EXTRA GRASSE [PV]

Parmi les volatiles qui arpentaient le ciel tri-solaire de la planète dramatiquement désolée de toute activité centrale à la narration se camouflait l’excentrique locomotion du personnage principal de notre histoire ainsi que de son coach. Une voiture qui semblait voler, mais qui en fait n’avait été envoyée dans le ciel qu’à travers une brèche dans les lois de la physique. Baron était au volant et à sa gauche était Jojiba, car les Nameks conduisaient comme les britanniques. Cela ne résolvait en rien le pourquoi du saut de la voiture, mais la réponse était simple : après avoir obtenu le véhicule de la part de l’un de ses démons, le Baron la fit simplement reculer contre une balançoire, et l’amas de métal et de plastique fut catapulté vers la voûte céleste. On pouvait remarquer par l’angle de la caméra que les constructeurs de cette bagnole n’avaient pas autorisé leur marque à apparaître dans cette narration car jamais on ne la vit, mais ce n’était pas grave. Jojiba était bien confortablement écrasé contre le siège par la force cinétique et l’humour de sa situation déraisonnable tandis que Mars faisait des queues de poisson aux volées d’oiseaux. Pire, il n’avait pas mis sa ceinture de sécurité. Encore pire, il était en train de téléphoner au volant, utilisant un appareil vieillot et fixe, dont le fil liait le combiné à la boîte à gant. Pourquoi donc s’adonnait-il à cet irrespect des règles du code de la route ? Parce qu’il était dans les airs. Parce qu’il était chaotique. Et parce qu’il était DIAAAAAAAAAAABOLIIIIIIIIIIQUE !... Il attendait la réponse de l’autre côté de la ligne.


”...Mmmye-AH AH AH AH AH… Oui ? Oui, je peux attendre… Oui !... J’aimerais pouvoir commander pour manger sur place… C’est le Baron Mars Babel au téléphone…Oui, oui, vous me reconnaissez… Ouiiiii, il était bien le combat, hein ?... Ouais, je suis inscrit, j’ai une carte de fidélité… Oui ! C’est ça, c’est moi ! Je prendrais deux grandes - quoi ?... Oui… EXTRA GRASSE !... Prêtes dans dix minutes grand max ?! Excellent !! NYAAAAAH HA HA HA HA HA -”


Il lâcha le téléphone qui se maintint près de lui, la chute libre n’affectant aucunement sa position dans la voiture. En vérité, beaucoup de choses semblaient flotter près de lui. Il empêcha sa casquette de quitter son machiavélique crâne avant de sortir une gigantesque carte pliée de son manteau, cherchant visiblement à s’y réperer comme à l’époque prédatant les GPS. Leur inhabituel positionnement ne semblait pas du tout le distraire. En fait, penchant la tête de temps à autre par la fenêtre, il semblait s’y repérer beaucoup mieux depuis les cieux. Le bobblehead en uniforme militaire, positionné à la droite du volant, secouait sa tête au gré de la stratosphère, cognant sa barbe en plastique contre son torse tandis que l’élan pris par la voiture commença à faiblir et que la chute libre se présenta comme inévitable, comme la défaite des antagonistes d’une oeuvre destinée aux adolescents.

”Sinon, t’as joué à Deltarune ?”

Le moteur de la voiture de la voiture se planta dans le pic d’une montagne avant que ne commence une valse très harmonieuse de tonneaux suivi d’autre tonneaux et de davantage de tonneaux. Babel souriait, satisfait, regardant dans le rétroviseur comme s’il cherchait à se garer, faisant rayonner ses belles dents blanches dans le miroir, tandis que tout ce qui l’entourait s’écrasait dans tous les sens, hormis pour Jojiba, protégé par l’ange gardien qu’était sa ceinture de sécurité. Cette séquence comique avait bien entendu pour but de rappeler l’importance de ces lanières auprès des conducteurs comme des passagers car ces petites et ingénieuses inventions permettent de sauver des vies ! En particulier des vies ridiculement emportées par le plus cacophonique des génies diaboliques ! Le véhicule déambula par-dessus une falaise avant d’esquisser plusieurs saltos physiquement impossible pour finalement continuer sa descente jusqu’à un parking, au milieu duquel elle se redressa, prenant appui sur son coffre pour tourner trois fois sur elle-même avant d'atterrir parfaitement entre deux autres voitures. Prenant sa carte de fidélité dans la portière, le Baron ouvra la porte avant d’humer l’air frais extérieur à celui de son véhicule, laissant ses narines inexistantes goûter l’atmosphère d’une aire d’autoroute bien opposée à l’oxygène renfermée de sa boîte de conserve.

”Je dois avouer que conduire, ça me donne un peu la nausée.”

Cette dernière phrase était bien entendu un gag dont l’effet comique dépendait de l’absurdité de sa précédente cascade contrastée avec une phrase qui hors-contexte semblait simple, habituelle. Mais Jojiba avait tout simplement de quoi affronter le cyclone qu’il venait de traverser, ayant terrassé l’antagoniste le plus iconique des dernières années de cet univers. Non, il sortirait tout simplement de la voiture - qui, d’ailleurs, était ridiculement impeccable après une telle épreuve. Babel se rapprocha d’un petit bâtiment à la porte coulissante, une pizzeria tenue par un Namek dont l’élégance de sa fausse moustache était contrastée avec l’air blasé qu’il arborait à devoir porter un tel accessoire pour appâter des touristes. La main de l’Archidémon se releva alors que sa voix retentit dans le restaurant comme si l’orage lui-même venait de s’incruster dans une église.

”Bonjour mon brave ! Notre entracte entre deux aventures amène mon compagnon à devoir se requinquer de sa précédente escarmouche et ainsi -”

”Pitié, Baron, je me sacrifierais pour vous, mais je n’ai pas le moral à cela… Pas aujourd’hui.”

Sans perdre son enthousiasme, le Baron pointa son poing en avant vers le maître-artisan pizzaiolo avant de tendre son pouce vers le plafond.

”Et je respecte cela, humble travailleur ! Garde la monnaie !”

Il sortit alors une liasse de billets beaucoup trop lourde pour le prix de deux larges pizzas avant de l’écraser contre le comptoir avec le tonnerre d’un cataclysme, une onde de choc perturbant les rideaux de l’établissement, avant de dramatiquement glisser sa carte de fidélité contre un scanner… ce qu’il fit trop vite. Il dût alors recommencer une deuxième fois, et le vent s’engouffra dans ses vêtements amples. Trop vite à nouveau. Il se résolut à la faire passer comme un être réaliste, son grand sourire couplé avec ses yeux mi-clos présentant un visage ayant accepté la défaite. Il empoigna le carton entourant les pizzas avant de ressortir du restaurant pour s’installer sur une table dehors, profitant de l’atmosphère paisible et montagnarde de ce climat extérieur. Les deux gargantuesques boîtes abritaient les prochains adversaires de Jojiba. Mais… l’appétit Saiyan trouverait aisément leurs faiblesses.

”Et voilà, elles sont toutes les deux à toi !”

Tandis que le vent s’engouffrait dramatiquement dans son manteau, Babel se rapprocha d’un distributeur à boisson avant de placer avec calme et tranquillité une pièce. La machine vrombit et un hetap tomba dans le creux de sa main, qu’il ouvrit. Bray Wyatt était mort, et Jojiba l’avait tué. C’était presque trop beau pour y croire. Qu’est-ce qu’il adviendrait vraiment du clown, maintenant ? Il était trop occupé pour se pencher sur la suite des aventures post-mortem du méchant favoris des foules. De la rédemption, peut-être ? Une dernière catharsis à but informatif et métaphysique condamnant une philosophie dépréciée par un auteur implicite ? Il continua à pondérer sur ces questionnements comme s’ils étaient une orbe, profitant de son nouvellement acquis point de vue interne à la troisième personne du singulier pour dilapider auprès de son audimat son interprétation biaisée et douteuse de tout événement qui l’avait entouré.

Il se lança alors dans une paragraphe d’introspection récapitulant ses rencontres jusque là. Sa tentative de se faire remarquer au sein d’un évènement intergalactique sur ses dernières jambes, son dialogue avec le métaphysique et malheureusement catatonique Echo, son harcèlement du jeune éphèbe Sasuke Uchiha (il y avait de meilleures façon de formuler ça), quelques voyages dans des capsules, un autre dialogue avec le jeune homme qui le mena à tuer le bras droit de Broly, terminant sur son arrivée sur Namek. Parlant de Sasuke, il sentit son lien avec le jeune homme être tranché comme la corde des condamnés sauvés in-extremis. Il était peut-être retourné dans son monde, ou peut-être qu’il avait été effacé par un dieu de la destruction. Peut-être aussi qu’il était tout simplement mort. Du potentiel gâché. Quel dommage. Sinon ! Pourquoi avait-il amené Jojiba dehors ? Pour une raison très simple : quelque chose lui disait qu’ils devaient se faire reconnaître. Son sens des dramatiques coïncidence l’informait non-stop qu’une rencontre narrativement importante allait se dérouler à l’instant. Il fallait que Jojiba, terrasseur du Fiend, soit visible d’un point de loin, dans cette aire d'autoroute entourée de montagnes. Buvant son Hetap goulument, il claqua sa gorge avant d’entamer un soupir satisfait. Qu’est-ce qui le rendait si content ? De boire ou de pouvoir s’entendre penser ?

”Les deux.”

Dit-il à haute voix. Sa phrase, bien sûr, n’avait pas de sens pour ceux qui l’entouraient. Mais il n’en avait que faire. Il était satisfait encore et toujours de sa situation.

-Wouah!! 

Jojiba se réveilla en sursaut. Que s'était-il passé? Il n'avait aucun souvenir des dernières minutes, à vrai dire, la dernière chose dont il se souvenait était d'être monté dans la voiture de Babel. Après ça, quelques sons, quelques couleurs mais tout restait très flou, sans doute le saiyan était-il tombé de fatigue après son combat.

C'était un rude combat qui avait eu lieu et il méritait bien un peu de repos. Regardant autour de lui, le fermier put constater que la voiture était garée sur un parking, ils devaient être bien loin de sa petite bicoque, là où il s'était installé, il n'y avait pas autant de véhicules.

Sortant de l'habitacle, Jojiba prit un instant pour reprendre correctement son équilibre, inspirant grandement, ses muscles grinçaient et ses os craquaient alors que l'adrénaline avait finalement quitté son corps. L'espace d'un instant, le désir de replonger dans un sommeil profond lui vint, le temps que la douleur s'estompe et que ses blessures se referment correctement, son dos lui faisait souffrir le martyr, sans parler de sa nuque. Wyatt n'y était vraiment pas allé de main morte, rien d'étonnant de la part d'une créature aussi puissante que le démon masqué. Au moins maintenant c'était terminé et la seule chose qui maintenait Jojiba éveillé était une faim dévorante qui faisait grogner son estomac. Heureusement, il semblait se trouver devant un établissement de restauration, Babel avait justement mentionné un bon repas.

A travers les fenêtres du bâtiment, le saiyan pouvait voir son allié cornu s'entretenir avec un Namek, bien, au moins il avait prit les devants pour  commander, le fermier n'en aurait probablement pas eu la force de toute façon. Trainant sa carcasse vers une des tables à l'extérieur, Jojiba s'écroula finalement sur un des bancs, s'allongeant de tout son long, sombrant lentement dans l'inconscient. 

Il fut tiré de son presque-sommeil par le bruit de cartons se posant sur la table.

”Et voilà, elles sont toutes les deux à toi !”

Relevant la tête, se plaçant en position assise, le fermier observa un moment les deux larges boîtes, les yeux mi-clos.

-Tu manges pas? Demanda-t-il en se frottant le côté du cou, massant un hématome qui le lançait dès qu'il tournait la tête un peu trop vite.

Ce n'est que trop tard que Jojiba réalisa la teneur de sa question, en réalité, c'était par habitude et politesse qu'il s'était inquiété du sort du démon. N'attendant pas sa réponse pour autant, il ouvrit la première boîte, attrapant deux parts d'une main et commençant à les dévorer avec appétit.

”Les deux.”

-Ok comme tu veux. Merci en tout cas, j'en avais besoin.

S'en suivit alors l'exécution de la pizza condamnée, son crime était été de se trouver sur le chemin d'un saiyan affamé, mais elle n'était pas la dernière.

Ouvrant la seconde boîte et prenant déjà une part Jojiba s'adressa à Babel.

-Et maintenant quoi? Demanda-t-il une joue gonflée par la bouchée qu'il venait de prendre. Wyatt est mort, j'ai eu ma revanche, tu as eu... Ce que tu voulais, c'est quoi la suite?

Bien qu'à première vue innocente, la question destinée au démon cornu n'avait rien d'anodine. Babel avait prouvé à mainte reprise en ce jour fatidique qu'il était bien du côté du fermier, mais celui-ci avait apprit à se méfier des démons, certes, Babel avait gagné le peu de confiance que le saiyan pouvait accorder aux êtres diaboliques, mais se méfier était dans la nature de ce dernier. C'était aussi une façon de savoir si le démon avait d'autres plans pour lui. Après tout, bien que travailler avec un membre de son espèce était révulsant, si jamais le baron avait encore des cibles malfaisantes en vue, autant faire d'une pierre deux coups.

Mais pour l'instant, la cible principale du saiyan se trouvait dans son assiette, se concentrer sur elle suffirait en attendant une réponse de Babel.

"Bordel, alors c'est pas des conneries ? T'as buté Bray ?"


Cette voix... Impossible.

Pas maintenant. Pas après tout ça.

Le grincement de la chaise n'annonçait rien de bon. La silhouette qui y prenait place non plus.

Ce visage. Le regard de Jojiba se figea un instant. Était-ce lui, était-ce vraiment lui? Son premier réflexe était de vouloir se jeter à sa gorge, de lui enfoncer son poing au milieu du visage. Comment osait-il venir le provoquer maintenant?! N'y avait-il pas eu assez de combats? Pas assez de sang versé? Le tueur de héros n'avait pas finalement prouvé qu'il était bel et bien un monstre après tout ce qui était arrivé à Satan City, et dans l'univers d'Auros?!

Pourtant il ne portait pas cette même rage guerrière que lors de leur dernière rencontre, tout comme ses cheveux coupés et sa barbe naissante, Garou semblait avoir quelque peu changé. N'avaient-ils pas tous changé? A la vitesse à laquelle différents événements majeurs secouaient la galaxie c'était loin d'être étonnant, mais ça n'excusait en rien les actes immoraux du tueur de héros, ni ne diminuait sa dangerosité.

"Ouais je sais c'que tu penses, ça n'arrête jamais, crois-moi j'en ai aussi ma claque. Mais c'est notre lot à tous, et si on veut s'en sortir j'en suis venu à la conclusion qu'on devait se serrer les coudes. J'ai croisé cette gonzesse, tu devrais pouvoir la remettre."

Garou proposait une solution? Voilà qui était plus familier au saiyan, c'était ce genre d'attitude qui l'avait convaincu de le suivre lors des jeux du diable, pas la barbarie dont il avait été témoin à Satan City. Mais qui était cette "gonzesse" que mentionnait Garou? La moitié des femmes que connaissait Jojiba était morte, et l'autre moitié n'avait aucune raison d'être sur Namek. 

“C’est un plaisir de vous revoir, Jojiba.”

Non.


Impossible.


-Tu...

Le saiyan ne pouvait pas le croire. Elle se tenait là, debout, devant lui, comme si de rien n'était. Elle était...

-Tu es...

Il se leva, trébuchant maladroitement et titubant, son corps subissant encore le contre-coup de l'affrontement dantesque qu'il venait de subir et son esprit encaissant l'immense choc psychologique qui le frappait. D'un pas incertain, il s'avança vers elle, ses yeux se gorgeant de larmes alors que ses pupilles bondissaient sur chaque détails du visage de la femme en armure.

-Tu es vivante... Zelen... Parvint-il finalement à articuler. Je... Je t'ai vu mourir...

Zelen Kurvav, elle fut la première alliée de Jojiba lors des terrifiants événements du jeu du diable. Elle fut également la première personne que le jadis innocent fermier avait vu mourir. Enfin, la première personne dont il avait vu le cadavre tout du moins, et dont il avait été le triste témoin des derniers moments où la torture du démon avait arraché son dernier souffle de vie à la guerrière.

"On va pas passer par quatre chemin, ça ne me fait pas plus plaisir qu'à toi mais on a décidé de se bouger les fesses pour mettre fin à toute la merde qui nous colle au cul depuis la fin de ce jeu infernal. T'es le premier de la bande sur lequel on a réussi à mettre la main, mais surtout celui sur lequel force est d'admettre en qui je place le plus d'espoir. Preuve en est que, même si je ne l'explique pas, tu es parvenu à vaincre une créature certainement plus mauvaise et destructrice que Demigra lui-même. Car ouais, c'est ça l'objectif, retrouver et mettre hors d'état de nuire notre bourreau."

Jojiba n'écoutait le discours de Garou que d'une oreille toujours subjugué par la présence de Zelen. La même Zelen qui avait marqué son esprit au fer rouge par sa mort aussi brutale que violente, la même Zelen dont Wyatt s'était servit de l'image pour torturer l'esprit du saiyan. Zelen était morte. Comment s'était-elle retrouvé ici?

D'abord, Jojiba, puis Garou et Scalio, maintenant Zelen... Les participants du jeu du diable semblaient revenir à la vie un par un. Ce qui faisait du sens lorsque le tueur de héros parlait de "remettre la main sur la bande". S'essuyant du revers de la main, Jojiba sécha ses larmes naissantes pour écouter attentivement ce que ses ex-compagnons de tourment avaient à lui dire.

“Je doute qu’il soit une menace digne de Demigra, mais c’est déjà un exploit que vous ayiez réussi à le vaincre. C’est vrai que je me suis allié avec Garou dans le but d’en finir avec notre tortionnaire. Sa malédiction nous suit bien après la mort et le Jeu du Diable et je suis bien décidé d’en finir avec ses manipulations.”

Les cauchemars. La fréquence à laquelle le fermier attirait les créatures démoniaques. Tout ceci avait peut-être un sens finalement? Était-ce là la malédiction que Demigra avait jeté sur lui? Quoiqu'il en soit, ses deux camarades avaient l'air de partager sa détermination à obtenir justice. Le fracas du plat des mains de Garou sur la table suffit à faire tourner la tête de Jojiba, croisant le regard rétributeur de son ancien allié.

"Je sais pas ce que t'as traversé de ton côté depuis notre retour à la vie, mais j'ai vu assez de merdes pour savoir que rien n'est vraiment fini. Plus important encore, j'ai recroisé à plusieurs reprises le malin, et ça s'est jamais bien fini. Il nous hante, Jojiba, et il n'arrêtera pas tant qu'on ne lui forcera pas la main. Aux dernières nouvelles, il avait volé le corps de Cabba, si tu le remets."

Garou était un monstre. Il avait commit des massacres, détruit des vies à ne plus savoir combien en compter. Mais aujourd'hui il ne parlait pas comme un monstre, il parlait comme un homme désespéré, désespéré par un affront qui lui avait été fait, un affront dont il souffre encore et dont la vengeance serait le remède. Il parlait comme quelqu'un de désespéré, il parlait comme Jojiba. 

Cabba... Le triste vainqueur. Bien sûr que Jojiba le remettait, c'était la dernière chose qu'il avait vu avant de mourir, enfin, avant que sa vision ne disparaisse derrière un rideau de flammes. Il aurait été possédé par Demigra? Le fermier n'en était qu'à moitié surpris à vrai dire. Cette "récompense" sentait l'entourloupe à plein nez depuis le début de toute façon. 

“Je sais que c’est beaucoup à digérer d’un coup. Si vous avez besoin d’un moment pour vous ressourcer et y réfléchir, je vous y invite. Je vous offrirai tout le temps nécessaire à une réponse.”

-Je... Non. J'ai déjà trop attendu, quoiqu'il arrive ce genre de choses finira toujours par me rattraper alors autant prendre les devants cette fois, laisse moi d'abord comprendre ce qu'il se passe. Dit-il en se repositionnant pour faire face à ses deux interlocuteurs.

Jojiba était sous un choc plus que perturbant, mais il ne perdait jamais son principal objectif de vue.

-Vous êtes donc en train de me dire qu'il y a d'autres survivants, et que vous comptez les rassembler? On aurait une chance de rendre la monnaie de sa pièce à ce salopard de diable?

Jojiba détestait ce goût qui lui venait en bouche, ce sentiment qui commençait à grandir en son cœur. Un sentiment qu'il n'avait que trop connu pour le voir être réduit à néant en l'espace de quelques secondes. Il commençait à ressentir de l'espoir. 

-Comment vous êtes revenu à la vie? C'est en promettant de traquer Demigra qu'on m'a accordé mon retour mais et vous? Qu'est-ce qui s'est passé? 

Leur mystérieusement résurrection n'était-elle pas une manipulation de plus de Demigra pour torturer leurs âmes plus qu'elles ne le sont déjà? Le fermier se montrait déjà prudent, il savait que les manigances du diable dépassait de loin leurs méthodes de réflexion, peut-être même qu'en ce moment Demigra riait en les espionnant, se moquant de leurs tentatives futiles de se détacher d'une malédiction dont on ne se sépare jamais. Jojiba était prêt à affronter bien des épreuves, mais celle-ci, y avait-il une seule personne capable d'affirmer être prête à y faire face? Plus encore il devrait faire équipe avec un tueur, un être violent et qui, de son souvenir, était plus qu'impulsif... Mais au fond... N'était-ce pas ce dont ils avaient vraiment besoin?

-J'oublie pas ce qu'il s'est passé à Satan City, Garou. Dit-il en pointant le principal concerné d'un doigt accusateur. Mais si tu comptes te dresser face à Demigra avec au moins la moitié de la hargne que tu avais à Chutelière, j'en suis.

Son corps fatigué réclamait du repos, mais ses camarades commençaient doucement à motiver son esprit à dépasser ses limites. 

-Je suis peut-être juste en train de devenir fou... Mais je commence à croire que quoiqu'il arrive, cette vie me rattrapera toujours alors autant être sur l'offensive.

Une réflexion lui vint, en petit groupe, ils ne seraient sans doute pas assez, après tout, Demigra avait réussi en un claquement de doigt à téléporter chacun d'entre eux et de les priver de leurs pouvoirs, qu'est-ce qui l'empêchait de recommencer? Ils allaient avoir besoin d'aide, et l'idée répugnait Jojiba. La dernière fois qu'il avait demandé de l'aide... Une innocente avait été tuée. Mais si il n'agissait pas, alors encore plus de vies disparaîtraient, avaient-ils réellement le choix?

-On aura besoin d'aide si on veut descendre le diable... Je connais peut-être du monde...

Depuis son retour à la vie, le saiyan avait rencontré de nombreux combattants, lesquels pourraient peut-être partager leur objectif...

-Et toi Babel? Demanda-t-il finalement en se tournant vers le démon cornu. Ça te dirait de vaincre un dieu-démon? Mon "plus grand fan" voudrait-il m'aider moi et mes compagnons d'infortune dans notre quête pour renverser le status-quo maintenu par le diable en personne?

Vraiment Jojiba? La manipulation maintenant? Était-ce réellement de la manipulation au final? Après tout, il n'avait fait que citer les faits, à la façon de Babel, certes. L'imitation n'est-elle pas la plus belle forme de flatterie après tout? 

Demandez son opinion à l’un de nos spectateurs quant à la plus grande victime de Jojiba et il ne vous répondra pas “Le Fiend”. Il ne vous répondra pas non plus “lui-même” en observant l’horizon, terrassé par le traitement autodestructeur du dépressif assoiffé de sang. Il vous répondra : “La pizza”. Cette dernière avait été dégustée en moins d’une trentaine de seconde, et aucun minuscule misérable petit bout ne fut gâché. Non, il avait tout mangé d’un coup. Cette vision ne changeait aucunement le grand sourire du Baron dont les dents blanches rayonnaient comme lune dans la nuit, mais elle lui plaisait très certainement. Il était satisfait de cette vision de réconfort après l’effort. Il n’était pas forcément habitué à être dans un rôle de pseudo-mentor, cependant, et les célébrations qu’il observait étaient généralement filtrés par les boules de cristal, miroir magiques et autre gadgets qui lui permettaient d’observer les héros ayant mis à terre l’un de ses lieutenants. Enfin, s’il n’était pas déjà un fantôme observant les agissement de ceux l’ayant tué, pouvant enfin profiter de leurs happy endings sans falsifications ni suites forcées. Mais cet univers ne pouvait se conclure en deux-cent cinquante pages : il était constant. Il ne s’arrêtait pas. Cette fluidité était extrêmement plaisante. Il y avait toujours quelque chose de plus pour faire bouger les choses. Quand Jojiba lui demanda timidement ce qui suivait leur première aventure, Babel tourna dans un grincement sinistre son cou vers l’horizon avant de pointer du doigt deux inhabituelles figures sortant d’un vaisseau bien singulier avant de se rapprocher de leur position :

”La suite vient d’arriver.”

Le duo était aussi singulier et narrativement important qu’il était descriptible : le premier individu avait un figure si svelte que l’on pourrait la qualifier de conique ou triangulaire. Son nez était pointu. Son menton était pointu. Ses yeux avaient des lances pour iris et des flammes comme sourcils. Sacrebleu, sa barbe mal rasée semblait entièrement constituée de pointes ! Et c’était sans compter ses coudes, ses phalanges, ses genoux, ses talons qui semblaient n’avoir de cible que des points faibles. Mais avec ses cheveux rasés et sa veste à capuche, il était aisé de voir que cet imbécile qui manqua de donner un coup de pied dans la porte avant de voir Jojiba à quelques mètres sur sa gauche n’était plus un combattant aussi actif qu’il le fut un jour. Mais… ce bonhomme, il l’avait vu quelque part. Avec plus de pointes et plus de cheveux… les deux qualités intrinsèquement liées. Son langage familier confirma ses suspicions : c’était probablement l’autre type qui était avec Bray Wyatt. Le jeune pugiliste qui semblait passer son temps à perdre malgré son rôle antagoniste au status quo. C’était généralement les héros qui perdaient constamment avant d’avoir les victoires qu’il fallait. Les méchants, eux, gagnaient, jusqu’à ce qu’il perde une fois, mais une fois qui suffisait. Et… vraisemblablement, Garou parlait à Jojiba comme s’ils étaient amis. Ah ! Des évolutions de relations qu’il n’avait pas observé. Il lui demandé s’il avait pourfendu Wyatt, avant de regarder le Baron un instant, imbibant ses yeux de l’entièreté de son apparence.

”Je vous en prie ! Continuez !”

Babel avait violemment agité ses mains aux doigts liés devant lui tout en fermant ses yeux, un signe visuellement évident de son désir de simplement observer la situation afin d’y établir une nouvelle interprétation de la situation qui allait se dérouler. Garou annonça qu’il en avait marre de quelque chose, quelque chose qui avait un groupement de personnes les incluant pour cible, avant de dire qu’il avait trouvé une demoiselle dont il pouvait se rappeler.

Cette même demoiselle était une grande dame en armure futuriste dont les formes étaient davantage comparable à des carrés et des losanges. Le casque qu’elle enleva bien rapidement, par exemple, mélangeant une grande visière violette avec des attributs de heaume chevaleresque et de masque à gaz. Le reste de son accoutrement semblait continuer cette esthétique en offrant une couche plus résistante verte sur une “côte de maille” noire. Elle avait aussi une longue cape blanche, un probable symbole de noblesse, et une hallebarde. C’était un visuel plus que plaisant, et Babel leva sa main pour accueillir son menton afin de le gratter afin de physiquement signifier son appréciation de cette nouvelle technologie. Il imaginait déjà reproduire cette armure sur une armée afin de créer ses nouvelles forces diaboliques pour envahir l’univers et mourir dramatiquement. Si Garou n’avait plus de cheveux, cette demoiselle en avait des longs, un autre indicateur d’une possible noblesse. Si Garou s’était assis à cheval, elle préférait rester debout, avant de laconiquement prononcer son plaisir de revoir Jojiba.

Les veines des muscles gonflés du baron se gonflèrent sous son uniforme, et sa tête se tourna avec le son d’un muscle tordu alors que sa curiosité se montrait de plus en plus incontrôlable. Il voulait lui demander ce que signifiait toutes ses phrases, toutes ses familiarités, tous ses retours. Quel mystérieux chapitre s’était déroulé hors de ses connaissances ! Il limitait son divin intellect pour ne pas se faire divulgâcher toutes les révélations qui inévitablement prenaient place sur son chemin, mais beaucoup de mystère planait et une pause narrative à but expositoire se montrait de plus en plus nécessaire. Mais alors que le sourire lunaire et lunatique du chaotique maître du mal se scindait pour présenter sa question, il se fit fendre par l’observation d’un fort malaise dans l’attitude de son congénère. Non, une scène allait se jouer, il ne devait pas l’interrompre.

Le colossal géant était resté paralysé en voyant l’approche de Garou, mais c’était cette demoiselle, dont le nom semblait être Zelen, qui le fit craquer. Il bredouilla un pronom personnel, puis y ajouta un verbe tout en se levant de sa chaise et manquant de trébucher sur un pied de table. Enfin, il y ajouta un complément d’objet direct, avant de révéler qu’il l’avait vu mourir. Les yeux de jade de l’archidémon reflétaient la scène à défaut de son intérêt pour toutes les révélations qui se présentaient face à lui. L’histoire se faisait de plus en plus grasse.  Il se rapprochait lentement d’elle avant de s’arrêter, tétanisé. Vraisemblablement, c’était l’une des morts les plus dramatiques auxquelles il fit face. Une mort bien traumatisante. Et pourtant, elle était à nouveau vivante. Il avait presque du mal à écouter le reste du discours de Garou.

”Mmyeh heh heh heh heh heh heh…”

résonna dans la gorge mesquine du Baron qui imaginait déjà Jojiba et cette Zelen se mettre ensemble à la fin de cette nouvelle aventure. Ça, où il romancerait Jojiba lui-même. Ce petit rire n’était pas très audible et ne distrayait personne des nouveaux objectifs du plus jeune des trois participants. Avec de la pizza dans la bouche, Garou énonçait le nouvel objectif de leur troupe à peine assemblée dans l’oeuf : casser la gueule à quelque chose qui les poursuivait depuis un “jeu infernal”, probablement l’élément déclencheur à leurs relations ici présentées. Jojiba était le premier qu’ils avaient trouvé, mais aussi qu’il était probablement le plus important de tous après avoir vaincu un ennemi plus diabolique que Demigra. Demigra, hein ? Les mortels ne connaissaient généralement pas ce nom. C’était le vicieux fils de pute qui semblait être le méchant diabolique principal de l’histoire actuelle. Mais au lieu d’être grandiose et fantastique, il s’attelait à faire des petites scènes de torture à courte échelle comme des jeux de film d’horreur… Des jeux. Bon sang mais c’était bien sûr ! C’était ça le jeu dont il parlait ! Comprenant le passé commun de ces mortels à travers les non-dits, Babel se sentit récompensé pour ses déductions car elles furent confirmées par les paroles de Zelen mentionnant un jeu du diable et théorisant que le fiend ne valait pas Demigra lui-même.

Jojiba essuyait ses larmes, Garou continuait de conter ses aventures, mentionnant un Cabba dont le corps fut volé et qui le hantait depuis un moment. Babel s’était assis à la table depuis quelques minutes, posant son coude sur la table, sa joie dans sa main et sa cheville sur son genou, adoptant une pose mimant royale flemme et doux intérêt pour tout ce qui était raconté jusque là. Il était tout simplement content d’assister à toutes ses révélations. Enfin, Zelen décida de lui laisser le temps d’encaisser toutes les informations qu’il venait d’accueillir. Cette cascade d’information était en effet suffisante pour assommer certains individus. Cependant, Mars voulait la suite. Il aurait profité de cette pause pour poser ses questions, mais… Jojiba prit la parole.


Peut-être que c’était l’enthousiasme archidémoniaque qui commençait à s’incruster dans ses veines, mais il semblait que notre petit Jojiba avait abandonné le désespoir pour se consacrer vers l’initiative. Alors il condensa sa réflexion en quelques questions tout tournant son corps vers ses deux interlocuteurs à la fois. Y avait-il vraiment d’autres survivants ? Y avait-il vraiment une chance de se venger de Demigra ? Comment ses deux compagnons étaient-ils revenus à la vie, eux ? Il semblait méfiant de Garou, ce qui était normal, compte tenu des multiples crimes qu’il contenait dans son curriculum vitae. Néanmoins, il ne pouvait pas se débarrasser de ce possible allié. Ah, ça c’était bien, ça. Oui… Oui, Babel aimait ça. Des alliances d’infortunes. Avec un grand sourire, il finit sa canette d’Hetap, tandis que Jojiba se résignait à sa vie de personnage principal attirant toujours les péripéties à sa personne. Ils auraient besoin d’aide… Mais qui pourrait bien les aider ?

”Et toi Bab- “

”Bien sûr.”

D’une seule flexion de ses quadriceps, Babel se retrouvait catapulté debout, le manteau sur ses épaules le suivant comme au ralenti, le vent de Namek se levant pour s'engouffrer dedans comme dans la cape de la dame en armure, ses bras légèrement écarté tout en accomplissant sa manoeuvre avant de jeter la canette derrière lui qui rebondit sur le toît du restaurant, puis sur une table avant de se retrouver dans la benne à ordure. Il plaça alors ses mains derrière lui.

”Demigra est probablement le plus barbant, le plus embarrassant et le plus incapable de tous les diables de sa supposée trempe. Il est incapable de faire quoi que ce soit de remarquable avec son immense pouvoir hormis faire souffrir une vingtaine de mortels à la fois ou bien posséder un seul individu durant des batailles qui n’intéressent personne. Tout ce qu’il fait de correct est d’enquiquiner la patrouille temporelle et même ça, il le fait mal. Et en plus, il commence à perdre ses cheveux.”

Il haussa les épaules en penchant la tête légèrement vers la gauche.

”Je ne l’apprécie pas, et, honnêtement, j’aimerais qu’on se débarrasse de lui une bonne fois pour toutes."

Il sortit alors une de ses mains de derrière son dos, l’entrouvrant afin d’appuyer son propos, la visage de nouveau droit.

”Le problème avec les incapables, c’est que c’est très difficile de s’en débarrasser. C’est comme les patrons qui font du copinage. Entre dieux, les dieux ne se laissent pas facilement mourir. Il me semble que Demigra s’est fait plusieurs fois pulvériser avant de revenir, parce qu’il était divisé en fragments ou que son âme était faite prisonnière dans un phylactère ou une autre excuse pour revenir hasardeusement à la vie. Comme dans les jeux vidéos, on trouve toujours un moyen de recycler le méchant principal. Ce dont nous avons besoin..."

Ses yeux s’écarquillèrent alors que ses dents se serrèrent d’autant plus fortement dans son sourire carnassier, la lumière de ses étoiles de jade semblant luminescentes l’espace d’un instant. Son poing s’était fermé avec la puissance pour tordre de l’acier.

”C’est de quoi massacrer un dieu !"

Il releva alors ses deux bras vers le ciel, ses doigts grands ouverts comme s’il était en train d’escalader une montagne.

”C’est son immortalité qui le ramène ! C’est pour cela que ses prétendus ennemis ne peuvent s’en débarrasser ! Parce que l’outil pour en finir avec lui pourrait se retourner contre eux ! Ces imbéciles !"

Il releva alors le genou tout en tordant son coude droit, avant de les déplier tous les deux, frappant sa botte contre le sol avec le bruit du tonnerre tout en pointant son doigt dans la direction de Jojiba.

”Scalio ! Ton ami qui s’est fait délaisser par Claire ! Me tromperais-je si j’assumais qu’il fut lui aussi une victime de Demigra ? Qu’importe."

Son doigt changea de direction pour se diriger vers ce qui semblait être le ciel. Mais c’était bien la planète Terre que le Baron visait.

”Il est de retour, lui aussi. Et il unifie la Terre sous une seule bannière, contre les conquérants et les dieux. Si nous cherchons à nous unir contre Demigra…"

Il arqua alors son dos vers l’arrière tout en relevant ses bras jusqu’à ses épaules, ses doigts pliés comme s’il tenait deux ballons invisibles. Son enthousiasme reprenait le dessus sur lui. Ah, ça faisait du bien de s’investir autant dans une narration !

”IL NOUS FAUT SCALIOOOOOOOOO !!"

Le tonnerre retentissait dans la vallée de l’aire d’autoroute.

Le choc de Jojiba était compréhensible, la championne aurait certainement eu le même si les rôles étaient inversés. Une personne morte de retour parmi les vivants ainsi ? Sur sa planète, cela aurait été suffisant pour être canonisée dans les croyances du Dukhoven. Néanmoins, bien que bienveillante, elle ne savait pas comment agir dans une telle situation. Elle laissa ses instincts parler pour elle et prit dans ses bras le combattant un court instant, dans l'espoir que cela puisse le réconforter et montrer clairement qu'elle était bien vivante, de chair et de sang. Le tout sans avoir la moindre marque d'affection supplémentaire ou la moindre larme. Le concept de camaraderie était fort dans le royaume de Zelen, mais cette notion se limitait à ça.

“Ne vous inquiétez pas, vous n’avez plus besoin de porter le fardeau de ma mort sur vos épaules. Ensemble, nous pourrons mettre fin à Demigra.”

Elle l'encouragea et essaya de guérir cette blessure psychologique ainsi avant que Garou ne puisse se lancer son monologue. Elle lâcha le fermier avant de lui adresser un sourire sincère et fier en hochant la tête d'une seule fois. Elle avait la confiance du tueur de héros, bien que maigre, il faisait partie des victimes du Jeu du Diable et il méritait sa chance à être apaisé également.

L'ancien Gospador avait besoin de temps pour digérer tout ce qui venait de se passer, mais il semblait rapidement reprendre ses sens. Il demanda rapidement si les paroles du chien fou étaient réelles. Un sourire en coin se dessina sur le visage en voyant le saiyan clairement engagé dans les propositions misent sur la table par Garou. Autant que ses approches pour négocier étaient inorthodoxe, elles semblaient bien efficaces. Bien que silencieuse, ses expressions faciales subtiles montraient une approbation totale envers l'engagement de Jojiba. Puis vint la question de leur retour à la vie : Garou ne fut point subtil que sa manière d'être revenu d'entre les morts était dû à des pactes et qu'il avait côtoyé l'au-delà bien nombre de fois.

“Un dieu, un géant rouge habillé en pourpre, m’a redonné la vie avec comme simple consigne de servir la cause que je trouvais la plus juste…”

Devait-elle parler de Dyavol et la véritable raison de sa poursuite de Demigra ? Pouvoir mourir auprès des siens, un peuple rasé par les forces de Freezer. Non, ça serait contre-productif à ce qu’elle désirait, sans compter les potentielles ramifications qui pourraient naître d’un tel aveu. Elle allait devoir jouer sur des non-dits.

“Je suis revenu d’entre les morts durant la guerre de Vegeta, sur cette-dite planète. Au début, j’étais tenté de prendre de prendre le côté d’Auros, pieux et idiot que j’étais. Mais j’ai fait une rencontre avec un certain Docteur Rellum qui m’a fait voir la vérité : les dieux cosmiques ne méritaient pas un tel dévouement et étaient aussi imparfaits que nous, mortels. Il m’a paru logique alors de pourchasser Demigra pour mettre fin à la malédiction qui me bloque dans ce corps… humanoïde ? Est-ce le bon terme ? Veche ne znam… ”

C’était le seul bon mot qui lui passait par l’esprit : toujours plus noble que se désigner terrienne tant que ces derniers étaient des pleutres. Néanmoins, la suite de la discussion était intéressante pour le dernier espoir d’un empire condamné à la mort : Garou et Jojiba semblaient avoir un passif dépassant la Chutelière. Une rivalité certaine était entre les deux, mais tant qu’elle ne se mettait pas à travers de leur but commun, elle n’avait pas besoin de s'inquiéter. Leur haine mutuelle de Demigra allait être suffisante pour les garder ensemble tant que la tâche soit accomplie. Le fait que le béhémoth saiyan avait choisi l’offensive rendit encore plus fière la championne sans souverain d’avoir mis sa confiance en lui, malgré qu’il maîtrisait le Ki. Peut-être Rellum avait raison quand il disait que cette source d’énergie était comme n’importe quelle arme… Kurvav allait observer cela de prêt avant de cimenter une quelconque réponse à ce dilemme.

Puis vint l’intervention de Babel. Il aimait bien s’entendre parler, c’était le moins qu’on puisse dire vu le long discours qu’il avait certainement préparé pendant tout ce temps alors que les trois victimes du diable parlaient ensemble. Il semblait avoir énormément d’informations sur leur cible et un dédain digne des trois combattants réuni : tout cela car il était, selon lui, un incapable. Il aurait été tué plusieurs fois dans le passé, mais revenait constamment d’une manière ou d’une autre. Ils auraient besoin de massacrer définitivement un Dieu. Cette optique glaça le sang de l’ancienne croyante. Bien qu’elle avait tourné le dos au Dukhoven après plusieurs désillusions et que c’était son objectif, avoir le pouvoir de tuer une créature divine la terrifiait. C’était pourtant dans cette quête qu’elle s’était lancée. Il nomma ensuite Scalio comme un parfait allié alors que les effets théâtraux commençaient à agacer la championne à la longue cape.

“Je comptais le joindre à notre effort de guerre, néanmoins, je ne savais qu’il avait comme objectif de prendre le contrôle d’une nation pour la défendre des envahisseurs.”

Zelen remit son casque pour chercher s’il y avait des informations pour vérifier les paroles du démon, elle fut accueilli par un message de Dyavol sur l’interface : “Ne dévoile pas ma présence à Babel”. Elle avait bien fait de ne rien dire le concernant. Mais elle n’avait pas le temps pour se rassurer sur ses choix, elle avait plus important sur l’instant

“Izsledovatelska programa : Scalio”

Les preuves étaient sous ses yeux : Scalio était devenu Premier Ministre de la Terre durant son voyage. Un sourire satisfait et mauvais se forma sur les lèvres de la maudite, uniquement caché par son casque. Toute une planète unie pour vaincre Demigra une bonne fois pour toute ? C’était idéal !

“Oui, Babel dit bien la vérité, Scalio est maintenant le bras droit du souverain Draven. Non seulement le convaincre de le joindre à notre cause devrait être aisé vu qu’il a subit le même malheur que nous, les ressources d’une planète entière seront certainement primordiales si nous voulons détruire un… dieu.”

Dit-elle hésitante de prononcer de tels mots. Elle était revenue d’entre les morts grâce aux dieux, qui lui disait que ce droit ne lui soit pas révoqué après une telle rébellion. Après, elle avait bien vu que les êtres divins étaient aussi perfides et vindicatifs que le reste. Il y avait bien eu la conflit entre Beerus et Auros, un conflit d'intérêt entre Demigra et ses pairs était loin d’être impossible.

“À moins que vous ayez des affaires à conclure sur Namek, je propose que nous perdions pas davantage de temps. Partons à sa rencontre dans le plus brefs délais.”