belle se rejoignirent au milieu de son front. Cela faisait beaucoup de choses à retenir pour elle. Les illusions avaient pourtant illustré à merveille son histoire. Captivée et muette durant tout son conte, Amaryllis constata sans mal les talents d’orateur de Zamasu. Depuis déjà quelques minutes, ses doigts avaient cessé de jouer distraitement avec la pomme qu’elle avait fait apparaître, désireuse, toujours plus désireuse d’en apprendre davantage. Ainsi envolé dans le fil de ses explications, le Kaioshin ne l’avait peut-être pas remarqué : tandis qu’il parlait de son apprentissage, son histoire était en quelque un voyage dans le temps et dans l’espace en lui-même aux oreilles d’Amaryllis. Depuis cet endroit, il avait vécu et forgé ce qu’il était devenu, comme n’importe quel être dans cet univers. Un libre-arbitre qu’elle enviait terriblement en cet instant. Se frayant un chemin, slalomant entre divers arbres à son tour, elle rejoignit bien vite son guide actuel, lequel ne manqua pas de la sortir de son mutisme.

« Que penses-tu de tout cela ? »

Cette question, elle s’y attendait. Que pensait-elle réellement de tous ces événements ? Les révélations s’étaient si vites enchaînées qu’il lui était bien difficile de savoir par où commencer. Gênée, elle passa une main dans son cou, réfléchit à ses propos et souffla une bonne fois, comme pour se donner un élan quelconque, relevant son regard mordoré pour faire face à ceux du shinjin.

"Eh bien... c'est un endroit calme, magnifique et plein d’histoires Zamasu. Il n’y a pas vraiment d’autres mots pour qualifier un environnement aussi exempt d’impuretés…Le genre de jardins que j’aurais aimé observer par le passé. Alors, hm...Merci de m’avoir emmené ici. Je crois que ça s’y prête", murmura-t-elle sincèrement, sans méfiance cette fois-ci, les joues légèrement rougies par la joie. « Quelle chance pour toi d’avoir pu vivre dans un tel endroit. Et quelle hérésie, que d’avoir été amené à payer les crimes et les erreurs de l’humanité, alors même que vous effectuez un devoir aussi pacifique que le vôtre. Surveillez les planètes…Voir la vie croitre…Ton devoir devait être passionnant et je n’en doute pas. Mais aussi très attristant. Ne pas agir, c'est comme cesser d'exister de mon point de vue.»

Un bien comme un mal. Quelque part, en restant dans leur petit cocon, elle ne pouvait s’empêcher de penser que les shinjin se préservaient certainement du bonheur et de l’infamie des êtres peuplant les diverses planètes. Cela faisait certainement la différence entre elle et eux. D’une part, car elle n’avait pas la même distinction aussi manichéenne du bien et du mal mais charmée par ses convictions, Amaryllis se garda bien d’omettre ce détail. Naguère dans ses mains, la pomme termina volontairement par rouler à terre. La détresse et la volonté cumulées de ce jeune dieu l’avait ému d’une certaine façon. Ses mains allèrent cueillir ceux de l’immortel aux cheveux d’argent en guise de soutien.

« Mais peut-être faut-il prendre un peu de recul pour être juge d’une situation ? J’ai l’impression que c’est ce que ton maître a voulu garder en tête avant que tu ne passes à l’action avec…toi-même. Mais je crois que tu le sais déjà…Ou peut-être tentes-tu encore de te persuader que tu as fait une bonne chose ? C’est normal…Les doutes ne sont jamais loin des grandes entreprises. Mais le monde appartient à ceux qui osent. »

Un sourire ébranla les traits doucereux de la jeune, emplie d’un cynisme sans précédent, sifflant cette fois-ci ses mots avec une rancœur sous-jacente.

« J’ai connu moi-même un Empereur inutile. Fort heureusement, son imbécillité a été puni. En tant que cadette et arme de l’univers, ce n’est plus qu’une question de temps avant que je ne le remplace et que je ne puisse agir à sa place à juste titre. Pour et contre l’Homme à la fois, d’une manière dont il n’a jamais été confronté. Va savoir, c’est peut-être un coup du destin…Mais je ne perds pas aux parties d’échecs et jusque-là, malgré mes défaites, je m’en sors plutôt bien pour l’instant dans mes plans. Parfois, il faut sacrifier des alliés importants pour continuer à mener une bataille. Et apprendre. Parce qu’on apprend toujours, et ce que tu m’as montré pour l’heure ne fait pas de toi un animal impulsif et désorienté mais…quelqu’un en quête de réponse. Quelqu’un de motivé par la pureté et la paix d’un monde comme je n’en ai jamais rencontré. Alors, je me trouverai bien hypocrite de juger tes actes alors que toi et moi, nous avons un objectif similaire ainsi que des sacrifices communs, en quelque sorte.»

Bien loin d'être pensive, les images que lui avaient montré Zamasu sur son passé ne cessaient de repasser en boucle, comme pour l'inciter à porter un jugement. Il y avait en son histoire une pointe de drame mais aussi une quête de pouvoir et de l'absolu qui décrochèrent en cet instant un long frisson le long de son échine. L'ex-apprenti était volontairement arrivé à bien des extrémités pour se donner les moyens d'agir à sa guise dans l'univers tout entier. Pourtant, si le meurtre d'un maître et une fusion forcée auraient pu la peiner, les idéaux de Zamasu étaient parfaitement justifiés.

« Ta quête de justice est en tout cas honorable… mais je radote et on te l’a sûrement déjà dit, n’est-ce pas ? » Elle soutint son regard, se voulant plus confiante cette fois-ci, maintenant qu'il lui était donnée de parler d'égal à égal. « Je pense toutefois que tu omets certaines choses. Personne ne marche réellement en se basant uniquement sur une justice mécanique. Donne toi du temps. On ne fait pas de fleur ouverte sans bouton. La justice n'empêche pas de prendre les choses tels qu'elles sont, sans dénigrer ce qu'il y a à côté, et ça commence par comprendre des points de vue marginaux, car tout est lié. Une seconde chance peut parfois faire une différence, de mon point de vue. Tu serais surpris de voir qu'un être moins épris de justice, bien différent dans son raisonnement, pourrait pourtant faire un allié de choix et compléter tes idéaux. »

Elle parlait en connaissance de cause. Tout en rattrapant le shinjin, la demoiselle aux corolles se fit plus intriguée. Car, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, Zamasu avait bien quelques points communs avec elle. Lointain, mais commun. Cela commençait par une provenance tout à fait originale et qui, pourtant, expliquait désormais pourquoi il semblait aussi sensible à sa cause et à ses créations.

"Mais j'y pense, de la part d'un ancien fruit devenu aussi féroce, vous n'êtes donc peut-être pas si différents de nous! Du moins, que ce que je suis actuellement, ma condition étant, disons particulière. Pour être honnête, j'ignorais même que vous existiez, tout simplement. C’est…étrange…" Ils étaient semblables oui, mais plus manichéen. Bien qu'intriguée et plus honnête, Amaryllis se gardait bien de dévoiler que les esprits comme elles revêtaient parfois les bons rôles comme les plus ingrats. Oscillant entre orgueil et fierté, la ligne était mince, aussi secoua-t-elle la tête pour se détacher de son observation, songeant cette fois-ci à une information des plus capitales. Quelque part, elle était déjà chanceuse que Zamasu fasse fi de cela, au vu de son point de vue actuel. "Ces Makaio…Je serais curieuse d’en avoir une description concrète. Je m’avancerai peut-être un peu vite en disant qu’ils doivent ressembler à un Kaio d’une manière ou d’une autre ?"

Même vague, une description simple suffirait. Mieux valait être prévenu de ce qui continuait à roder en maître sur les univers. Qui pouvait bien savoir ce qui l’attendait prochainement, après tout ? Bien vite arrivé à la conclusion vis-à-vis de ce dieu ayant visiblement été malmené cruellement par le Destin, la jeune femme aux cheveux de feu tiqua. Consciente qu’elle n’avait pas été très sympathique jusque-là, l’Ecarlate songea à offrir un simple présent, afin de sceller la confiance qu’elle pouvait bien lui accorder. A l’image de ce nouvel environnement -qui n’était plus celle d’une ville détruite mais d’un sanctuaire bucolique-, repartir sur de meilleures bases était une idée fort alléchante. De celle qui ne manquait pas d’éclaircir son visage. Frottant ses doigts, elle fit apparaître ce qui ressemblait à une fleur naissante, continuant à croître gracieusement pendant quelques secondes avant de stopper net son évolution.

« Mais, si tu demandais mon avis à propos de ta cause et de tes motivations, je pense tout simplement que cette rose blanche est à ton image. Immaculée, pure parmi tant d'autres fleurs arborant des couleurs plus chatoyantes et pourtant, toujours désireuse d’œuvrer pour les autres sans arrière-pensée négative. Il serait dommage qu’elle se salisse à force de côtoyer d’autres mauvaises herbes, ou en empruntant un chemin d’ermite. Même la plus belle des créations a besoin d’être comprise et entretenue avec respect, indépendamment des épines qui la protègent. »

Le tout avait été dit avec un sourire désintéressé. Ce n’était pas la première fois qu’elle offrait cette fleur blanche mais celle donnée à Zamasu était on ne peut plus véridique. Ses doigts calèrent cette dernière dans la main du dieu, tout en relâchant finalement la poigne qui s'était voulu amical. Si l'illusion n'était pas son don premier, il était certain qu'elle pouvait communiquer autrement que par des souvenirs. 


Dernière édition par Amaryllis le Mer 21 Nov 2018 - 20:41, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Larmes et illuminations   Larmes et illuminations ClockMer 21 Nov 2018 - 18:51
Le calme du monde des dieux avait eu raison de la méfiance naturelle de la fleur de fierté, le chantonnement de la faune mêlée à l’harmonie de la flore avaient le mérite de séduire la belle qui ne pu s’empêcher de rester stoïque quelques instants, contemplant l’Eden. Il n’était pas anormal pour Amaryllis de se perdre dans ce jardin aux milles couleurs, elle qui luttait pour un monde pur et beau, elle se retrouvait aujourd’hui face à son but, une parcelle de son rêve qui s’étendait sur l’espace d’une petite planète. Comprenant bien cela, Zamasu n’avait pas pressé le pas de trop pour laisser son invitée profiter du paysage ; Quel hôte aurait-il été s’il avait empêché la curieuse de profiter de cet environnement singulier ? Néanmoins, les choses étaient sérieuses, les deux êtres avaient conscience que leur mission les empêchait de passer trop de temps à fixer l’horizon du paradis, l’heure était plutôt à l’accord de leurs objectifs, mais aussi de leurs histoires. Cependant, la question de la défenseuse la nature avait parfaitement sa place dans cette situation, elle avait bien le droit de savoir quel était ce lieu unique, souriant, confiant, Zamasu confia sa réponse sans détour.

« Comme je l’ai mentionné, c’est chez moi, c’est le monde des dieux, on l’appelle aussi le kaioshinKai. C’est un lieu sacré ou vivent les Kaioshins comme moi, cet endroit est parfaitement pur à l’image de nos personnes. »

La promenade s’arrêta ensuite dans l’enceinte de l’habitation, le justicier expliqua alors qui il était et comment il naissait, racontant en bref son histoire par un jeu d’illusions et d’intonations enivrantes projetant la dame de ronce dans une aventure mouvante et vivante. Cette expérience rare et intense avait eu le mérite de couper court aux méfiances d’Amaryllis, cette dernière avait été témoin du virage pris par le Kaio, mais également la pureté de son combat. Et comme pouvait s’y attendre le fusionné, cette dernière fut conquise par sa lutte, laissant tomber la pomme qu’elle avait conçue pour cueillir les mains de l’être de lumière. Cette action chaleureuse n’était pas dans les habitudes de Zamasu, ce dernier n’avait jamais vraiment parler avec des personnages féminins, mais la douceur de cette dernière associée à la véracité de ses idéaux offrait une impression inconnue à ses yeux, mais loin d’être désagréable. C’est donc quelque peu gêné, les joues rougissantes que le Dieu fut les mains prises, offrant un sourire bien moins droit à son invitée sous la surprise générée par l’acte de cette dernière, sans pour autant lui déplaire.

Vint quelques autres paroles éclairées de la fleur, elle qui s’interrogeait sur les motifs des agissements du vieux maître : Peut-être cherchait-il à faire prendre du recul au fusionné ? Une intéressante question. Cependant, cela n’expliquait pas tout, pourquoi alors Gowasu n’apportait pas de vraies réponses, pourquoi un millier d’années de recul ne suffit toujours pas à le faire revenir sur la question ? La piste d’Amaryllis n’était pas mauvaise, mais le Kaioshin aurait mieux fait de préciser le temps qu’il avait entreprit à se former auprès de son supérieur.

« Cela faisait mille ans que j’étais son apprenti, j’ose espérer que cela était plus que suffisant pour me remettre en question, mais tu as raison, rester dans l’inaction n’est pas la solution pour autant. »

Toujours accrochés l’un contre l’autre, la dame florale indiqua qu’elle avait aussi été sous la coupe d’un être inutile et bridant ses capacités, ajoutant qu’elle allait bientôt prendre la place de ce dernier qu’elle qualifiait « d’empereur ». Cette appellation avait le mérite de soulever la curiosité de l’immortel qui se demandait bien qui pouvait se nommer ainsi, préférant cependant laisser son invitée terminer ses phrases et réactions afin de fluidifier la discussion. Par la suite, la fleur se montrait de plus en plus ouverte, déclarant de nouveau que le combat de Zamasu était louable, se rendant compte par là même occasion qu’elle le répétait régulièrement, ce qui eu pour effet de dessiner un rictus sur le visage du concerné qui était bien heureux de la maladresse de cette dernière ; Et oui, cette répétition le flattait et lui plaisait en conséquence.

« Les mêmes sujets revenaient souvent lorsque j’étais avec mon maître. »

Affirma-t-il d’un fin sourire amical, écoutant la prochaine remarque sa rencontre du jour avec attention, découvrant que cette dernière appelait le héros à être plus vigilent des points de vue de son opposition. En fait, Amaryllis appelait simplement à une certaine pitié, ajoutant qu’il était possible de laisser une seconde chance à ceux qui le méritaient, remémorant au justicier sa rencontre avec l’énervante Zirah qu’il n’avait pas tué, ici aussi par pitié. D’ailleurs, cette dragonne humanoïde ne donnait plus de signe de vie depuis cette rencontre, bon débarras.  Néanmoins, la pensée de la fleur était respectable, faisant répondre au tact le Shinjin qui appréciait les réflexions proposées par l’être aux cheveux de feu.

« J’ai déjà laissé certains pêcheurs avec la vie sauve, je ne suis cependant jamais sûr d’avoir bien fait, une partie des bandits est basiquement instable, l’on peut faire ce qu’on veut, ils resteront des bêtes assoiffées de sang. »

Le justicier baissait alors légèrement le regard, l’air un peu plus perdu en se rendant compte de l’erreur conceptionnelle du monde à se voir subir l’apparition de personnages parfaitement mauvais, cruels et inutiles. Mais fort heureusement, le dynamisme remarquable de la protectrice florale avait le mérite de tirer le Dieu de son instant de passivité, pensive au sujet de la grande ressemblance entre les « fruits » et les « fleurs » divins. Au final, il était bien vrai que ce spectacle était amusant, dans leur conception, les deux créatures provenaient d’éléments naturels mais surtout végétatifs, mais il était vrai qu’il était étrange que les deux êtres ne se soient pas connus auparavant.

« C’est vrai, je n’avais pas pensé que nous venions de végétaux, peut-être est-ce une caractéristique des Dieux en général ? »


Commentait Zamasu, amusé par le détail original que son invitée soulevait, il n’avait pas de réponse sur cette capacité antique des fruits dorés mais la question se posait.

La curiosité d’Amaryllis se manifesta alors une dernière fois en demandant des informations sur les Makaioshins, ces fameux êtres mauvais, c’est vrai que le maître des lieux les avait évoqués sans plus, il était temps de corriger ça.

« Les Makaioshins sont des fruits pourris de l’arbre, ils tombent comme les fruits dorés mais donnent naissance à des êtres infâmes purement maléfiques, comme tu l’as insinué, ils sont très similaires aux Kaio, cependant, ils font tout l’inverse de ces derniers : le mal absolu. Leur seul but et de détruire ce que les Kaioshins construisent, c’est pour cela que je compte aussi les arrêter, ils sont dangereux. »

Détachée de la fleur, l’être de lumière poursuivis en faisant quelques pas proches d’un arbre, se plaçant sous ses branches.

« Ils vivent dans un lieu similaire à l’enfer, mais ce n’est pas se cachant qu’ils m’échapperont. »

Déclarait le Dieu avec une certaine hargne, visualisant les plaines lointaines avec détermination, il était bien trop tard pour revenir sur les faits, Zamasu allait purifier le monde et donc se débarrasser des démons qui le hante. Rapidement, la fleur fut de nouveau à ses côtés, cette dernière avait conçue une rose blanche pure, une belle création qui semble-t-il était à l’image de Zamasu, c’était un cadeau certes modeste mais symbolique d’une certaine confiance. Accueillant la fleur dans le creux de sa main droite, le fusionné l’inspecta un instant, il est bien vrai que cette petite attention avait le mérite de faire sourire de plus belle le justicier qui ne pouvait que se réjouir d’une partenaire aussi généreuse.

« C’est un bien beau cadeau plein de symboliques, j’apprécie l’attention que tu portes à mon combat, mais aussi la créativité qui t’es propre. »

Fixant son invitée d’un regard sincère et souriant, complétement coupé de sa méfiance par les nombreuses preuves que cette dernière était pure d’intentions, l’hôte poursuivis.

« C’est bien pour des personnes dans ton genre que je suis fier de mon combat. »


Puis, la question du fameux empereur vint titiller le combattant aux cheveux d’argent.

« Tu avais parlée d’un empereur avec lequel tu voulais échanger la place ? De quelle place parles-tu donc, et surtout, de quel empereur ? »

Il existait bien des monarques et ducs, mais bien peu étaient ceux qui préféraient l’appellation distinguée d’empereur en dehors de la famille royale Cold.  Après avoir obtenu sa réponse, Zamasu allait renchérir la discussion d’une question nouvelle, toujours sur un ton bienveillant et étrangement dévoué qu’il n’avait peut-être jamais abordé.

« Et ainsi, qu’avait tu prévue de faire après ta restauration de la ville ? Je ne doute en rien de tes capacités, mais mon implication pourrait t’être profitable, je n’ai pas de plan particulier pour le moment, j’ai eu un accrochage… délicat avec deux fous aux idéaux différents mais communément dantesques. »

Une référence directe à Légion et son camarade Bray, les deux prophètes avaient eu le don de déranger l’élu pour sauver le monde d’une manière bien appuyée, lui faisant même finalement perdre son sang-froid. Pendant qu’il recevrait ses réponses, Zamasu pris le soin de ranger la rose blanche dans l’une des poches de sa tenue, cette dernière était une création magique et ne risquait certainement pas de flancher de sitôt, de toute façon, le Kaioshin était largement capable de lui infuser les minéraux dont elle aurait besoin. Elle était magnifique cette petite perle d’espoir… mais si fragile.





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MessageSujet: Re: Larmes et illuminations   Larmes et illuminations ClockJeu 6 Déc 2018 - 23:12
"Cela...si 1000 ans te semblent suffisants ou non, ce n'est pas à moi d'y répondre malheureusement....Mais je crois savoir que ton idée est déjà toute faite. Qui serais-je pour contredire cette solution?"

Un léger rictus flotta sur ses lèvres vermeilles, pensifs. Quelque part, il fallait bien l'avouer, les questions et les réponses s’enchaînaient avec une fluidité bien singulière. Après tout, tout n'était que graine qui terminait par évoluer inlassablement et cela, Amaryllis l'entendait bien. seulement, le Kaio en parlait ainsi comme une chose bien particulière, comme une "caractéristique des dieux"…et peut-être avait-il raison ? Cette réponse avait au moins le mérite de donner une raison quant à leurs similitudes et, assurément, l'atmosphère environnante avait le mérite de renforcer la paix qui régnait entre ces deux dieux. Mais leurs desseins n'étaient pas aux mots pacifiques et mielleux: le timbre et les intentions bien décidés de Zamasu étaient formulés d'une façon telle que la jeune femme se surprit à hausser un regard curieux. Et alors, l'évidence la frappa de plein fouet. Parler de "pourchasse" avec son compère n'avait ainsi rien d'anodin. Parler de pourchasse, c'était finalement encore et toujours revenir à la lassitude du dieu au teint d'argile.

Calmement, Amaryllis posa une main décidée sur son bras opposé puis plongea dans ses propres réflexion. Elle songea alors aux descriptions qu'il lui avait faite de ces Makaioshin. Ô, des êtres viles à n'en point douter. Qui sait, l'avenir lui permettrait peut-être d'en croiser quelques uns, aussi la rousse prenait déjà garde aux fruits pourris: un seul ver, et le reste des récoltes risquait également d'être infesté de parasites. Ce que la Belle n'était pas, bien évidemment. D'ailleurs, il était fort probable que sa présence ici-même soit la preuve irréfutable de son rôle inverse: rien de plus, rien de moins qu'une aspiration à une chasse aux asticots ayant pour seul et unique objectif d’assainir la pomme attaquée. Cela, elle se l'était promis. Oui, elle se l'était jurée. "Alors pose donc ces questions, Zamasu. Cela ne me dérange guère plus que de le prouver par des gestes." Le Kaioshin implorait des preuves...soit. Il serait servi.

"Pour faire au plus simple et au plus court, je compte bien trier quelques âmes sur cette planète. Il me parait évident que ceux qui la régissent ne peuvent être qualifiés autrement que par un titre "d'incapables". Pour autant, j'aime à penser que seuls les êtres un tant soit peu courageux ont le mérite d'accéder à un tel rang, sinon à quoi bon?" Elle marqua une pause, bien qu'un certain amusement demeurait palpable. "Et pour faire au plus long...Je dois bien avouer avoir quelques affaires personnelles à régler également."

Sur ces paroles mystérieuses, Amaryllis offrit son bras pour l'entraîner dans les jardins: à croire que c'était toujours à elle de revêtir un rôle de prince, que ce soit face à une jeune Thyrionis ou à un dieu aux pouvoirs démesurés. Le lieu des Kaios était doux et agréable, elle-même avait ressenti le besoin de sortir de son immobilité pour évoluer sous les feux des lunes qui montaient dans ce ciel améthyste.

« Je n’ai pas toujours possédé une forme aussi tangible. »,
avoua-t-elle finalement.  « Et je dois bien avouer prendre à la fois cela comme un affront et une bénédiction. Te le raconter me prendrait beaucoup de temps… Mais toujours est-il que je ne suis plus comme avant. Si je vis encore, c’est parce que je dépends d’une humaine à bout de souffle…Je ne fais qu’animer ce qu’il nous reste de vivant. On se…soutient aux portes de la Mort, en quelque sorte. Nos destins sont liés désormais. Mais il ne peut y avoir deux soleils. »

Un bref instant, elle leva sa main, la plia de nouveau comme pour se remémorer de l’étrangeté de ce geste. Puis ses yeux se perdirent dans l’immensité de ce jardin, pensifs, comme s’ils recherchaient éperdument à se remémorer quelque chose de trop oublié. Peut-être bien en vain. Il fallait dire que les pensées et les souvenirs se confondaient désormais. Toutefois, les secondes qui suivirent laissèrent place à une toute autre image. Bientôt, l’éclat de ses prunelles ne comporta plus aucune nostalgie ni même de rancœur. Car, au creux de ses iris, seule la curiosité prenait part à l’observation. Songeuse, elle l’était, à l’égard d’un monde qu’elle apprenait maintenant à connaître depuis plus de 5 ans; à l’égard de tout un cheminement que feu l’humaine et elles partageaient comme un…secret. Aussi la Belle reprit la parole en se munissant d’un ton plus léger que précédemment.

« Toutefois, loin de moi l’idée de me plaindre, ce qui est fait est fait. Et puis, il y a du bon comme du mauvais. Je peux marcher. J’ai pu voguer librement sur les planètes. J’ai pu acquérir des connaissances que je n’ai pas toujours eu. Et…d’une certaine manière, il m’a fallu de très peu pour prendre goût à une forme de…liberté. Ce n’est pas un luxe que j’ai pu avoir par le passé. Les formes de vie sont la plupart du temps imparfaites, irrespectueuses et déséquilibrées. Mais peut-être est-ce cela qui en vaut peut-être la peine...de vivre.  Tout simplement. Et de protéger la Vie et ce qu'il y a de moins laids, aussi. J’aimerai aussi un jour faire…un vrai choix. Peut-être est-ce le moment ?»


La réponse demeurait énigmatique. Cette question aussi manquait d'indices et de vérité. L'incertitude était telle que certains l'auraient estimé futile, voire comme une perte de temps. Mais, et contre tout attente, l'intérêt de la Fleur se portait bien plus sur ce qui l'entourait que sur sa propre personne. L'âme de la Belle frôlait la vanité mais elle n'était guère égoïste.

« Mon but n'est pas bien dur à comprendre: j’ai le sentiment, pour l’instant, que je dois préserver la beauté de la Nature coûte que coûte. Cela a toujours été le cas et cela restera ainsi. Et il en va de même pour cette Ville…Je dois le faire, je dois la rétablir, c’est une certitude. Mais d’où ces idées proviennent, je n'en ai aucune idée. Et je ne sais pas plus jusqu’où cela va me mener, à dire vrai. Je reste néanmoins certaine d’une chose : c’est là où je dois aller. »

Esquissant un maigre sourire, ses yeux se fermèrent tandis qu’elle réfléchissait à la manière de lui expliquer ce qu’elle avait en tête.

« Je remarque surtout que je n’ai pas été totalement honnête avec toi, jusque-là. Je me demande surtout si Monsieur aura le plaisir de pardonner ce genre de petit mensonge, hm ? »


Un brin taquin. Mais il était vrai que sa haine envers l’humanité était tout à fait fascinante. Qui pouvait bien savoir quel type de réaction aurait pu révéler ce Kaio si elle s’était donné la peine de revêtir un masque parfaitement humain ?

« Je suis d’essence divine, mais l’expérience qu’on a exercée sur moi ne s’oublie pas. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas subi le même sort que les autres, mais il n’y a qu’un seul résultat pour ce genre de blasphème en théorie : la Mort. J’y ai échappé…Pour autant, je suis juste une exception à la règle. Mais la question qui se pose, c’est : pourquoi ? »
, ponctua-t-elle en serrant des poings. Ses jointures blanchirent du tout au tout sous la pression de sa colère. « Est-ce à cause d'un destin, ou est-ce simplement les conséquences d'une simple et pitoyable "bonne formule" scientifique ? Est-ce une justice divine, ou une conséquence purement et simplement humaine, sans quoi je n'aurais peut-être plus aucune raison de m'appeler déesse et aucune raison de me retrouver ici? Ou peut-être est-ce grâce à cette humaine ? Tant que je n'aurais pas trouvé la réponse à cette question, cela va me hanter. »

Difficile d'être interrogé sur d'hypothétiques remises en question et quête de découverte. Plus elle y songeait, plus sa présence semblait être aussi duale que l'humanité et la divinité. Cette quête, cette odyssée lui semblait sans fin, et pourtant, ce petit seigneur du froid lui avait permis d'arpenter le chemin de ses ambitions jusqu'au bout, sans se perdre en chemin. Il lui fallait expliquer son périple, et désormais il lui était donné de prendre tous ses aises. Pour l'heure, Lys évoluerait dans son ombre. Ou Amaryllis évoluait dans la sienne? Cette pensée l'amusa.

« Après l'avoir partiellement libéré et avoir pris son attribut, j’ai donc enfermé Lys, Première fleur du nom, empereur endormi, dans un endroit qui m’est secret pour éviter d’être jugée ou entravée ainsi que d’être trop dépendante des saisons. Comme je ne suis pas de celle à tergiverser et à prendre des gants, je me suis simplement donnée les armes nécessaires pour agir. Les temps sont durs et rudes, après tout." D'abord interdite, Amaryllis posa le pour et le contre, pesant le poids de ses mots. "Je veux tester le cœur des hommes, des femmes, des dirigeants de chaque planète. Au-delà de tout simplement vivre et donner vie, je veux aussi percer leur secret, et les magnifier de nouveau. Pour l'instant, ma venue semble se justifier ainsi...Mais une chose est sûre: l'Homme ne se surpasse et ne révèle sa Nature que face au danger. »

Après tout, n'était-elle pas la Fleur écarlate?

"N'en sois pas attristé: Lys est le premier né et j'en suis sa seconde, du temps où quelques dieux s'éteignaient des mains de l'Homme. Nous ne sommes nés que suite à cette période de guerre et de conflits et, bien que bienveillants à l'égard de l'Homme, tous ne partagent pas la même opinion. D'ailleurs, Lys ne récolte finalement que ce qu'il sème: à force d'oublier le passé, de protéger l'humanité et d'empêcher tout libre-arbitre de notre part, il me semble guère étonnant que nous ayons terminé par être aussi affaibli. Oui, il était irrémédiable que je prenne le commandement pour quelques temps...Le temps de rectifier ce tir au moins. Pour l'Homme comme pour nous."
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MessageSujet: Re: Larmes et illuminations   Larmes et illuminations ClockVen 7 Déc 2018 - 21:39
Ainsi pour la déesse aux cheveux de feu, la chasse était déjà affichée sur le tableau, le tri d’âme ne laissait rien au hasard, les intentions de la belle correspondait bien au discours présenté jusqu’à là : un océan de mépris sur une ile de chagrin, c’était une peine partagée par l’hôte de ce monde. Car oui, Zamasu n’était pas en reste, lui-même avait dans ses plans un nettoyage du bas-monde, les hommes étaient souvent vils de cœur, mais certains d’entre eux faisaient preuve d’une bonne nature, assurant un avenir radieux pour qui en voudrait bien. Mais tapissé dans l’ombre, des fous prônant le chaos mettaient un terme aux efforts, ils voyageaient dans le temps et les âges comme un virus informe, batard et agile.  L’être de lumière n’allait pas se priver de partager l’avis de son invitée, cependant, une divergence pouvait peut-être se noter sur la notion de courage, rien de bien important, néanmoins, Zamasu l’avait remarqué.

« Nul besoin d’être courageux pour mériter la paix, j’admets qu’un être fort moralement, courageux et noble sera plus appréciable qu’un couard sans apparat, cependant, tous méritent une chance tant que leurs cœurs sont bons, il sera à nous de les guider. »

Confiait l’immortel, le regard ouvert et tout aussi amical que celui de son interlocutrice, une ambiance presque bonne enfant dans une discussion pourtant cruellement importante ; Serait la banalité d’un combat spartiate qui se faisait ressentir ? l’essentiel était au moins que les deux Dieux pouvaient se détacher de leurs aspects d’acier froid l’espace de quelques heures. Amaryllis n’avait bien sûr pas seulement énoncer ses critères de pureté, elle affirmait également avoir quelques actions à entreprendre sur la planète bleue, le Shinjin n’en doutait pas, elle était d’ailleurs en plein travail lors de sa propre venue. Puis, le justicier fut emporté dans les plaines colorés et paisibles du KaioshinKai, tiré avec douceur par l’enthousiaste fleur, elle semblait rayonner dans les étendues sans fin, comme temporairement libérée de son fardeau ; Un enfant dans un parc.

Amaryllis fit ensuite confidence d’une métamorphose, la belle avouait ne pas toujours avoir eu la capacité de se déplacer, cela n’étonnait pas tant que cela l’être aux cheveux d’argent, les déesses dans son genre revêtissent surement une forme complétement végétale et non humanoïde. Cependant, Zamasu affichait une certaine curiosité, par elle-même, la protectrice florale soulevait un point important de sa propre physionomie, dévoilant qu’elle n’était pas complétement « divine ». En effet, la belle semblait se perdre, les yeux dans le vide lointain, cette déclaration était encore brodée de mystère, le Kaioshin fit alors un pas assistant, il voulait en savoir plus, aussi curieux que dépité d’une potentielle déception.

« Comment ça ? Tu es liée à une mortelle ? »

Voilà qui pouvait être assez étonnant, mais avant de faire un jugement trop hâtif et certainement regrettable, le justicier écouta sa partenaire, cette dernière semblait justifier sa situation avant même de l’expliquer, peut-être était-ce signe d’un regret, voire d’une honte maladroitement dissimulée ? Dans tous les cas, le discours d’Amaryllis n’était pas mauvais, loin de là, l’attachement à la liberté d’influencer directement le monde était bonne et enviable de toute entité statique, l’immortel n’était clairement pas en droit de reprocher cette envie, cette jalousie vis-à-vis des autres. Car n’était-ce pas égoïste de bâtir un monde dont on ne peut pas profiter ? Un espace que l’on ne saura jamais fouler de ses propres jambes ? Un travail d’Atlas, vous portez le monde sans aucune félicitée, un outil vital pour le système, mais simplement un objet exécutant machinalement son travail à défaut d’autre chose, cruelle injustice. Mais au-delà de ses envies d’aventure et de découverte, Amaryllis conservait cet appel à la protection de la nature et de la vie méritante, donnant finalement à cette dernière des moyens plus grand encore d’agir.

« Tu as le sentiment de devoir agir pour le monde car tu as un cœur doté d’intentions pures et justes, voilà tout, tu penses à ceux qui ne peuvent se défendre et honore les honorables. Mais remarque-tu que tu ne m’as pas encore répondu ? »


La fleur esquissa alors un sourire fin, elle cachait encore quelque chose, ou bien était-ce la perspicacité de Zamasu qui avait eu raison de son sérieux ? Au moins, le fusionné avait gagné le droit à une réponse claire et franche, d’ailleurs, son invitée ne s’était pas privée de faire mention de son manque de sincérité, demandant à l’avance le pardon du Dieu d’un air quelque peu détendu. Le kaioshin pourra alors un petit sourire, quelque peu inquiet de découvrir un poteau rose, mais pourquoi cela arriverait ? Cette Amaryllis semblait être une personne honnête, le fait qu’elle prenne de son propre chef l’initiative de dire la vérité était certainement un gage de confiance plus qu’une preuve de fourberie.

« Je craignais que les événements se déroulent sur une note suffisamment positive pour cacher des secrets. »

Répondait-il sans donner une quelquonque garantie de pardon, attendant dans un air quelques peu rafraichi les déclarations de la belle. Elle est ne se firent pas attendre, le fracas était notable, la défenseuse Terrienne était en réalité une expérience, croisement entre une humaine et une déesse, patient forcé d’une liste mortuaire qui ne laissera qu’elle souffrir de la métamorphose. Le visage de l’invincible fut pris d’un étonnement singulier, partagé entre un visage détendu, stressé et surpris, une cacophonie qui ne laissait rien de bien clair transparaitre sur son visage. Alors Qu’Amaryllis remettait en question son propre statut sur le fait qu’elle ne savait s’identifier comme humaine ou comme déesse, l’esprit de Zamasu fut emporté par une pensée des plus sombres. Car, si la fleur était mi-mortelle, lui également, le Kaioshin était une fusion, mélange de la puissance d’un guerrier de l’espace et de l’élégance d’un régisseur, comment juger cette dernière s’il n’était pas mieux qu’elle ? Le questionnement de la créature touchait ainsi tout autant le mi-Shiniin mi-Saiyan qui baissait lentement le regard, était-il lui aussi un Dieu dans ce cas-là ? Pouvait-il t-il se revendiquer comme un être supérieur ? Finalement il n’était qu’un batard, un mi-rien, quelle légitimité avait-il ? Passant sa main droite contre une partie de son visage, il semblait lui aussi perdu, peut être qu’il était aller trop loin, peut être qu’il ne méritait pas un meilleur sort qu’un mortel pour son audace démesurée…

Mais après avoir tant agis, tant fait, obtenu tant de pouvoirs et vaincu tant d’adversaires, était-il concevable de faire marche arrière ? D’ici même Zamasu pouvait voir le graal de la victoire, il sentait déjà l’odeur d’un monde pur et vide de jalousie, même s’il n’était plus un divin au final, serait-il juste d’abandonner ? Dieu légitime ou pas, il ne comptait pas jeter aux ordures le profit de son œuvre. Cependant, il était fort probable qu’Amaryllis constate le soudain effondrement dans les mouvements du justicier, lui qui semblait avoir perdu en partie sa joie de vivre et combattre, une main sur la face, comme si cette dernière pouvait tomber à tout moment et révéler le visage imparfait d’un saiyan.

Par la suite, la dame florale expliquait avoir enfermer Lys, il était la première des fleurs, celle qui représentait le monarque, c’est donc pour parvenir à ses fins que la combattante s’était appropriée ses pouvoirs en l’enfermant à abri des regards. Cette témérité touchait l’immortel qui avait fait de même, cependant, il ne décochait aucune remarque, affaibli moralement par les révélations tranchantes d’Amaryllis. Néanmoins, l’être né de la fusion n’avait aucun mal à reconnaître les plans de la belle : Retrouver la valeur de l’Homme, affirmant que dans le danger, ils révélaient leur vraie nature, c’était littéralement véridique, Zamasu relevait le regard, reprenant progressivement gout à la discussion.

« Je comptais me rendre dans certaines villes terriennes afin de détruire les êtres aux cœurs mauvais, cependant, certains mortels possèdent des esprits neutres ou insondables, face à la menace ou la détresse de leurs proches, ils agiront selon le didact réel de leur cœur. Mais ne me pense pas désolé, je comprends tes gestes, tes paroles et tes intentions, j’ai moi-même obtenu de grands pouvoirs à l’encontre de d’autres pour parfaire ma vision du monde. »

Déclarait de Kaioshin, faisant une référence ouverte à Gowasu, mais également Son Goku, sans que son interlocutrice aux cheveux chauds ne puisse vraiment le deviner, mais devrait-il révéler sa vraie nature ? Après quelques secondes d’hésitation, il se lança, l’air calme, mais pas complétement serein.

« Mais hm… Tu as peut-être déjà entendu parler de ceci ? »

Demandait le Shinjin en pointant de son index droit la potala de son oreille droite, attendant une réponse certainement mauvaise pour poursuivre.

« C’est une potala, c’est une boucle d’oreille que portent les Dieux, elles possèdent de nombreux pouvoirs, dont un en particulier qui m’a fait penser à toi. »


Fermant les yeux un instant en laissant les bras le long de son corps, l’être de lumière prenait une grande inspiration de sa voix doublée, il ne pouvait pas cacher éternellement son statut de fusion, il allait tôt ou tard devoir avouer la vérité. Rouvrant les yeux, il allait aussi faire concession de sa nature.

« Je suis moi-même couvert de honte Amaryllis, je ne l’aurais jamais dit à quiquonque n’aurait pas ton histoire, je ne veux pas que tu te penses seule. »


La fierté du Kaioshin rendait son discours moins fluide qu’a l’accoutumé, un détail notoire de sa situation inconfortable, il faut bien dire qu’il était difficile d’avouer une telle besogne.

« Quand tu m’as parlée d’être mi-humain mi-divin, je me suis vu à travers toi car je ne suis pas moi-même un Dieu au même titre que les autres… Par manque de moyen et de force, j’ai été fusionné avec un guerrier mortel. »

La joie n’était pas très présente sur le visage de Zamasu qui vivait cet événement comme un sacrifice de sa propre légitimité, une honte nécessaire.

« Je ne suis donc pas plus un Dieu que toi, ma voix dédoublée, tout comme ma puissance terrifiante et le résultat marbré de ma transformation, j’ai accepté de porter les pêchés des mortels en assumant de m’assimiler à eux. »

Embellissait alors le Dieu à la peau pomme, justifiant son acte délibéré comme un sacrifice idéologique, adressant un regard presque désolé à la belle.

« Mais ce n’est pas ce genre de choses qui va nous détourner de nos objectifs, il faut être consciencieux et téméraire, je compte donc, malgré tout, poursuivre mon combat. »

L’air plus assuré, retrouvant sa détermination, Zamasu avait livré ce qu’il avait sur le cœur, il fallait bien dire que c’était un poids en moins et qu’il témoignait ici d’un certain respect pour la dame de ronce en dévoilant sa vraie nature. Mais le temps n’était plus temps à la discussion, il fallait agir, les deux êtres avaient fait brièvement connaissance, cependant, ils étaient déjà d’accord sur la marche à suivre, les deux esprits semblaient parfois en symbiose, passionnant et singulier. S’approchant d’Amaryllis, le justicier lui tendit le bras droit pour qu’elle le saisisse comme elle le voulait, l’heure était au jugement, l’heure était au changement.

« Allons donc sur Terre, je vais nous déplacer dans un lieu qui suscitera notre intérêt. »

La planète bleue était sujet à convoitises et conflits, nombre de défenseurs se massaient aujourd’hui aux portes du château du Tyran SK, d’un camp ou de l’autre, des idées s’affronteraient sous peu dans le feu et le sang. Mais cette animation allait attirer du monde, des acteurs méritant ou au contraire indigne à la chance de vivre, mais cet acteur n’était pas décideur de son destin, oh non, deux personnages bien plus illustres allaient se charger eux même de peser les cœurs.

Tremblez, il se pourrait bien que ce soit l’heure de rendre les comptes.



 

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