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 Le Texas les retient

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Seven Deadly Sins
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MessageSujet: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockMar 27 Mar 2018 - 19:58
Mardi soir, au casino « Royale » de Satan City.

Six hommes étaient assis autour d'une table ornée d'un tapis vert, et aux bords arrondis. Parmi ces hommes, cinq d'entre eux possédaient quelques piles de jetons devant eux, ainsi que deux cartes posées juste devant eux, face cachée, excepté pour un qui n'avait pas de cartes. Les piles de jetons étaient toutes de tailles différentes, il y en avait également de couleurs différentes, ces couleurs permettaient d'indiquer une valeur particulière. Parmi ces cinq hommes, il y en avait un dont les piles de jetons étaient plus grandes et plus nombreuses que pour tous les autres, c'était, selon les termes traditionnels du Poker, le Chip Leader. A vue de nez, il semblait avoir environ quatre fois plus de jetons que le deuxième qui, lui, avait, en moyenne, trois fois plus de jetons que chacun des autres. Le Chip Leader était un jeune homme vêtu d'un costard-cravate noir avec une chemise blanche, il avait des cheveux mi-longs également noirs, mais son regard se caractérisait par une couleur jaune étincelante qui rappelait le brillant de l'or.

Le sixième homme, quant à lui, était assis au milieu et portait le costume chic et traditionnel du casino, ce qui permettait de l'identifier en tant que croupier. Devant lui et légèrement sur le côté se trouvait une pile de cartes cachées, la pioche, ainsi que d'autres piles de jetons formées par les mises des précédents tours dans cette partie de Texas Hold'Em déjà bien entamée. Et un peu plus loin devant le croupier, en plein centre de la table et parfaitement visible par tous les protagonistes autour, se trouvaient quatre cartes : As de Pique, Huit de Trèfle, Huit de Cœur et Valet de Pique. Nous en étions donc au Turn, le troisième tour de la partie, durant lequel le croupier venait de placer la quatrième carte au centre. Cela signifiait qu'après le tour de mises, il restait encore un dernier tour : la River, où le croupier placerait une cinquième et dernière carte sur la table.

Soudain, l'homme à droite du Chip Leader tapota à deux reprises sur la table. Ce fut donc à l'homme aux yeux dorés, qui répondait au prénom de Martis, de jouer. Calmement, il se pencha légèrement sur le côté, et, très discrètement, plia avec son pouce les coins de ses deux cartes posées face cachées sur la table, afin de les consulter une dernière fois avant de se prononcer, comme pour vérifier que sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Ses cartes formaient un très joli couple : une Dame et un Roi, assorties d'une même couleur, celle du Pique. Ici, le terme couleur ne fait pas référence à la couleur noir du Pique et du Trèfle, mais au symbole intégrale de la carte.

Relâchant ses cartes sitôt qu'il les avait vues, il prit son menton dans sa main gauche, tout en tortillant une mèche de cheveux avec son index de la main droite, d'un air pensif. Puis, avec une expression impassible, il lâcha son menton, et prit une pile de jetons avec nonchalance, un peu comme s'il ne calculait pas la valeur qu'il y avait derrière et qu'il n'en avait rien à faire, et les posa un peu plus loin devant lui, pour les miser. C'était tout de même une sacré pile, qui représentait un peu plus que le tapis des trois joueurs les plus pauvres. Le tapis, c'était la somme des valeurs des jetons qu'il leur restait. Le joueur juste après lui prit ses cartes, et les coucha devant le croupier, face cachée : il abandonnait ce tour-ci, conscient du risque qu'il prendrait s'il suivait le Chip Leader. Celui encore après était celui qui n'avait pas de cartes : il s'était déjà couché un peu plus tôt dans le jeu et n'avait donc plus son mot à dire pour le moment.

Enfin, celui d'après réfléchit un long instant. Un sourire un peu exaspéré s'était formé sur son visage. Après une longue réflexion, il finit par s'exclamer, le visage fermé :

« Tapis. »

Puis il poussa toutes ses piles de jetons devant lui. Ce fut alors à l'homme qui avait checké en tapotant sur la table juste avant le tour de Martis. Ce dernier n'hésita pas longtemps avant de coucher également ses cartes. Il ne restait donc plus que Martis en lisse face à celui qui était juste après lui en terme de valeurs des tapis. Ce dernier sourit, haussa des épaules, puis répondit d'un air simple :

« Suivi ! »

Il avança ses propres jetons devant lui, en sachant de toutes façons que même s'il perdait, en tant que Chip Leader, il serait encore dans la partie puisqu'il lui resterait des jetons.

L'usage voulait alors que les deux adversaires montrent leurs cartes ; étant à tapis tous les deux, ils n'auraient plus rien à miser lors de la River et ça ne servait donc plus à rien de garder leurs cartes secrètes. Celui qui avait misé son tapis posa donc ses deux cartes face visibles : As de Coeur et As de Carreau. C'était une bonne main, une très bonne main même. Avec l'As de Pique posé au centre de la table ainsi que les deux Huit, il avait un Full à l'As, ce qui était l'une des meilleures mains possibles. Martis posa à son tour ses cartes face visibles, ce qui causa la surprise générale autour de la table : Dame de Pique et Roi de Pique. Cela signifiait qu'actuellement, il n'avait aucune main, autre que la paire de Huit commune à tous. Cependant, il restait encore une carte à venir. Parmi les cartes communes qui se trouvaient au centre de la table, il y avait deux Piques. Martis avait lui-même deux Piques. Il avait un peu moins d'une chance sur quatre que la cinquième carte soit également un Pique, auquel cas Martis aurait une Couleur à l'As. C'était aussi une très bonne main, mais malheureusement pour lui, elle était juste en-dessous du Full dans l'ordre des valeurs des mains. Il ne pourrait donc pas vaincre son adversaire avec cela. Il pouvait également espérer avoir un Dix. Mais s'il obtenait un Dix de Cœur, de Carreau ou de Trèfle, il n'obtiendrait qu'une Suite, qui était encore moins bien qu'une Couleur. Son seul espoir pour vaincre le Full de son adversaire, c'était d'obtenir le Dix de Pique. Avec cette carte, il aurait une Quinte Flush, c'est-à-dire une suite colorée : cinq cartes qui se suivent et partageant le même symbole. Mais pas n'importe quelle Quinte Flush. En effet, le Dix de Pique lui permettrait d'obtenir la célèbre et rarissime Quinte Flush Royale : Dix, Valet, Dame, Roi, As de la même couleur, le Pique dans le cas présent. Il n'y avait qu'un seul Dix de Pique évidemment dans ce jeu traditionnel de 52 cartes. En supposant que le Dix de Pique n'ait pas été distribué aux trois joueurs déjà couchés, sachant qu'il restait 35 cartes dans la pioche, il avait, au mieux, une chance sur 35 que la bonne carte soit distribuée. Or, comme cette carte pouvait également faire partie des 6 cartes appartenant aux trois joueurs couchés, la probabilité était en réalité encore plus mince que cela. D'autant plus qu'en début de partie, la probabilité d'obtenir une Quinte Flush Royale n'est que d'une sur six cent quarante-neuf mille sept cent trente-sept. Autrement dit, Martis avait joué de façon extrêmement risqué.


« Pfff ! Tu espères avoir une autre Quinte Flush Royale ?! Rêve pas trop, c'est déjà un miracle que tu en aies eu deux dans la soirée ! » s'exclama l'adversaire de Martis, sur un ton un peu moqueur mais qui ne suffisait pas à masquer une partie de son inquiétude.

Le démon aux yeux jaunes sourit et répondit calmement d'un air confiant :


« Certes mais, après tout, ne dit-on pas 'jamais deux sans trois' ? »

Cela valut quelques rires autour de la table, qui se turent rapidement lorsque le croupier s'activa. Il brûla, figurativement parlant, la première carte de la pioche (cela signifiait qu'il la plaçait face cachée à côté de la pioche et qu'elle n'était pas jouée), puis piocha enfin la cinquième et dernière carte commune, celle de la River, qu'il posa rapidement à côté des autres, face visible. Comme tout le monde s'y attendait, à l'exception, certainement, des protagonistes présents dans cette histoire, cette carte n'était autre que… le Dix de Pique !


« Non ! C'est impossible ! » fulmina l'adversaire de Martis en tapant sur la table avec fureur.

« Il triche ! C'est pas possible autrement ! Il ne peut pas avoir trois Quinte Flush Royale dans la même soirée, Monsieur le Croupier, c'est de la triche ! »

Le croupier regarda l'homme en colère et répondit avec son élégance habituelle :

« J'avoue que c'est une situation pour le moins extraordinaire, mais il ne peut pas tricher. C'est moi qui distribue les cartes, et ses mains sont restées visibles, au-dessus de la table, durant toute la partie. A aucun moment il n'a pu tricher. Cet homme est juste… diablement chanceux. »

*Je ne vous le fais pas dire !* pensa Martis qui récupérait tous les jetons qu'il venait de gagner.

En effet, Martis n'était pas que la personnification de l'Avarice. Il était également le démon des richesses, de la fortune et de la chance. Grâce à sa technique Luck Control, il pouvait contrôler la chance des gens d'un simple contact physique : les rendre très chanceux ou au contraire malchanceux. Grâce à cela, il était lui-même extrêmement chanceux, on pouvait même dire qu'il était l'homme le plus chanceux du monde. Quelques poignées de mains en début de partie avaient suffit pour qu'il prenne une grande partie de la chance de ses adversaires, suffisamment pour qu'il soit sûr et certain de gagner, et ce sans avoir besoin de bluffer : les cartes étaient avec lui, tout simplement.
Le joueur qui venait de perdre quitta la table, dégoûté. Le croupier regarda sa montre et dit :


« Nous faisons une pause, la partie reprendra dans dix minutes. »

Cela allait peut-être permettre à de nouveaux joueurs de se présenter, puisque c'était une table en No Limit où n'importe qui pouvait rejoindre la partie à n'importe quel moment. C'était un bon moyen, pour d'excellents joueurs de Poker ou tout simplement des gens très chanceux de s'enrichir, car on pouvait rejoindre la table avec n'importe quelle somme. Martis avait commencé avec un seul jeton, quelques heures plus tôt.

Le démon au costard noir se leva, quitta la table, et marcha à travers le casino pour rejoindre le balcon extérieur qui offrait une magnifique vue sur la ville. Au passage, il avait pris une coupe de champagne proposée par un serveur qui se promenait dans la salle avec un plateau rempli de ces coupes.
Faisant face à la vue sur la ville, illuminée par des milliers d'éclairages artificiels pour briller de mille feux dans la nuit noire, il trempa ses lèvres dans la coupe de champagne, avant d'abaisser son bras droit le long du corps, tenant la coupe par le haut. D'un mouvement rapide, il consulta la montre accrochée à son poignet gauche. Il était vingt-deux heure. Ce qui signifiait qu'il ne lui restait plus que deux heures avant de laisser la main à celle qui le suivrait. Il abaissa également cette main le long de son corps, puis soupira légèrement, avant de profiter de la légère bise qui soufflait sur son visage et lui caressait les cheveux.
Williams Auguste
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockMer 28 Mar 2018 - 13:52
Satan City, la capitale fondée en l’honneur de Hercule Satan, le héros de la Terre ! Ah, que j’aimerais avoir une ville entière dédiée à booster mon orgueil et à embellir de façon conséquente mon image envers le reste du monde. En plus, c’est charmant comme endroit, avec toutes ces images du champion surplombant les quartiers de son regard protecteur. Quand à Williams, il semblait un tant soit peu… nerveux. Il jetait des regards de droite à gauche alors qu’il naviguait à travers la foule. Peut-être était-il anxieux à l’idée de rentrer en contact avec quelqu’un de malsain et devoir revivre toute son histoire ?

*Par pitié, que la ville ne soit pas attaquée le jour où je décide enfin de me rendre à ce fameux casino Royal...*

C’est vrai que la ville n’était pas la plus sûre, maintenant que j’y pense. Malgré la sécurité renforcée de la part des Black Feathers, la ville était toujours proie à des attaques de la part de nombreux cinglés et autre monstruosités. Des histoires sur lesquelles la presse adorait faire des tonnes d’articles pour la plus grande joie et terreur de leurs lecteurs, et par extension, de Monsieur Auguste. Il continua sa marche malgré ses craintes à travers les rues de la mégapole tout en faisant de son mieux pour éviter le contact physique avec les piétons. Je dois dire qu’il est en train de devenir bon à cela… j’ai rien dit, il vient de percuter un gars qui se faisait battre par ses parents si il ramenait une note en dessous de 15. Vive l’espèce humaine, bordel.

*Qu’est-ce que je payerais pas pour ne ne plus avoir ce don à la con. Et dire que j’ai encore cette pierre dans ma poche…*

Je ne te permets pas de cracher sur ce pouvoir, jeune homme. Beaucoup t’envieraient si seulement ils savaient que tu l’avais en ta possession. De plus, il t’a été pratique avec Maître Renard pour connaître en quoi la recherche de son ami était importante pour lui. Même si c’était un joli morceau, je dois admettre que sa façon de traquer Wolfgang était… pour le moins inefficace. Ce n’est pas en demandant à des gens au hasard qu’il allait récupérer sa trace, sauf si il devenait particulièrement chanceux.


M’enfin, nous voici devant le casino Royal de Satan City, particulièrement reconnu pour son luxe et ses nombreux jeux d’argent : bandits manchots, roulettes anglaises, Black Jack et bien sur, la spécialité du joueur encapuchonné, le Texas Hold’em No Limit. C’était une première fois pour le professionnel de la table verte qu’il rentrait dans cet établissement. Il se limitait généralement au casino de la capitale de l’Ouest mais aujourd’hui, c’était différent. Voyez vous, il commençait à s’ennuyer de n’avoir que des victoires faciles là-bas alors bon, à marcher dans un lieu de renommé comme celui-ci, il allait certainement trouver des adversaires à son niveau. C’était surprenamment risqué pour notre ami au toucher miraculeux, je le pensais pas du genre à vouloir du défi mais on en apprend tous les jours ! Il regarda d’un oeil observateur toutes les tables de poker à sa disposition, certainement pour trouver le terrain de chasse parfait pour lui. Il a eu le droit à plusieurs choix mais l’exclamation d’une personne qui venait de perdre attira son attention. C’était commun pour les gens de crier à la tricherie lorsque la chance n’était pas de leur côté, Williams vous en dira autant pour avoir été ciblé par de tels moments de rage. Alors pourquoi il était intéressé par cela? Regardons un peu ses pensées.

*Trois Quinte Flush Royale ?! Est-ce vraiment possible dans une seule soirée ? Quelles sont les probabilités que ça arrive? On est bien au-dessus du calculable ! Il doit y avoir quelque chose, personne n’est aussi chanceux… Quoique…*

Williams se mit un moment à regarder la paume de sa main d’un air pensif. Oooooh, il y a quelques minutes tu damnais ce don et maintenant, tu penses à l’utiliser pour satisfaire ta propre curiosité. Tu es vraiment indécis concernant ce pouvoir, n’est-ce pas? Il regarda la personne se lever de sa place, frustré, offrant une opportunité pour notre ami à la casquette de rejoindre une partie qui pourrait lui apporter le défi qu’il désirait tant aujourd’hui, et ainsi entrer en contact avec le fameux chanceux. D’ailleurs, c’était qui le Chip Leader, certainement le champion aux triples combinaisons impossible? Et ma foi, c’est encore un beau morceau, lui aussi. Cheveux mi-longs noirs désordonnés avec un costard bien repassé, et des yeux dorés ! Il transpire la richesse et la confiance en soi, tout l’opposé de Williams ! Son histoire doit être parsemée de joyaux et de diamants, ça serait génial de mener l’enquête. Et on est bien chanceux, il semblerait qu’il prenne un temps de pause. Parfait pour avoir du temps privé avec lui et en savoir plus sur sa petite personne avec un toucher de rien du tout.

Williams se mit à suivre le bel homme à travers le casino avant d’arriver à un balcon qui offrait une magnifique vue sur la ville éclairée de mille lumières au milieu de la nuit. L’inconnu au costard était en train de boire du bout de ses lèvres un verre de champagne avant de profiter de la douce brise qui semblait déranger notre ami à la hoodie. Il se mit à côté de son futur compétiteur et plaça ses bras croisés sur la balustrade en métal tout en regardant la cité.

“Alors, le voici, le chanceux qui a réussi à sortir trois Quinte Flush Royale en une soirée. Dire que j’en ai jamais réussi à en placer une seule durant toutes mes parties… j’en suis presque jaloux.”

*Voyons un peu si c’est vraiment que de la chance ou si tu gardes un secret que je devrais savoir si je venais à t’affronter au Texas Hold’Em.*


Il se redressa avant de retourner sa tête à l’homme au regard doré. Il tendit sa main vers lui pour une poignée amicale : rien de bien suspicieux derrière ce geste aussi banal.

“Je me présente, je suis William Auguste. Vous m’intriguez, jamais je n’ai entendu parler de quelqu’un d’aussi veinard. Je veux voir cela de mes propres yeux, on se rencontrera autour de la table verte, monsieur…?”
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockLun 2 Avr 2018 - 12:47
"Bon, tu sais quoi ? Je crois que j’ai une idée afin que l’on ne s’ennuie pas trop avec le gibier."

La cible d’aujourd’hui était le représentant d’une espèce de ptérodactyles gigantesques. Les créatures de son espèce vivaient généralement en haute montagne, mais on pouvait parfois les voir aller autrepart. Et justement, à cause d’une grippe qui semblait les faire s’agiter, l’une d’entre elles avait prévu de voler en direction d’une ville d’êtres humains. Ces derniers n’étaient pas les mêmes que sur l’autre Terre qu’Hish-Qu-Ten avait connu. Ils étaient bien plus fragiles, bien plus prônes à la panique, et bien plus stupides. Mais ils n’en restaient pas moins intelligents. Cependant, le chasseur était au delà de leur gabarit à présent. Même les forces armées ne lui faisaient rien, à présent. Et puis, dans une terre unifiée, il y avait beaucoup moins de combats pour en faire de véritables proies hargneuses et capables de se battre. Ils s’étaient donc ramollis. Les pauvres… Mais revenons-en au ptérodactyle : la bête appréciait beaucoup se nourrir de viande, attaquant les éléphants, par exemple. Cependant, si elle venait à trop approcher des pauvres petits hommes qui habitaient les villes, elle ferait des ravages. Ainsi, le chasseur pouvait continuer sa poursuite des sensations fortes et rendre un service à l’humanité.

"Un défi."

Le vaisseau qui volait laissa s’ouvrir sa porte. Il était passé en pilote automatique, alors que Peine était toujours planté dans la table. La dague bavarde était à présent capable de faire apparaître des petites mains d’ombre, incapable de l’aider à se déplacer ni à se battre, mais cependant assez pour au moins faire des gestes. Hish-Qu-Ten, lui, les bras croisés, était tout ouïe. Il voulait savoir ce que sa lame ensorcelée avait prévu de faire. Les défis étaient toujours bon à accepter. Il s’approchait petit à petit de l’ouverture.


"Essaie de battre le monstre en un seul coup."

En un seul coup ? Intéressant, se dit le chasseur. Il fit voler la lame jusqu’à lui, l’attrapant au vol, avant de sauter dans le vide. Le vaisseau les retrouverait tout seul. Le vent se frottait à eux. Ils étaient à quelques kilomètres d’altitude, rien de bien effrayant. La posture du colosse se mit à changer, passant d’un plat à un plongeon, afin de gagner de la vitesse. Une forme ailée se mit à paraître en bas. La cible se trouvait en effet aux coordonnées calculées auparavant. Hish-Qu-Ten appréciait les recherches sur les proies avant la chasse. Cela diminuait la surprise, mais cela permettait également de ne pas avoir à chercher le traqué pendant des heures. Il n’allait plus avoir de problèmes de poursuites ainsi. Comment allait-il faire pour le vaincre en un coup, alors ? Peut-être pouvait-il trancher le coup de la bête en usant de Peine ? Ou bien allait-il lui frapper le visage avec assez de force pour lui annihiler toute fonction cognitive ?

"Une idée de phrase classe à sortir lorsqu’on en aura fini avec lui ?"

Le silence d’Hish-Qu-Ten répondait à sa place : il ne savait pas quoi dire après une chasse rondement menée. La lame bavarde dans sa main droite, son poing gauche fermé et prêt à frapper, il réfléchissait tout d’abord à comment vaincre l’ennemi. Ou plutôt, comment le vaincre et gagner le défi imposé par son arme et ami. La solution qu’il trouva fut la suivant. Il mit ses bras le long de son corps, et réussit à modifier sa trajectoire afin d’arriver vers la tête du ptérodactyle. Et il lui fit un coup de boule absolument extraordinaire. Ne changea pas sa pose, il laissa sa résistance, son poids, sa vitesse, et sa force faire le travail pour lui. Le hurlement de la bête résonna dans le ciel, alors que sa conscience s’évapora. Le prédateur se releva, le squelette sur lequel il se tenait complètement réduit en compote. Il regarda Peine, et pointa la tête de la créature du doigt, avant de fermer la main et de dresser le pouce en l’air : il avait réussi le défi. En fait, il était tellement content qu’il oublia la chute libre dans laquelle ils se trouvaient.

"Hé ! Pas mal ! Je m’y attendais pas !"

Cependant, la réalité leur revint rapidement, et ils purent voir que la ville étaient bien plus proche de la bête que dans leur calcul. La joie fit place à la peur d’avoir mis des vies en danger, et rapidement, le Yautja se mit à attraper la tête du monstre mort de ses bras puissants afin d’essayer de changer sa direction et son lieu de crash. Prenant dans ses mains le bout du bec de la bête, il sauta dans le vide, et commença une étrange tentative de déplacement : en faisant des pirouettes, il “roulait” dans les airs, en avant, portant à l’aide de sa Force Supérieure le monstre, s’éloignant petit à petit du centre-ville. Mais malheureusement, la gravité était plus forte que la stupidité : la bestiole s'écrasera dans la ville, qu’importe les efforts du chasseur. Alors ce dernier eut une autre idée : en frappant différents points du corps, il provoqua une rigidité dans la créature, la rendant plus raide qu’un poteau en l’espace de quelques minutes. Il était temps, le sol n’était qu’à quelques centaines de mètres. Hish-Qu-Ten lança le ptérodactyle vers la terre, à un endroit vide, afin qu’il s’encastre dans le goudron d’une route, raide, comme une fléchette qui vient d’être lancé sur une cible. Et lui ? Lui, il résistera à l’impact.

"Toujours pas d’idée de phrase d’accroche ?"

Le chasseur fit non de la tête avant de s’éclater sur le toit d’un bâtiment, traversant les tuiles et les quelques étages en dessous, prenant garde de ne pas faire mal aux pauvres âmes qui étaient par ici. Il arriva bientôt entre deux d’entre elles, qui allaient faire une poignée de main, s’arrêtant dans sa chute, à plat ventre contre le sol. Il ne bougea pas pendant quelques secondes, avant de se relever en claquant rapidement des dents et des défenses sous son masque, rire si distinctif de son espèce, puis de rugir victorieusement en levant les bras dans les airs, terrifiant les quelques personnes qui avaient gardé leur vivacité d’esprit intacte malgré le ridicule de l’évènement.

"Hé, Hish ! Tape m’en cinq !"

Le Yautja se retourna, et donna un léger coup de poing sur les phalanges de la main d’ombre de l’épée. Ce n’était qu’après qu’il se rendit compte que Peine s’était retrouvée planté dans la visière de la casquette d’un terrien au visage déprimé. Le pauvre. Gentiment, afin de ne pas effrayer le natif, le Yautja approcha sa main de son chapeau, afin d’en enlever la lame. Ils étaient fragiles, les gens d’ici. Il ne fallait pas trop les paniquer. Du coin de l’oeil, il put voir à travers une fenêtre que sa proie était plantée dans le sol, raide comme un piquet, et certains des citadins venaient observer la chose avec un mélange de curiosité et de peur.

"Excusez nous du désagrément, messieurs-dames. On vient juste tuer un gros carnivore qui a failli tous vous manger."
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockLun 2 Avr 2018 - 21:09
Une voix masculine extirpa le démon de ses pensées. Martis ouvrit aussitôt ses yeux jaunes et tourna légèrement la tête vers l'homme qui venait de se pencher sur la balustrade. C'était un jeune être humain vêtu de façon très décontractée, un peu comme ces gens pauvres qui vivaient dans des cités HLM et que Martis méprisait tant. En effet, le démon de l'avarice était naturellement attiré par les gens riches, et essayait d'éviter le plus possible ces parasites qui profitaient du système en absorbant les économies des personnes honorables, telles de maudites sangsues. Oui, il avait quelques préjugés sur les gens.
Qu'est-ce que ce malotru faisait dans un casino prétendument luxueux ? N'y avait-il pas de contrôles à l'entrée ? Aucune tenue de rigueur exigée ? S'il avait su que ce casino ouvrait ses portes à n'importe quel mendiant, le démon en costard n'y aurait certainement jamais mis les pieds. Qu'est-ce qu'il lui voulait celui-là ? Certainement lui demander une petite pièce, un peu de monnaie, de quoi se payer quelques jetons qu'il perdrait aux jeux d'argent dans les minutes qui suivraient, si ce n'est pas pour s'acheter une bière ou un paquet de cigarettes. Martis ne put réprimer un soupir malgré lui. Il n'était, hélas, pas aussi bon acteur que son frère Solis. Pourtant, l'orgueilleux éprouvait bien plus de mépris pour les autres que Martis, mais il savait mieux le masquer. Alors que le démon du Mardi ne méprisait que les gens qui avaient peu de moyens financiers et de biens matériels, Solis était bien pire, il méprisait tout le monde, simplement parce qu'il se sentait extrêmement supérieur à n'importe qui.

Et voilà que la vermine commençait déjà à se plaindre, comme quoi il n'avait jamais eu de Quinte Flush Royale et qu'il en était jaloux. C'était toujours comme ça avec les pauvres, ils n'étaient jamais satisfaits de ce qu'ils avaient, ils lorgnaient toujours sur les autres, toujours à envier les gens qui avaient réussi. Ils trouvaient toujours une bonne raison de se plaindre, ces vauriens fainéants. Ce comportement lui rappelait Mercurii d'ailleurs, l'envieuse Mercurii. Il avait toutefois un peu de respect pour elle, elle était sa sœur après tout. Il avait bien plus de respect pour elle que pour son paresseux de frère Vénéris, qui n'était vraiment bon à rien, et dont la passivité et l'insouciance l'agaçait au plus haut point.

Martis répondit à la première affirmation de l'homme à la hoodie, à propos de la Quinte Flush Royale, en s'efforçant de prendre un air pas trop agacé et même presque, je dis bien presque, un tout petit peu amical :


"Avec une chance sur six cent quarante-neuf mille sept cent trente-sept d'en obtenir une, ce n'est pas étonnant que vous n'en ayez jamais eu, il faut s'accrocher. Mais la chance, ça se provoque."

La chance se provoque. Une phrase qu'il nous arrive d'entendre quelques fois au court de notre vie. Une phrase généralement affirmée par des gens chanceux ou ayant obtenu une grande réussite, exprimée envers quelqu'un qui le jalouse. Que voulait dire Martis par-là ? Peut-être était-ce une façon de dire à ce jeune homme, qui ne semblait pas faire grand chose de sa vie, de se remettre en question, de se sortir les doigts du cul comme on dit familièrement, de s'investir dans une affaire qui pourra nous rapporter à plus ou moins long terme. Peut-être qu'il voulait dire par-là que le jeune homme à la capuche par-dessus une casquette n'avait pas joué assez pour obtenir cette magnifique main. Ou bien, peut-être que c'était une allusion à peine dissimulée à son propre pouvoir, puisqu'il était littéralement capable de provoquer la chance.

Puis, le fumiste, qui entrait dans un casino respectable comme il rendait visite à sa grand-mère, décida enfin de se présenter. Il ne lui avait pas encore demandé l'aumône pour l'instant, c'était un bon début. C'était un certain William Auguste. Jamais entendu parler. Martis ne le connaissait ni d'Adam, ni d'Eve, et pourtant il aurait connu ces deux-là s'ils avaient existé puisqu'il était là depuis quasiment le début de la création de la vie dans l'univers. Il y a des milliards d'années de cela, Martis, ou plutôt Mammon de son vrai nom - Martis n'étant qu'un prénom qu'il utilisait sous cette apparence humaine - avait parcouru les différentes galaxies avec ses six frères et sœurs afin de corrompre les cœurs de très nombreuses espèces vivantes intelligentes,  répandant ainsi les sept pêchés capitaux à travers tout l'univers, tels des virus qui contaminaient de plus en plus d'entités, générations après générations. Grâce à eux, des tyrans mégalomanes tels que Freezer et Bibidi avaient pu devenir ce qu'ils étaient devenus. Grâce à l'avarice et à l'orgueil, les êtres humains avaient pu mettre en place le système économique le plus magnifique : le capitalisme, qui récompensait les méritants et favorisait les inégalités sociales, conduisant l'espèce à se détester et s'entredéchirer, tandis que la gourmandise et l'envie faisaient tourner la société de consommation, sans quoi le capitalisme s'effondrerait. Les Seven Deadly Sins n'avaient pas directement établis tout cela, car ils n'avaient pas directement manipulés les gens d'aujourd'hui pour en faire ce qu'ils sont. Mais d'une certaine manière, ils en étaient à l'origine, puisque s'ils n'avaient pas corrompu les premières espèces intelligentes jadis, les pêchés n'auraient pas été aussi présents chez les individus. D'une certaine manière, Martis se sentait fier de voir ce que les humains de la Terre avaient bâti, de voir à quel point ils étaient devenus avares, égoïstes et individualistes, au point de créer un système économique basé sur ces valeurs. La déchéance de l'humanité était probablement l'une de ses plus grandes réussites. A l'inverse, les Nameks, qui vivaient en harmonie, représentaient pour lui un échec, car ils avaient été imperméables à la corruption quelques millions d'années plus tôt.

Wahou, on est parti loin là, mais bon si William Auguste touche Martis et apprend toute sa vie, il faut bien commencer un peu à lui expliquer ce qu'il s'est passé parce que quelques milliards d'années de vies, ça ne se résume pas dans un post de trois lignes malheureusement. Bon, et si on revenait au présent et à nos deux protagonistes symétriquement opposés ?

Il y avait donc une main tendue devant le beau brun ténébreux au costard noir et aux yeux dorés, une main qui appartenait à cet inconnu à l'identité désormais connue qui répondait au charmant nom - il faut bien insérer quelques compliments après l'avoir rabaissé plus bas que terre au début de ce post - de Williams Auguste, Billy pour les intimes, à moins que ce ne fût Gugusse mais on ne l'espérait pas pour lui. Et à peine fut-il présenté que le gusse en question demanda déjà la lune au richissime Martis. Bon, en fait, il n'était pas si riche que ça dans ce monde. Toute sa richesse était en Enfer hélas, mais sur Terre, au sein de ce corps qui ne lui appartenait pas, il était un peu ruiné. Bien évidemment c'était une explication ridicule pour respecter la règle qui veut que l'on commence avec mille zénies au début du RP mais évitons de briser le quatrième mur et de faire de telles remarques, voulez-vous ? Au moins, le jeune Will n'avait pas ce problème de cohérence à expliquer, puisqu'il était pauvre. Ou tout du moins c'était l'impression qu'il donnait avec son air de wesh-wesh, mais ça c'était dû aux préjugés qu'il y avait dans l'esprit de Martis.

Bien sûr, Auguste ne demandait pas littéralement la Lune, ce n'était pas quelque chose que Martis pourrait lui apporter de toutes façons. Et puis, même s'il en avait le pouvoir, comme Williams ferait-il pour la transporter et la ramener chez lui ? Elle était bien trop grosse. Peut-être pouvait-il vivre là-bas, c'était plus commode. Mais il faudrait faire tout un tas de trucs pour pouvoir y respirer et y rester longtemps, créer une atmosphère, cultiver des plantes, et tout ça. Cela coûtait beaucoup trop cher. Surtout pour Martis qui n'avait que mille cinq-cent malheureux zénies, même si théoriquement à la fin de sa partie au casino il devrait en avoir plusieurs dizaines de milliers mais que ça ne sera probablement pas possible de les indiquer dans son profil parce que sinon ça serait un peu trop facile d'obtenir des zénies comme ça et que ça ne servirait à rien de débuter le RP avec mille zénies si tout le monde peut en obtenir autant qu'il veut quand il veut par un simple RP. J'ai conscience que cette phrase extrêmement longue était particulièrement désagréable à lire, vous m'en voyez désolé. Enfin, vous ne m'en voyez pas véritablement désolé puisque je suis derrière un écran, et que vous-même êtes derrière un écran, et qu'il n'y a pas de webcams pour nous filmer. Et même s'il y en avait, on ne peut pas les utiliser sur le forum, il faudrait utiliser Skype ou autre chose, comme Chatroulette par exemple mais là il faudrait avoir beaucoup de chances pour se retrouver parmi tous les inconnus de la Terre. Il y a statistiquement une chance sur le nombre d'utilisateurs de Chatroulette simultanés que ça arrive à chaque clique sur le bouton "personne suivante", soit en moyenne un chance sur treize millions neuf-cent cinquante-sept mille sept-cent quarante-huit. A titre de comparaison, on a neuf chances sur dix de tomber sur un homme en train de se masturber, sur le même site. J'en ai fait les frais. A mon grand désarroi. Mais peut-être que ça intéresserait certains d'entre vous, voilà pourquoi cette information capitale se retrouve dans ce post qui n'a pas le moindre rapport. Comment en sommes-nous arrivés-là, déjà ?


La main de Williams Auguste attendait toujours d'être empoignée par celle de Martis, mais ce dernier n'avait pourtant pas fait le moindre mouvement, tout simplement parce que, accrochez-vous bien : bien qu'il se soit écoulé environ vingt minutes depuis que j'ai commencé à écrire qu'Auguste tendait sa main, et que vous lisez ce post depuis  très probablement cinq minutes ou plus, à cet instant précis où j'écris ces lignes, il ne s'était écoulé, depuis le début du mouvement de Williams Auguste visant à tendre sa main, qu'une poignée de secondes. C'est l'histoire de la relativité du temps. C'est Enstein qui l'a dit. Incroyable, non ? Mais il y a quelque chose d'encore plus incroyable : la main de Williams Auguste n'était pas prête de rencontrer celle de Martis Sins, savez-vous pourquoi ? Très vraisemblablement puisque vous avez dû lire le post précédent celui-ci, mais la raison est toute autre : nous n'avons pas encore fait un tour dans la tête de Martis ! Et oui, il faut encore placer dans ce post le cheminement de pensées du personnage, comme le veut la coutume, alors installez vous confortablement dans votre chaise de bureau ou où que vous soyez, car nous allons faire un voyage extraordinaire... dans l'esprit d'un démon ! Wooooosh ! C'est l'onomatopée d'un voyage dans un esprit. Si si. Vous saurez lorsque l'on sera arrivé à destination, tout simplement grâce à la présence d'astérisques, ou étoiles, autour des pensées du personnage, colorées d'une telle manière que le lecteur comprenne bien qu'il s'agit des pensées du personnage et qu'il les lise en s'imaginant la voix de Martis. En l’occurrence, c'est une voix de couleur jaune, comme ses iris, et qui rappelle également un peu la couleur de l'or. Comme de par hasard, dites donc !


*Arf, une poignée de main...*

Un geste si anodin, rien de bien suspicieux derrière un geste aussi banal, copié-je sur mon partenaire de RP pour ne pas avoir à trouver de synonymes et pour faire gonfler ce post de quelques mots supplémentaires, ce qui me permettra d'accumuler de l'expérience et de monter de niveau. Sauf que non en fait, et heureusement.
Malgré l'anodinité... Diantre, le correcteur orthographique souligne ce mot en rouge, ce qui signifie qu'il ne le connaît pas ! Que faire ?... Anodivinité...? Anodignité....Anodi... Bon, malgré la trivialité du geste, Martis eut une hésitation avant de saluer cet énergumène. Une hésitation qui n'était pas du tout dû au fait que Williams Auguste avait un étrange pouvoir lui permettant de connaître toute la vie d'une personne en la touchant, figurez-vous, puisque Martis était à des années-lumières de se douter d'une chose pareille bien évidemment ! Non, s'il avait une hésitation, c'était pour la raison suivante :


*C'est peut-être une astuce de malandrin pour me piquer la bague au doigt... Qu'est-ce qu'un assisté de la société tel que lui vient faire dans un casino, si ce n'est pour voler les méritants ? Il a des vêtements amples, il peut facilement y cacher des bijoux et des porte-feuilles. Il s'est approché de moi furtivement à un moment où j'étais ailleurs... Zut ! Mon porte-feuille !*

C'était assez rare, mais Martis eut un petit moment de panique, et se mit à écarquiller légèrement des yeux. Alors que Williams Auguste avait présenté sa main, son interlocuteur tâta rapidement l'une de ses poches pour vérifier que son porte-feuille était toujours là, ce qui était bel et bien le cas. Il soupira de soulagement.

*Ça va, il ne m'a rien pris pour l'instant, mais qui sait s'il ne va pas profiter de cette poignée de mains pour :
A - me fouiller les poches, ou
B - me voler ma bague, voire même
C - me chiper la montre au niveau de mon poignet gauche en profitant de mon attention focalisée sur ma main droite empoignant la sienne.*


Qui aurait cru qu'une simple et aussi banale poignée de mains susciterait tant d'inquiétude chez notre avare ? La seule apparence de Williams suffisait pour que Martis s'en méfie, lui qui était un peu parano et très inquiet à l'idée qu'on lui prenne ses biens. Et pourtant, il avait tout de même un atout dans sa manche, quelque chose qui pourrait changer la donne :

*D'un autre côté, je peux profiter de cette poignée de mains pour lui absorber sa chance. S'il est vraiment venu ici pour jouer au Poker, ça ne pourra que me servir. Dans le cas contraire, s'il tente de me voler quelque chose, je peux espérer lui prendre suffisamment de chance pour qu'il ait un accident dans les minutes qui suivent ce qui me permettrait de récupérer mon bien. Cela me semble être la meilleure solution.*

Et voilà ! Il s'était enfin décidé ! Il allait donc bel et bien la lui donner, cette poignée de mains que Billy désirait tant, mais ça n'allait pas être gratuit. Juste un peu de chance, enfin une assez bonne partie tout de même, de quoi s'assurer de tirer toujours les meilleures cartes quand il jouerait contre lui. Mais il allait rester très attentif aux moindres faits et gestes de son interlocuteur, et s'il tentait de lui voler quoique ce soit de matériel, il ferait tout son possible pour lui absorber le plus de chance possible afin d'augmenter fortement les probabilités d'un malheureux accident. C'était assez drôle, puisque finalement, Williams ne comptait pas lui voler quelque chose de matériel, mais quelque chose d'imperceptible : tous les instants de ses milliards d'années d'existence, même les très nombreux dont il ne se souvenait plus. Quoique dans ce cas il ne s'agissait pas vraiment de vol mais plutôt d'une copie de données, puisque Martis conserverait ses souvenirs.
Avant d'entamer son geste de salutations, il répondit :


"Je m'appelle Martis Sins, et ce serait un véritable plaisir de vous affronter."

Le jeune démon au costard noir approcha lentement sa main droite de celle de Williams pour conclure la scène de poignée de mains la plus longue de l'histoire du RP, lorsqu'un puissant vacarme le poussa à interrompre son geste avant d'avoir touché son interlocuteur. Quelque chose venait apparemment de tomber du ciel et de s'écraser sur le toit. Il y eut d'autres bruits de fracas venant du haut de l'immeuble. Martis leva la tête. Bien qu'ils étaient sur le balcon, celui-ci était abrité, ce qui expliquait qu'il y avait quelque chose de solide au-dessus de leurs têtes. Soudain, le plafond s'effrita puis s'effondra aussitôt, et quelque chose d'assez volumineux et lourd tomba pile entre nos deux protagonistes. La chose en question avait une forme humanoïde, ce fut ainsi qu'un troisième protagoniste s'ajouta à la scène.

Martis baissa la tête vers ce qui venait de tomber du ciel, le regardant d'un air très étonné, puis il leva la tête pour regarder le trou au plafond, puis son regard revint sur notre cher mais pauvre Williams Auguste.


"Une chance qu'il ne soit pas tombé sur l'un de nous deux !" s'exclama l'avare.

A peine eut-il terminé sa phrase qu'une lame se planta dans la visière de la casquette de son interlocuteur. Martis écarquilla légèrement les yeux, un peu surpris. Heureusement pour Williams qu'ils n'avaient finalement pas eu cette poignée de mains, car si Martis lui avait volé de la chance, il y aurait eu plus de probabilités pour que la lame le blesse, voire même se plante directement dans sa tête et le tue, en supposant qu'il s'agisse d'un être humain ordinaire sans capacités  physiques exceptionnelles qui lui permettraient de minimiser les dégâts.

Si l'un des types avec qui il avait joué un peu plus tôt s'était retrouvé à la place d'Auguste, il aurait certainement fini écrabouillé par le prédateur, ou bien il se serait pris un morceau de plafond sur la tête et aurait eu, au mieux une légère commotion cérébrale, au pire une mortelle fracture crânienne, ou alors la lame lui aurait traversé la cervelle.


*Cette chose est tombée du ciel pile-poil pour annuler notre poignée de mains. Cela ne peut être un hasard. Le destin m'envoie un message. J'ignore ce que Monsieur Williams Auguste mijotait, mais je dois à tout prix éviter de lui serrer la main, et peut-être même éviter tout contact physique avec lui.*

Par sécurité, il recula d'un pas, laissant ainsi également un peu plus de place à l'intriguant être tombé du ciel. Ce dernier possédait une arme inhabituelle, une dague qui semblait doter d'un esprit et qui était capable de communiquer, et de former un poing noir, avec lequel l'être en armure fit un check.

Rapidement, il y eut de l'agitation, et plusieurs curieux situés à l'intérieur du casino se précipitèrent vers le balcon pour voir ce qu'il se passait. La créature humanoïde se releva et récupéra son arme qui s'était plantée dans la casquette d'Auguste. Sa casquette avait été abîmée par malchance, alors même que Martis ne lui en avait pas encore absorbé. C'était des choses qui arrivaient. Le hasard pouvait être farceur, tout comme il était parfois capricieux. L'arme intrigante prit à nouveau la parole pour s'excuser et expliquer qu'ils venaient de tuer un gros monstre carnivore, qui s'était écrasé sur une route non loin de là à peu près en même temps qu'eux.


"Ce couteau qui parle doit avoir une très grande valeur." affirma Martis en s'adressant à l'homme en armure.

Il avait parlé d'un air banal, comme si tout cela était normal et que, dans cette situation extrêmement sordide, la seule chose qui l'intéressait était la valeur d'un couteau qui parle. Et qui fait des checks.

Tout en attendant la réponse de l'être venu des étoiles, Martis surveillait du coin de l’œil Williams Auguste qui, si l'on en croyait le destin, avait tenté de lui jouer un mauvais tour en lui serrant la main.



( HRP : J'ai édité la fin de mon post conformément à ce que m'a demandé Williams, les parties rajoutées sont en gris, certaines phrases ont été supprimées pour garder la cohérence. La fin du post est sans doute devenue un peu plus confuse car j'avais la flemme de tout réécrire au propre. )
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockLun 9 Avr 2018 - 16:08
*La chance, ça se provoque, hein ? Bientôt, tu vas me dire que tu as plus d’un tour dans ton sac, ou devrais-je dire ta manche ? Ne t’inquiètes pas, l’ami. Bientôt, je saurais ce que tu manigances... Personne n’est aussi chanceux naturellement. Soit tu triches, soit il doit y avoir un truc similaire aux pouvoirs de ma pierre.*

C’est qu’on est bien suspicieux de la personne, Williams. Peut être que tu devrais juste admettre que la chance fonctionne de façon bien étrange. Après tout, tu l’avait été suffisament pour être la celui qui a retrouvé l’artefact vert qui t’a donné des pouvoirs cosmiques phénoménaux ! Mais bon, vu comment tu en parles à chaque fois de façon péjorative, j’imagine que tu dois voir cela comme de la malchance. Hé, au moins, profite du paysage qui t’est offert et de la belle vue que te procure le veinard aux yeux dorés. Mais bon, au moins ton manque de foi en cette personne t’a encouragé à lui donner une poignée de main et je dois admettre que le bougre m’intrigue. Son histoire promet d’être remplie de luxe, de bonne nourriture et surtout, de bonne compagnie.

Auguste commença à lui tendre la main pour lui serrer la pince mais là où il s’attendait à une réponse quasi-immédiate de la part du bien habillé, contrairement à lui, ce dernier se mit à… tapoter l’une de ses poches ? Oooooh, je comprends, faut dire avec l’accoutrement du joueur de poker encapuchonné, je ne peux pas lui en vouloir d’avoir cette réaction, surtout que ce dernier l’avait prit en filature auparavant. Notre ami roula des yeux par contre, clairement pas amusé par la situation.

*Il est sérieux ce type ? Son premier instinct de vérifer que je lui ai pas volé quelque chose ? Je sais que j’ai pas les meilleurs goûts en terme vestimentaire mais c’est pas un poil irrespectueux, là ? De plus, pourquoi j’irais le voler dans un endroit aussi bien sécurisé que LE casino Royal de Satan City ? Merci, mais je préfère ne pas passer ma nuit derrière des barreaux alors que je peux gagner ma vie légalement en te plumant au Poker !*

De toute manière, tu ne serais pas suffisamment habile pour parvenir à un tel coup ou assez intelligent pour t’en sortir intact une fois que tu te serais fait griller. Admettons-le, Williams est pas le plus brillant maintenant que j’y pense, s’il tenait vraiment à avoir des informations sur le type, il l’aurait fait exprès de le bousculer et agir comme si c’était un accident pour s'accaparer de précieuses informations sur la vie du beau brun. Mais non : à la place, il opte pour une poignée de main qui pourrait facilement être refusée pour n’importe quel raison, que ça aille du simple manque de respect à la paranoïa des germes qui peuvent être transmises par un contact physique. Ou tout simplement car il aime pas sa face, je lui en voudrais pas honnêtement, c’est une raison parfaitement légitime de refuser le geste.

L’homme qui transpirait le luxe et la richesse décida enfin de se présenter : Martis Sins. Attends une seconde, “Sins” ? Tu as pas dû avoir une enfance facile avec un tel nom. Se nommer littéralement “péchés” en anglais, le pauvre. Il est pourtant un être respectable de la société, je peux le dire rien qu’à la vue de son accoutrement. Williams sourit, avec un soupçon de satisfaction dans ses yeux, alors que la main de l’homme au costume noir s’approcha lentement de la sienne. Délivre nous tous tes secrets, mon cher !

Malheureusement, quelle histoire digne de ce nom se passerait sans un retournement de situation ? Alors qu’ils allaient enfin rentrer en contact et que la porte vers la vie de son futur adversaire allait s’ouvrir, un fracas formidable se fit entendre. Par panique, Monsieur Auguste fut le premier à retirer son bras, levant la tête en l’air en entendant ces bruits de mauvais augure. Quel couard, je vous jure. Davantage de craquements retentirent alors que le coeur du possesseur de la pierre verte commençait voir sa cadence s’accélérer. Une seconde plus tard, un géant avec une armure étrange s’effondra entre les deux experts du Texas Hold’em. Notre courageux héros tomba lâchement sur son postérieur, apeuré par ce qui venait d’arriver.

*Je le savais, je le savais, on est attaqué, on est attaqué ! J’aurais jamais dû quitter la capitale de l’Ouest !*

Mais là n’était pas la fin des surprises pour le trouillard : une lame s’enfonça brusquement dans la visière de sa casquette. Le corps de Williams était complètement paralysé par la peur. Mais quelle blague ce type, il devrait plutôt agir comme Martis et garder son calme face à cette situation. Mais non, Monsieur a peur pour sa vie sans intérêt. Maintenant que j’y pense, il n’a eu aucune crainte à toucher un minerai vert possiblement radié mais il se chie dessus face à ce qui est ni plus ni moins qu’un jumpscare ? Tu dis que Sins est louche, mais regarde toi dans un miroir ! Enfin, je devrais arrêter de me moquer du pauvre, la majorité de l’audience étant également terrifiée par cette entrée pour le moins fracassante, et son rugissement derrière n’aidait en rien pour calmer le rythme cardiaque de Williams. Et puis, la lame se mit à parler et demanda un check à la monstruosité tombée du ciel. Voici quelque chose qui sort de l’ordinaire : tu en penses quoi, Auguste ?

*Me butes pas !*

Ouais, tu n’es clairement pas intéressé par un autre objet qui démontre des capacités hors du commun comme ta pierre ? Non, ta survie d’abord, tu as vraiment tes priorités dans l’ordre. C’est moi ou la dague a de la chair sur elle ? Ça veut dire… VITE, TOUCHE LA ! Qu’on puisse en savoir plus sur elle ! Et ben non, le géant de 2 mètres 20 vient de la retirer délicatement de son chapeau… avant que l’humain ne se mette à ramper vitesse grand V en arrière avant de se relever, le dos contre le mur. Il était terrorisé, comme le reste de l’audience qui venait d’observer l'événement. La lame du présumé “Hish” se mit à s’excuser du désagrément et annonça qu’il venait de tuer un dangereux carnivore qui aurait pu les manger. Williams pouvait voir la carcasse de l’animal d’ici. Ça ne le rassura point d’avoir un guerrier dans les alentours, au point même qu’il en ait oublié son objectif de connaître l’histoire de l’homme aux yeux dorés. Ce dernier, d’ailleurs, était toujours à côté du géant, s'intéressant plus à la valeur de l’arme parlante qu’autre chose, à la stupeur de l’encapuchonné.

*Mais, mais… il est fou, comment il peut garder autant son calme ainsi ?... Respire, respire…*

Williams commença à prendre de longues inspirations et expirations pour retrouver un rythme cardiaque convenable et combattre son instinct de survie qui lui disait de fuir. Sa main posée au niveau du coeur, il expira une dernière fois avant d’observer la scène. Bien sûr, reste spectateur, ne devient surtout pas acteur quand les choses deviennent intéressantes !
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockJeu 12 Avr 2018 - 0:11
Il fallait faire le point des évènements après cet atterrissage en toute perfection. L'intérieur du bâtiment brillait de mille feux. Cela voulait dire que beaucoup d'argent y était dépensé. Il était vrai que la gente humaine aimait bien user de son argent dans la décoration plutôt que dans l’obtention de nourriture pour la totalité de sa population. Est-ce que cela provenait d’une envie de déterminer les forts des faibles ? Ou bien était-ce de la frime ? Peut-être davantage l’envie de se créer une culture ? Peut-être de se créer un sentiment de sécurité ? Toutes ces sculptures avaient l’air impressionnantes, en effet. Peut-être de quoi éloigner les prédateurs. Mais elles n’étaient pas très protectrices. Hish-Qu-Ten doutait de la présence de mécanismes de combat dans ces bonhommes d’or, ces faux guerriers, et ces dames aux yeux bandés. Peut-être y avait-il des armes de cachées ? Ou bien est-ce que les statues étaient animées ? Le Yautja doutait qu’une religion soit derrière tout cela. En effet, la plupart des représentations du Dieu terrien n’avaient pas de visage, ou bien en faisaient des barbus. La barbe était propre à l’homme. Est-ce que cela rendait les hommes plus avantagés ? Si leur créateur était un homme, comment expliquer que le corps humain, durant la conception, prend la forme d’une femme jusqu’à l’apparition du chromosome Y ? Cela donnait à réfléchir. Le Chasseur avait encore beaucoup à apprendre sur la culture de ce monde.

"Hé, Hish, tu peux me dégager de là ?"

Ah, oui ! Il oubliait : Peine était toujours coincé dans la casquette de l’être apeuré. Le guerrier se mit donc à tendre le bras pour attraper son meilleur ami et le dégager du couvre-chef protecteur. En effet, la visière de ces étranges chapeaux avait pour but de créer de l’ombre au niveau des yeux. Il devait se protéger de toutes les lumières réfléchies par les objets brillants autour d’eux. C’était certainement la raison de l’utilisation de cette casquette. La capuche sur sa tête devait, quant à elle, l’aider à ne pas trop souffrir du bruit causé par autant de gens dans une même salle. Il devait être intelligent, cet humain. Mais peut-être un peu trop facilement apeuré. Le pauvre bonhomme, fesses à terre, reculait alors qu’Hish s’avançait pour lui prendre la dague. Cela fit que le colosse, qui tentait de ne pas trop le faire paniquer, poursuivit très lentement la personne à terre, avant de finalement réussir à récupérer la lame bavarde. Cette dernière souriait. Enfin, elle souriait autant qu’une dague sans bouche le pouvait. Cela voulait dire que le guerrier ne put reconnaître son expression qu’à son oeil, dont la paupière inférieure s’était levée.

"Oh oh oh ! Ils ont peur si facilement, ces terriens."

Mais Hish-Qu-Ten se sentit néanmoins mal de laisser le pauvre homme dans cet état. Alors, de ses bras puissants, il l'attrapa par les épaules, avant le relever de force, le posant debout, sur le sol. Il ne s’arrêta pas là, et se mit à épousseter un peu, du dos de sa grosse main, le costume du malheureux autochtone. Après avoir fini, il tapota très, très doucement l’épaule de l’indigène terrorisé, avant de fermer le poing en levant le pouce en l’air dans sa direction, signe qu’il semblait répéter à chaque fois qu’il désirait être sympathique. Peine, dans sa main libre, regardait la scène, toujours amusé. En fait, ce ne fut qu’après une remarque fort désagréable de la part d’un autre de ces visiteurs du monde doré que l’attitude de la lame maudite changea.

"Ah ah ! Oh oui que je vaux beaucoup ! Mais en tout honnêteté, je pourrais rien faire sans mon pote Hish-Qu-Ten ! Le meilleur dans sa division ! Le..."

Il put sentir l'étreinte de son cher possesseur se resserrer. Peut-être qu'il voulait l'empêcher de chanter ses louanges ? Ou bien peut-être qu’il avait un doute sur la présence du personnage aux yeux dorés et au regard vague. De tous ceux qui étaient présents ici, il était le seul à ne pas avoir peur, et estimait uniquement l’argent que pouvait valoir Peine. Quelle drôle de façon de gérer ses priorités. Sans compter le fait qu’il se fiche des autres. La tête pleine de connaissances plus ou moins utiles du chasseur s’était mise à travailler. La sociopathie avait comme trait le plus important celui de manquer d’empathie, ainsi que d’un contrôle de la peur assez incroyable. Estimer ainsi la valeur d’un être intelligent à haute voix, quand bien même ce dernier ne semblait pas s’en plaindre, était un comportement qui démontrait une autre de ses caractéristiques : l’évaluation des matériaux avant celles des vies. Il cherchait à se faire de l’argent en ce lieu, ou bien à l’étaler sous le nez des autres. Enfin, ça c’est ce que l’on pouvait voir également à ses poches bien remplies. Hish-Qu-Ten ne savait pas bien reconnaître la mode terrienne, mais le costume de l’individu était taillé à sa mesure, contrairement à d’autres qui en avaient des trop grands ou trop petits. Ainsi, il était dénué de compassion et de respect pour les autres, et s’amusait peut-être à frimer devant ceux qui fréquentaient également ce lieu bien brillant et bruyant. Cela faisait beaucoup. C’était fascinant ce que l’on pouvait déduire avec un cerveau et des connaissances apprises dans les livres terriens. Enfin, il espérait que ce soit vrai, aussi.

Le champ des différences ne s’arrêta pas là : sa signature thermale était différente de celle des autres individus. Le masque d’Hish-Qu-Ten était en effet équipé de plusieurs modes de visions, qui lui permettaient de reconnaître les proies dans différents milieux, et selon l’atmosphère en place. La température émise par son corps était à un degré Yautja en dessous de celle des autres. Peut-être qu’il était malade ? Ou bien est-ce que le manque d’émotion s’attaquait à la fièvre, chez les humains ? Son bras libre se leva en direction de son casque, et appuya sur quelques boutons placés au niveau de la tempe; si on pouvait donner le nom de “tempe” à cette partie du crâne du guerrier. Son mode de vue changea, et il put zoomer la visière sur son adversaire. Il prit une photo de son épiderme, et se mit à agrandir l’image jusqu’à arriver à un point semblable à une autre image prise par son casque : celle d’une peau humaine. Mais la structure de l’ADN était identique. Ainsi, son enveloppe corporelle était semblable à celle d’un humain. Étrange.

"Bah alors Hish, qu’est-ce qui va pas ?"

Les dents et les défenses du chasseur claquèrent sous son masque, et son langage signature ne put être compris que par celui qui le maintenait en vie. Peine comprit la chose, et lorsque le Yautja leva la lame devant lui, de sorte à ce qu’un contact visuel se fasse entre la dague bavarde et le personnage aux yeux dorés, il se mit à parler.

"Mon pote pense que t’es bizarre, gars. Les yeux jaunes contrairement à tout le monde ici, le manque d’émotion, et la température de ton corps, c’est pas normal. Donc il demande pourquoi c’est le cas. Et également ce que tu viens faire ici. Car, tu vois, t’as beaucoup de points communs avec des gens atteints d’une maladie mentale qui en font de potentiels tueurs, tout ça. Mais je te remercie tout de même du compliment ! "

Lentement, le colosse descendit le bras. Il attendait des réponses.
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockSam 14 Avr 2018 - 23:19
Pauvre petit être humain chétif et peureux. C'était certainement ce qu'avait dû penser le démon aux milliards d'années d'existence lorsqu'il avait vu Monsieur Auguste se vautrer en arrière juste après que la lame bavarde fût passée à travers la visière de sa casquette. Il tremblait de tout son long, probablement paniqué à l'idée qu'un extra-terrestre tombé du ciel puisse vouloir sa mort.

Après avoir récupéré son arme baladeuse, l'extra-terrestre en armure futuriste aida le jeune humain à se relever, et lui fit un geste que Martis interpréta comme amical ou rassurant : un petit tapotement sur l'épaule suivi d'un pouce levé. C'était bien beau tout cela, mais ça n'arrangeait pas les affaires de notre ami l'avare. La venue de l'être tombé du ciel avait empêché la poignée de mains que les deux hommes s'apprêtaient à faire. Étant conscient de sa chance hors du commun, le démon aux yeux jaunes interpréta cet évènement comme un signe du destin visant à l'avertir du danger qu'il y avait à toucher cet homme qui semblait pourtant si ordinaire. Enfin, ordinaire parmi ces minables qui vivaient dans les logements sociaux de type HLM au sein des quartiers les plus pauvres et malfamés des grandes villes. Nul doute qu'Auguste devait venir de ce milieu hostile et peu fréquentable au vu de son accoutrement qui manquait cruellement de classe, selon le démon de la richesse. Enfin, il avait beau méprisé ceux qu'on appelait "les pauvres", il était bien content qu'ils existent malgré tout. Après tout, c'était sur leur dos et grâce à leur stupidité que les gens comme lui pouvaient s'enrichir. Les "pauvres", quelle curieuse appellation tout de même, comme s'il fallait avoir pitié d'eux, comme s'il fallait les plaindre. Alors qu'au final, s'ils en étaient là, c'était de leur faute. Après tout, s'ils voulaient devenir riches, ils n'avaient qu'à se trouver un job mieux rémunéré, voire même un job tout court, ce n'était pas si compliqué avec un peu de motivation. Vous l'aurez compris : Martis faisait partie de cette partie de la population qui croyait que le chômage était uniquement dû à la fainéantise des gens, qu'il y avait du travail pour tout le monde et qu'il suffisait de le vouloir pour en trouver un. Il pensait que tous les chômeurs et personnes en inactivité étaient des paresseux qui étaient pauvres parce qu'ils refusaient tout bonnement de travailler. Une idée assez répandue parmi ceux qui n'avaient jamais véritablement eu à chercher du travail et qui ne savaient rien de l'état actuel du marché du travail. Parler sans savoir, c'était un trait de caractère bien humain, tout comme juger les autres sur leurs apparences plutôt que sur leurs personnalités. Il était finalement assez regrettable de constater qu'un démon aussi ancien que lui puisse se rabaisser à un tel niveau de paresse intellectuelle, lui qui pourtant pouvait être si brillant sur d'autres domaines. Mais après tout, il était l'avarice personnifiée, la cause de l'un des pires maux qui rongeaient la société humaine et bien d'autres dans toute la galaxie. Il fallait donc bien s'attendre à ce que cet homme, charmant et respectable en apparence, ait quelques défauts non négligeables. Par ailleurs, il n'était pas non plus étonnant que Martis ait quelques préjugés sur les humains et notamment les pauvres. Il ne considérait les êtres, d'une manière générale, qu'en termes d'investissements. Lorsqu'il rencontrait quelqu'un, il évaluait approximativement combien ce quelqu'un pourrait lui rapporter, sur diverses échelles de temps, puis le classait dans une catégorie. Si un être pouvait lui rapporter gros, il entrait dans la case "intéressant", dans l'autre cas il entrait dans la case "oubliable". Il ne s'était jamais véritablement intéressé aux êtres humains, ni même aux êtres tout court en fait, toutes races confondues. Il ne s'était jamais interrogé sur leurs personnalités, et ne les considérait que comme des outils qui pouvaient soit l'enrichir, soit l'appauvrir auquel cas il fallait les éviter à tout prix. C'était donc parce qu'il n'avait jamais pris le temps de s'intéresser aux autres qu'il était empli de préjugés tels que "les pauvres sont tous des fainéants", préjugé malheureusement trop répandu chez les humains, indirectement par la faute de Martis.

Mais nous ne sommes pas là pour parler politique ni même sociologie, n'est-ce pas ? Nous aurons d'autres occasions de débattre des méfaits du capitalisme que Martis adulait tant, alors reprenons notre histoire où nous nous en étions arrêté.

Le couteau qui parle devait avoir une grande valeur. C'était ce qu'avait dit Martis à l'instant, montrant une fois de plus qu'il s'intéressait davantage à la valeur des êtres dotés d'intelligence et de conscience, qu'à eux-mêmes directement. C'était une remarque qu'il avait sortie comme cela, sur un ton anodin, un constat qui lui était passé par la tête et qui était sorti par sa bouche sans même qu'il n'ait une arrière pensée. En effet, que ce couteau ait beaucoup de valeur ou non, ça ne changeait rien pour lui. Il ne lui appartenait pas. Si Martis était économe et aimait ne manquer de rien - ou plutôt, craignait qu'un jour il puisse manquer de quelque chose - cela ne faisait pas de lui un voleur pour autant. Il n'était pas envieux comme sa sœur Mercurii, qui se serait sans doute jetée sur la lame pour l'obtenir dés qu'elle l'aurait aperçue. Martis aimait l'argent, se complaisait dans le luxe, et avait une sorte de trouble obsessionnel compulsif qui le forçait à vouloir garder chaque objet de sa possession. Il détestait offrir et il n'effectuait une transaction que lorsqu'il était sûr à 99.999% d'obtenir quelque chose d'une valeur supérieure à ce qu'il donnait. Ce qui était plutôt un défaut au Poker puisqu'à partir du moment où il avait commencé à miser des jetons, il était tout bonnement incapable de les abandonner, et se devait d'aller toujours jusqu'au bout. Heureusement pour lui que la chance était de son côté, sans quoi il aurait été ruiné plus d'une fois en jouant au Hold'Em. Mais malgré tous ces défauts, il n'était pas un voleur. Il ne prenait pas illégalement ce qui appartenait aux autres, sauf s'il estimait qu'il avait fait quelque chose pour le mériter, et ce, sans tenir compte de l'avis de la personne concernée, évidemment. Prenons un exemple. Si Martis rendait un service ou donnait une information à quelqu'un, et que cette personne refusait de le payer en conséquence, alors il se sentirait obligé de prendre quelque chose à cette personne, par la force s'il le fallait, afin qu'ils soient quittes. C'était donnant-donnant.

La lame lui répondit, ayant même l'air flatté par la remarque du démon. Elle avait raison, puisque du point de vue de Martis, c'était un compliment. En effet, il n'avait pas fait cela pour le provoquer, bien que l'appellation "couteau qui parle" eût pu paraître un poil réductrice. S'il disait que quelque chose avait de la valeur, c'était que c'était quelque chose d'intéressant, et ça signifiait que s'il l'avait en sa possession, il ne s'en débarrasserait pour rien au monde. C'était donc véritablement un compliment.
Soudain, la créature, qui semblait être le propriétaire de la dague enchantée, et qui portait l'affreux nom de Hish-Qu-Ten - sa mère avait probablement dû éternuer au moment de donner son nom - fit d'étranges bruits assez désagréables à l'oreille, avec ce qui lui servait de bouche. Malgré ses milliards d'années d'existence, Martis ne connaissait pas cette langue extra-terrestre. En même temps, le français était la langue pratiquée dans quasiment tout l'univers, alors apprendre d'autres langages n'était pas forcément des plus utiles. Fort heureusement, le charmant couteau parlant servit d’interprète.

Quelle ne fut pas la surprise du jeune et beau Martis lorsque la lame débita un flot de paroles visant à le rabaisser et à, vraisemblablement, le déstabiliser moralement. Heureusement pour lui, le démon au costard n'avait pas un égo aussi grand que son frère du dimanche, et ne se sentit donc pas vexé lorsqu'il se fit traiter de malade mental. D'autant plus que venant d'une lame qui parle, ça ne donnait pas beaucoup de crédit à ses paroles. Des sept démons des pêchés capitaux, il était l'un de ceux qui maîtrisaient le mieux leurs émotions, avec Solis. D'ailleurs, avant de conter la suite de l'histoire, il pourrait être intéressant de voir comment auraient pu réagir les six autres face à de tels propos. La Luxure aurait certainement rebondit sur "la température du corps" pour dévier sur son domaine de prédilection et faire des avances à Hish-Qu-Ten... voire à sa lame qui pouvait sans nul doute avoir d'autres utilités que de taillader ses ennemis en pièces ou s'enfoncer dans des casquettes. L'Envie aurait probablement ignoré le discours, trop concentrée pour trouver comment voler la dague à son possesseur. La Gourmandise n'aurait pas vraiment apprécié et aurait peut-être cherché à se battre. La Paresse... n'en aurait rien eu à faire, il ne l'aurait même pas écouté, en fait. Quant à la Colère, il aurait aussitôt sauté sur l'extra-terrestre et son arme pour tenter de lui refaire le portrait en lui réclamant des excuses sur le champ. Et l'Orgueil, lui, aurait fait un long discours argumenté point par point pour expliquer à la dague à quel point il était exceptionnel. Mais... Et l'Avarice, alors ?


"Tu as fini ?" répondit-il sur un ton sérieux et même presque un peu sec.

*Inutile que je perde mon temps à répondre à cette chose. Cela ne me rapportera rien. Je préfère économiser ma salive.*

Oui, même en paroles il était avare. Et puis, il n'allait tout de même pas fournir des informations sur sa personne gratuitement.
Cependant, juste dire ça et partir, ça ferait un peu suspect quand même. Le couteau venait quand même de le traiter de sociopathe potentiellement meurtrier devant tout le monde, et ce n'était pas très cool pour sa réputation. Qui dit réputation ruinée dit ruiné tout court. Il se pencha donc légèrement vers la dague, prenant bien soin de s'adresse à elle et non pas à son possesseur, et affirma sur un ton calme :


"Navré que ton possesseur me voie de cet œil-là."

Finalement, il ne donnerait pas plus d'informations sur lui, même s'il pouvait facilement expliquer les paroles de la lame. Les yeux jaunes ? Sérieusement ? Certains ont les cheveux violets, et la Terre est peuplée à 40% d'extra-terrestres qui, parfois ressemblaient très fortement aux terriens, ce serait invraisemblable de ne pas trouver une autre personne avec les yeux jaunes. Le manque d'émotions ? C'était un atout chez les joueurs de Poker, il fallait savoir cacher ses émotions et ne pas céder à la panique au moindre bluff adverse. La température du corps ? Comment il pourrait savoir cela ? S'il utilise sa technologie extra-terrestre pour détecter cela, elle a pu se détraquer durant la chute et fournir de fausses informations. Quant à ce qu'il vient faire ici, n'était-ce pas évident ? Il était dans un casino, il était venu faire la même chose que tous les autres clients : jouer de l'argent. La seule différence avec les autres, c'est qu'il était quasiment sûr de gagner. Oui, il avait réponse à tout. Mais ça coûtait de la salive et du temps, et s'il donnait toutes ces réponses à l'extra-terrestre, il attendrait quelque chose en retour. Or il était presque certain de ne rien recevoir de la part de ce guerrier en armure, il ne lui donnerait donc rien non plus.

Il se redressa et affirma :


"A présent, si vous me le permettez, j'aimerais passer. J'ai une partie de Poker à terminer."

"Le couteau qui parle a raison !" s'exclama un homme dans la foule.

C'était celui qui avait perdu face à la Quinte Flush Royale de Martis juste avant la pause.


"Ce type est pas comme nous ! Il a eu 3 Quinte Flush Royale en une seule soirée ! Et je ne parle même pas de ses autres mains ! Il n'a jamais rien eu en dessous d'un Full ! Il a une chance inhumaine ! Ce type n'est pas humain !" s'exclama t-il.

En entendant cela, Martis soupira, légèrement agacé.


*Tout cela ne me dit rien qui vaille...*

Un autre inconnu prit la parole.

"Allons, on ne va tout de même pas l'accuser d'être très chanceux ? On est dans un casino après tout !"

"Moi je suis d'accord avec l'extra-terrestre en armure ! Ce type est pas net, c'est un tricheur !" s'exclama un autre.

Un débat commença alors parmi les clients du casino, il y avait d'un côté ceux qui avaient été témoin de la chance inouïe de Martis, qui considéraient que ce n'était pas possible et qui se rangeaient du côté du Prédateur, et ceux qui ne croyaient pas en ces sornettes et qui pensaient que Martis était juste un humain qui avait eu beaucoup de chance aujourd'hui. Tout le monde se mit à parler en même temps et ce fut une véritable cacophonie.


"Bla bla bla bla bla bla bla..."

Pendant ce temps, Martis consulta sa montre une fois de plus.

*Hm, je ne dois pas trop traîner. Il ne faudrait pas que Mercurii se retrouve au milieu de tous ces gens fortunés.*

D'une part parce que leur histoire devait rester secrète, d'autre part parce que Martis craignait vraiment ce que pourrait faire l'envieuse dans un endroit comme celui-ci.

Avec ces accusations formulées par la dague à son égard, Martis en avait presque oublié le danger que représentait Williams Auguste, qui s'était d'ailleurs fait très discret depuis que le guerrier avait retiré la dague de sa casquette.
Soudain, une voix s'éleva au-dessus des autres, c'était celle de l'un des employés du casino.


"Mesdames et messieurs, votre attention s'il vous plait. Suite à cet incident, le casino va fermer plus tôt que prévu ce soir. Nous vous demandons de regagner la sortie dans le plus grand calme. Merci de votre compréhension."

"Quoi ?! Et nos gains alors ?!" s'exclama un homme dans la foule, bien vite encouragé par d'autres.

"Nous vous donnerons un ticket à la sortie, correspondant à votre identifiant de client. Le casino rouvrira ses portes dans deux jours. Nous vous invitons à revenir dans deux jours et à présenter votre ticket afin de procéder au remboursement de vos gains de la soirée. Attention, ce ticket de remboursement n'est valable que jusqu'à Dimanche Soir, 23:59."

Martis écarquilla des yeux et serra des dents.

*Bon sang, ils sont sérieux ? Je ne reviendrai pas avant Mardi prochain ! Vais-je vraiment être obligé de perdre mes gains ?!*

La nervosité s'empara finalement de lui. Pour l'une des rares fois dans sa vie, la malchance s'abattait sur lui : à cause de la chute de l'être venu des étoiles, il allait perdre ce qu'il aurait dû gagner dans la soirée ! Non, c'était impossible ! Il devait forcément y avoir un autre moyen ! Il fallait qu'il demande au casino de faire une exception pour lui ! Il tenta de contourner l'extra-terrestre pour se diriger vers l'employé du casino d'un pas pressé empli de détermination.
Au même moment, l'employé reprit son discours en se tournant vers le Prédateur :


"Monsieur l'Extra-Terrestre en armure... Euh... Excusez-moi de vous déranger mais... Monsieur Goodman, le... hmhum... Le propriétaire du casino... souhaite que vous restiez là jusqu'à l'arrivée de la police et... euh... Il... Il a tenu à ce que vous soyez informé que... comment dire... qu'il a l'intention... d'engager... uneuh... une procédure judiciaire à votre encontre, vous... vous accusant d'avoir endommagé le toit du casino..."

Il poussa un long soupir de soulagement après avoir fini sa phrase qui, visiblement, avait eu du mal à sortir tant il était impressionné par le guerrier. Il devait probablement s'attendre à se faire trancher la tête illico après une telle révélation.

Martis, qui avait entendu la nouvelle, ne put s'empêcher de sourire, trouvant du réconfort dans son malheur. Le guerrier allait donc avoir des ennuis avec la justice !

*Ça lui apprendra, à gâcher ma soirée et à m'accuser de sociopathie devant tout le monde... A cause de lui, je risque de perdre de l'argent !*

Et oui, on ne passait pas à travers les toits de propriétés privées comme ça, impunément ! Martis se demandait bien comment allait réagir le guerrier suite à cette mauvaise nouvelle. Allait-il se soumettre aux lois humaines ? Mais, dans tout ce bazar, qu'en était-il de Williams Auguste, au fait ? Martis était tellement irrité à l'idée de perdre ce qu'il aurait dû gagner durant cette soirée, qu'il ne faisait plus du tout attention à lui et pourrait même le bousculer sans s'en rendre compte, alors qu'il essayait de se frayer un chemin dans la foule pour atteindre l'employé du casino, si toutefois le guerrier extra-terrestre l'avait laissé passer. Suite à l'annonce de l'employé, la plupart des gens commençaient à se diriger vers la sortie, formant un bouchon au niveau de l'entrée du balcon à cause du monde qui s'y était précipité par curiosité.
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockDim 22 Avr 2018 - 15:43
(HRP : Désolé de l'attente)

Il était là, le dos contre le mur alors que le mystérieux monstre s’approchait de lui lentement, de façon menaçante selon le terrien trouillard. Je vous jure, ce type manque tellement de courage que je serais pas surpris s’il fuyait à la vue du premier chat noir qui croiserait sa route tard le soir. La gestuelle du géant montrait clairement qu’il avait des attentions non hostile envers lui, mais nooooon, Monsieur Auguste était toujours autant intimidé. Avec aucune issue de secours, le pauvre ferma les yeux et serra les dents en penchant légèrement la tête vers la droite, il se préparait certainement à s’en prendre une violemment. L’alien qui s’était écrasé devant lui récupéra enfin la lame parlante, qui profita de l’occasion pour pointer à quel point les terriens avaient facilement peur pour pas grand chose. Non, je pense que c’est uniquement Williams qui est une poule mouillé de ce calibre, pas l’espèce entière. Enfin, je connais pas encore masse des habitants de la planète bleue, la majorité des spectateurs semblaient intrigués et effrayés à la fois mais vu le self-control de Martis Sins, je dirais qu’il y a au moins des exceptions.

Le lâche à la capuche ouvrit lentement ses yeux pour voir la créature en face de lui avec son arme dans les mains avant de se faire agripper par les bras pour le remettre debout de force. Vous savez ce que ça veut dire : contact physique, il est temps de connaître son histoire ! J’adore cela ! En voilà une vie bien excitante, remplie de combats et de chasses plus palpitants les uns que les autres. Hish-Qu-Ten était venu ici pour se confronter aux meilleurs combattants que ce monde avait à offrir alors que les siens qui avaient essayés de faire de même étaient revenus brisés. N’est-ce pas là une personne digne d'intérêt, Williams ? Williams ? Allo ? Ok, le type était complètement paralysé, enfin, pas entièrement, il tremblait comme une feuille. Peut être que le surplus de gore l’avait terrorisé… il est trop sensible. Il ravala sa salive quand le chasseur lui tapota l’épaule. Monsieur Auguste fit un sourire timide mais clairement forcé quand le combattant défiant l’ennui lui fit un thumbs up. J’aurais tellement adoré que l’effrayé soit plus courageux, il aurait certainement fait un allié digne de mon intérêt mais hélas, je suis associé à un poltron ! En voilà l’exemple : aussitôt que le guerrier masqué fut tourné vers le fortuné aux yeux dorés, il se mit à courir à toutes jambes avant de se cacher derrière un figurant qui regardait le spectacle, plaçant ses mains sur les hanches de ce dernier, certainement prêt à l’utiliser comme un bouclier humain si le géant se rapprochait une seconde fois. Voyons l’histoire de ce parfait inconnu : un fils de riche fêtard s’appelant Philippe qui utilise son fric pour s’amuser… rien de bien intriguant.

“Oula, calmos l’ami ! Il n’a pas l’air si méchant que ça, le bougre.”

Mais c’est qu’il a raison, ce type. Pourquoi tu ne pouvais pas plus être comme lui, Williams ? Sûr, il n’a pas vu de quoi était capable sur le champ de bataille mais quand même, tu as clairement compris qu’il n’était pas ici pour te faire du tort… en dehors du ptérotatycle qu’il a écrasé dans le casino, de la poignée de main révélatrice empêchée par sa chute et de la lame causante qui a failli te traverser le crâne. Mais si il voulait te buter, il l’aurait fait depuis longtemps.

“Si tu voulais prendre ma place, je te l’aurais offert avec plaisir !”

Lâche ! Je le répète assez souvent mais j’ai pas d’autres mots pour résumer ce qu’il vient de dire, quel lâche !

Mais les choses commençaient à prendre une tournure pour le moins intrigante. Le chasseur, par le biais de son arme parlante, commença à accuser Martis de nombreuses absurdités. Néanmoins, un détail qui fit plisser les yeux de Monsieur Auguste, le fait que sa température corporelle était différente du reste. En quoi ceci peut autant l’interpeller ?

*Température corporelle différente du reste ? C’est un extra-terrestre ? Ça me surprendrait pas, on a bien les saiyans qui nous ressemblent comme deux gouttes d’eau en dehors de leurs queues. Mais ça pourrait expliquer comment il s’en sort aussi bien sur la table… un pouvoir qui nous est inconnu pour changer les cartes en sa faveur ou une meilleur vision qui…”

Je coupe là car on rentre dans des conspirations toutes aussi idiotes l’une que l’autre. La seule chose importante est qu’il est soit déterminé plus que jamais à toucher le beau gosse brun ténébreux pour avoir une réponse à ses mille et une théories. En attendant, c’était clair que ce dernier n’était pas flatté par les accusations de l’alien. Mais il gardait son calme malgré cela. J’aime ça, ça lui donne une aura tellement respectable. Il s’adressa directement à la lame, se disant navré que son porteur puisse le voir aussi négativement, et j’aimerais également m’excuser de l’attitude de Williams envers toi… même si j’aimerais vraiment que vous rentriez en contact… attendez, je voulais pas dire dans ce sens-là !

Les choses se pimentèrent. Martis voulait juste reprendre sa partie après cette interlude agitée mais rapidement, un mauvais perdant apparut de nulle part pour se mettre du côté de l’alien et l’accuser d’être inhumain à cause de sa chance. Une chose que Williams semblait approuver, même s’il restait complètement silencieux, son regard plus concentré sur le chasseur qu’autre chose. Un autre objecta et puis un troisième commença à l’accuser de tricherie. La foule entière était partie dans une cacophonie peu agréable, même pour Monsieur Auguste. Heureusement pour lui, elle ne fut pas longue. L’un des employés du casino royale réussit à faire taire la foule en parlant plus haut que le reste pour annoncer la fermeture logique de l’établissement. Des plaintes pouvaient se faire entendre concernant les gains des participants, les terriens semblent tellement avares.

À la suite des opérations mise en place pour apaiser les clients, le valeureux porte-parole du propriétaire du casino informa le chasseur en bégayant plus que si Williams avait eu le courage de s’adresser à l’alien masqué, que Goodman voulait l’attaquer en justice pour avoir endommagé sa propriété. Ironique comme nom, pour le responsable d’une entreprise que beaucoup considéraient honteuse, Je sais même pas si Hish-Qu-Ten sait ce qu’une procédure judiciaire est. En attendant, tout le monde se dirigeait vers la sortie à l’exception de Martis qui tentait de se frayer un chemin vers l’employé. C’est l’occasion idéal pour rentrer en contact avec lui ! Et pour une fois, de façon choquante, il semblerait qu’il soit d’accord avec moi. Il se dirigea également vers lui pour s’arranger d’être sur le chemin de l’avare afin qu’il le bouscule et que le fumeur puisse connaître sa vie… enfin, si l’alien ne s’interposait pas entre temps sur le trajet de l’être aux yeux dorés. Et c’est sûr que si le géant entrait en jeu, Monsieur Auguste serait trop effrayé pour tenter quoique ce soit…
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockLun 30 Avr 2018 - 21:57
"Euh… oui ? J’ai fini, oui."

Peine semblait confus. Il n’était pas habitué à la passive-agressivité adverse. Généralement, les ennemis étaient les gros et imposant gibiers qu’Hish-Qu-Ten avait décidé de massacrer sur le jour même. Et les grosses bestioles de ce genre n’étaient majoritairement pas aptes à user du pouvoir de la parole. Mais là, ce qui risquait d’être un opposant avait accès à cette tactique redoutable qu’était de laisser simplement s’échapper des commentaires typiques d’une vision des chose conduite par la logique. En d’autres termes, il n’avait pas tout de suite compris que le personnage aux yeux dorés et au costume noir s’apprêtait à lui mettre un vent phénoménal.

"Eh, Hish, t’as entendu ça ? Il est navré ! Cela veut dire qu’il ressent des émotions, non ?"

Mais à sa surprise, le prédateur ne fit que tourner la tête de droite à gauche. La lame bavarde avait-elle fausse ? Cela semblait être le cas, car la bourrasque qu’elle se prit était sévère. Le maître des cartes n’avait daigné continuer à répondre à la dague maudite. Cela fit que cette pauvre dernière ne put que rester un instant silencieuse, le temps de digérer tout cela. Avant de finalement s’énerver à nouveau alors que l’individu souhaitait passer.

"Hé, oh ! Tu peux pas répondre aux questions qu’on te pose comme tout le monde ?"

Mais, soudainement, alors que Hish-Qu-Ten continuait de s’interposer entre lui et la porte, les gens des alentours se mirent alors à se plaindre. Ils parlaient de chance. De cartes. Est-ce que c’était le vrai but de cet endroit ? De jouer aux cartes ? Étrange. Pourquoi est-ce que l’on parlait des quintes, des bruits d’eau dans les tuyaux, et de royautés ? Le but était de mettre cinq cartes dans les toilettes royales et de tirer la chasse ? Mais d’où provenait la chance alors ? Il fallait se bander les yeux avant de les y jeter ? Toujours de plus en plus bizarre. Non, cela ne devait pas être le but. Quand bien même les êtres humains avaient des drôles de manières de s’amuser, le chasseur doutait que le gaspillage de plastique en fasse partie. Peut-être qu’il ne devait pas réfléchir sur ce genre de chose. Si cela se trouve, il est en train de divaguer. À nouveau. Il était bien plus intelligent que ça, enfin !

"Hé, j’ai du charisme, je crois ! Même si je sais pas trop ce qu’ils racontent. Assez bizarre ces gens, tu trouves pas ?"

C’était vrai. Il avait raison. Pourquoi associer des troubles mentaux difficilement guéris à la faculté de faire… ce qu’était un Quinte Flush Royal ? Voyons voir. Le casque du prédateur devait trouver des informations, et ce rapidement. Alors il fit ce qu’il y avait de plus simple : s’incruster dans le wi-fi environnant, et user d’Internet. Cet endroit était infesté de connaissances terriennes, mais aucune des valeurs n’était véritablement sûre. Alors il regarda sur plusieurs sites d’affilée. Le Quinte Flush Royal était le résultat d’une combinaison d’un dix, d’un valet, d’une reine, d’un roi, et d’un as. Beaucoup de charabia qui n’avait pas encore de sens pour l’instant. Mais nous vous épargnons la recherche entière, et allons à la conclusion : toutes ces personnes se disputaient pour un jeu de carte sur lequel il fallait miser de l’argent. Ah ! Ces Terriens et leurs valeurs numériques ! Ils aimaient bien avoir des possessions qui n’existaient véritablement pas. Ou bien sous formes de papier aisément déchirable, et de bouts de métal dont la fonte était aisée. Et c’était sans compter les fameux maîtres dans l’art de taper sur leurs touches de clavier qui avaient le pouvoir de faire disparaître tout cela. Mais il n’était pas tant question de se moquer des humains aujourd’hui surtout qu’ils...

"Gars ? Le monsieur veut nous faire payer une amende. On fait quoi ?"

”Uuuuu… U-u-u-une ammmmende ?”

"Yo, Hish, t’es pas obligé de parler, tu sais ?"

Son intonation faible et bègue fut suivie par sa recherche de quelque chose dans une sacoche à sa ceinture. Il en sortit un large diamant, brillant de mille feux. Un truc brillant et résistant, mais qui n’avait pas de véritable valeur pour le chasseur. Cependant il savait bien qu’il pouvait aisément se sortir de toute impasse vis à vis des humains avec des choses de ce genre. Il s’était découvert sa propre mine, dans un continent pas très financièrement aidé, au Sud de ce qu’ils appelaient la “France”. Les gens aux alentours semblaient être très surpris par le caillou blanc et qui faisait la paume du guerrier.

C’est alors que ce dernier vit le petit être aux yeux jaunes tenter d’aller vers l’employé qui l’avait interpellé avant. Il décida de le laisser passer, suivant du regard ses mouvements. Il ne devait rien rater de cet être étrange.

"Cela ira pour combler l'amende, j'espère ?"

[Assez bof bof comme post après tant de retard. Désolé.]
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockJeu 10 Mai 2018 - 18:56
Quelque part, dans un coin de la tête des Seven Deadly Sins, se trouvait un endroit isolé, bien à l'écart de la conscience et du subconscient de Martis. C'était un lieu spirituel inaccessible à celui qui avait actuellement le contrôle de leur corps. Cette zone immatérielle et psychique abritait, à chaque instant, les six personnalités qui étaient "en attente". Lorsqu'une nouvelle journée commençait, et que le corps des Seven Deadly Sins se métamorphosait, la personnalité qui avait eu le contrôle durant cette journée entrait automatiquement dans cette zone fantôme, tandis que la personnalité qui devait prendre le contrôle à son tour en était automatiquement éjectée et envoyée dans ce que l'on pouvait appeler la "salle de contrôle", qui lui permettait d'avoir accès à la majeure partie du cerveau et, par ce fait, de contrôler le corps. C'était une conséquence de leur malédiction et ils n'avaient aucun contrôle sur ce phénomène.

Pendant que Martis vivait sa vie comme chaque mardi, les personnalités de ses six frères et soeurs étaient donc réunies dans une zone psychique à laquelle il n'avait pas accès. De cette manière, les six autres personnalités pouvaient communiquer entre elles. Mais dans cette zone obscure, ils ne recevaient aucune information du monde extérieur : ils ne pouvaient pas voir ce que le démon aux yeux jaunes voyait, ni même entendre ce qu'il entendait, ils n'avaient pas non plus accès aux pensées de Martis. Réciproquement, Martis ne pouvait pas communiquer avec les six autres : lorsque l'un des sept avait le contrôle sur le corps, il était seul et ne pouvait compter que sur lui-même. Il faudrait attendre la fin de la journée, et donc le changement de personnalité et d'apparence de leur corps unique, pour qu'il rejoigne cinq de ses frères et sœurs dans la "zone fantôme", prenant alors la place de la personnalité suivante (en l'occurrence, Mercurii). A ce moment, il pourrait alors raconter ce qu'il avait fait durant la journée, afin que toutes les autres personnalités puisse être au courant (à l'exception de celle qui reprenait le contrôle juste après lui).

L'on pouvait visualiser cette zone étrange et immatérielle comme un monde infini complétement plongé dans l'obscurité la plus totale, à l'exception d'une lueur ronde et blanche, comme projetée sur le sol par un projecteur invisible. Autour de cette lueur se trouvait sept fauteuils, dont l'apparence reflétait la personnalité du démon à qui il appartenait. Solis était assis dans un gigantesque trône royal sculpté dans un énorme diamant, il surplombait ses frères et sœurs. A sa gauche, Lunae était assise, jambes croisées, sur une chaise de couleur rouge, et sur laquelle étaient accrochées diverses ceintures et chaînes afin d'y attacher une personne, sans doute pour des jeux SM. A la gauche de Lunae, se trouvait un magnifique fauteuil rouge orné d'or et de pierres précieuses, mais il était vide. En continuant dans le sens des aiguilles d'une montre, l'on pouvait voir Mercurii, assise sur une simple chaise en bois peu confortable, bras croisés et genoux serrés, tandis que son regard était plongé dans le magnifique fauteuil à sa droite. Un peu plus loin, un énorme fauteuil de couleur beige, sale, gras et tâché en de multiples endroits, devait supporter le poids de Jovis. A sa gauche, Veneris était vautré dans un vieux canapé usé ; il ronflait. Enfin, à droite du trône de Solis se trouvait une chaise noire ornée de pointes métalliques. Saturnis était assis dessus, les bras croisés, tandis qu'il tapotait nerveusement du pied sur le sol. Les six démons attendaient le retour de l'avare, sans doute avec une certaine impatience.


"Cela devrait bientôt être à ton tour, Mercurii."
affirma Solis d'une voix calme et bienveillante.

Dans ce lieu imaginaire empli de vide, il n'y avait aucune horloge, aucune montre, aucune indication sur l'heure qu'il pouvait être, car aucune information provenant du monde extérieur ne pouvait atteindre cet endroit. Solis se fiait uniquement à son instinct pour avoir une petite idée de l'heure qu'il pouvait être et du temps qu'il restait avant le retour de Martis et le départ de Mercurii. Après tout, ils n'avaient pas grand chose d'autre à faire ici que compter les heures.
Le chef de groupe reprit :


"Je compte sur toi pour avancer un maximum dans notre quête."

Mercurii soupira.

"Je ferai de mon mieux... Si seulement nous avions des indices pour trouver comment lever cette malédiction... "

"Le lycée Orange Star, à Satan City, abrite une immense bibliothèque. Ce doit être une véritable source de connaissances. Je suis sûr qu'on y trouvera un vieux grimoire sur les enchantements et sorcelleries."

"Peut-être... Aaah, j'aimerais tant avoir ton assurance..."

"Jovis et toi êtes les seuls à pouvoir avancer dans notre quête, avant que je ne reprenne enfin les choses en main. Veneris ne fera rien comme à son habitude, quand à Saturnis..."


Lorsqu'il entendit parler de lui, le démon du samedi se leva brusquement et grogna à l'attention de Solis :

"Quoi Saturnis ?! Qu'est-ce qu'il a Saturnis ?! Hein ?!"

Solis tourna lentement la tête vers lui, le fixant avec condescendance, avant de répondre calmement :

"Il est trop instable pour être véritablement utile à notre cause commune."

"Instable ?!"
s'exclama t-il en s'approchant de Solis.

"Tu me trouves, instable, hein ?! Descends un peu de ton trône pour voir ! Je vais t'en foutre une, on verra si tu seras stable après ça !"

"Hmmmm... moins d'bruit...."
marmonna Veneris, allongé dans son canapé, sans même prendre la peine d'ouvrir les yeux.

Solis sourit et répondit à son frère colérique, toujours en gardant son calme :


"Ne sois pas stupide, Saturnis. Tu sais très bien que, par aucun moyen, nous ne pouvons nous battre dans la zone fantôme. Et pour la cent cinquante-quatrième fois, j'accepterai ton défi lorsque nous serons enfin dissociés. Te corriger sera un véritable plaisir."

"Me corriger ?! Vraiment ?! Me corriger !!! Ha ha ! Quand on sera séparé, je te pulvériserai tellement que tu m'supplieras d'abréger tes souffrances en chialant !"

"Oooh, Monsieur Saturnis a été très vilain ! Il a mérité la fessée !"
s'exclama Lunae d'une voix enjôleuse.

Mercurii, lassée, détourna le regard de l'action, préférant ne pas envenimer le conflit, et soupira.


"Et ça recommence..."

Elle avait hâte de reprendre le contrôle du corps, pour être enfin seule et tranquille, tandis que la joute verbale entre ses frères et sœurs allait continuer probablement encore un moment.

===============================================================================

"Pardon !... Excusez-moi !... Pardon !"

C'était ce que Martis répétait sans cesse tandis qu'il bousculait légèrement les personnes devant lui afin de se frayer un chemin vers l'employé du casino, ce même employé qui avait annoncé à l'extra-terrestre qu'il allait être poursuivi en justice pour la dégradation des biens. Monsieur Auguste se trouvait à quelques mètres devant lui, et d'ici quelques bousculades, le démon aux yeux jaunes allait forcément le croiser et probablement se frotter à lui - involontairement - pour continuer de se rapprocher de l'employé du casino. Mais avant que cela n'arrive, peut-être fut-ce par chance ou par malchance, mais un autre homme le bouscula plus férocement afin de le prendre à part, l'éloignant  un peu plus du groupe. Il le plaqua contre un mur en le maintenant par le col de sa chemise, et s'adressa à lui sur un ton assez agressif, en murmurant à proximité de son oreille :

"Tu t'en tireras pas comme ça ! T'aurais jamais dû gagner cette partie de Poker, mon gars. J'ai des relations, tu sais. Et tôt ou tard, tu me le payeras."

C'était encore ce mauvais joueur qui avait perdu face à Martis. Décidément, il n'acceptait vraiment pas sa défaite, le bougre ! Mais en plus de ça, il n'avait pas l'air très net ce type. Du fric et des menaces, hm... il devait sûrement avoir des liens avec la mafia. Bien qu'un peu agacé par la situation, davantage à cause du risque de perdre ses gains que de le menace faite par l'autre type, le démon en costard conserva son sang-froid habituel et répondit simplement :

"Payer ? Il en est hors de question. Quand on joue, l'ami, il faut s'attendre à perdre."

"Profite bien de tes gains tant que tu le peux encore."
affirma le looser.

Il le relâcha ensuite et se fondit parmi la foule qui s'amassait vers la sortie. Mais ses menaces n'inquiétaient pas plus que cela le démon. Ce type n'était qu'un simple être humain après tout, et pour Martis, il n'était guère plus dangereux qu'une fourmi. Plus important : il fallait négocier avec l'employé du casino, lui expliquer qu'il ne pourrait pas récupérer ses gains avant la semaine prochaine et par conséquent demander à ce qu'on rallonge la date de validité des tickets.

L'employé était justement en train de discuter avec le guerrier extra-terrestre, qui lui présenta un diamant avant de lui demander si cela suffirait pour payer l'amende. Martis eut envie de rire intérieurement : l'extra-terrestre semblait n'avoir aucune idée de comment les procédures humaines fonctionnaient ! Peu importe la valeur de cet objet, ce n'était pas comme cela qu'on se blanchissait. Il allait y avoir une enquête, la procédure prendrait des semaines avant que la sanction ne soit déclarée. En outre, il ne pouvait pas payer directement avec ce diamant, quelle que soit la somme due. Il devrait d'abord échanger ce diamant contre des zénies pour pouvoir payer l'amende comme il se doit.


*Ah, l'insouciance des peuples barbares...* songea Martis, un peu amusé.

Il s'approcha du prédateur et de l'employé de casino. Il avait de la chance : la plupart des gens avaient eu le temps de quitter le balcon lorsqu'il avait été pris à part pour se faire menacer par le type de tout à l'heure, ce qui signifiait qu'il y avait beaucoup moins de monde sur le balcon. En d'autres termes, Martis n'avait plus besoin de prendre un bain de foule et de bousculer des gens pour atteindre l'employé, la voie était désormais dégagée. Il remarqua d'ailleurs que Williams Auguste traînait non loin de là, bien qu'il avait l'air de se faire discret.


*Tiens, pourquoi n'a t-il pas suivi le troupeau ? Hm, d'ailleurs, j'ai failli oublier que je ne devais pas lui serrer la main, bien que je ne sache toujours pas pourquoi. Il faudrait que j'en apprenne un peu plus sur cet homme.*

Alors que l'employé du casino semblait hésiter suite à la demande du prédateur, Martis arriva à leur niveau et prit la parole en se tournant vers le guerrier et sa lame bavarde.

"Alors comme ça, on tente de corrompre un simple employé de casino ? Ce n'est pas très héroïque, comme comportement." affirma t-il avec un petit sourire.

"J'imagine que sur votre planète primitive, le troc permet de régler toute sorte de problèmes. Mais sur Terre, nous sommes civilisés, mon bon monsieur, et ce n'est pas comme cela que les choses fonctionnent. N'est-ce pas, Monsieur Auguste ?"

Il tourna la tête vers Williams en prononçant sa dernière phrase, comme si, en tant que terrien, il cherchait l'approbation d'un autre terrien à proximité. En s'incluant lui-même dans le "nous" dans sa phrase "nous sommes civilisés", il laissait sous-entendre qu'il était bel et bien terrien. C'était aussi une façon de contraindre Auguste à rester à proximité afin d'essayer d'en apprendre plus sur lui par la suite.
Après la réaction de Williams, Martis se tourna à nouveau vers le guerrier pour reprendre ses explications :


"Vous n'échapperez pas à la justice en présentant un diamant à tout bout de champs..."

Il regarda le précieux trésor qui logeait dans la main de l'extra-terrestre durant quelques secondes, avant d'ajouter :

"Et encore moins lorsqu'il s'agit d'une contre-façon."

C'était un pur bluff. Le diamant était un vrai, mais Martis voulait faire croire à l'employé de casino que l'extra-terrestre tentait de s'en sortir en lui refourguant de la camelote, afin de le discréditer. Mais il essayait aussi de voir si l'extra-terrestre était vraiment conscient de la valeur de ce qu'il avait entre les mains. En effet, s'il parvenait à faire croire au guerrier que sa pierre précieuse n'était en réalité qu'un caillou sans valeur, le guerrier pourrait s'en débarrasser... Et Martis pourrait ensuite le récupérer et le garder pour lui tout seul !


[Désolé pour le retard, un peu overbooké ces temps-ci.
J'ai pris quelques libertés, s'il faut modifier des choses, je suis prêt à le faire.

@Williams : pour faire davantage durer le RP, garder le suspense et causer un petit effet de surprise, j'ai encore retardé le moment où ton personnage toucherait le mien ; j'espère que cela ne te dérange pas. Ce n'est que partie remise : je suis curieux de savoir comment Williams va s'y prendre pour apprendre sa vie, et également curieux de voir sa réaction. Smile ]
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockVen 1 Juin 2018 - 21:54
Quelques mètres, allez, juste quelques mètres et on saura ce qu’il se passe avec cet attirant salopard. Ouvrir les portes de ton passé et découvrir la vie de luxe que tu dois avoir sera des plus exquis. Je ne vais pas non plus me plaindre de toutes les vies qu’on a pu observer alors que Williams se frayait un chemin vers Monsieur Sins. La richesse, la bonne compagnie, l’alcool, le crime… ouais, fallait pas s’étonner que la majorité des gens qui fréquentait le monde des jeux d’argent ne soient pas d’honnête membres de la société. Je suis encore surpris que l’encapuchonné ne soit pas de mèche avec la pègre pour subvenir à ses besoins. Mais malgré toutes ces visions d’horreur pour le terrien, il continua à bousculer le monde qui se dirigeait vers la sortie pour avoir la réponse à ses questions ! Pour une fois qu’il est déterminé. Allez, plus que quelques centimètres et… ET MINCE, il vient de se faire chopper par le gueulard de tout à l’heure ! On dirait que la chance d’Auguste ne soit pas des meilleures ce soir, il pourrait s’estimer heureux que les festivités autour de la table verte n’ont pas eu lieu aujourd’hui, sinon il aurait perdu tout son fric à coup sûr. Ils s’éloignèrent du groupe alors que le lâche posait sa main sur son visage en frustration de ce qu’il venait de se passer, avant de soupirer bruyamment.

*Bordel, premièrement, c’est le béhémoth masqué meurtrier qui me tombe sur le coin de la face et maintenant, c’est un mauvais joueur qui vient de me voler la mise en face de mon nez. Bientôt, ça sera une explosion dans ce casino qui va m’en empêcher ! Allez, jamais deux sans trois, on y retourne.”

On pouvait entendre la conversation d’ici-même, le looser affirma faire payer au charmant homme aux yeux d’or, et on parle pas de façon monétaire, on parle de façon musclée, en disant qu’il avait des relations haut placées. On se demande bien où, vu le milieu… même l’humain au courage questionnable avait parfaitement compris les menaces derrière cela. Martis, quant à lui, gardait son calme divin face à une situation durant laquelle le maître des cartes aurait certainement craqué sous la pression. Après ce bref échange, il se redirigea dans la foule. Et on n’a pas de chance, il n’a pas percuté notre ami salement habillé au passage. J’aurais bien aimé savoir si c’était des menaces en l’air ou si elles étaient bien réelles. Bien qu’il passa à côté de lui, il refusa de le toucher. Peut être avait-il peur de voir des abominations et des actes à la moralité des plus ambiguës ? Néanmoins, il était toujours concentré à essayer de toucher le veinard qui avait réussi à sortir trois Quinte Royal Flush en une seule soirée.

La majorité du troupeau de joueurs venait de prendre la porte. Les seuls gens d'intérêt restants étaient un valeureux chasseur, un mystérieux et charmant bonhomme, un employé loyal et un homme lambda mal habillé. Le géant essaya de passer sa dette avec un diamant de haute valeur. La concentration de Martis semblait être sur le géant, peut-être qu’il est temps de faire une approche en toute discrétion, Williams.

Alors que Martis commençait à châtier le monstre masqué pour son comportement soit-disant peu héroïque, le type à la capuche commença à s’avancer discrètement, et par celà, entendez lentement. Il était si proche de toucher le bel homme aux cheveux noirs mais malheureusement pour lui, il se fit interpeller par lui pour le supporter dans ses dires envers l’extra-terrestre. Monsieur Auguste fut pour le moins surpris par cela, même si plusieurs personnes auraient eu l’idée de lui mettre la main sur l’épaule et d’appuyer ses propos pour le soutenir, notre lâche de protagoniste glissa ses mains dans ses poches aussi rapidement qu’il le put avant de jouer les innocent alors que pourtant il ne faisait rien d’illégal.

Il détourna son regard vers le guerrier avant de ravaler sa salive et de hausser les épaules. Il était probablement, voir même certainement, trop apeuré pour faire quoique ce soit qui pourrait lui faire du tort.

“Il nous a pas encore trucidé alors qu’il a clairement la possibilité de le faire… ça me parait suffisamment civilisé à mon goût..”

Je sais pas si le fier chasseur devrait se sentir insulté ou honoré d’avoir le “support” d’un moins que rien mais en attendant, le richissime Sins tourna son regard sur l’alien, ceci pourrait offrir une fenêtre d’action. Mais comme à son habitude, il fit rien de correctement, il restait immobile pour le moment. Mec, allô, c’est le moment idéal pour intervenir ! On s’en moque que ce soit pas subtil, tu veux savoir qui il est ou pas ? Que toutes tes théories sur le fait que ce soit un alien ou un démon soient vérifiées? Martis continua à expliquer le système terrien à Hish-Qu-Ten avant de passer quelques précieuses secondes à admirer le joyau. Monsieur Auguste profita de cet instant pour s’approcher de l’homme à la signature thermique différente. Alors que ce dernier accusa le chasseur de présenter une contre-façon, notre ami lui mit sa main sur l’épaule tout en profitant que la concentration de l’humain aux yeux dorées soit ailleurs, enfin un contact !

“Écoute, Martis, peut-être…”

Et là fut la révélation. Ce n’était pas un terrien avec une chance exceptionnelle ou un alien avec un pouvoir quelconque, non… la vérité était bien plus, BIEN PLUS sombre. Le démon responsable même pour le péché qui est, pour certains, la source de tous les problèmes de l’humanité et bien d’autres espèces : le péché de l’avarice. Tout se passa rapidement devant ses yeux : la corruption des sociétés pour déchirer le monde en des guerres, l'emprisonnement de lui et ses frères et soeurs en enfer et de la malédiction que ces derniers avaient subi après que leur envie de pouvoir soit devenue tellement grande qu’ils furent puni en devenant de simples mortels partageant un seul corps. C’est la version très abrégée de la chose, des millénaires venaient de se passer en une seconde dans l’esprit du pauvre terrien, et il n’avait pas la version entière, il manquait encore le point de vue des autres démons.

Parlant de cela, ce dernier perdit le contrôle de ses jambes un instant, tombant le cul au sol et ses bras tenant faiblement son torse redressé alors que son regard était sur Mammon. Il avait du mal à croire ce qu’il venait d’expérimenter. Il en avait vu de toutes les couleurs avec son don, mais ça… rien n’aurait pu le préparer à cela. Il était tremblant comme jamais, il ne savait plus quoi faire. Fuir et faire comme si rien ne s’était passé ? Comment ne pas agir face à la raison même du Mal ? Rester et l’exposer ? Qui le croirait de toute façon  ? Mais surtout, qui pourrait faire quoi que ce soit face à un être qui était capable de manipuler la chance elle-même ? Il respirait de plus en plus fort avant que quelque chose lui vienne à la tête. C’était un pari risqué mais… il avait pas tant d’autres choix. Il se mit à courir comme un pantin désarticulé, et c’est à peine une hyperbole, vers le béhémoth et se réfugia derrière lui, en pleine terreur. Comme quoi, il suffit d’une plus grande menace pour faire changer l’opinion de notre cher ami froussard.

Il se mit à parler de sa voix tremblante et faible, il était encore pas revenu de son voyage dans toute la galaxie et les enfers.

“É-Écoute… je sais… plutot j’ai… comment dire cela… quand… quand on me touche, je vois des choses… le passé des gens. Et ce démon, Mammon, n’est pas celui qu’il laisse paraître… il est la raison même de pourquoi… ce monde est autant pourri par l’avarice. Il est l’avarice lui-même ! Je sais que tu as aucune raison de me… croire mais… écoute, je connais ton passé aussi, d’accord ? Et je sais que tu t’es fait bannir de ton clan suite à… ça… mais je suis sur que tu es quelqu’un de bien… alors par pitié, défends-moi !”

Par très cohérent tout ça : la peur qui le faisait agir, sûrement. Pas sur que ce soit la meilleure chose à ressortir de son passé pour ne pas le rendre agressif envers toi, mais tu peux essayer. Il reste qu’à voir comment va réagir l’alien mais surtout, le démon dont l’identité à été enfin percée à jour.
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockVen 29 Juin 2018 - 18:48
L’être étrange aux yeux oranges méritait d’avoir dans son visage des phalanges. Probablement celles du colosse, qui pourtant avait la patience suffisante pour pouvoir supporter les gens de son genre. Des centaines d’années au conditionnement de la chasse lui avaient offertes une froideur de tête nécessaire à la poursuite de l’honneur. Entre les différentes créatures aux corps squelettiques et aux visage sans yeux, et les être intelligents mais pourtant belliqueux qui hurlaient du haut de leurs gorges d’athlètes à quel point ils allaient fracasser celui qui les dépassait pourtant de quelques décimètres. Il avait dépassé le stade de l’humain mercenaire et ayant du sang sur les mains, parmi ses proies. C’était tout simplement devenu trop facile, avec le temps. Et il n'attaquait pas les civils. Ceux qui étaient incapable de le combattre et qui ne représentaient pas un danger immédiat à d’autres étaient donc dégagés de sa liste de cibles potentielles. Mais cela concernait cependant celui qui attrapa l’orgueilleux par le col pour lui dire quelques mots doux sur l’avenir sanglant qu’il souhaitait lui imposer. Ainsi Hish-Qu-Ten s’éloigna de l’employé à l’air toujours étonné pour s’approcher de l’être qui se souhaitait menaçant face à la véritable menace. Après une menace qui aurait pu être bien plus travaillée, le mafieux se retourna pour observer un torse, puis le masque tout en haut du torse, puis une main qui se posa sur son épaule et le souleva. Il était à quarante centimètres du sol, et son visage devenu bien pâle put observer l’index de la paume qui tenait la lame bavarde bouger de droite à gauche devant son nez.

"Hé, mon gars ! Évite d’agresser les gens sur des jeux. Ce ne sont pas tes relations qui te donnent le droit d’être un mauvais perdant ! "

Apeuré par sa position et par l’apparence de celui qui souhaitait l’empêcher de nuire au moins émotionnel des participants, l’humain qui ne possédait plus d’emprise sur la situation ne put que sortir un pistolet. Une belle arme ressemblant à un Single Action Army, revolver employé par les cow-boys et les vieux russes moustachus ayant regardé quelques Westerns de trop. Cependant, afin de protéger l’Homme d’une espèce supérieure physiquement comme le Saiyan, des améliorations furent faites afin d’augmenter la létalité de l’amas de métal destiné à tuer. La poudre améliorée permit aux balles qui furent envoyés de l’embout d’atteindre les cinq cents mètres par seconde, assez pour mettre à terre un guerrier de l’espace lambda. La mentalité de l’humain paniqué avait probablement prévu d’utiliser ses connections avec le monde caché des autorités terriennes pour nettoyer le casino après son départ, et liquider d’éventuels témoins. Malheureusement pour lui, les projectiles ne purent que s’écraser et s'aplatir sur le corps du colosse. Ce dernier ne bougea pas, indemne, et laissa juste la peur du malveillant s’intensifier alors que son nombre de cartouches s’amenuisait. Ce ne fut qu’après trois clics signifiant que le pistolet était vide que le vicieux fut lâché, et tomba par terre. Se traînant sur quelques centimètres, il se releva pour piquer un sprint, avant de se casser la figure à nouveau, pour au final continuer sa fuite. L’employé du casino, qui s’était rapproché en observant l’individu menacer son camarade de jeu avant d’être terrifié par le mastodonte, fut soulagé de voir que rien n’était arrivé à qui que ce soit. Les projectiles tombèrent enfin du corps du chasseur et rebondirent sur le sol, ressemblant à présent à des piécettes.

"Hé ! T’es terrifiant quand tu veux ! Un jour on pourra juste vaincre des ennemis en les regardant assez fort !"

“Il faudrait pour cela avoir davantage d’ennemis et autant de raisons d’en chercher.” Les claquements de dents du Yautja répondaient ainsi à la dague maudite, qui ne put en placer une directement après, car voilà que celui dont les phrases cinglantes baignaient dans un calme inquiétant décida de continuer à cracher son venin sur celui qui pourtant était bien plus grand et plus imposant que lui. Cependant, Hish-Qu-Ten ne comprit pas tout de suite cette idée de corruption. En vérité, il associait cela au sens spirituel du terme, c’était à dire à l’idée que de malins démons s'immiscent dans les êtres vivants pour pourrir leur bonté naturelle. Ainsi, il ne parvenait pas pour l’instant à comprendre l’idée que des biens matériels puissent avoir une quelconque importance sur l’emprise des esprits humains. Alors il pointa du doigt le plafond détruit avant de faire de même pour le diamant. C’était pour signifier que c’était un échange équivalent qui était en cours. Il ne possédait pas le bois et le béton qui serviraient à reconstruire la partie manquante des étages au-dessus, cependant il avait conscience de l’importance qu’avait le diamant dans les créations d’objets cosmétiques mais également d’outils, comme certaines perceuses qui devenaient ainsi bien moins faciles à abîmer. Il ne voyait donc pas en quoi le caillou pouvait avoir une capacité de manipulation sur l’âme. Il tourna son masque vers ce dernier. Son scanner ne mentait pas : c’était pourtant bel et bien un diamant tout ce qu’il y a de plus normal. Il ne dégageait aucun poison ou tout autre gaz qui pouvait provoquer une mutation chez l’employé humain.

"Hish, les humains emploient “corruption” pour désigner la manipulation des autres à travers des dons d’argent quand ils sont censé garder une impartialité ou faire respecter une loi."


C’était donc ça ? Pourtant, c’était pour respecter la loi qu’il donnait le diamant. Afin de s’assurer d’un paiement. S’il y avait une autorité au dessus de celle du travailleur de casino, alors ce dernier irait lui offrir directement. Ce n’était pas ainsi que les autres pouvaient voir la chose ? Le diamant n’était pas pour le monsieur en question mais afin d’assurer l'acquisition de l’étrange monnaie humaine. C’était ainsi que c’était construit la chose dans sa tête : le diamant valait plus que les matériaux nécessaires, mais cela compenserait le temps de reconstruction. Ainsi, tout le monde était content. Non ? Mais voilà que la langue fourchue reprit la parole pour qualifier le monde Yautja de primitif après avoir observé la procédure de troc du guerrier, avant d’affirmer que la planète de l’étrange personnage était bien plus civilisée que celle du combattant. Une remarque qui fit s'accélérer le coeur du chasseur sous la colère. Cependant, il restait calme d’apparence. Cela n’était pas le cas de Peine, qui vint à la défense de son porteur.

"Hé ! Tu vas commence par te calmer, l’oeil doré, parce que..."

Mais il ne put terminer sa phrase, car Hish le ramena vers son visage, avant de se retourner. Cependant, il ne claqua pas des dents pour annoncer sa phrase, cette fois-ci, bégayant ses mots avec un certain sérieux.

”C-ceux qui voient des ffffffailles dans leurrrs s-systèmes compensent... en crit-t-tiquant ceux des zzzzautres...”

"Ah…"

Peine comprit que l’individu qui insultait la civilisation des autres était probablement celui qui souffrait le plus d’insécurités vis-à-vis de la sienne. Ainsi, il décida de ne pas se lancer dans une joute verbale avec l’être aux yeux de Crésus. Mais la lame bavarde put entendre l’autre terrien, celui qui était apeuré depuis tout à l’heure, venir défendre son meilleur ami. Enfin en mettant en scène un cap assez ridicule. Bien sûr que Hish-Qu-Ten ne massacrerait pas une population pour le pur plaisir ! Il n’avait pas l’air si menaçant que ça, si ? Enfin, cette réflexion arrivait après qu’il ait complimenté le colosse sur la frousse qu’il avait mis au mauvais perdant armé. Il décida donc de ne pas la livrer aux autres à haute voix, se contentant simplement de dire :

"Merci, mec !"

Hish-Qu-Ten, lui, refit son signe d’approbation, en refermant à nouveau ses doigts vers la paume de sa main hormis pour le pouce, qui fut levé droit en l’air. Mais ce n’était pas fini pour le misanthrope qui commença à insinuer que le diamant était une contrefaçon. Ce n’était pas le cas. La composition était équivalente à celle de tout autre diamant qu’il avait pu analyser à l’aide du scanner de son masque. Ainsi, ses yeux brillants n’étaient pas aptes à analyser aussi facilement qu’un ordinateur une pierre précieuse. Mais, “Auguste”, qui s’était fait appelé ainsi par le personnage au beau costume, venait de se casser la figure après avoir touché son épaule, avant de se rétablir avec difficulté pour courir telle une gazelle blessée vers le chasseur qui regardait ainsi le spectacle avec curiosité. Pourquoi donc agir ainsi ? Le personnage à la casquette se plaça derrière le béhémoth qui se retourna pour lui faire face, et d’une voix tremblante, se mit à annoncer les raisons de sa terreur. Il disait voir le passé des gens. C’était donc pour cela qu’il était aussi effrayé. Selon lui, le misanthrope était la raison de pourquoi le monde humain était corrompu - belle reprise du mot ! - par l’avarice. Si cela était le cas, on pouvait comprendre la ridicule complication de la justice et des flux monétaires. L’argent était bien plus important qu’il ne le pensait, donc. Le personnage aux yeux d’or était même la graine de l’arbre qu’était la course au trésor. Un démon, du nom de Mammon. Une vision intéressante de la chose. Le visage de l’humain avait perdu en chaleur, et ses bredouillements témoignaient de sa peur. Mais il pouvait aussi bégayer à cause du mensonge qu’il produisait dans sa tête ? Ses battements de coeurs étaient très rapides, d’ailleurs. Non, il se pourrait qu’il dise la vérité. Mais comment être sûr ? Après tout…



"Hé, Hish, tu penses qu’il dit la vérité ou c’est du pipeau tout ça ?...
Hish ? Hi-iish ?"

Le claquement de dents reprit après un instant supplémentaire d’inquiétude de la part de la lame bavarde. “Oui. Il dit la vérité”. Telle était la traduction la plus proche de ce que disait le chasseur. Mais les bruits provoqués par les défenses sous le masque étaient bien plus sombres, bien plus agressifs qu’avant. La tête casquée du chasseur se pencha vers le terrien qui pouvait certainement ressentir sa terreur augmenter à nouveau. Mais à son soulagement probable, la seule chose qui lui arriva à la figure fut un ordre.

”Plus… un… mot… sur… moi.”

Ce n’était pas tant qu’il souhaitait mettre de l’emphase sur chaque syllabe de sa phrase mais plutôt qu’il cherchait à se rendre le plus compréhensible possible. Il se retourna alors vers le supposé démon, Peine toujours en main.

"Hé, Lit-l’passé ! Qu’est-ce que ce gars peut faire ? "

Cela était dans le but d’obtenir la connaissance nécessaire à un potentiel combat, mais le chasseur préféra s’approcher calmement de Mammon, sans montrer de véritable recherche d’affrontement. Il était simplement capable de se protéger.

”Est-cccccce vrai ?... Cherches…-tu à p-p-propager les d-dé...fauts des hommes ?”

Contrairement à d’autres, il était bien moins éloquent. Mais il était bon d’éviter un combat dans un endroit proche de civils, et sur un personnage qui semblait si frêle. Et peut-être même essayer de raisonner un être supposé mauvais. L’employé du casino, lui, terrifié par les révélations de Williams, s’était tiré et avait prévenu le reste des travailleurs et du personnel, à voir la file de personnes en costume qui venaient de fuir le bâtiment.


[Désolé du retard.]
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockVen 29 Juin 2018 - 22:17
Martis avait été surpris de voir l'extra-terrestre soulever le mauvais-joueur après la menace de ce dernier à l'égard du chanceux. Après l'avoir accusé en public d'avoir un comportement proche de la sociopathie et d'être plus froid que les humains, voilà qu'il prenait sa défense, c'était une réaction pour le moins inattendue. La plupart des humains auraient sans doute remercié le guerrier, puisqu'en terrorisant ainsi le mafieux, il augmentait les chances de le dissuader de causer du tord à Martis par la suite. Mais cela ne traversa même pas l'esprit de l'avare, probablement parce que remercier l'extra-terrestre ne lui apporterait rien. De plus, il détestait devoir être redevable envers quelqu'un et il préférait se sortir seul des situations. Ce n'était pas par fierté. C'était juste qu'il n'aimait vraiment pas avoir des dettes, cela avait tendance à le déprimer. Par conséquent, remercier une personne pour un service rendu, c'était, d'une certaine manière, avouer qu'il lui était redevable. En ne le remerciant pas, il pouvait considérer qu'il ne lui était pas redevable, et ça l'arrangeait. Surtout, Martis n'avait pas la tête à cela, il était bien trop perturbé par le risque de perdre les gains de cette soirée à cause de la fermeture temporaire du casino. Pour régler ce problème, il avait donc voulu se rapprocher de l'employé du casino, et avait constaté que l'extra-terrestre tentait de corrompre l'employé avec un diamant.

Mammon n'était pas seulement avare. Il était également rancunier. Il n'avait pas vraiment apprécié les accusations de l'extra-terrestre à son égard un peu plus tôt, et le fait que ce dernier ait terrorisé le mafieux n'y changeait rien. Alors, afin qu'ils soient quittes, à égalité sur la balance de l'emmerdement, Martis avait décidé que c'était à son tour de porter de fausses accusations à l'encontre de l'extra-terrestre. Œil pour œil, dent pour dent, c'était une devise qu'il aimait bien. Il avait donc commencé à l'accuser de corruption, et avait même inventé une histoire de faux diamant. Il pourrait toujours pipeauter par la suite en faisant son connaisseur et en inventant des fausses preuves pour les convaincre que l'extra-terrestre avait confondu le diamant avec un autre caillou ayant beaucoup moins de valeur. S'il y parvenait, peut-être même qu'il réussirait à récupérer le diamant après que son possesseur s'en soit désisté.

Mais rien ne se passa comme souhaité. Et décidément, cette soirée n'était pas la bonne pour Martis. Peut-être qu'il aurait dû y aller un peu plus mollo, avec la chance. Trois Quinte Flush Royale, c'était peut-être un peu trop osé. Trop improbable. Il avait beau pouvoir accroître ou réduire la chance des êtres vivants pour une courte durée, il ne contrôlait pas tout non plus. Et le problème, avec la chance, c'était qu'il fallait garder un certain équilibre. Durant sa partie de Texas Hold'Em, il avait peut-être un peu abusé sur la chance qu'il avait absorbée chez les autres participants. Il avait été trop gourmand, ce n'était pourtant pas son péché principal, mais c'était des choses qui arrivaient. Il avait été trop chanceux, sur une très courte période de temps, et pour que l'équilibre de la chance demeure, il allait devoir subir quelques petits coups de malchance pour compenser. L'arrivée impromptue de l'extra-terrestre, causant ainsi la fermeture temporaire du casino et empêchant Martis d'encaisser ses gains, en était sûrement un. Mais cela lui avait également donné la chance d'éviter une poignée de main qui aurait eu des conséquences désastreuses. Tout du moins, temporairement. Car le ténébreux aux yeux dorés n'était pas au bout de ses peines, et il n'allait pas tarder à subir son plus gros coup de malchance depuis bien longtemps.

Cela commença par une main innocente sur son épaule. Occupé à discuter avec l'extra-terrestre, Martis n'y fit pas attention, au début. Il fallu attendre une fraction de secondes pour qu'il s'en rende compte, ce qui se caractérisa d'abord par un froncement de sourcils. Il n'aimait pas qu'on le touche. Alors qu'il venait de terminer sa phrase, il tourna la tête vers la main posée sur son épaule, puis s'apprêta à faire un mouvement pour repousser délicatement Williams Auguste en arrière. Mais ce n'était pas la peine. De lui-même, Auguste s'écarta, et tomba à la renverse, sur les fesses. Martis haussa un sourcil.


*Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Je ne l'ai pourtant pas poussé, il est tombé tout seul ?*

Rapidement, il analysa le comportement de l'être humain. La peur se lisait dans son regard, une peur mêlée à de la surprise. Il était tremblotant, il suait et respirait fort. Martis plissa légèrement les yeux.

*Il sait.*

Il ne fallut pas longtemps au démon de l'avarice pour comprendre ce qu'il venait de se passer, même sans connaître les détails. Il ne savait pas jusqu'à quel point Auguste l'avait percé à jour, ni ce qu'il savait réellement sur lui, mais il devina les points suivants :
- Williams avait appris que c'était un démon, ça ne faisait aucun doute vu son état de panique.
- Il avait le pouvoir d'apprendre certaines choses sur les gens en les touchant, et c'était la raison pour laquelle la chance l'avait empêché de lui serrer la main un peu plus tôt.


*Je n'ai pas été suffisamment prudent.*

Martis savait pourtant qu'il devait éviter cet homme. Ou plutôt, il avait deviné que leur poignée de mains n'avait pas été annulée par hasard, que cela avait un sens et qu'il y avait de fortes probabilités que ça lui soit bénéfique étant donné sa chance naturelle, ce qui lui avait permis de savoir qu'il devait à tout prix éviter de lui serrer la main. Il avait également émis l'hypothèse que, quelque soit ce que l'humain comptait lui faire, s'il s'agissait d'un don surnaturel, alors il y avait de grandes chances pour qu'il puisse le faire autrement que par une poignée de mains. Par analogie avec son propre pouvoir de contrôler la chance, il était fort probable qu'un simple contact physique suffise à Auguste. Martis avait deviné tout cela dés l'arrivée de l'extra-terrestre et savait bien qu'il devait éviter à tout prix de se faire toucher par ce jeune homme à la casquette. Malgré cela, il avait fait preuve d'imprudence. Trop obnubilé par les gains du casino et par ce diamant sorti de nulle part, il avait presque oublié de faire attention à Williams. Surtout, il ne s'attendait pas à ce que ce dernier se permette de le toucher sans son consentement.

Mais cela ne servait plus à rien de s'interroger sur les raisons de son imprudence, il n'y avait aucun moyen de revenir en arrière. C'était trop tard. Williams venait d'apprendre quelque chose de terrifiant - pour un être humain - à propos de Martis, et ce dernier devait absolument savoir ce dont il s'agissait. Il ne pouvait pas se permettre de laisser partir un inconnu qui avait appris des choses sur lui à son insu, sans connaître avec exactitude ce que l'inconnu en question avait appris. Il devait savoir ce qu'Auguste savait de lui.

Ce cheminement de pensées avait été très rapide dans l'esprit de l'avare, et ce ne fut qu'après être arrivé à cette conclusion que le jeune humain se releva et se dépêcha de se cacher derrière l'extra-terrestre en armure.


*Zut de flûte. Décidément, je ne suis pas en veine ce soir.*

Ironique de la part de celui qui avait eu trois fois la meilleur combinaison de Poker en une seule partie. Mais tout de même, de tous les êtres humains qu'il aurait pu croiser ce soir-là, quel était le pourcentage de chances qu'il tombe sur un type capable de le percer à jour d'un simple touché ?

La situation était vraiment embarrassante, et ennuyait Martis au plus haut point. C'était vraiment dommage. Il aurait pu finir la soirée en beauté et partir en repos avec un sentiment de satisfaction. Au lieu de cela, il allait repartir très probablement frustré. Il fallait absolument qu'il règle ce problème avant l'arrivée de Mercurii, il devait réparer ses erreurs. Mais comment faire ? La solution la plus simple serait bien sûr de tuer cet humain, ainsi, quelque ce soit ce qu'il avait appris, cela partirait aux oubliettes. Le truc, c'est que Martis n'était pas partisan de la violence. Cela pouvait paraître bizarre pour un démon, mais il trouvait la violence sans intérêt et détestait avoir à se salir les mains. Il préférait tout régler par la communication et la finance, à condition bien sûr qu'il ne soit pas perdant. En plus, le tuer ne serait pas si facile que cela. Le fait qu'il soit terrorisé indiquait qu'il ne devait pas être très puissant, probablement dans la moyenne des humains. Mais il se cachait derrière un extra-terrestre en armure qui avait terrassé une immense bête ailée dans le ciel. Mieux valait éviter de se battre contre ce truc là. Mais s'il ne tuait pas Williams, quels autres choix avait-il ? Il ne pouvait pas laisser un inconnu en possession d'informations à son sujet. Cela le mettrait en péril, lui, mais aussi ses six frères et sœurs. Personne ne devait être au courant de leur secret, sans quoi leur vie deviendrait rapidement un cauchemar car beaucoup de créatures en auraient après eux, et il leur serait très difficile d'enquêter sur un moyen de rompre la malédiction et de retourner chez eux, en Enfer, avec leurs sept corps. Tous les sept étaient bien conscients que dans ce corps humain, privés de la majeure partie de leurs pouvoirs, ils étaient beaucoup plus faibles que de nombreux guerriers. Voilà pourquoi il fallait se tenir à carreaux.
Finalement, la meilleure chose à faire immédiatement, c'était d'écouter ce que Williams avait à dire. Nul doute qu'ainsi, Mammon en saurait davantage sur ce que le jeune bluffeur avait appris.

Tout d'abord, il affirma avoir le pouvoir d'apprendre le passé des gens par un simple contact physique. Il révéla savoir que Martis était un démon, et il connaissait même son véritable nom. D'après Williams, Mammon était la raison même du mal qui rongeait la Terre et de nombreuses autres planètes. Il avait notamment appris qu'il était la personnification de l'avarice, et qu'il avait répandu son péché à travers les âges chez la plupart des peuples.


*Un monde pourri par l'avarice ? Sérieusement ?... Mais, dans quel monde vit-il, au juste ?*

Du point de vue de Mammon, l'avarice était la meilleure chose qui pouvait arriver au sein d'une société, il était donc en désaccord total avec les paroles de Williams. Ensuite, pour prouver à l’épéiste qu'il disait vrai, il se mit à révéler également certaines choses de son passé tout en restant vague. En gros, il avait fait un truc pas cool qui lui avait valu de se faire bannir de son clan même si au final il était un type bien.

*Tiens, ça me rappelle quelqu'un, ça...*

Oui, à quelques détails près, on pouvait appliquer cette histoire aux sept démons des péchés capitaux. Eux aussi s'étaient fait bannir de leur "clan", à cause de leurs péchés, mais au fond, ils étaient bons. A part Satan. En tout cas, c'était la façon dont Mammon voyait les choses. Il ne se considérait pas lui-même mauvais, et ne voyait pas non plus ses frères et sœurs ainsi, à l'exception du colérique violent et imprévisible, avec qui ils avaient d'ailleurs tous du mal à s'entendre.

*Bon, qu'est-ce que je vais bien pouvoir répondre à cela ? Comment procéder ? Est-ce que je réfute totalement ses dires ? Je pourrais essayer de convaincre le guerrier en prétextant que le petit ment. Mais s'il dit vrai à propos du passé de cette chose - ce dont je ne doute pas - cela ne servirait à rien. Pire encore, si Hish se rend compte que je mens en essayant de me défendre, je ne ferai qu'empirer ma situation. D'un autre côté, je ne peux pas non plus avouer la vérité et les laisser reprendre leurs vies normales. Je ne peux prendre le risque qu'ils révèlent ces informations à d'autres personnes. La solution la plus sûre serait de les tuer tous les deux, mais c'est vraiment regrettable d'avoir à en arriver là. Le pouvoir de Williams est précieux, connaître le passé des gens pourrait nous être très utile. En plus, il semble n'être doté que d'une constitution humaine. S'il n'y avait que lui, je pourrais facilement le contraindre à nous obéir. Il est tellement peureux que nous n'aurions même pas besoin d'employer la violence. Le problème, ça reste le guerrier. Non seulement, l'idée d'un affrontement ne me réjouis pas, mais en plus, je ne suis même pas certain d'avoir la puissance nécessaire pour le vaincre. Et puis, il y a aussi tous ces employés du casino qui viennent de prendre la fuite, à gérer. Avec un peu de chances, ils ne croiront pas vraiment le gamin, ou bien ils n'oseront parler de cela à personne. Mais dans le doute, il serait plus prudent de les retrouver et de les assassiner avant qu'ils ne divulguent à d'autres ce qu'ils savent sur moi. Je pourrais demander à Mercurii de se procurer une liste des employés du casino afin qu'elle les tue les uns après les autres, elle devrait faire cela proprement. De tous ceux qui sont au courant de mon identité ici, la seule grande perte est celle de Williams, pour son pouvoir. En outre, si j'entame un combat contre le guerrier, l'humain risque de profiter de l'occasion pour s'enfuir, et il sera libre de parler de moi à tout le monde. Il faut absolument que je l'en empêche. Bon sang, Williams, tu me mets vraiment dans une situation fâcheuse, là. J'espère que le guerrier ne va pas m'attaquer.*

Une poignée de secondes seulement s'était écoulée depuis le début du monologue mental de Martis - lorsque la situation l'exigeait, il pouvait réfléchir très rapidement. Le guerrier prit à nouveau la parole, articulant chaque mot pour essayer de se faire comprendre malgré la difficulté apparente qu'il avait à parler le français. Il ordonna à l'humain de ne plus rien révéler à propos de lui. Puis il se retourna vers le démon aux yeux jaunes, et s'approcha de lui, dague à la main, alors que cette même dague demandait plus d'informations à Williams pour savoir de quoi Martis était capable en combat. Du coup, voyant Hish s'approcher de lui, la réaction de Martis fut de reculer, afin de garder le même écart de distance entre eux, dans la mesure du possible. Jusqu'à ce que son dos se heurte au garde-corps du balcon, l'empêchant de reculer davantage. Alors que l'extra-terrestre au visage monstrueux le questionna, Martis regarda brièvement derrière lui, en bas du balcon. Une chute de quelques mètres lui permettrait d'atteindre le bitume. Si la situation l'exigeait, il pourrait toujours tenter de fuir par là. Il évaluait toutes les options, même celles de dernier recours. Il valait mieux éviter la fuite. Il serait la risée de ses frères et sœurs s'il faisait une chose pareille, surtout en laissant derrière lui des étrangers en possession d'informations dangereuses les concernant. Son regard revint vers le guerrier.

"Non, ce n'est absolument pas mon intention." répondit-il sur un ton sérieux.

*Quel est le meilleur résultat possible ? Le guerrier meurt, Williams est contraint de nous obéir pour que nous puissions utiliser son pouvoir selon notre bon-vouloir, et les employés du casino qui ont entendu mon nom meurent également. Quel est le pire résultat ? Je suis contraint de prendre la fuite et de les laisser tous en vie, leur laissant ainsi l'opportunité de révéler notre secret à tout le monde. Quel peut-être le meilleur compromis ?*

Il devait gagner du temps, pour essayer de trouver une solution. Mais le temps lui était compté, et s'il tardait trop, Mercurii allait se retrouver au milieu de tout ce foutoir sans rien comprendre. Puisqu'elle prenait le contrôle juste après lui, ils n'allaient même pas se croiser dans la "zone fantôme", par conséquent, il ne pourrait pas l'avertir de ce qui se passait. Sa seule option pour qu'elle soit au courant était de lui laisser un message, dans le monde réel. Mais pour cela, il avait besoin d'être seul. De toutes façons, il valait mieux qu'il n'y ait aucun témoin lors de leurs métamorphoses.

"Je ne propage pas les défauts des hommes, bien au contraire, je cherche à les améliorer." démentit-il.

"Mais Williams a dit vrai. Je suis bien un démon." finit-il par avouer.

Cela ne servait à rien de mentir sur ce point, Hish le savait déjà. Par ailleurs, il n'avait pas demandé à Martis la confirmation comme quoi il était un démon, il lui avait plutôt demandé s'il était vraiment la raison de pourquoi le monde était si pourri. Selon Martis, c'était parce que le prédateur n'avait aucun doute sur le fait qu'il soit un démon, ni même sur le fait que son vrai nom soit Mammon. Il ne doutait pas de la parole de Williams, puisque ce dernier avait pu prouver qu'il disait vrai en parlant du passé du guerrier. En revanche, il pouvait douter de l'interprétation qu'avait faite Williams des actions de Mammon. C'était certainement pour cette raison qu'il lui demandait si son but était bel et bien de corrompre les hommes, de propager leurs défauts. Il voulait savoir si Mammon avait vraiment des intentions malveillantes, ou bien si c'était juste dû à l'interprétation d'Auguste.

"Toutefois, cela fait-il de moi quelqu'un de forcément mauvais ? Pensez-vous que tous les démons sont des méchants, et que tous les anges sont des gentils ? Vous devriez savoir pourtant que le monde n'est pas si manichéen. J'ai créé l'avarice, c'est vrai. Elle est née en moi. Je l'ai vue grandir, je l'ai entretenue, je l'ai répandue à travers les âges et à travers les peuples. J'ai fait ce don aux mortels, le seul et unique don que je ferai de toute mon existence. J'ai donné de ma personne, de mon avarice, au monde des mortels, afin de le rendre meilleur. Cela fait-il de moi un méchant ? Regardez autour de vous. Contemplez ce que vos confrères sont parvenus à réaliser, par amour de l'argent. Voyez les hauteurs qu'ils ont atteintes, les prouesses qu'ils ont effectuées, les sociétés qu'ils ont bâties. Cela n'aurait jamais été possible dans un monde régi par la générosité. Grâce à moi, tous les jours, des milliards de personnes ont la motivation d'aller travailler pour pouvoir s'enrichir, sans avoir à donner ce qu'ils ont durement gagné à des gens qui ne le méritent pas. Vous savez où conduit la générosité ? Elle conduit au parasitage, à la fainéantise. Tendez la main aux gens, et ils vous prendront le bras. Ce n'est pas une bonne façon de procéder. Si vous êtes généreux avec les autres, ils vont s'habituer à ce que vous leur donniez ce qu'ils réclament, alors même qu'ils n'auront rien fait pour le mériter. Créez un système basé sur la générosité, et tout le monde voudra en profiter, plus personne ne voudra faire l'effort de mériter quoique ce soit. Une société civilisée ne peut fonctionner ainsi ! Si les gens veulent quelque chose, ils doivent le mériter, ils ne peuvent pas juste compter sur la générosité d'autrui. Les plus belles réussites des mortels ont pu être réalisées grâce à l'avarice ! Alors, plutôt que de m'accuser de toute la misère du monde, Monsieur Auguste, vous feriez bien de me témoigner un peu plus de respect et de gratitude pour l'inestimable cadeau que j'ai fait aux mortels."

*J'en ai assez que l'on m'accuse de tous les maux de la Terre. Je ne suis pas Satan, non plus !*

Bon, avec ce long discours des plus sincères, il avait certes gagné du temps, mais il n'avait pourtant pas avancé d'un pouce. Trop emballé par son propre discours, il n'avait même pas eu le temps de réfléchir à ce qu'il devait vraiment faire. Car les convaincre qu'il était gentil n'allait pas arranger son problème. Même en les suppliant de ne rien dire à personne, il ne pourrait jamais avoir la garantie qu'ils garderaient son secret. Comment pouvait-il arranger la situation en minimisant les pertes, maximisant les profits, et surtout en perdant le moins de temps possible ? Ce calcul s'avérait assez compliqué.
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockDim 1 Juil 2018 - 12:59
Beaucoup de choses se sont passées dans ce laps de temps relativement réduit, le mauvais joueur qui avait menacé le richissime salopard venait d’avoir la peur de sa vie en ayant un sympathique tête-à-tête avec le géant extra-terrestre. À chaque balle tirée, notre ami Williams se couvrit les oreilles à cause du bruit et détourna le regard, certainement par peur de voir du sang gicler sur le sol. Mais à la surprise générale, enfin du moins pour le terrien, le sol ne fut pas retapissé de rouge. La massive créature semblait immunisée aux projectiles, et continuer à tenir l'irrespectueux dans les airs. Si seulement Auguste pouvait être plus comme ça, à la place d’être un frêle individu qui serait capable de mourir d’un éternuement mal placé. Les balles, maintenant devenues quasiment des pièces sans valeur, tombèrent au sol. Notre ami cligna des yeux plusieurs fois, se demandant sûrement comme il était possible pour des munitions d’arme à feu de finir ainsi en contact contre de la chair. La lame parlante semblait être agréablement surprise de la performance de son porteur, j’aimerais dire la même pour le mien, et suggéra de vaincre plus d’adversaire par le pouvoir de la peur. C’est vrai qu’avec un corps pareil, il pourrait en intimider plus d’un. Personnellement, je suis plutôt conquis par celui-ci. Concernant l’humain lambda qui nous sert de protagoniste, il était toujours aussi apeuré. Si seulement il était plus courageux, ce pauvre type...

D’autres chose se passèrent dans le temps mais on s’en moque de l’approbation du prédateur, même si elle est grandement appréciée, nous avons plus important sur le feu. Et par cela, j’entends la découverte même de la personnification de l’avarice en personne. Et ben oui, Mammon était percé à jour par ce qui était essentiellement un abruti dans un univers rempli de sages et de génies. Et cela grâce à un pouvoir que ce dernier ne voulait même pas, tu parles d’une ironie ! Le vaillant Williams utilisa toute sa dextérité et son courage pour se mettre à l’abri du côté du colosse qui semblait intouchable pour lui raconter la nouvelle dans un monologue relativement élaboré pour un être aussi peu éloquent que lui. Et pour prouver cela, il fallait qu’il ressorte le souvenir le plus douloureux possible, enfin, second souvenir le plus douloureux, du guerrier. Je me répéte mais je doute que ce soit la meilleure idée de sortir qu’il s’est fait bannir des siens pour faire de lui ton nouvel ami, révéler sa nourriture favorite aurait été une bien meilleure idée. Et pourtant, Hish-Qu-Ten se contenta de lui demander lentement, et de façon menaçante encore une fois aux yeux du terrien, de ne plus dire un mot sur son passé. Au moins, il t’a pas buté, c’est déjà cela. Heureusement pour lui que c’était véritablement une bonne personne et non un monstre hostile comme sa carrure pourrait le faire penser. Il ravala sa salive et hocha sa tête de haut en bas deux fois rapidement comme un bon soumis avant de retourner son regard effrayé vers le démon.

Enfin, c’était avant qu’il se fasse interpellé par l’arme avec la chair humaine qui lui demanda des informations sur l’ennemi en face d’eux alors que le balèze questionna directement Martis sur ses intentions. L'intimidé tourna son regard vers l’oeil unique de la dague massive, prenant un peu de temps pour collecter tout ce qu’il avait pu en l’espace d’un instant.

“Euh… Alors… À partir de minuit, il perd possession de son corps pour l’un de ses frères ou soeurs, c’est encore flou, je ne pourrais te dire qui exactement. Aussi, les gens autour de lui semble relativement malchanceux, sûrement sa faute, donc faites gaffe.”

En attendant, l’employé et les autres occupants du casino prirent la fuite en entendant les révélations du jeune encapuchonné. Comme quoi, tous les terriens ou presque sont des lâches sans nom. Williams, néanmoins, ne prit pas la poudre d'escampette vers la sortie comme les autres, restant près de la créature aux muscles saillants.

*Je pourrais fuir mais… c’est clair que Sins ne m’en laissera pas l’opportunité et le moindre faux pas pourrait me coûter la vie. Mais si je reste ici, il a toujours ses chances de me tuer… je suis vraiment dos contre le mur, cette fois. Espérons que le géant reste de mon côté pour le moment sinon je peux dire adieu à ma vie. Bordel, je savais que j’aurais jamais dû venir ici, il n’y a que des embrouilles qui se passent dans la capitale. Je suis trop jeune pour crever, bon sang !*

Ouais, donc il ne reste pas par sens de responsabilité ou par courage, non, il est juste trop lâche pour s’enfuir. J’ai jamais vu cela, je suis d’accord que le morceau de beefsteak peut te protéger de cette abomination qui a propagé le mal dans le monde il y a des millénaires mais au point de refuser de tenter ta chance… en même temps, ce salaud semble avoir un véritable influence sur cette dernière. Une fois réfléchi, ce n’est pas aussi bête que ça en a l’air. Du moins, je trouve. Je pourrais toujours le faire sortir de là mais je suis trop curieux de voir comment les choses progressent. Tu es la cause directe de cette confrontation, alors tu vas y rester jusqu’à que ta vie soit réellement en danger, trouillard.

En attendant, c’est à son tour de donner la causette et il réfuta le fait que son objectif soit de propager les défauts des hommes. Ouais, on a vu ton passé, on sait parfaitement que c’était ta seule raison d’exister fut un temps, maintenant, tu te contentes de faire de ton mieux pour éviter de te faire griller dans un corps de mortel. Malheureusement pour toi, tu t’es fait avoir par un abruti accompagné d’un type tellement musclé qu’il pourrait t’exploser le dos en un instant. Williams ne faisait que le regarder, n’osant pas sortir ne serait-ce qu’un mot pour le contredire. Il restait à distance alors que le géant s’était rapproché de l’individu, qui recula à son tour pour se retrouver dos contre le balcon. Il ne connaissait pas les limitations du corps du chanceux et de ses frères, mais pour Monsieur Auguste, un saut par-dessus la rambarde garantirait sa mort. Enfin, on parlait d’une personne qui était capable de maîtriser la chance, un camion rempli de paille pouvait passer au moment exact où il sauterait pour amortir sa chute ou une idiotie du genre.

Le démon continua en disant qu’il cherchait à améliorer l’Homme, ce qui força à l’unique terrien encore dans la scène de froncer les sourcils. Comment ça ? Il cherchait à défendre sa cause en disant que l’avarice améliorait la condition humaine d’une façon quelconque ? À ce point, notre ami pourtant pacifique voulait lui en foutre une mais bien sûr, il n’osa pas faire un pas en avant pour lui donner la gifle qu’il méritait tant. Un peu de hargne et de courage, bon sang ! Mais au moins, Mammon admit qu’il était bel et bien un démon. En même temps, vu ta situation, tu as intérêt d’être honnête avec eux si tu veux survivre, non que l’encapuchonné soit une menace mais le bourrin à l’arme que j’assume maudite, lui, l’est complètement

Et puis arriva un monologue qui dura bien trop longtemps au cours duquel le démon de l’avarice essaya de se justifier. Il commença à tenter de semer le doute en les questionnant le fait qu’il le croyait mauvais par ses origines démoniaques. Le monde n’était pas aussi noir et blanc selon lui. Pour Williams, il s’en moquait s’il était un démon ou pas, il avait vu ses agissements à travers les âges et en enfer, il savait qu’il était une créature qui n’était pas digne de confiance. Il admit qu’il avait créé l’avarice, qu’il en était la cause et qu’il l’avait répandue durant des âges. Mais selon lui, ce n’était pas un mal, non, c’était un don qu’il avait octroyé aux mortels. Il continua à défendre sa cause en utilisant la ville et le luxe qui les entouraient comme exemple et attribua tout cela à son cadeau empoisonné. Il enchaîna en disant que tout ceci n’aurait pas été possible dans un monde régi par la générosité. Plus son discours continuait, plus il était clair que sa vision du monde était que seuls les chanceux et les entrepreneurs méritaient de gagner au jeu de la vie et le reste, sans distinction, étaient juste des gens qui ne méritaient rien. Il finit sa tirade en demandant du respect de la part de Monsieur Auguste. Tu ne vas pas lui donner ce plaisir, rassure moi. Tu n’es pas aussi lâche que cela ? Et puis, si tu fais rien maintenant, qui sait, peut être va-t-il convaincre le géant que tu as faux sur toute la ligne. Fais quelque chose, réponds ! Réponds !

Williams s’avança de quelques pas mais resta toujours fermement derrière Hish-Qu-Ten. Il ravala sa salive et soupira un grand coup avant de le regarder droit dans ses yeux merveilleusement dorés. Dommage qu’un aussi beau physique fut donné à un être aussi vicieux.

“Tu as raison, sans l’avarice, nous n’aurions pas d’aussi grands bâtiments et de monuments à la gloire de personnages imbibés par ton cadeau et leur égo. Nous aurions pas des villes aussi complexes et notre société serait complètement différente.”

Il n’est pas sérieux, ne lui donne pas raison non plus, pauvre fou !

“Mais j’ose dire que notre civilisation aurait pris une route plus favorable pour le bien de tous sans toi, qui l’a pourri jusqu’à l’os. Tu penses que la fortune est obtenu uniquement par les gens méritant et que la misère financière sert à punir les fainéants. Mais que fais-tu des gens qui ne peuvent pas, justement, parcourir les échelons à cause de leurs maladies, de leurs statuts sociaux, de la discrimination ou tout simplement d’un manque conséquent de chance ? Ces gens ne peuvent rien faire pour améliorer leurs conditions dans un cadre comme le nôtre. Ils sont condamnés à souffrir et pourquoi ? Car ils ne sont pas nés avec une cuillère en argent dans la bouche ? Car ils n’ont pas la chance de gagner à la loterie ? Car ils sont différent de la “normalité” attendue par notre société ? Tu oses me dire que la vie n’est pas si manichéenne sur ta condition de démon alors que ta vision concernant la fortune personnelle ne pourrait pas être plus noire et blanche ? Des peuples ont bien survécu sans ta corruption : regarde les Nameks, sûr, ils ne vivent pas le luxe comme nous mais c’est probablement le peuple le plus respectable qui puisse exister ! Je vais pas jouer comme si je n’étais pas un minimum avare de mon côté, que je suis sans péchés, mais ton existence… votre existence est la raison pourquoi autant de gens souffrent pour des raisons qu’ils ne peuvent pas contrôler !”

Tant de belles paroles, si seulement tu avais le pouvoir derrière pour faire tenir tout cela… peut-être qu’on peut remédier à cela dans un avenir proche… oui, peut être.

Celui qui venait soudainement d’avoir le courage de dire à l’avarice en personne d’aller bien se faire mettre tourna son regard vers le géant mais ne prononça aucun mot… À vrai dire, il recula même de quelques pas.

*Il peut aussi bien se retourner contre moi que se lancer à l’assaut de Mammon, ou voir continuer tranquillement la conversation avec lui. Dans les deux premiers cas, je dois éviter de mettre entre les deux… par pitié, Hish, peu importe ce que tu fais, fais le bon choix.*

Ouais, faudrait pas trop demander de bravoure venant de lui, non plus.
Hish-Qu-Ten
Hish-Qu-Ten
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MessageSujet: Re: Le Texas les retient   Le Texas les retient ClockJeu 12 Juil 2018 - 13:26
Prenons toutes les informations en compte : l’être en face du guerrier était le démon qui représentait l’avarice parmi les hommes. Il avait plusieurs frères et soeurs, selon Auguste, avec qui il partageait un seul et même corps. Pouvait-on établir un rapport entre les deux choses ? Tout d’abord, y avait-il possibilité que les êtres humains sachent quoi que ce soit sur un être d’un monde externe au leur et qui soit apte - ou condamné ? - à se métamorphoser ? Le désir de conserver et ne rien offrir pouvait avoir une connotation dans les milieux de ce monde. Le masque, à nouveau, se connecta aux réseaux qui parcouraient cette planète et qui entouraient à l’aide des satellites la couche d’ozone. Le guerrier n’avait pas toujours compris pourquoi il fallait numéroter les différentes générations d’envois et récupérations de données, mais cela n’était pas bien important. Un geste qui aurait peut-être pu énerver Mammon était le fait que le chasseur se connecte sans abonnement à cette fameuse “4G” qui offrait accès à Internet en échange de quelques uns des papiers verts qui ne signifiaient aucune possession avant leur dépense. Cela permettait d’accéder à un nouveau flux d’informations et de connaissances, que ce soit sur le patrimoine génétique des êtres vivants des environs, l’histoire des personnalités plus ou moins importantes des différentes nations ou bien la culture de la civilisation des alentours.

Il semblerait que l’avarice soit traitée comme quelque chose de démoniaque dans l’un des bouquins religieux qui formèrent des morales et des conflits. Malgré sa triste réputation dans les créations de guerre et de fanatisme, il semblerait bien que la Bible soit restée importante dans les têtes des terriens. Bien que ces écrits soient parfois conflictuels et même sans véritable sens, il semblait être inspiré de maigres faits réels. Les cavaliers, par exemple, avaient des traces dans d’autres mythes, tout comme le déluge que même Gilgamesh avait mentionné. Et l’apocalypse, que ce soit par la peste noire de la guerre de cent ans ou le cryptide qu’était le Messie du Mal, a bien failli arriver quelques fois sur la planète bleue avant qu’elle ne devienne apte à partir à la conquête de l’espace. Un démon représentant une faute morale humaine a tout pour paraître dans ces écrits ancestraux. Et en effet, il semblait bien que Mammon y ait une place.

Il y avait selon les suivants de cette religion sept péchés capitaux. Ces derniers se retrouvaient représentés un peu partout dans la culture populaire, comme dans des oeuvres fictives, en tant que personnages, dans ces genres de musique qui recherchaient l’attention par la nage dans le refoulement des principes bibliques. Des sons que Peine adorait au grand dam de son partenaire, manieur, et meilleur ami. L’Avarice avait des frères et soeurs. Pouvait-on donc assumer que ces derniers étaient la Colère, l'Orgueil et les autres ? Très certainement. Ainsi parmi les vils êtres se trouverait la logique pure de l’enrichissement. Il était à noter que le personnage aux yeux dorés était de ceux, si l’on se fie au dictionnaire, qui préféraient avoir en leur possession un maximum de biens, et non une acquisition puis consommation en surplus comme la Gourmandise. Ainsi, s’il y avait bien un frère ou une soeur qui représentait ce dernier vice, alors il était probable que les biens acquis par l’être aux émotions disparues viendraient à être dispersés. Si Auguste disait vrai, celui qui se trouvait en face du chasseur devait être prévoyant et calculateur, afin d’empêcher ses confrères de dilapider ou détruire sa propriété. Il fallait faire très attention.

"Améliorer un défaut, ce n’est pas justement le rendre plus nocif ?"

Les claquements de dents du colosse vinrent répondre à la lame bavarde qu’il valait peut-être mieux ne pas critiquer chaque usage du vocabulaire d’un opposant de joute verbale, car sinon, il serait probable qu’ils n’arrivent jamais à voir la fin de cette discussion. Le but, ici, était de comprendre le comportement du sociopathe, de déterminer s’il était une menace, de l’écarter de du chemin qui l’enverrait commettre moult crimes, et éventuellement de le neutraliser de manière potentiellement létale. Une petite partie en lui souhaiterait en venir aux armes, et l’envie de combattre qui lui fut inculquée après toutes ces multiples années de chasse était toujours présente. Mais il était capable de la contrôler, tout comme il maniait ses propres sentiments. Il lui fallait rester calme en permanence, et de multiples sortes de méditations lui furent enseignées afin de garder tous ses esprits. Il était néanmoins bien trop émotif à son goût, et un spectacle assez écoeurant pouvait venir le terrifier. Des visions que les infusions et les techniques de respiration ne pouvaient atténuer. Alors il rebroussait chemin, et abandonnait la traque. C’était aussi simple que cela.

Hish-Qu-Ten osa se tourner, afin de voir l’état mental et physique de l’être humain au pouvoir si puissant. Il n’était pas capable de se défendre, ou en tout cas ne semblait pas l’être. Aucun pli, aucune forme dans ses manches qui trahirait une arme d’auto-défense cachée. Un corps qui n’était nullement celui d’un athlète. Hormis pour le bleu de ses yeux, il n’avait pas grand chose d’éthéré ou de mystique. Pas de surplus énergétique présent dans ses nerfs. Rapidité des battements de coeur semblable à celle de tout autre être humain apeuré. Décidément, il restait difficile de comprendre d’où pouvait provenir son pouvoir. Mais il avait néanmoins prouvé que son regard dans le passé des gens était légitime. Quand on y pense, il se pourrait très bien qu’un être attiré par le gain soit capable de le maintenir prisonnier pour arriver à obtenir davantage. Si le personnage aux yeux dorés venait à attaquer en traître le colosse, le vaincre, et enfermer Williams dans une cave pour le libérer lorsque des gains pouvaient être récupérés. Il pourrait faire de son don une malédiction...

Un fil de réflexion qui fut interrompu par une longue tirade… Un mot qui lui semblait sanglant depuis une certaine rencontre. Une rencontre qui ajouta à chaque geste artistique un arrière-plan barbare et violent. Mais passons. Là n’était pas l’objectif. Le triste personnage considérait l’avarice comme une offrande aux mortels. Le mot-clé étant “mortel”. Cela signifiait qu’il ne l’était pas ? Quand bien même Peine lui offrait l’incapacité de mourir, Hish-Qu-Ten ne pouvait pas se placer dans un statut d’immortalité associé aux divins. Mammon pouvait donc être incapable de mourir. Pouvait-il cependant être tué ? Quand bien même ce n’était pas une conclusion souhaitable, il fallait être sûr que ce plan de secours pouvait être effectué. Mais il n’y avait aucun moyen de le savoir sur le moment. Néanmoins, sa composition était semblable à celle d’un être humain. Il était donc possible que ses os puissent être brisés et ses nerfs taillés en pièces. Pouvait-on le stopper physiquement ainsi ? Il fallait pouvoir l’espérer. Est-ce que cela stopperait ses frères et soeurs ? Ces derniers étaient peut-être pourvus d’une bonté plus visible pour les autres. Cela signifierait attaquer par proxy des innocents… Non ! Questions pour plus tard.

”Hé mec ! Tu fais qu’aggraver ton cas. Non mais, c’est bien de dire “meuh oui, il y a pas de bien et de mal” et ensuite de faire un discours sur “pourquoi les hommes devraient tracer leurs chemins tout seul sans une goutte d’empathie ?” ! T’utilises les alentours comme exemple, mais ce que je vois depuis tout à l’heure dans ce...”

Instant de pause. Son oeil alla de droite à gauche, cherchant le vocabulaire qui permettait de nommer ce bâtiment. Il trouva enfin une pancarte. “Casino Royale”. “Casino.” C’était un mot féminin ? Cela sonnait masculin pourtant. Pourquoi mettre un “e” à “Royal”, alors ? Enfin, il ne fallait pas se laisser distraire.

”Casino… Casino ? Oui, casino ! Ce que je vois depuis tout à l’heure dans ce casino, c’est des conflits ! Des gens qui hurlent de droite à gauche. Des mecs armés qui se plaquent les uns les autres, dos contre murs. C’est ça, le cadeau pour l’humanité ? Alors, m’sieur Mammon, on va aller voir les travailleurs dans tes magasins, dans tes entreprises et tes usines. On va aller les voir, on va analyser leurs états de santé, leur manque d’accès à l’éducation, et leurs heures par jour. Et on va voir c’est lequel qui bosse le plus de vous deux, toi qu’a tes vacances et le temps de jouer aux cartes ?”

La lame s’agitait dans la main du titan qui la regardait, tête penchée sur le côté. Comme étonné, ou bien impressionné, par ses connaissances. Peine pouvait s’exciter bien plus que son porteur. En fait, c’était même généralement le cas. Le couteau qui parle était le rouge du bleu du guerrier. Les claquements des défenses du chasseur retentirent à nouveau. On dirait bien que la dague maudite était capable de réfléchir… parfois.

"Hé, je t’ai rien demandé, toi !"

Une main d’ombre venait de se former depuis le manche, pointant vers le masque de son meilleur ami. Il semblait ne pas avoir apprécié la remarque. Un rire rauque sortit du colosse, alors qu’il agitait sa main libre pour signifier qu’il s’excusait. Malgré cette petite diversion, Hish-Qu-Ten gardait l’oeil sur Auguste ainsi que sur Mammon. Il devait rester sûr que rien n’arrive au premier, et que le deuxième ne puisse pas prendre la poudre d’escampette. L’être humain était en train de réfuter ses arguments, avant d’accuser l’existence du démon et celle de ses confrères d’être à l’origine de bien des problèmes dans sa société. Revenons aux péchés. L’avarice était véritablement quelque chose qui était majoritairement considéré comme une facette mauvaise de la personnalité. Elle apportait une forte estime personnelle et pouvait permettre, comme l’envie, à l’ambition de naître. Mais cela restait un problème dans une vie en société. Il était probable que ses confrères soient plus calmes et plus sympathiques. Les démons de la paresse et de la luxure, par exemple, semblent être les moins poussés vers le mal. Enfin, cela ne reste qu’une théorie.

Comment parvenir à établir la dangerosité de ce personnage, donc ? Le masque du chasseur se tourna vers le pauvre terrien apeuré. Peut-être que son pouvoir pouvait être utilisé à nouveau ? Afin de déterminer véritablement s’il y avait un espoir d’empêcher le démon de nuire aux vivants sans pour autant devoir en venir à la violence ou au meurtre. Son visage se retourna à nouveau, et se posa sur Mammon. Son doigt pointa vers lui, puis vers le sol.

”Reste… l-l-là...”

Il alla alors lentement vers Auguste, ne cherchant en aucun cas à se montrer agressif. Il tendit le bras et laissa Peine, bien plus loquace, lui adresser la parole, traduisant ses claquements de dents.

"Mmh ? Ah, oui...  Bon, Auguste, te sens-tu capable de le toucher à nouveau, afin de voir s’il est véritablement un être maléfique ou non ? Possiblement pour savoir s’il est capable de changer, ou bien de mourir… Ce genre de trucs. Tu penses pouvoir le faire, ou bien la première fois t’as traumatisé ? Ah, et évite de me toucher moi, parce que le voyage est trèèèèès bizarre."

Son ton n’était en aucun cas villain. Il était même aussi amical que puisse être celui d’une créature ancestrale qui voyageait d’armes en armes. Le chasseur tourna à nouveau les talons, mais sa tête inclinée légèrement vers la gauche signifiait qu’il était à l’écoute. Il ne souhaitait pas faire beaucoup, pour l’instant. Il était tout à fait apte à protéger l’humain, s’il le fallait, tout comme foncer vers le démon, ou bien même lui lancer un bout du sol à la figure. Mais il fallait faire attention. Il y avait à peu près dix mètres d’écart entre lui et le potentiel adversaire. Lui était adossé au balcon, et pourrait certainement l’enjamber pour fuir. Hish-Qu-Ten n’avait besoin que d’une poussée sur le sol pour le poursuivre, mais il se pourrait que Mammon le contourne et l’éloigne d’Auguste pour anéantir celui qui risquait d’en savoir trop. Beaucoup de tactiques potentielles. Son langage corporel ne devait pas trahir sa réflexion. Ainsi, il se tenait juste debout, sans position de combat. Après tout, sa résistance aux chocs permettait à cette fausse vulnérabilité d’offrir bien des ouvertures.
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