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 Mekanïk Destruktïw Kommandöh

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Le Narrateur
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MessageSujet: Mekanïk Destruktïw Kommandöh   Mekanïk Destruktïw Kommandöh ClockMar 4 Juin 2019 - 22:30
Clac. Clac.
Clac. Clac.
Clac. Clac.




De cette cadence les étroits longs couloirs faisaient écho.


Clac. Clac.
Clac. Clac.
Clac. Clac.




A intervalles réguliers, le son s’arrêtait, remplacé par un claquement brusque. Les silhouettes agitaient leurs bras. Une laxe impulsion stricte, émulant vaguement un salut respectueux, sans véritable ferveur ou conviction.


Clac. Clac.
Clac. Clac.
Clac. Clac.




Et à chaque fois, il reprenait de pareil. Le bruit sourd des talons tapant sur le sol au rythme d’une marche frénétique. Jusqu’à ce qu’un son similaire se fasse entendre de l’autre côté du couloir. Quand la source des échos, quand deux hommes se rencontraient, là, tout bruit s’étouffait, et un salut presque militaire s’échangeait. Un salut paradoxalement chaleureux. Un salut duquel ne transpirait pas l’once d’une quelconque hiérarchie. En un sens, un salut presque chaleureux, s’il ne dégageait pas un tel aspect forcé.


“- Bonjour, Henry.
- Bonjour, Prosco.”



Un vague sourire en coin taché d’une légère trace d’amertume, chacun tournait talons et reprenait la marche vers son chemin d’origine. Une sinistre ambiance s’était emparée de ces lieux. Elle régnait, souveraine de ces sinueux corridors forgés dans les murs caverneux.


Clac. Clac.
Clac. Clac.
Clac. Clac.




“- Bonjour, Henry.
- Bonjour, Fawkes.”



Le festival de salutations reprenait. Toujours sous le joug de cet étrange malaise qui prends à la gorge et étouffe. Comment leur en vouloir. Pauvres pécheurs. Priez, pauvres pécheurs qui n’avez plus grand chose, et à qui le seigneur continue de prendre. Vous qui souffrez car vous vous battez pour ne plus souffrir. Comment vous en vouloir, alors que vos confrères, vos camarades, vos amis, continuent de chuter inexorablement, les uns après les autres. Combien de pertes encore devrons-nous subir avant qu’enfin ils n’obtiennent satisfaction, tout ça par simple désespoir d’être libres.


Clac. Clic.
Clac. Clic.
Clac. Clic.





“Bonjour, Henry.”
*TONK*


Le rituel des salutations reprenait. Il avait bien semblé que le son des talons, dont les échos s'approchait, n’était pas le même que le son habituel des bottes. Un son plus aguicheur. Mais… Comme c’est étrange. Cela ne se passe pas comme ça d’habitude… Vision floue, comme un vide dans la poitrine, trouble de la respiration... Pourquoi ? Comment ? Si proche, et si loin ?

Henry s’effondra. Encore un de plus que l’on leur avait pris. Pauvre pécheur.
Eliza
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MessageSujet: Re: Mekanïk Destruktïw Kommandöh   Mekanïk Destruktïw Kommandöh ClockMar 4 Juin 2019 - 22:45
“Ne me faites pas perdre plus de temps que celui que je vous alloue déjà. Inutile de jouer aux héros. Vous n’êtes pas faits pour ça. Je ne suis pas là pour ça. Contentez-vous de me dire où et quand je peux croiser, par le plus grand des hasards, mon ami Henry.”


Au beau milieu d’un bureau assez spacieux mais aux équipements rudimentaires, une demi-douzaine d’hommes étaient ligotés et bâillonnés. Leurs mains et leurs visages étaient recouverts d’une étrange substance écarlate. En apparence, sa texture était pâteuse, mais ils ne parvenaient pourtant pas à s’en défaire. Comme si les liens, par lesquels on les avaient muselés et menottés, étaient en réalité faits du plus solide des alliages. Et par un étrange jeu de torture sadomasochiste… leur propre camarade ! Un soldat de la rébellion ! Armé d’un fusil en or massif, il appuyait de toutes ses forces sa botte, écrasait contre le sol le visage d’une de ces pauvres victimes. Comme si le faire souffrir allait davantage faire causer le pauvre diable pourtant privé de la parole par un bâillon. Tout laissait à croire que cette “prise d’otage” correspondait donc bien plus à un numéro pour faire passer le temps que d’un véritable interrogatoire. Les rebelles regardaient avec dédain leur camarade, visiblement frustrés de la trahison qu’il avait commis. Un savant mélange de peur et de haine qui se dessinait dans leurs yeux, qui leur permettaient de s’exprimer sans même avoir besoin d’ouvrir la bouche; quand bien même ils s'époumonaient à crier à l’aide. De vains râles noyés, peinant à voyager plus loin que les oreilles de leurs initiateurs.

“Laissez-moi vous avouer quelque chose, chers Amis, reprit le rebelle en observant les pupilles tremblantes des malheureuses victimes. Vous pouvez vous rassurer, car vous n’avez pas été trahis. Enfin. Pas à ma connaissance du moins; feigna-t-il d’un air faussement naïf et malicieux.


Alors qu’il continuait de s’appuyer avec force sur la tête du rebelle à terre, sa botte, comme attaqué par de l’acide, se mit à fondre, et se reconstruire dans une nouvelle forme. Ça n’était plus une botte, mais un talon aiguille; presque aussi fin qu’une lame légèrement émoussée, qui s’appuyait sur la boîte crânienne. Il se retira pour finalement laisser un peu de répit au rebelle affalé au sol.

“Néanmoins... C’est bien un traître qui vous met dans cette situation embarrassante. Mais l'un des nôtres. Quoique je ne suis pas certaine qu’il n'eût été préférable qu’un de vos camarades vous ai trahi, étant donné les circonstances. Vous n’auriez pas eu affaire avec moi si c'eût été le cas.”










Avec violence, le talon vint cogner l’arrière du crâne du rebelle à trois reprises, avant de finalement le perforer dans un son écœurant semblable à l’explosion d’un fruit. La matière grise collant au talon comme s’il avait été plongé dans de la gelée.

En se relevant, le corps entier du traître se métamorphosa pour devenir celui d’une délicieuse femme au teint mat. Son arme se métamorphosa en un imposant bâton qui venait la soutenir. Sur son visage, un sourire légèrement ennuyé. Elle ne semblait pas exactement avoir pris plaisir à son acte. Pas contrariée non plus, bien sûr, mais il semblait évident qu’elle aurait préféré qu’elle soit ailleurs en ce moment même. Mais que dire, que faire, lorsqu’une tâche doit être accomplie. Le bruit des pas s’approchant, il était temps d’accomplir son devoir. Eliza fit un signe de la main aux damnés rebelles qu’elle avait laissé ligoté, comme pour les saluer avant son départ. Fit quelques dizaines de pas, laissant résonner le son de ses talons, et là, au détour du couloir, elle l’aperçut.




“Bonjour, Henry.”
*TONK*





Face à elle se dressait un homme colossal. Bien plus imposant encore que ses propres gardes du corps. Ses bras entiers, adornés d’acier, renforcaient encore la crainte qu’inspirait déjà à elle seule sa masse physique et aidaient à lui donner un air terrifiant. Mais, hélas, en l’espace d’un instant, un épais poignard rouge avait pénétré sa cage thoracique et perforé son coeur. “Henry” s’effondra sur le sol, gisant dans la marre de son propre sang.

L’Assassin dans un air presque mélancolique s’agenouilla face à lui et lui offrit un discours insultant en guide de derniers rites.

“Vous êtes un imbécile. J’en suis sincèrement désolée. Commençons par votre nom de code. Personne sain d’esprit ne jouerai aux agents doubles en utilisant comme nom de code sa description physique. Rien d’étonnant à ce que l’armée impériale soit déjà au courant depuis longtemps d’une trahison, la seule surprise, c’est qu’ils n’aient pas réalisé plus tôt que vous étiez le transfuge qu’ils recherchaient. Messire Taureau de Fer.”



Elle passa le doigt sur la plaie béante de sa victime, et goutta le sang qui s'en effusait. Elle repris désormais avec un discours cette fois presque flatteur.

“Dommage. Vous portez bien votre nom. Le Taureau est une viande très sanguine. Et vous avez plutôt bon goût. Mais bref. Cela étant, ce n’est pas ce qui m’a vendu la mèche. Vos trafics d’armes sur le marché. Quel afflux ! Je dois bien avouer que j’ai craint de ne pas pouvoir retrouver la moindre trace après un premier échec. Mais il n’a pas fallu plus de 24h à ce que mes chéris constatent un nouveau transfert en plein marché. Opérer à la lumière du jour, c’est presque le meilleur moyen d’être invisible face à une armée aussi incompétente. Car moi, je ne suis pas quelconque soldat alcoolique d'une armée d'incapables. C'est de trop bien les connaître qui vous aura permis d'imaginer que tout vous étiez permis. dommage que ce soit l’avarice qui aura fini par vous vendre.”



Eliza se redressa, jeta un regard vers ses otages, et, constatant qu’ils observaient depuis le bureau toute la scène, elle dressa droit le bras. De sa main, elle laissa tomber la lame qui aura achevé Henry. La lame et sa victime, réunies sur la scène du crime. N’attendant que le détective pour faire son travail.

“Repose en paix. Fais de beaux rêves. On se reverra plus tard.”
 
Mekanïk Destruktïw Kommandöh
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