L’étreinte glaciale de la mort laisse dans son sillage le silence. Elle n’entend rien aux alentours, comme s’il lui était impossible de pouvoir comprendre et appréhender le monde « vivant » qui danse près d’elle. Ses longs cheveux sont emmêlés dans ses larmes que ses mains essuient frénétiquement à mesure qu’elles s’effondrent sur ses joues rosies. Il n’y a pas de joie dans la mort, pas de repos. Votre conscience est toujours bien présente, vos souvenirs aussi… ces lugubres constatations résonnaient en elle tel un lent et vicieux poison, faisant flancher son esprit davantage encore.
« Euh… Mademoiselle ? » Mais elle ne répondait pas. « Ça fait pour ainsi dire une éternité que vous êtes assisse ici… » Il tente un petit sourire et s’accroupie près d’elle. « Désolé mais vous devez faire la queue et vous présenter devant Emna pour qu’il puisse rendre son jugement… » Toujours aucun son en provenance de sa bouche, aucun mouvement d’approbation ou de refus. « Je… vais vous aider, d’accord ? »
L’étrange bonhomme à cornes bleuté se baisse et lui saisis doucement le bras. Il remarque qu’elle ne cesse de pleurer, bien que ses cheveux cachent en grande partie son visage. Ses sourcils se froncent dans un rictus compassionnel : la souffrance évidente qui émane de cette jeune fille ne peut qu’être ressentie.
Katsura se lève mais toute joie a quitté son corps. Elle avance comme un macchabé qui serait animé par une quelconque magie noire de nécromancien : sans vie.
Il la guide et fait la queue avec elle, il sent que s’il la lâche, elle va s’effondrer à nouveau.
Une fois devant le patron des lieux, l’assistant d’Enma prend la parole.
« Je vous ai amené cette jeune fille patron, je ne sais pas si elle est muette mais elle ne dit pas un mot. J’ai l’impression qu’elle est physiquement là sans être parmi nous… »
Le bonhomme tourne la tête vers Katsura, mais elle n’a toujours aucune réaction. Aucune émotion…