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 Une kyrielle de chances...

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Fubuki
Fubuki
Terrien
Féminin Age : 28
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MessageSujet: Une kyrielle de chances...    Une kyrielle de chances...  ClockMer 22 Mai 2019 - 11:25



Tout se jouait sur le tarmac d’une maison isolée de Satan City, quartier paisible où se jouait la dernière scène d’une routine aux allures défaitistes. Placée au premier niveau de sa résidence respectable, Fubuki faisait le point. Elle était face à une valise, cette dernière ouverte et vide. L’entourage de l’Héroïne était des plus ordinaires, une chambre blanche sans décoration particulière, elle possédait bien quelques affaires au salon, mais elle ne s’en encombrera pas. Que pouvait-elle embarquer dans cette aventure qui l’attendait ? Ce voyage sonnait comme une drôle crise existentielle au final, peut-être était-il plus valeureux de n’emporter que quelques habits. Fubuki affichait une moue hésitante, comme si ces regrets de dernière minute apparaissaient soudainement. Puis finalement, elle grimaça, l’air insatisfaite, fermant la valise sans la fixer davantage. Pas de désistement, ce choix était mûrement réfléchi, la vie de Héros était faite de ce genre de dilemme. N’était-ce pas un bel entraînement ?


Non, c’était bien plus que cela.


Le clac distinctif de la fermeture du verrou se fit alors entendre. La jouvencelle venait de se séparer de sa chambre, descendant les marches pour y atteindre la sortie. Zieutant son séjour, elle était emplie d’une certaine nostalgie, jetant de derniers regards d’adieu à son sofa, sa machine à café ou sa terrasse. La sonnette retentit alors dans la surprise de la jeune femme qui n’avait demandé aucun invité. Qui venait-donc à un instant aussi crucial ? S’avançant d’un pas pressé vers la porte, Fubuki découvrit alors les visages enterrés de ses deux camarades favoris. Ce n’était autre que Faucils et Macak, ses seconds au sein de son association de héros, une ligue composée des meilleurs membres de la classe B. Le premier était un homme svelte mais agile aux cheveux mi-longs sombres habillé d’un smoking mettant en valeur sa place dans l’ordre. Le second était un colosse vétu de la même façon, les cheveux courts, le visage carré et l’air aussi brut que sa taille était importante.

Une kyrielle de chances...  Latest?cb=20160516101710&path-prefix=frUne kyrielle de chances...  Latest?cb=20160516101653&path-prefix=frUne kyrielle de chances...  1558516610-capture

Les deux dévoués de Fubuki la saluèrent immédiatement en s’inclinant respectueusement, joignant leurs mains pour effectuer ce qui semblait être une prière conjointe.

« S’il vous plaît, mademoiselle ! Ne partez pas ! »

Commençait le plus massif, la voix grave mais tremblante d’émotion. L’on pouvait aisément deviner le poids qui reposait sur le départ du blizzard infernal, mais la décision était ici mûrement réfléchie. Le second s’inclinait alors d’autant plus fort, manquant de tomber au sol par sa courbette ridicule.

« Nous ne voulons pas qu’il vous arrive quelque chose de grave ! »

La mine de la concernée n’était pas des plus radieuses, elle qui avait prévenue plusieurs jours auparavant qu’elle ne reviendrait pas sur une telle décision. Mais comment refuser d’écouter des subordonnés qui ne faisaient que s’inquiéter ? Leur insistance témoignait de leur soutien envers elle, la résultante d’une organisation soudée et respectée par des choix murs. Et celui de partir en était tout autant un. D’une mine apathique, elle se prononça une énième fois sur son départ.

« Je vous ai prévenus, revenir est inutile. Vous êtes en charge du clan en mon absence. »

Faucils était le N°2 de la classe B et du clan, Macak était le N°3, ils étaient largement en mesure de faire régner l’ordre le temps d’une année tout au moins. Ils étaient alors dépités, créant un silence gênant de gesticulations indécises pour finalement se redresser et reculer de quelques pas. Leurs mines s’illuminèrent alors, après qu’ils aient échangés un regard singulier à leur chef. Peut-être avaient-ils enfin compris ? C’est ce que se disait Fubuki. Après tout, ils avaient gagné en maturité en participant aussi activement au maintien du clan et n’étaient plus les pleurnichards qu’ils étaient autrefois.

La psychiste leur adressa alors un sourire d’une mine plus confiante et amicale que précédemment, reprenant alors sa route vers une voiture qui l’attendait, leur confiant de dernières paroles.

« Il est temps pour moi de prendre mes responsabilités. Merci à vous deux. »

Elle détourna finalement son regard, se faisant alors conduire aux abords de la ville par une voiture, lui laissant le trajet qui s’annonçait pour imaginer ses premières directions. Car bien que Fubuki avait déjà prévue de se rendre vers la prochaine grande ville en passant par un col montagneux, elle n’avait nullement préparé l’exact de l’itinéraire. Elle jeta alors un œil en dehors, fixant les bâtiments du centre-ville, les chaînes de montagnes, le ciel découvert de cette journée idyllique. Il y avait autant un côté grisant qu’effrayant à l’idée de prendre le risque de l’inconnu. Mais seul dans cette perspective d’aventure Fubuki progressera, elle le devait afin de rattraper sa célébrissime sœur : Tatstumaki.  

Pour se faire, elle devait faire face aux pires menaces de ce monde, prendre en compte son intelligence tactique et ainsi améliorer ses capacités. Oui c’est ça. La cadette ne manquait que de puissance, cette force télékinésique qui faisait le nom de ce duo des enfers. Elle devait se mettre en danger pour s’adapter. Tout était réalisable, il suffisait de calculer, d’observer, d’apprendre. Puis le taxi se figea net aux abords de la cité capitale, au loin se dressaient d’infinis monts, villages et dangers pour le blizzard infernal. Ce fut donc un trajet de train qui l’attendait, trois heures de voyage jusqu’à un bourg situé à quelques heures de marche des sommets.

Ceci était la première escale du voyage.

Quittant alors la gare, Fubuki scruta les alentours à la recherche d’un lieu ou elle pourrait passer la nuit prochaine. Parcourant les rues d’une petite ville pittoresque à la recherche d’une base d’un jour.  Rien ne séparait ce village d’un autre, le style architectural était typiquement de la région centrale, l’exception résidait simplement dans sa proximité avec les chaînes montagneuses sauvages.

Toujours aussi pensive quant à son avenir, la belle ne remarqua que tardivement l’agitation alentour. Bousculée par un coup d’épaule d’une passante apeurée, Fubuki dû relever rapidement le nez pour croire à ce qu’il se passait. Car le spectacle n’était pas des plus plaisants, un gigantesque ogre se dressait effectivement sur la place du village. Le titan faisant facilement 4 mètres de haut, portant une corne unique au niveau du front et une carrure large. Ce sauvage des montagnes était armé d’un gourdin brut et d’une sévère rage envers les locaux. Tout autour, des marchés fracassés, certains corps au sol, inertes. Le regard de l’Héroïne fut alors durci, comprenant immédiatement que la vie du village entier était en jeu. L’ogre en pagne kaki se tourna alors vers la sauveteuse, l’air aigri.

« Tu es aussi venu voler la nourriture de Ogro ?! »

Hurlait la créature en agitant son gourdin, s’avançant vers la combattante. Le sol tremblait à chaque pas. La respiration s’accélérait. Le temps s’étirait.

Concentration et rigueur, Fubuki devait garder son sang-froid. Ce genre de brutes à la force inhumaine étaient légion, mais n’importe quel bandit, aussi fort soit-il, peut être vaincu avec intelligence. Analysant ses alentours, la magicienne remarqua directement la présence de nombreux gravats, à son avantage. Il était fortement probable que le colosse ait décidé de détruire quelques étales, de jalousie des marchands, ou par rage de sang. Mais les motivations du monstre étaient moins importantes que ses actes, il avait tué et devait en payer le prix fort.

« Tu ne parles pas beaucoup ! Je vais t’écraser ! »

Ajoutait l’ogre avec entrain. Le temps ralentissait, mais ne s’interrompait jamais. La réponse ne fut pas vocale, des actions et des réactions uniquement, des mouvements de bras, telles des incantations silencieuses. Confiante, la psychiste prit le soin de clore ses yeux, perdant tout contact avec le danger si proche. Ogro en fut bien énervé, levant sa massue pour abattre son indiscutable sentence.

« Crève ! »

Le choc fut lourd, plusieurs centaines de kilos, voir plusieurs milliers, la concentration de masse était très importante. Le corps fut alors encastré dans une étale de bois proche, assurément vide, et désormais détruite. Mais ce n’est pas ici de Fubuki que nous parlons, c’était le fauteur de trouble qui s’était fait terrasser par une sphère concentrée de débris qui l’avait envoyé voltiger dans le décor. Ses yeux de nouveau ouverts, elle fut bien heureuse de sa discrète entreprise, adressant un sourire pour personne ; simple rictus de sa propre satisfaction.

Puis un grognement sourd se fit entendre, celui d’un géant qui n’était pas encore vaincu. Un second marquait le redressant de ce dernier. Si auparavant l’ogre était aigri, maintenant il était clairement remonté, fixant de ses deux petits yeux la responsable de son humiliation, levant son arme en prévision de sa prochaine frappe.

« Tu te fou de moi ! »

D’un élan meurtrier, le monstre s’apprêtait à frapper de nouveau, prêt à fracasser une fois pour toute la naine qui le dérangeait tant. Fubuki était néanmoins dérangée, le décor qu’elle avait utilisé était derrière son adversaire, et maintenant trop loin pour être projeté en défense. En soit, elle n’avait plus rien pour se protéger, fort heureusement, elle ne manquait pas de ressources pour autant.

Sourire, lumière, action. C’est bien les yeux grands ouverts, souriante de fierté qu’elle tendit son bras droit vers la créature qui fut alors entourée d’une drôle de halo de lumière. Puis, Ogro fut dérangé de ne plus toucher le sol, il était soulevé, incapable de se battre. Agitant alors ses bras et ses pieds comme un forcené, il ne battait que du vide, maintenant à 5 mètres de haut.  L’effort demandé n’était pas des moindres, mais supportable pour Fubuki qui ne manquait pas d’expérience avec de grandes brutes.

« Lâche moi ! Laisse-moi ! »


Hurlait-il alors avec un entrain qui méprenait sa carrure, démontrant que cette position d’inconfort le rendait aussi craintif que stupide. Cela confortait la télékinésiste dans son analyse, ce titan n’avait aucun contrôle de soi. Ajoutant une deuxième main à l’équation, elle fit alors se déplacer de nouveau l’ogre, le soulevant davantage pour brutalement le planter dans le sol. Les bras suivaient, tout comme le corps de l’actrice qui dansait au grès des mouvements brusques de l’abattement. Déluge et puissance, le tremblement se fit entendre à des lieues de là. Quant au monstre affamé, il n’avait plus d’autres choix que de manger la terre, étant planté six pieds sous terre en piquet. Seules les jambes ressortaient de ce malentendu brutal.  

Genoux au sol, la praticienne respirait bruyamment, elle venait d’utiliser une grande partie de son endurance pour enfoncer à très haute vitesse son adversaire dans le sol. Fort heureusement, il ne bougeait plus pour de bon, assommé par l’effort de la belle qui n’aurait pas pu faire un second coup comme celui-ci. Un calme survint alors sur la place déserte, laissant à Fubuki le loisir de penser.

De penser à cette courte mais intense action de combat. Finalement, c’était ça le secret, se battre, c’est dans ce genre de situation qu’elle se retrouvait poussée à ses limites. Bien que ce combat ait été simple, il était probable qu’elle rencontre des adversaires bien plus forts prochainement. Les félicitations et bruits divers de la foule ne tardèrent pas à survenir, des pleurs de joie, d’autres de tristesse, tous n’avaient pas étés sauvés, une variable incontrôlable. Mais l’arrivée de Fubuki avait évitée des morts supplémentaire, une aubaine en vue de la violence du méchant concerné. Les villageois prirent la peine de remercier la sauveteuse, la gratifiant d’un repas et d’un logement pour la nuit.

Il fallait voir le bon dans les ténèbres, cette nuit sera propice au réconfort du voyage à venir. Ici n’était que la première escale d’une route semée d’expériences dormantes, qui l’attendaient, elles l’appelaient.

 
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