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 PUGILOREXIE

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Marcos Smith
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MessageSujet: PUGILOREXIE   PUGILOREXIE ClockVen 17 Juin 2022 - 2:21
Est-ce que ça en vaut encore la peine ?

Il y a plus de guerriers surhumains qui sont prêts à te massacrer. Il y a pas de valhalla. Il y a que le paradis où tu te fais laver le cerveau, l’enfer où tu souffres non stop, et le néant où rien ne se passe. Et ils purgent ton âme jusqu’à ce que tu te réincarnes. D’ici dix à quatre-vingt piges tu seras plus Marcos. Tu seras une toute autre personne. Un animal crasseux et stupide, un de ses aliens génocidaires et bellicistes. Pire, une femme ! Peut-être que c’est parce que t’as été une femme dans ton ancienne vie que t’es pédé ?... Quelle importance est-ce que ça peut avoir ? C’est ce qui va se produire. T’as entendu Naya. T’as entendu Kailan. T’as vu Garou. Les zombies, les vieux dépressifs, les serviteurs naïfs. Est-ce que c’est pas du repos, que d’être quelqu’un d’autre ? Est-ce que ce serait pas mieux de ne pas être Marcos Smith ? Être… John… O’Shea. Amateur de film de super-héros et de dessins animés japonais, imbécile heureux, premier baiser à quatorze ans, première baise à seize, marié à vingt-huit ans, premier gosse à trente… C’est pas mieux que d’être un gros Mothman clochard bipolaire, dépressif, haineux de tout et obsédé par la négativité ? Ce serait pas plus facile ?


Les alentours se font moins difformes alors que les gouttes quittent ses yeux. Pas des larmes, non. De l’eau de fontaine gratuite de parc public. Ciara ne l’hébergeait plus. Elle était partie sur Dösatz. Elle lui avait proposé un appart pas cher dans cette planète de merde, mais il avait refusé. Il voulait rester sur Terre. Il voulait faire l’imbécile. Les gens l’évitaient. Certains parce qu’ils le respectaient à cause du château dans l’espace, d’autres parce qu’ils le fuyaient à cause du château dans l’espace. On lui parlait pas à cet énorme insecte avec son hoodie gris saveur sang-poussière-sueur. Il empoignait le levier qui faisait sortir l’eau avec une de ses mains, alternant la paire qu’il rinçait l’une après l’autre, portant dans ses paumes mal formées l’eau jusqu’à son visage. De la fraîcheur. Il avait de la fraîcheur.

Pas de Xéroquel depuis soixante douze heures. Faudrait être fier de gérer le sevrage comme ça… mais tu les prenais pas souvent de bases, ces comprimés magiques. Dis-toi au moins que t’es sobre depuis un an et demie par rapport à l’alcool, en dehors de la petite bière de temps à autres. Pourquoi t’es aussi gentil avec toi-même ? L’eau fraiche sur tes plumes et tes poils c’est suffisant pour te faire dire des trucs gentils ? Non, non, non, n’y réfléchis pas trop, sinon tu vas avoir du mal à rester sur cette douceur interne. Écoute. Écoute. Écoute… Tu ne veux plus te buter au combat, maintenant, pas vrai ? Ne plus être ouvertement suicidaire, c’est un progrès, pas vrai ? Pas de période de mal émotionnel suffisant à te buter. Plus de pulsions narcissiques de pute à attention. Plus d’aléas nauséeux par rapport à cet énorme porc d’ex. C’est pas faire du progrés que d’être juste un violent maniaque vide ?

Pense à ce que Naya t’a dit. Pense à ce que t’as pensé pendant que Naya te parlait. Oui, tu vas tenter de te dire que t’as toujours envie de crever, mais c’est plus vraiment le cas. Tu serais retourné au château de la Terre leur casser les couilles. À la place, c’est elle que t’as envoyé là-bas, pour qu’elle se rende compte que crever n’était pas une solution. Est-ce que c’est par calme ou par crise existentielle que tu t’es calmé, je sais pas. Si ça se trouve, c’est juste un état constant qui vient avec le manque de médocs. Le vide complet. Les effets secondaires sont différents d’un patient à l’autre. T’es un patient très… particulier. Physiquement, je veux dire. Mentalement t’es comme les autres. Physiquement, même avant la mutation, t’étais un géant.


L’eau froide coule contre la nuque et l’arrière du crâne. Sa tête est sous le robinet, maintenant. La fraîcheur continue de faire contraste avec la chaleur externe et interne. Le soleil colérique dans le ciel et le cerveau bouillonnant dans la tête. Et du froid. Du froid qui fait du bien. Il pourrait presque imaginer la transformation en vapeur face à toute cette chaleur. Cela lui coule entre les poils, entre les antennes, entre les yeux, sur les joues, ça le cerne jusqu’à toucher son menton. Il croirait presque avoir démantelé l’espace de quelques minutes tous ses sens. La fatigue, la faim, l’état mental et physique, la météo, les évènements passés, le corps et la température des tuyaux s’étaient tous mis d’accords pour lui permettre une pause. Il lui semblait respirer au ralenti. Comme s’il se faisait câliner par un bonhomme de neige aussi colossal qu’il était bienveillant.

Okay. Voilà le contrat : au lieu de te battre pour empirer et essayer de trouver une solution de facilité, essaie de te battre pour t’améliorer. Que cela te permette de penser clair. Que cela te fasse un exercice. Que cela te fatigue. T’es mentalement dégénéré. Tu détestes les femmes, les aliens, et tous les LGBT qui ne sont pas des gros bonhommes poilus avec des bras larges. Tu t’es fait tabasser par ton père et tes camarades, tu t’es fait enrôler par des criminels de bas étage, t’as une phobie du gore et une addiction à l’adrénaline. Tu peux pas t’en débarrasser. Pas maintenant. Tu le sais très bien. Tu vas pas te réparer avec une soudaine épiphanie, ça c’est pour les gens normaux, les gens sains d’esprit. On va arrêter de se laisser empirer. On va arrêter de faire des erreurs exprès pour convaincre le monde de nous buter ou de nous abandonner et ensuite en chiâler.

Le retour dans la réalité. La fraîcheur ne fait plus d’effet. La tête est rafraîchie. Plus moyen de revenir dessus. La tête se relève et les yeux se fondent dans l’horizon. Encore une fois, c’est trouble, et ça s’éclaircit à chaque clignement d’yeux. Les jambes se dépliant, les bras sont ballants. Marcos était complètement sobre et complètement déchiré. Sa bouche était suffisamment ouverte pour que sa mâchoire pendouille comme celle d’un zombie, laissant ses deux dents de devant rayonner de blanc, une blancheur apportée non pas par le dentifrice mais par le remplacement regénérant de ses petits outils de destruction des repas. Ses yeux se plantaient dans le vide alors qu’il titubait dans le parc.

T’as beaucoup de colère par jour, une source infinie. Là, c'est notre premier souci. Est-ce qu’on a une source illimitée de combattants prêts à se faire éclater ? Les Saiyen, peut-être ? Non. C’est des loups, ces mecs là. Il y en a un qui se fait éclater, il y a tout un groupe qui fait les rapaces et détruit des villages en attendant de trouver le coupable. Et puis, c’est des grosses victimes. Un humain perd et sort un pistolet. Un Saiyan perd et prie d’avoir gagné en puissance quand il se relèvera dans la semaine d’après. Ils sont tous déstabilisés quand quoi que ce soit leur résiste. Ce serait pas un vrai challenge. Les Kanasiens sont des imbéciles stérilisés. Les démons sont une gay pride sadomasochiste. Les anges ont le balais dans le cul de politiciens homophobes qui se font chopper dans des orgies gay. Les Héras sont littéralement les elfes de toute série fantasy mais en encore plus coquets et fragiles. Putain on est pas aidé -

Bump.

Marcos sentit son corps tourner à trente degré vers la droite et ce sans son consentement : quelque chose lui était rentré dans l’épaule et l’échange cinétique l’avait tout simplement coupé dans sa réflexion. Il n’entendit pas d’excuse et n’en fit pas non plus. Il se contenta juste de regarder dans la direction du gugusse qui lui était rentré dedans

Il… Il fait ta taille. Putain, il fait ta taille. Un type aussi grand que toi. Mate ses épaules. Il est balaise. Il est giga balaise. Il a réussi à te dégager. C’est le bon. C’est celui que t’attendais. Casse-lui la gueule. Non, attends, espèce de troglodyte incestueux. Il y a des civils aux alentours, non ? Regarde à droite. Regarde à gauche. Okay, feu vert, tu peux traverser la rue.

Marcos venait de bouger ses yeux d’un côté et de l’autre, avec suffisamment de vitesse pour que ça se remarque à peine, avant de poser son regard sur cet autre type. Deux de ses mains étaient dans les poches de son hoodie, et les deux autres dans celles de son jogging, traînant ses grandes ailes derrière lui alors que la chaleur reprenait les rennes en lui. Sa pression sanguine remontait. Son cœur s’accélérait petit à petit. Il lui semblait entendre les guitares et les percussions légères qui amenaient la tension dans les films. Comme le compte à rebour des jeux de course. Mais pour l’instant, ils se fixaient. Respectueusement. Stoïquement. De loin, on pouvait croire voir deux attardés qui se demandaient qui allait manger le dernier légo dans la boîte à gant. La testostérone qui commençait à se faire ressentir dans ce parc déserté ne devait avoir d’égal que le nombre de chromosomes en surplus nécessaires pour arriver à une situation aussi intense que débile.

Et puis, une onde de choc. La poussière qui s’élève. Le premier coup de poing du Goliath qui s’écrase dans la mandibule carrée et dangereusement virile de son nouveau partenaire de combat dont l’intensité avait été mesurée dans le duel de regard qui n’avait été que demande de consentement jusque là. Une onde qui se faisait ressentir sans son au départ alors que les pavés du petit chemin dans l’herbe se décrochèrent et s’envolèrent, alors que la poussière et les insectes s’élevaient autour d’eux, alors que les ailes de Marcos qui l’avaient catapulté vers sa cible n’avaient pas fini leur mouvement, alors que ses pieds se préparaient à l'atterrissage suivant son bond précipité vers sa cible. Passé la rencontre, c’était la préliminaire, ce qui permettait de s’assurer de ne pas avoir trouvé un gars qui finissait en un coup reçu. Si ce gars était capable de se relever, alors c’était bon. L’onde continuait son chemin, le ralenti s’estompant alors que les branches des arbres se pliaient et que les oiseaux quittaient leurs positions tandis qu’enfin le bruit se fit entendre.

VLAM !


Marcos allait commencer à se réparer par la destruction de son corps. C’était aussi simple que ça. Ses pieds crissèrent sur le sol alors qu’il atterrissait, faisant tourner ses quatre bras pour s’échauffer les épaules tandis que sa tête faisait des tours pour préparer son cou. Il venait d’entamer le combat. C’était ce qu’il aimait faire. C’était ce qu’il savait faire de mieux. Se battre. C’était la seule chose qu’il savait faire pour de vrai.
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MessageSujet: Re: PUGILOREXIE   PUGILOREXIE ClockJeu 21 Juil 2022 - 1:41
De retour à Conton City, Zannin fila comme une flèche vers le tailleur pour qu’il lui donne de quoi changer ses fringues déchirées des suites des combats menés au Grand Tournoi des Arts Martiaux de Dösatz. Pour du costume sur mesure, il allait falloir repasser, mais le titan trouva néanmoins son bonheur dans une magnifique chemise imprimée en motif de… Motif de quoi d’ailleurs ? Le vendeur lui parla de tâches de ‘lait-au-pard’, quoique ça veuille dire. Un animal, sans doute, et un animal de goût de toute évidence, bien que le bonhomme qui s’occupait de lui tenta de lui faire comprendre que c’était probablement l’un de leurs articles au goût le plus discutable. Un commentaire qui passa totalement au-dessus de la tête du Patrouilleur, qui enfila le vêtement dès l’achat effectué. Stylé ! Plus qu’un accessoire pour aller avec et il était paré ; direction l’opticien pour une paire de lunettes de soleil rouges renforcées, illico presto !

Car oui, il était pressé : une mission l’attendait !
Et elle était toute trouvée pour lui, en prime ! Il s’agissait de réguler quelques Kashvars perdus dans le temps. Par on ne sait quel phénomène, ces petits sorciers avaient trouvé le moyen de débarquer comme des fleurs sur une Konats d’un autre temps et projetaient d’y invoquer le Fantasmagorique, Hildegarn lui-même, et sans personne pour stopper ce dernier. Zannin était peut-être l’un des derniers pratiquant du Formless, l’art martial né du Mirage Vivant. Il était en quelque sortes lié aux Kashvars et à leur idole païenne. Du moins, aux yeux des autres. Pour Zannin, c’était simplement une occasion pour lui de mettre sa maîtrise à l’épreuve face aux détenteurs originaux de ce dernier et leur inspiration en chair et en os ! Qui de la vieille école ou de la nouvelle était la meilleure, il était l’heure de tirer ça au clair !

Le rouquin utilisa alors son transmetteur pour se téléporter dans cette antique planète pour la sauver, disparaissant dans un flash lumineux. Du moins, du point de vue extérieur. Pour le Patrouilleur, celui-ci voyait dans ce flash un véritable spectacle aux lumières multicolores tournant autour de sa personne, le temps d’un instant à la fois court et intense, à chaque fois qu’il faisait ce genre de déplacement. Mais ce jour-ci…


« Qu’est-ce que ?! »

Alors qu’il effectuait ce trajet temporel, il eut l’impression tout d’un coup de tomber sur place, les lumières disparaissant alors pour laisser place à l’immensité infinie de l’espace. Une vision surprise qui prit Zannin de panique, stoppant sa chute à l’aide de son vol ! Était-ce dû à un dysfonctionnement de la fonction de téléportation de son transmetteur ?! Mais pourqu-

* Putain mais quel con ! J’ai oublié de le charger !*

Plus de batterie, sans doute l’explication la plus plausible !
Maintenant, il était littéralement au milieu de nulle part, à dériver dans l’Univers, sans savoir lequel ou même dans quelle époque il était ! Et dans l’espace, rien ne l’attendait pour le sauver, si ce n’est le zéro absolu pour le tuer en vitesse. Il pouvait déjà sentir à quel point il faisait… Chaud ? Hey, il faisait pas si frisquet dans l’espace en fait ! Il… Pouvait même respirer ! C’était un miracle ! Un miracle curieux…

* Ah nan, j’ai pigé. *

Eh oui, il n’était pas dans l’espace, mais dans la stratosphère d’une planète dans son dos, ce qu’il confirma en se retournant sur lui-même. Un jolie petite planète bleue au passage. Konats, peut-être ? Depuis l’espace, Zannin put sentir l’endroit le plus densément peuplé du globe, comprenant aussi quelques signatures énergétiques de haut niveau. Sans doute la ville dans laquelle se sont établis les Kashvars. Ni une ni deux, Zannin fonça depuis les cieux pour rejoindre la terre ferme dans une rue où tous le dévisagèrent sans qu’il ne s’en inquiète, constatant l’architecture et le faciès des autochtones pour savoir s’il était à bon port… Et visiblement… C’était pas le cas. Les Konatsiens sont un peuple au teint rose, aux yeux verts et aux longues oreilles pointues. Mais ici, la palette de couleur n’allait pas au-delà du beige et du marron, avec des oreilles plutôt rondes. Voilà qui était délicat. Ils avaient un phénotype très standard, qu’on pouvait trouver sur pas mal d’autres mondes. Quand aux bâtiments, ils avaient l’air à peu près avancés, mais rien qui n’indiquaient quoi que ce soit au Tisseur, qui marcha en se grattant le bouc avant de se décider enfin à interpeller un péquenaud pour lui demander sur quelle planète il était.

La Terre.
Encore cette planète ? Mais bordel, qu’est-ce qu’il se passait avec ce coin paumé pour que tout tourne autour de lui ? Même les accidents menaient à la Terre maintenant… Mais ça n’aidait pas Zannin à se remettre en route. Le mieux à faire serait de recharger son transmetteur, mais pouvait-il ne serait-ce que trouver un câble avec le bon port spécifique pour se faire ? La connectique, ça avait le don de gonfler le Héra, qui trouva une sorte de parc dans lequel il se dégourdit les jambes pour réfléchir… Pas son truc, de réfléchir… Peut-être Valait-il mieux attendre qu’un agent vienne le tirer de ce bourbier ? S’ils s’aperçoivent bien sûr de la disparition des radars de leur membre vedette ! Bah ! S’il ne pouvait rien y faire, alors il ne fallait pas s’en faire ! Autant se mettre en route et profiter du moment présent…

PUGILOREXIE Zlj1

Il avait senti des signatures de Ki de grande envergure dans le coin, alors pourquoi pas leur payer une petite visi-

BUMP

Huh ?
C’était quoi ça ? Quelqu’un lui était rentré dedans ?
Nan, plus bizarre : quelqu’un lui était rentré dans l’épaule en opposant assez de résistance pour que son propre buste bouge, et ce sans même qu’il ne s’aperçoive de sa présence ? Qu’est-ce que c’était que cette tisane ? Fronçant les sourcils, Zannin lança un coup d’œil tout sauf discret au responsable de ses questionnements. Un grand machin - encore plus grand que lui, c’était dire - avec quatre bras, caché derrière une capuche qui dissimulait mal une bobine assez… Dire ‘laide’ était un euphémisme en réalité. Quoique ça soit, ça n’avait pas une tête de porte-bonheur, surtout comparé aux autres Terriens. Cette chose était encore plus repoussante qu’un habitant de la planète Ankoku, et malgré son look insectoïde, même les Arlians avaient un profil plus harmonieux ! Et ces yeux rouges que la créature avait se posèrent à leur tour sur Zannin, chacun toisant l’autre comme des gosses qui regardaient sans discontinuer un handicapé dans la rue avant que leurs parents ne les fassent cesser.

Pas un mot ne fut échangé entre ces deux êtres qui n’avaient même pas l’air de venir du monde sur lequel ils étaient.
Mais Zannin n’avait pas besoin de mots. Il était tombé, et pour une fois sans que ce ne soit lui qui initie la chose, dans une situation de baston improvisée au milieu de nulle part. Son instinct lui hurlait qu’un combat allait éclater là, à cet instant précis, face à cette tronche de blatte ! Et au vu du choc à l’épaule d’il y a quelques instants, ce truc avait de la force… Au point où Zannin se demanderait presque si ce n’était pas cet enfoiré de Sanada qui avait encore investi un nouveau corps pour tenter de le crever. Mais ce serait vraiment peu probable, comment les Heeters auraient-ils pu savoir qu’il finirait sur Terre après une panne technique ? Ce monstre pouvait pas être lié à ça… Qu’est-ce qui se cachait derrière ces yeux rouges bizarres ? Zannin avait beau se vanter de voir dans les intentions des gens à travers leurs regards, là il en était incapable tant cette chose avait l’air étrangère, de la même manière qu’il ne pouvait pas sonder l’esprit d’un arbre ou d’un champignon. Et c’était quoi son truc, au juste ? Juste quelque chose qui se baladait comme par hasard dans le même coin que lui ? Déjà la Terre, maintenant ça… Et on lui osait dire que les coups du destin, ça n’existait p-

* Oh. *

Et une patate dans la mâchoire, une !
Sur le coup, un crac tonitruant accompagna l’onde de choc qui fit voler les feuilles mortes aux alentours alors que la tête du Héra fit un tour à 230°, la nuque tordue dans un angle des plus affreux alors que l’ancien pirate tomba en arrière, le dos contre le sol tandis que ses lunettes renforcées s’envolèrent pour tomber à quelques mètres de là… De quoi faire croire à quasiment n’importe qui que ce mec en chemise ‘lait au pard’ venait de se faire buter sur place, et probablement même à son adversaire inopiné. En vérité, n’ayant remarqué le coup de poing que trop tard, Zannin eu juste le temps d’user de son Grisly Slime pour déboîter sans danger les vertèbres de sa nuque afin d’amortir le choc qui allait l’assaillir, en partie du moins. Et c’est après coup qu’il eut naturellement l’idée, dans la simple idée de mettre la confusion à ce truc, si tant était qu’il ait des émotions et une conscience, comme l’indiquaient ses vêtements. Ce qui brisa l’impression fut naturellement une voix raillarde sortie de la face contre la terre du Héra.


« Oh ouais ! Même pas de préli’, huh ? »

Le Tisseur se redressa sans faire de gestes, seulement à l’aide de son vol pour faire à nouveau face… Nan, il fallait d’abord remettre la tête en place, ce que fit Zannin d’un simple mouvement de la nuque avant de la faire craquer à nouveau avec léger sourire.



« Moi qui allais demander de quelle planète une gueule aussi dégueu pouvait bien sortir… M’enfin, c’est pas pour me déplaire, hueheheh !  »

Rigola-t-il grassement alors qu’il contracta tous les muscles de son corps pour faire simplement péter son aura de Ki mauve qui enveloppa sa silhouette chatoyante. Il était chaud, et il voyait bien qu’en face, le bougre en était encore à ses étirements. Le sourire de Zannin s’élargit un peu plus alors qu’il pressa sa narine pour souffler un peu de sang avant d’écarter les bras dans une pure gestuelle de fanfaronnade.

« Joli punch au passage ! J’te donnerais un 6 sur 10, ouaip. J’veux dire, y a du potentiel… Mais bon… UN coup de poing ? »

Ne laissant pas plus de temps, ses mains se crispèrent alors que des Psycho Threads en surgirent pour enlacer l’homme mite prit dans ses étirements, piégeant l’insecte comme l’araignée qu’était Zannin en usant de leurs propriétés : tel un fil à couper le beurre, la bonne pression pouvait pousser ces filaments énergétiques jusqu’à mordre la chair de ses victimes en plus de les paralyser ! Un coup de pression parfait pour les impressionnables, une façon de vérifier du sérieux de ses adversaires. Les faibles qui paniquaient à la vue de leur propre sang ne méritaient tout simplement pas son temps. Son sourire se tordit alors qu’il écarta encore plus les bras pour serrer sa prise dans son filet !

« POUR UNE VRAIE ATTAQUE, FAUT ENCHAÎNER, MACHIN ! »

Beugla le Héra alors qu’il tira pour rapprocher le bougre, levant sa jambe pour lui coller son genou dans… Est-ce que cette chose avait un menton ? Pas grave, Zannin s’y reprit deux fois avant de pivoter sur lui-même pour balancer le monstre comme un sac à patate, qui fonça jusqu’à un arbre proche pour le déraciner sous le coup !

« T’as intérêt d’avoir plus que de la force dans les bras, mon gros ! »

S’exclamait l’ancien mercenaire alors qu’il s’approchait lentement mais sûrement de son rival du jour, concentrant son attention tout entière sur cet étrange loustic.
Alors comme ça, on voulait s’amuser à la bagarre ?
Toi, mon gars, t’allais être servi !
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MessageSujet: Re: PUGILOREXIE   PUGILOREXIE ClockSam 23 Juil 2022 - 14:24
Hey les gars ! C’est moi ! Faits divers randoms ! Le saviez-vous ? Se faire briser la nuque n’était pas synonyme de mort instantanée. C’était synonyme d’une paralysie qui pouvait durer quelques minutes avant de mener à la mort. La moelle épinière se faisant tordre, toute messagerie entre le cerveau et les nerfs finissait HS. Sauf le cerveau lui-même. Et la conscience du corps pouvait rester encore là pendant un petit moment tandis que ses poumons cessaient de respirer et que son cœur cessait de battre. C’est pas fameux d’être prisonnier dans son propre scaphandre, être qu’une paire d’yeux et un tonneau rempli de panique. Coincé dans la pose des cadavres de Family Guy avec sa tête dans le sens inverse de son corps, l’énorme mastodonte qui faisait face à Marcos s’était fait dégager sur le côté comme une vulgaire poupée de chiffon, comme un ennemi de jeu vidéo laissant le moteur et les lois de la physique le porter au loin après un coup fatal. Et Marcos n’en avait rien à faire, continuant de s’échauffer. N’en avait-il rien à faire de la possibilité d’avoir scellé un autre être vivant et intelligent dans son corps en train de s’éteindre ?

Non. Non, pas du tout. Il avait toujours cette petite pique de stress qui lui disait qu’il fallait peut-être s’inquiéter, le prendre et le porter jusqu’à des secours qui lui remettraient tout en place, vers l’un de ces bains miraculeux qui permettent aux gens de perdre les trois quarts de leur corps et tout se régénérer après avoir pioncé dans la cuve pendant plus d’une semaine. Mais il était confiant que l’autre était encore vivant. Parce qu’il l’avait choisi comme ennemi, il avait été jaugé et avait accepté le duel. Ce serait un énorme coup de pute que de crever pour rien après une seule patate. Et puis : aucune déchirure dans la peau de son cou. Aucun déboitage autre part sur le corps quand bien même le coup aurait pu se propager dans le reste de ses os. Aucun impact hors de la mâchoire. Aucune blessure. Rien de rien. Absolument rien. Juste une tête déboitée. Comme si Bray Wyatt avait pas fait la même chose. Comme si Garou se baladait pas avec le ventre ouvert. Comme si Ben pouvait pas se transformer en une brochette de monstres tous plus étranges les uns que les autres. Un mec capable de survivre à un déboîtement, ça l’étonnerait pas. Et quand ce dernier se mit enfin à parler, Marcos serra du poing tout en le tirant vers le bas, un geste silencieux de victoire comparable à un retrait d’argent, avant de le placer dans sa paume adverse pour se craquer les phalanges. Parler de préliminaires ?

”Vraiment ? C’est la vibe sur laquelle on part ?”

Cela signifiait que même avec ses cordes vocales tordues, il était capable de parler. C’était un truc à savoir, au cas où. Alors qu’il voletait comme une marionnette et que sa nuque était en train de se fixer comme une main au poignet déboité, tournant sur elle même pour se remettre en place, Marcos ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il avait peut-être aggro un de ces types marionnettes bizarres et creepy qu’il y avait dans les jeux de combat. Le bruit de ces os qui pète était pas beau à entendre, mais c’était pas assez pour lui déclencher une crise. S’il était calme, il aurait pu avoir mal au ventre, mais à la place il entendait son coeur commençait à battre. À battre vite, à battre bien, à battre comme il faut pour être quelqu’un d’autre. Il se faisait traiter de truc dégueu mais pas déplaisant et entendait résonner un rire gras dans ses oreilles. À côté de ses deux incisives surdéveloppées commença à se dessiner un rictus certain alors que sa tête remuée comme si elle était habitée par un rythme. Enlevant sa capuche, il se fit craquer la nuque, laissant ses deux sourcils-antennes ressortir dans le soleil tandis que l’autre se complimentait faussement la puissance de son coup de poing. Et puis il sentit un filet bloquer sa trachée.


Ooooooh ! Yes ! Yep ! Yep yep yep ! C’était bon, le combat avait commencé, la pute de ses morts ! Vous entendez ça ? C’est la voix pleureuse dans la tête de Marcos qui se fait inonder par l’autre, la tout autant cringe mais beaucoup plus supportable soif de sang et de douleur, l’impeccable écho sadomasochiste qui donnait faim à la mite, celui qui s’était développé pour noyer l’autre gémissement constant dans son lac de bile noire. Celui qui ne se demandait pas si chaque coup pris était mérité, qui voulait juste s’en prendre un autre et qui voulait en rendre. Alors que les fils lui taillaient la gorge et les bras et le corps et les ailes et les jambes, alors que l’immense figure noire et grise entourée de fines lignes bleues commençait à ajouter à sa forme monochrome des tâches de rouge, alors qu’il était en train de souffrir à nouveau dans un contexte physique et non mental… Marcos s’était remis à sourire. Combien de temps s’était-il passé depuis son dernier combat ? Il avait vomi devant Garou. Il avait paniqué devant Ben. Il s’était humilié devant Kailan. Il avait tenté de provoquer l’autre dictateur à lui mettre une gifle. Il s’était plaint sans cesse devant l’angelette… Et le voilà, en train de s’éclater à pisser le sang par mille taillades.

Ces fils provenaient des mains de son adversaire, sortant du bout de ces doigts, probablement de l’interstice entre l’ongle et la chair, doigts qu’il serra rapidement en poings avant de les utiliser comme lianes pour se propulser sur sa sale, noire et clocharde cible, lui envoyant son genou sous le menton pour le catapulter plus loin dans le parc. La rotule vint se loger dans l’espace vide entre la mâchoire et la pomme d’adam, évitant de lui écraser la trachée de peu, forçant ses dents inférieures à s’écraser sur celles d’en haut et lui coupant le souffle un court instant, instant assez court pour correspondre à son vol vers l’arbre susnommé alors que le trash-talk naturel à tout combat commençait à se faire entendre de l’autre côté du champ de bataille. Ah. Sa salive manquait de ce goût. Son propre sang. C’était remonté. Il devait y avoir une plaie quelque part dans sa gorge ou sous la langue ou dans ses gencives. C’était chaud. C’était bon. C’était extatique !

La colère montait. La bonne colère. Celle qu’on aime, putain ! Le cœur commençait à accélérer, la bonne accélération ! La rage de vivre ! La haine de la faiblesse ! Un tout autre Marcos, celui qui devrait être en permanence aux commandes s’il n’avait pas cette pitoyable conscience en permanence dans l’arrière de la tête ! Se relevant avec difficulté, incapable d’utiliser ses bras liés à ceux du colosse bleu-vert d’en face et donc forcé d’utiliser ses ailes comme béquilles, Marcos n’eut que très peu de difficulté à reconnaître quelle tactique il était censé faire. Utilisant de sa surpuissance de Goliath, il contracta ses jambes avant de les tendre d’un seul coup, ses tibias et ses cuisses enflammées le catapultant sur une bonne dizaine de mètres, laissant derrière lui une traînée de poussière et une poignée de fentes dans le sol fracturé par son départ. Pourquoi un seul décamètre pour autant de force ? C’était simple : toute sa robustesse avait été utilisée dans un mouvement du bassin vers le côté, le transformant en une véritable toupie noire aux ailes repliées, attirant de force le géant vert dans sa direction et le forçant à lâcher prise. Pas lâcher prise sur ses fils, non non non. Lâcher prise sur le sol. Il était emporté comme un attardé sortant son cerf-volant durant une tempête californienne vers la gigantesque tornade noire aux yeux rouges.

”SALUT BEBOU !”

Quand bien même des fils pendouillaient encore à ses bras et que du sang traversant son hoodie gris jetable était en train de couler à vue d’oeil, ses bras hideux et sales étaient toujours aussi actifs, attrapant en plein ciel la proie qu’il venait d’être tirée jusque là. Le grand bonhomme à l’attitude aussi homoérotique que son costard s’était fait chopper par la gorge en pleine galipette, sa nuque reposant contre l’épaule de son homologue aux yeux rouges et ses pieds parallèles aux siens. Des professionnels assis en cercle pouvaient possiblement s’adonner à la qualification de la technique employée : Marcos était en train de faire un RKO sur sa cible colorée, la puissance et masse pantagruélique des deux galions en chute libre vers le sol suffisant à catapulter gravats et poussière partout alors que se levèrent autour d’eux des roches soulevés par l’impact.

KA-CRAAAAC !!

Roulant sur le côté pour se séparer de sa cible, posant deux de ses mains par terre, l’une en l’air près de son épaule et la dernière caressant son dos à la suite du choc désastreux ayant traversé sa colonne, Marcos se relevait avec une certaine satisfaction, ses yeux écarquillés jusqu’au sang, son visage en sueur sous sa fureur doublant en laideur de part ses veines gonflées et son rictus bien trop écarquillé. Ses ailes se déployèrent alors, larges, sales, grises comme la cendre, avant de se replier, jetant Marcos sur son ennemi dans une bourrasque servant d’autant plus à jeter de la poussière dans tous les sens et entamant son départ dans le ciel alors que sa main tordue, mélange de serre et de tarse, se plaça contre le visage de sa cible.

Ce dernier pouvait sentir sa mâchoire impeccablement carré servir de pioche aux pavés du parc sur lesquels son visage était en train de frotter, les forçant à dégager de son chemin alors que Marcos était en train de le faire flirter avec le sol après avoir quitté leur cratère improvisé et géographiquement rebondissant, ses antennes volant derrière lui comme la crinière rousse de son ennemi. Bien entendu, ce n’était que la piste de décollage, et bientôt ils fuyèrent le sol pour se diriger vers un immeuble proche du parc. Non, ils ne rentrèrent pas dedans. Un peu de calme. Marcos ne s’en servit que comme marche-pied pour se catapulter diagonalement dans l’autre sens, bien plus loin dans le ciel, tenant toujours son homologue par la gorge et se prenant probablement certains de ses coups.

Ca s’arrête pas de monter. L’adrénaline. La colère. Les spasmes et l’électricité dans chaque système nerveux, les gigawatts qui montent au cerveau à chaque réflexe, chaque coup pris, chaque coup reçu. Pourquoi chialer. Pourquoi penser au passé. C’est le présent. C’est tout ce que j’aime. Si seulement il n’y avait pas de limite. Si seulement il n’y avait pas de fatigue. Si seulement il y avait rien pour m’arrêter, que je vive tout le temps comme ça, sans cesse. Mon cerveau dégénéré vaincu par mon corps en sueur. Rien n’y personne pour me sortir de mon plongeon libre dans la haine et la rage. Je vis pour cette merde. JE VIS POUR CETTE MERDE.

”GAAAAAAAAH AH HA HAH AHAHH AHAH AH HAAAAAAAAA !!!”

Plaquant l’une de ses ailes dans le ciel pour forcer un tour sur lui-même de part le contact entre l’énergie cinétique qu’il avait amassé jusque là et la force du vent et des lois de la physique, il profita de ce transfert pour jeter le grand gaillard au dessus de lui, avant de continuer sa charge, le battement d’aile suivant son lancer perçant le mur du sang dans une onde de choc allant jusqu’à dégager quelques nuages loin, loin là haut. Ce n’était pas la seule qui allait arriver : fendant l’air comme une plaque d’égoût catapultée par une explosion nucléaire, il se jetait sur l’autre tête la première alors qu’enfin traversa son système nerveux une douleur libératrice, faisant picoter ses orteils comme ses doigts qui s’enfoncèrent dans leurs paumes. Une autre dispersion de l’air s’ensuivit, les cumulonimbus fuyant à la suite de l’impact qui résonna au dessus de la ville comme une véritable éruption volcanique couplée au tonnerre d’un orage, un coup dûr pour les oreilles de quiconque était dans l’épicentre. Fort heureusement, si spectateur il y avait, ils ne pouvaient voir qu’un point noir aux grandes ailes venant de donner un Traumatisme Crânien à son adversaire.

”AH AH AHAHAAAAAAAAAH ! LET’S GO, PUTAIN !!”

Frappant dans sa tête avec ses quatre poignets à tour de rôle, Marcos était dans une telle joie couplé à un tel effort physique qu’il manquait de baver son mélange disgracieux de salive et de sang, ricanant comme un enfant après sa première ligne de cocaïne. Son sang coulant sur son front jusqu’à ses sourcils, il se retourna pour continuer son enchaînement mais…

Ah, il était temps qu’il se prenne la contre-attaque.
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