Monkey Business [Vegeta - Oishi]

« Je n'ai pas encore dit mon dernier mot. Ne crois pas m'avoir si facilement ! » s'exclama le prince captif, minuscule - plus encore qu'à l'accoutumée - dans la main du Gorille Géant.

Hélas, malgré ses bravades, force était d'admettre qu'il n'était pas aisé de se dégager d'une prise aussi démesurée. Vegeta avait dépensé une bonne partie de son énergie à jouer à cache-cache avec l'animal lorsqu'il était encore hors de contrôle, et n'avoir rien fait pour reconstituer ses réserves commençait à lui jouer des tours. L'affrontement était inégal par défaut, son expérience et son sens du combat étant tout ce qui lui permettaient de se maintenir au niveau, mais même eux étaient peu à peu émoussés par la fatigue. Dire que d'ordinaire, il n'aurait eu aucun mal à se libérer et à lui donner la correction qu'elle faisait tout pour mériter...

Quoique clairement acculé, il refusa cependant de détourner le regard, même alors que la bête préparait ce qui - selon toute vraisemblance - serait le coup de grâce. Qu'elle ose seulement essayer de le porter, et il trouverait un moyen de lui faire payer. Il n'en aurait cependant pas besoin, puisqu'il ne lui était pas destiné ; contre toute attente, Oishi choisit plutôt de détruire elle-même la fausse lune qui lui avait donné l'avantage. Le prince retrouva sa liberté, les mains de la jeune femme étant bien incapables de continuer à le tenir aussi fermement alors qu'elle reprenait sa taille normale - non sans pester au passage d'avoir pu se faire avoir si facilement. Ça n'aurait pas dû arriver.

Néanmoins, sa protégée reprit la parole avant qu'il ait pu lui adresser les remontrances qu'auraient dû lui valoir son comportement, pour s'excuser et se justifier de ses actes. Aussi amer qu'il soit, Vegeta était bien forcé d'admettre que sa réflexion avait du sens. S'il voulait au départ lui cacher sa condition jusqu'à pouvoir y remédier, plus par orgueil que par malhonnêteté, les difficultés rencontrées depuis n'avaient fait que mettre en lumière l'absence de cette force phénoménale qu'il était censé posséder. Encore en vol, il rumina cela tout en descendant lentement vers le sol pour se tenir face à elle. Oui ; il lui devait une explication, même si elle pouvait ne pas lui plaire.

« J'étais devenu trop dépendant de mes transformations. À chaque fois qu'un nouvel ennemi apparaissait, je l'affrontais à pleine puissance, sans chercher à faire dans la finesse. Mais la force ne fait pas tout, je l'ai appris à mes dépens. » Ses poings se serrèrent de frustration à l'idée de n'avoir appris que si tardivement cette leçon que Kakarot semblait connaître depuis toujours. « Alors, j'ai scellé volontairement une partie de mes pouvoirs pour apprendre à me passer d'eux. Pour me dépasser. Évidemment, je ne pouvais pas prévoir que j'en aurais besoin si rapidement... Que nous devrions faire face à de telles menaces. » Ce qui ne l'avait pas empêché de l'emporter envers et contre tout - mais les choses auraient pu bien plus mal tourner. Il avait eu de la chance ; une autre chose dont il refusait d'avoir à dépendre. « Au vu des derniers événements, j'aurais déjà recouvré mes forces si je le pouvais. Malheureusement, c'est le Dieu de la Terre qui a réalisé cette opération. Je ne peux pas la défaire sans lui. »

C'était une simplification, mais elle n'avait pas non plus besoin de connaître tous les détails. D'autant qu'il n'était lui-même pas sûr de la marche à suivre : suffirait-il de trouver la fiole où Dendé avait enfermé sa puissance, ou une quelconque magie serait-elle nécessaire pour inverser le processus ? Cela n'avait de toute façon pas d'importance, puisqu'il avait spécifiquement demandé au petit Namek de dissimuler l'objet là où personne, pas même lui n'irait le chercher.
Autant dire qu'au vu du nombre de salles que comportait son palais et du capharnaüm que renfermait une partie d'entre elles - d'anciens artefacts, des textes oubliés et qui sait quoi d'autre encore -, l'on pourrait fouiller longtemps sans jamais trouver ce que l'on cherche, fut-ce une question de vie ou de mort. Tant que le maître des lieux ne serait pas remis sur pied, ce fameux flacon resterait hors de portée : c'était aussi simple que ça.

« Tu es libre de ne pas me croire. » reprit le prince en desserrant finalement les poings, se faisant une fois encore à l'idée - autant qu'il le pouvait, du moins - qu'il ne pouvait qu'attendre ; attendre et espérer que le gardien reprenne des forces rapidement, assez pour lui rendre ce service. La patience n'avait jamais été au nombre de ses qualités, mais quel autre choix avait-il ? « Je me doute que cette décision n'aura aucun sens aux yeux de beaucoup d'entre vous. Je ne te demande pas de comprendre. » Les Saiyans n'avaient toujours juré que par la force. Oishi différait peut-être des standards de son peuple sur un certain nombre de points, mais demeurait imprégnée de leur culture, qu'elle le veuille ou non. « Cependant... » Les traits de Vegeta se firent plus durs, emplis d'une hargne indéniable. « Ne va surtout pas croire que je suis sans défenses. Je le prouverai autant de fois que nécessaire. »

Aussi affaibli qu'il soit, n'avait-il pas réussi à la terrasser lorsqu'elle avait voulu estimer ses capacités ? À la tenir en échec, alors même que ses propres forces étaient décuplées ? À pousser Black à la fuite, lui et ses acolytes, à défaut d'avoir pu l'achever ? Certes, il avait dû pour cela recourir à la ruse, mais n'était-ce pas le but de la manœuvre ? Chose qu'elle serait, par ailleurs, mal placée pour lui reprocher. Certes, il aurait été encore bien plus efficace s'il avait été en pleine possession de ses moyens, mais ne pas être dans son état normal ne faisait pas de lui un être faible. Loin de là.

« Si ça ne te convient pas, tu es libre de partir. » asséna-t-il finalement, réajustant ses gants. « Je ne sais pas quand les choses rentreront dans l'ordre. Dans cette situation, je n'ai aucune idée de ce qui peut m'arriver avant d'avoir retrouvé toutes mes forces. » Autant qu'il déteste faire aveu de faiblesse, son pragmatisme l'obligeait à envisager toutes les options, étant donné son handicap et les redoutables ennemis qu'il s'était fait au cours des derniers jours. « Mais si je dois mourir, je mourrai en combattant. »

Contre toute attente, Oishi semblait accepter ses explications. Il ne lui laissait guère le choix, de toute façon : ce n'était pas comme s'il pouvait faire quoi que ce soit pour remédier à cette situation. Personne ne pouvait l'aider ; le seul qui en était capable n'était plus en état de le faire jusqu'à nouvel ordre. Lui qui voulait se mettre dos au mur pour découvrir ses ressources insoupçonnées, c'était réussi : il avait bien choisi son moment... Mais une fois encore, il ne servait à rien de se lamenter. Il ferait au mieux avec ce dont il était encore capable, et tant pis si ce n'était pas suffisant. D'autres prendraient la relève. Mais loin de lui l'idée de s'avouer vaincu.
Tout affaibli qu'il soit, il ne serait pas dit que le prince des Saiyans avait abandonné sans combattre ; qu'il avait plié le genou devant qui que ce soit. Peut-être dirigeait-elle moins ses faits et gestes qu'à une époque, mais sa fierté était loin de l'avoir quitté. Elle faisait partie de lui, autant que sa noblesse coulait dans ses veines avec chaque goutte de son sang. Il savait désormais que même la mort ne pouvait la lui retirer. Pas tant qu'il serait maître de son âme.

Plutôt que de moquer sa décision, si insensée qu'elle puisse paraître, sa subordonnée fit l'effort de la digérer. Si elle ne la comprenait pas, au moins semblait-elle pouvoir la respecter : il n'en demandait pas davantage. Tous ne se seraient déjà pas donné cette peine. Et comme elle le disait elle-même, il avait d'ores et déjà prouvé - par les paroles comme par les actes - que ce léger inconvénient ne faisait pas de lui un moins que rien, et malheur à qui oserait prétendre le contraire.
Qu'elle profite donc de ce moment : il ne se reproduirait pas de sitôt. Avouer une faiblesse n'était pas dans ses habitudes, qu'importe qu'il se la soit infligé lui-même. C'était déjà une preuve de confiance que de faire une entorse à sa propre règle, en particulier envers quelqu'un censé suivre ses ordres - et qui s'était dressé contre lui il y a tout juste un instant. Mais Oishi avait raison : il se devait d'être honnête, ou leur entreprise serait construite sur des bases branlantes dès le départ. Ce n'est pas ainsi que l'on mène une rébellion. Pas lorsqu'on veut que des têtes roulent à la fin - et pas la sienne, de préférence.

« Comme je te le disais, je ne connais pas la puissance actuelle de Broly. » rappela Vegeta, nettement plus sérieux que son élève, en essuyant le sang qui maculait son visage. « Le pouvoir du Super Saiyan Légendaire est unique en son genre. C'est un monstre de la pire espèce. »

Il serra les poings, refoulant l'indignation que cette déconvenue suscitait chez lui. Il se souvenait distinctement du sentiment d'impuissance qui l'avait envahi lorsqu'ils s'étaient mesurés à lui pour la première fois. Plus le combat progressait et moins ils semblaient en mesure de lui faire quoi que ce soit. Si Kakarot n'avait pas réussi à lui porter un coup décisif tant qu'il le pouvait encore en combinant leurs énergies, qui sait s'ils auraient pu en venir à bout ? Il s'était battu toute sa vie durant, et de tous les adversaires qu'il avait pu affronter, Broly était l'un des rares - sinon le seul - à l'avoir fait se sentir insignifiant. Ce qui ne le motivait que davantage à lui prouver que les choses avaient changé ; oui, mais à quel point ?

« Je n'ai eu de cesse de m'entraîner. Je suis bien plus fort que je ne l'étais à l'époque. Mais quand il est transformé, il se renforce à chaque instant. » Au point que sa puissance semble ne pas connaître de limites, gonflant sans s'arrêter ; que son corps lui-même menace d'exploser s'il ne l'évacuait pas régulièrement. C'était ce qui leur avait valu la victoire, à l'époque ; ce n'était pas tant la blessure qui avait causé sa perte que le fait qu'elle ait retourné contre lui cette surcharge de puissance. « Bien sûr, ça ne change rien à mes projets. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le vaincre. Il est grand temps qu'on s'en débarrasse une bonne fois pour toutes. Mais si je veux être sûr d'en venir à bout, il faut que je continue de me renforcer. »

Mais comment ? Là était la question. Des options commençaient à se profiler, mais aucune qui soit à sa portée pour le moment. Que ce soit ce « nouveau pouvoir » que Kakarot avait réussi à obtenir ou l'opportunité de s'entraîner avec un Dieu de la Destruction - ou tout du moins avec son Ange de compagnie -, il avait des manières de s'améliorer, mais aucune dont il soit digne tant qu'il serait dans cet état. À quoi bon recourir aux grands moyens, s'il était incapable d'en profiter correctement ? Il n'en tirerait rien. Pire, il risquerait de se ridiculiser. Non ; d'ici à ce que Dendé puisse lui rendre ce qu'il lui avait retiré, il allait devoir faire autrement. Et devoir pallier aux lacunes d'Oishi n'était pas sans lui donner des idées en ce sens. Laquelle semblait d'ailleurs pressée de s'y remettre, aussi éprouvante qu'ait été la matinée. Tant mieux : Vegeta avait d'autres exercices en réserve.

« Avant ça, j'aurais une question à te poser. » dit-il en chassant la poussière qui s'était accumulée sur sa tenue de part et d'autre. « Tu disais avoir encore des contacts sur Vegeta. Est-ce que tu es en mesure de les contacter à tout moment ? Il serait préférable d'avoir les dernières informations. Par ailleurs, si nous pouvions mettre la main sur un de leurs pods... Je pense que nous pourrions avoir une meilleure idée de leurs opérations. »

Les temps avaient changé, sur Vegeta comme ailleurs, mais le prince ne voyait aucune raison pour qu'ils aient renoncé aux vaisseaux offerts par Freezer, quand bien même ceux-ci étaient un rappel permanent de leur servitude envers l'empereur. Soupçonnant que sa partenaire d'entraînement n'avait aucune idée d'où il voulait en venir, il crut bon de préciser :

« Ces vaisseaux nous ont été offerts par Freezer, à l'origine. C'était l'un des nombreux moyens qu'il avait trouvé pour nous garder sous surveillance. Ce qui veut dire qu'ils peuvent être localisés à tout moment. » Sans avoir jamais obtenu confirmation, le prince n'était pas sans se douter que c'était de cette manière que le tyran avait pu s'assurer qu'ils étaient presque tous sur leur planète au moment de sa destruction. « En accédant à leur système, nous devrions pouvoir savoir où se trouve chacune d'entre elles. »

Ce dont il serait bien sûr parfaitement incapable par lui-même, son expérience avec ses engins ne dépassant pas celle de simple pilote, mais n'était-ce pas là tout l'avantage d'être marié à l'une des plus brillantes savantes de son époque ? Pour Bulma, percer les mystères de cette technologie serait un jeu d'enfant, et ils n'auraient alors plus qu'à en tirer profit.

« Ça fait longtemps que ces chiffres n'ont plus aucun sens, de toute manière. »

Lui-même avait cessé de compter sur son détecteur lorsqu'il lui avait fait défaut sur Terre la première fois. Non seulement devenaient-ils parfaitement inutiles dès que l'ennemi était capable de cacher sa puissance, mais ils étaient en plus bien trop lents pour percevoir chaque variation avant qu'il soit trop tard. Et si leurs forces de l'époque se chiffrait déjà en dizaines voire centaines de milliers, que dire de celles qu'ils maniaient aujourd'hui ?

Non, la meilleure manière de se faire une idée du niveau de Broly était de le voir à l’œuvre - de le rencontrer en face à face. Autant dire que ce n'était pas pour tout de suite. D'autant moins considérant qu'il avait apparemment réussi à faire face seul à un Dieu de la Destruction, là où même Kakarot et lui avaient dû fusionner pour avoir le moindre rôle à jouer dans ce combat. Et encore, ils n'étaient pas seuls. Cela ne faisait que lui confirmer ce qu'il savait déjà. Il n'était pas prêt, loin de là - mais il le serait, le moment venu. D'une manière ou d'une autre.

« Tu ne m'apprends rien, figure-toi. » grinça Vegeta. Après tout, la Capsule Corporation était - par le biais de Bulma - la première entreprise terrestre à avoir décortiqué ces appareils et leur fonctionnement. Il y avait fort à parier qu'ils aient tenu un rôle dans leur mise en avant, même s'il ne pourrait le jurer ; il ne se tenait pas au courant de toutes leurs manigances, après tout. « Mais ceux qu'on trouve ici sont des imitations. On ne voit pas la différence, mais ils ne sont pas équipés des mêmes modules de surveillance. À l'inverse, je doute que Broly ait pris la peine de faire changer tous ceux que Freezer nous avait donné à l'époque. Il ne doit même pas être au courant qu'ils sont peut-être encore sous surveillance. »

À moins que l'armée Saiyan ne compte de meilleurs scientifiques qu'à l'époque, mais le prince en doutait fortement. La technologie n'avait jamais été leur fort, la plupart de leurs équipements de pointe étant issus de l'empire Cold plutôt que de leurs propres laboratoires. Qu'ils soient en mesure d'en assurer l'entretien - et encore - était déjà beaucoup leur en demander ; il doutait que cela ait drastiquement changé en l'espace de quelques années. Une partie des vaisseaux avaient peut-être été remplacés depuis qu'ils s'étaient libérés du joug de l'empire, mais des modèles plus anciens devaient encore être en circulation ; il en mettrait sa main à couper.
Le comble serait que Broly lui-même n'ait pas daigné remplacer le sien et circule encore à bord d'une ancienne version. Ceux à bord desquels Paragus prévoyait de quitter la « nouvelle Vegeta » - qui avait hérité de son nom à titre posthume, apparemment - avant qu'elle soit frappée par une comète n'étaient assurément pas de première fraîcheur. Il ne fallait peut-être pas trop en demander, même si pouvoir suivre ses mouvements à la trace serait un avantage non-négligeable ; non que la discrétion ait jamais été son fort, mais l'univers était assez vaste pour perdre la trace même d'un pareil mastodonte.

Au-delà de ses commentaires impertinents, Oishi avait semble-t-il son propre avis sur la question. Il n'en attendait pas moins de sa part : le prince qu'il était n'avait que faire de subalternes n'ayant pas un minimum de suite dans les idées. De surcroît, s'il était bien au courant de certaines choses, le fait était qu'il n'avait que rarement quitté la Terre au cours des dernières années - plus depuis qu'il avait avoué, aux autres et à lui-même, qu'il en était devenu le protecteur.
Aussi était-elle bien plus au courant de lui de ce qui se tramait aux confins de la galaxie, son réseau d'informations - si l'on peut dire - se bordant à la planète bleue et à ses rares contacts extérieurs. Preuve en était de sa complète méconnaissance de ce qu'il était advenu de son monde d'origine avant qu'elle vienne le trouver - même si, dans ce cas précis, il était possible qu'il y ait eu de sa part un rien de mauvaise volonté. Son idée ne manquait pas de mérite, mais...

« Je rechigne à laisser la Terre alors que Black rôde peut-être encore dans les parages. » Il n'en était pas le seul défenseur, mais l'absence de nouvelles des autres n'était pas pour le rassurer sur leurs disponibilités actuelles. Que les terriens n'aient pas fait le déplacement car se sachant inutile, il pouvait le comprendre, mais qu'en était-il de Kakarot et de son fils ? Il lui faudrait d'ailleurs en dire un mot à Trunks, qui ne s'était pas davantage manifesté - même s'il n'était pas sûr qu'il aurait aimé le voir s'opposer à un tel monstre. S'il n'avait lui-même pas été capable d'en finir, aussi fier soit-il de la puissance de son fils, quel espoir celui-ci avait-il ? « Mais il n'y a rien d'autre que nous puissions faire à ce sujet pour le moment. »

De toute évidence, l'imitateur avait trouvé un coin où se cacher pour panser ses plaies. Il était probable qu'il n'en sorte qu'après avoir pleinement récupéré pour ne prendre aucun risque - et revenir encore plus fort, étant donné l'état dans lequel le prince l'avait laissé. S'ils ne devaient pas le perdre de vue, lui et le danger qu'il représentait, cela devrait théoriquement leur laisser un peu de temps, mais de là à entreprendre un tel voyage ? Néanmoins, une telle précaution n'avait de sens que s'il refaisait bel et bien surface ; s'il ne revenait jamais, aussi improbable que ce soit, ce n'aurait été qu'une perte de temps. Peu enclin à monter la garde s'il devait y perdre une occasion de progresser, le prince ne fut pas long à se décider.

« Très bien. C'est d'accord. » fit-il alors que ses pieds commençaient à se décoller du sol - et sans doute était-ce ce qu'elle aurait de plus proche d'un accord enthousiaste de sa part. « Ne traînons pas. On ne sait pas combien de temps on aura devant nous. »

Il doutait fort que ce fameux tournoi ait la moindre valeur à ses yeux, surtout sans que son seul véritable adversaire vienne y prendre part, mais qui sait ? Il pourrait être surpris. Et ces « vacances » lui laisseraient le temps de réfléchir à la meilleure manière de se débarrasser de Broly - un projet qu'il ne tenait pas nécessairement à dévoiler à sa femme, compte tenu des implications qu'il pourrait avoir. Bien sûr, il lui en parlerait en temps et en heure, mais elle n'avait pas encore besoin de savoir pour le moment... Pas tant que personne ne serait effectivement sur le point d'en mourir.
Mais qui ?