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 Le Diocèse de Digne

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Marcos Smith
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MessageSujet: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockLun 27 Sep 2021 - 0:16
Pourquoi suis-je ici ?

C’était une très bonne question. Si bonne qu’elle n’avait pas eu de réponse jusque là. Suivi par la nuit, le Mothman avait quitté la base de lancement avant de marcher. Il n’y avait pas d’autres adjectifs à ajouter à ça. Il est sorti, il a commencé à avancer. Il avait sa malette sur lui, et c’était tout. Il avait envoyé un texto à Ciara pour lui dire qu’il était de sortie et que non ce n’était pas une crise et que t’inquiète pas c’était juste une expérience pour s’ouvrir l’esprit parce que Végéta était de retour et que son peuple aussi. Est-ce que c’était pour cela qu’il était là ? Pour voir un autre peuple se relever de ses cendres ? Les maisons high-tech, aussi futuristes qu’elles étaient ridiculement arrondies, remplies par des sauvages en slip. On pourrait voir les boules et les clitoris dépasser de leurs maillots serrés. Les gens avaient l’air plus beaux quand ils étaient habillés que quasiment à poil. Leurs petites armures de torse ne les protégeait de rien du tout. Une balle dans le biceps qui traverse une artère et les voilà crevés ! Comment est-ce que ces types ont autant mis la pâtée à tant de civilisations ? Ah, oui, c’est vrai, les cent dizaines de pouvoir qu’ils obtenaient à la naissance et qui portaient toutes leurs mauvaises décisions sur le dos. En attendant, les humains obtenaient… ah ! Ils obtenaient des pieds qui permettaient de courir et de chasser le gibier sur de longues distances au lieu de se fatiguer après un sprint comme des chevreuils. Et ils avaient l’esprit pour devenir nihilistes et dépressifs. Incroyable.

Ils sont de retour, mais ils le sont pas tous. Il y a des gosses qui ne comprennent pas où sont leurs parents. Il y a des villes habitées par une poignée de guerriers. Des véhicules vides au milieu de la route. Des chantiers abandonnés. Des habitants avec le regard vide. D’autres avec des crinières qui s’hérissent à la moindre lumière forte. Un peuple mutilé comme les terriens, avec l’architecture vide malgré sa reconstruction. C’était comme suivre un buffle qui avait perdu tous ses poils avant l’hiver. Certains avaient fuit en le voyant. Des Saiyen qui fuyaient, vraiment… Et il trouvait toujours le moyen d’être en colère contre eux. Mais quelle merde. Mais quelle merde ! Le pèlerinage de la vengeance, et il trouvait le moyen de se plaindre d’eux, et de se sentir mal pour eux ? Mais décide-toi, à la fin ! Décide-toi, sale merde !

La nuit. Il avait juste avancé et volé et atteri et remarché et renvolé et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il la dépasse. Le Mothman forçait la nuit à le suivre, mais maintenant, il finissait par avoir de l’avance. D’une créature de minuit, il avait suffisamment piqué un sprint aérien pour finir créature de, genre, dix-huit heures grand max. Il faisait bleu, pas noir. Et il s’était suffisament fatigué pour avoir la flemme de retrouver une base de lancement. Ou une ville. De manière générale, il n’avait ni mangé ni dormi depuis plus de vingt-quatre heures, et quasiment pas bu non plus en dehors de la tentative d’abreuvement dans un ruisseau qui était trop salé - des ruisseaux salés ! Planète de merde ! Mais dans tous les cas, il avait faim, il avait sommeil, et il était paumé au milieu de nulle part.

Et il était dans la jungle.

Pourquoi était-il dans la jungle ? Pour explorer la biodiversité. Voir si le climat aurait été propice à expliquer des êtres aussi belliqueux et dangereux. Il n’en avait pas peur, de ce climat, d’ailleurs. Qu’importe la grosse créature, il lui aurait cassé la gueule. Le Saiyano-tigre ? Il lui aurait filé un gros coup de poing dans le museau ! Mais il n’y avait même pas de bête à bastonner, juste des moustiques qui ne parvenaient même pas à percer son dur épiderme. Il traînait du pied entre la boue et les racines d’arbres absurdes. Il aurait pu s’envoler à nouveau. Mais il avait la flemme. Il voulait se poser quelque part loin des Saiyen, mais au final il s’était rappelé à quel point la nature était dégueulasse. Entre les feuilles des arbres et les étoiles, le pic d'une montagne fit son apparition. En suivant le, il finit face à une grosse porte. Un temple. Un temple de Saiyen ? Ils avaient une religion autre que tuer boire et baiser ? Il soupira en approchant le poing de la porte. Est-ce qu’il allait trouver de quoi calmer ses traumatismes Saiyanophobes en rencontrant un gentil prêtre ? Est-ce que ça allait être Jean Valjean et l'évêque Myriel à nouveau ?

”Nique sa mère, autant tenter.”

Il cogna contre la porte.

”Excusez-moi ? Je suis un touriste et je me suis perdu ! J’ai plus de provisions et j’aimerais me restocker ici si, euh, si c’est possible ?”

Il n’avait pas vraiment besoin de se poser ici. En vrai, il pourrait s’envoler et retrouver une ville en moins d’une heure. Mais il avait envie de tenter un contact avec autre chose qu’un guerrier hautain et narcissique envers sa propre puissance. Posant son front contre la porte, Marcos se disait que c’était une mauvaise idée. Il avait le coeur enlacé. Il ne voulait pas tenter un contact. Mais il le voulait aussi. C’était compliqué. Ses émotions étaient compliquées. Tout était compliqué. Qu’il se fasse accepter ou qu’il se fasse rejeter le plus vite possible. C’était attendre qui était le pire sentiment.
Kailan
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MessageSujet: Re: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockMer 29 Sep 2021 - 19:01
Les arbres allaient bien.
Leurs fruits avaient l’air aussi frais et succulents qu’ils ne l’étaient la veille. Les légumes poussaient comme à leur habitude et les fleurs embellissaient toujours aussi bien la salle. Même le soleil artificiel suspendu en son centre brillait comme à son habitude pour offrir aux plantes leur précieuse photosynthèse. La serre, pièce centrale du temple, se portait à merveille. Encore une fois, un miracle indésirable était parvenu à ramener les choses à la normale. A croire qu’il y a à peine quelques heures ces plantations, ce palais, et même ce monde n’avaient pas été réduits en poussière. Et au centre de cette pièce se tenait un homme grisonnant, accroché à son bâton. Cantonné à son paradis sous la pierre, il arrosait ses pousses avec amertume.


« Les cieux sont décidemment bien changeants. »

Souffla-t-il avant de reposer son arrosoir.
Son nom était Kailan. Il était un Saiyan. Un Saiyan que son peuple a sans doute oublié depuis bien longtemps. Et ce n’était pas forcément pour le déplaire. Il vivait une vie recluse et paisible, quoique pénible par sa condition physique que beaucoup jugeraient déplorable. Mais le temps lui avait appris à accepter cette dernière, aussi rude soit-elle. Né sous une étoile intransigeante, son chemin pavé d’obstacles de poids avait plusieurs fois failli avoir raison de sa volonté. Et pourtant, même un malheureux luttant contre la causalité comme lui avait su connaître une idylle. Une idylle qu’on lui avait arrachée. Et qu’on lui interdisait désormais. Naturellement, il était des plus amers. Revenu d’un séjour express en Enfer, il n’y voyait pourtant pas un miracle. Il était vieux. Il était seul. C’était donc naturel qu’il broie du noir.

Se dirigeant lentement vers sa bibliothèque, le Saiyan capé observait avec quelle minutie les dieux avaient reconstitué jusqu’au moindre grain de poussière trônant sur ses parchemins. Les œuvres entreposées en ce lieu existaient donc à nouveau. C’était sans doute la meilleure nouvelle à retirer de la reconstruction de la planète ; que le Savoir des Anciens avait été restauré. Il aurait été dommage qu’il disparaisse de la vue des mortels… Mais contribuerait-il réellement à qui que ce soit ? Kailan ne communiquait plus qu’avec les animaux qui s’approchaient de sa montagne et avec ses plantations pour aider à leur pousse. Il fut un temps où il conversait avec ses supérieurs, en particulier un certain petit homme bleu à lunettes de soleil. Mais voilà un moment que le borgne avait coupé tout contact avec ces derniers. Quant aux Saiyans, mieux valait ne pas en parler.

Quoique…
Observer ce qu’il se passait chez les plus hautes instances de Végéta était peut-être une bonne idée. Au moins pour se tenir au courant des nouvelles qui secouaient cette planète, au cas où un cataclysme ne survienne à nouveau… Visiblement, cet arriéré de Broly était toujours au pouvoir. Il avait lui aussi trouvé un moyen de s’échapper de l’Enfer d’où le juge Enma l’avait sans doute envoyé... Ce qui de facto rendait caduque la souveraineté de Mithra. Auros n’était apparemment plus une menace, et une nouvelle tête venait d’émerger aux côtés du trône, déjà auparavant bien mal fréquenté. Même un automate aux traits de démon du froid avait réussi à trouver sa place dans le gouvernent du Super Saiyan Légendaire, c’était dire…
Mais cette Hanasia…

Elle semblait plus raisonnable.
Plus sensée que la plupart de ses pairs. Il n’émanait pas d’elle la soif de sang et de conquête des élites Saiyannes classiques. Et quelle ne fut la surprise de l’éclopé d’apprendre qu’elle souhaitait renommer Végéta pour lui redonner le nom que lui avait donné le peuple Tsufful ! Décidemment, garder cette dame à l’œil ne serait peut-être pas une perte de temps. D’ailleurs… Non, ce n’était pas une erreur, la population Saiyanne avait descendu en flèche ! Toutes les victimes de la précédente catastrophe n’avaient certainement été ramenées à la vie ! Mais pourquoi ? Y avait-il eu un critère spécifique influant ces résurrections ? Une sélection, peut-être ? Mais qui donc l’aurait mené à bien ? Les dieux ? Non, cela ne faisait pas de sens. Pourquoi faire revivre Kailan, dans ce cas, puisque les dieux avaient décidé de lui faire porter le chapeau pour la déchéance Saiyanne ?

Hélas, même pour les individus éclairés, les décisions divines étaient bien troubles. Essayer de les comprendre était peine perdue lorsqu’on savait que ces dernières étaient majoritairement prises par envie et non par logique. Comment réagir à de telles folies autrement que par l’agacement ? Les divinités en charge de l’Univers étaient incompétentes depuis des millénaires selon les ouvrages antiques, rien de tout ceci n’était donc nouveau. Les uns se cachaient derrière une hypocrite neutralité tandis que d’autres étaient simplement assez puissants pour avouer leurs biais sans éprouver la moindre honte. Et c’était aux petits dieux comme Kailan de payer les pots cassés ? Pour la honte avec laquelle ses supérieurs couvrent la fonction divine ? Aussi grands voulaient-ils se faire croire, ces immortels ne valaient guère mieux que les plus barbares des Saiyans. Ils étaient sans doute ceux qui enlaidissaient le plus la Création.

Autant donc prendre soin de l’humble part que le grisonnant surveillait.
La faune. La flore. Les voici, les plus innocentes des existences. Les réelles choses précieuses de l’Univers. Voilà l’une des dernières choses pour lesquelles le Gardien avait encore du respect. Et la nature semblait elle aussi inchangée. Du moins, à première vue. Il y avait quelque chose d’étrange qui avait fait irruption dans la jungle du divin. Une créature qui ne ressemblait à aucune autre. Se mouvant dans une brume sombre et surnaturelle, on aurait cru voir une aberration démoniaque investir les lieux. Mais aussi curieuse qu’elle pouvait être, les déplacements de cette apparition étaient pour le moins erratiques. Et se rapprochaient d’ailleurs curieusement du palais.

En un rien de temps, cette créature à la silhouette confuse et aux yeux rougeoyants était parvenue au pied de la montagne, trouvant la porte du temple. Quelles pouvaient bien être les intentions d’un être si singulier ? Venait-il avec des intentions belliqueuse ? Était-il même au courant de l’existence de ce lieu sacré et de son protecteur ? Ou bien était-ce le hasard qui l’y avait mené tout comme Kailan par le passé ? Visiblement, cela était le cas. Il toqua simplement aux portes du palais, se présentant comme un simple vagabond perdu. Il fallait dire que les visites étaient plus que rares. Plus personne de vivant n’était au courant de l’existence de ce lieu, emporté dans la tombe par quelques Tsuffuls triés sur le volet. Voilà trop longtemps que Kailan n’avait parlé à qui que ce soit de son vivant. C’était donc naturellement que la curiosité prenait le pas sur la méfiance du vieil handicapé.

Répondant presque immédiatement, le Saiyan s’attela à concentrer le Ki de sa main pour ouvrir devant lui une God Gate menant directement à l’extérieur, derrière le ténébreux géant, et par laquelle le Saiyan sortit de sa bibliothèque pour fouler l’herbe verte de la jungle. Posant son bâton au sol avant de se reposer sur ce dernier, le gardien prit la parole pour signifier sa présence d’une voix calme et posée. Absolument aucune animosité n’émanait du protecteur.


« Ma bâtisse est la seule habitation à des centaines de kilomètres à la ronde. Pour quelqu’un de perdu, vous faîtes fort, étranger. »

Kailan adressa un petit sourire au monstre alors qu’il leva la main pour protéger son seul œil valide du soleil. Il fit un mouvement de tête pour désigner l’entrée de pierre.

« Ne faîtes pas attention aux portes du temple, ce ne sont que des sculptures à même la roche. Ce sanctuaire n’a pas d’entrée conventionnelle. Mais où sont mes manières… Mon nom est Kailan, et je suis le gardien de ces lieux. Ravi de vous rencontrer. »

Lâcha-t-il avant de simplement s’approcher du visiteur, main tendue dans l’espoir qu’il lui serre la main.
Kailan n’était en général pas bien avenant envers les Saiyans pour une raison. Il alimentait aussi une rancœur contre les dieux à juste titre. Mais il n’était pas du genre à avoir des aprioris sur le commun des mortels. Il avait vécu une trentaine d’années au paradis, après tout, au sein duquel il avait rencontré toutes sortes d’aliens, arborant un physique certes déroutant, mais demeurant foncièrement de bonnes et intéressantes personnes avec lesquelles converser.

Néanmoins, cela permettrait aussi de vérifier le caractère possiblement belliqueux de son interlocuteur.
Une main tendue pouvait être le début d'une bonne comme d'une très mauvaise rencontre.
Cela reposait entièrement sur la bonne volonté des deux partis.
Marcos Smith
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MessageSujet: Re: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockVen 1 Oct 2021 - 16:04
Il y a pas de bruits derrière la porte. Il y a personne dans ce temple de merde. Mais à quoi est-ce que je pensais ? Rencontrer un vieux sage filou qui utiliserait son apprentissage du Feng Shui développé pendant trois centenaires pour me guérir ma dépression ? Mais qu’est-ce que je fous ici ? Qu’est-ce que je fous dans cette putain de jungle ? Sur cette planète ? Oh, c’est vrai ! Je sais même pas ! Parce que je suis un putain d’échec ! Mauvaise pensée, mauvaise pensée, non, c’est pas exact. Je suis là parce que… je suis là parce que… Je suis là parce que je me sentais de venir là. Je voulais voir les saiyans. Je voulais juste voir les saiyans rebâtir leur planète. C’est pas pour de la vengeance à deux balles. C’est pas pour de la PUTAIN de vengeance aigrise… C’était clairement pour ça… Et maintenant je me sens mal à cause de ce genre de pensées. Mais quel sac à merde. T’es content que quand les autres souffrent ?! Et après tu pleures parce qu’on t'abandonne ? C’est pour ça que Bray Wyatt t’as effacé de l’affrontement de Razael, tu sais ça ? C’est peut-être lui le gentil dans l’histoire. La ferme ! La ferme ! Garou t’as probablement oublié. Ben et Izuku c’est pareil. LA FERME ! LA FERME LA FERME LA PUTAIN DE TA GUEULE DE MERDE SALE CERVEAU QUI DEGENERE !!

Toc, toc, toc. Il cognait sa tête contre le mur à côté de la porte. L’association de la douleur à la distraction était devenue une seconde nature pour le géant joufflu. Est-ce qu’on pouvait le blâmer ? Il savait pas faire quoi que ce soit d’autre. C’était ou taper, ou prendre les tapes d’un autre. Il pouvait pas parler sans casser les couilles. Il pouvait pas s’exprimer sans dire trop. Il avait pas la motivation pour regarder des films, jouer à des jeux ou consommer n’importe quelle fiction. Plus d’énergie pour s’amuser. Ni l’apparence ni l’aptitude pour se soumettre au rythme de vie d’une université ou d’un petit boulot. Le seul accomplissement dans sa vie était de dégommer un mec en armure dorée et même ça, Bray l’avait niqué. À un moment ou à un autre, Ciara ne l’hébergerait plus. Il ne voulait même plus gérer sa boîte de mercenaire à un seul employé. Les seuls qui pouvaient lui parler étaient des gamins qui le laissaient piquer des crises avant de s’excuser et des maniaques qui ont des dizaines de morts sur les mains. Personne d’autre. Il avait vingt-cinq ans, et il savait déjà qu’il allait mourir seul. Il avait plus peur de mourir de vieillesse que de se suicider par sa main ou par proxy. Après que sa bipolarité ait fait fuir tous ceux qui l’entourent, que sa dépression l’ait empêché d’accomplir quoi que ce soit et que son stress lui rappelle dans sa dernière crise cardiaque tous ceux qui l’ont traité de pire personne qui soit.

”Fuck. Je devrais me tirer.”

Il y eut du doré, derrière lui. Une grande lumière se faisant remarquer à travers le soleil violet qui se couchait. Un éclat qui se refléta contre le mur et comme tous les papillons de nuit, il se retourna dans la direction de la source. Sortant d’un portail se tenait un vieil homme aux larges épaules et à l’air aigri qui… qui, euh, ressemblait à toutes les formes de Ganondorf à la fois. L’un de ses yeux était blanc et l’une de ses jambes ne marchait pas bien, vu la canne sur laquelle il s’appuyait. Et c’était sans compter son armure aux épaulettes dorées et sa grosse cape noire, comme s’il s’apprêtait à n’importe quel moment à dire ô combien le monde était imparfait et ô combien c’était sans rôle de le rendre aussi pur que lui. Mais genre, comment est-ce qu’on pouvait se faire des pointes dans des cheveux comme ça ? Surtout quand ils finissaient si longs derrière. Et il avait un petit bouc en pointe. Comme si tous les méchants prêtres et mages des RPGs japonais oubliables s’étaient associés en un avant d’apparaître derrière lui.

Marcos s’était redressé, sans être complètement droit. Il ne voulait pas le surplomber, juste éviter d’avoir l’air de s’être avachi la tête la première contre le mur. Il cligna rapidement de ses gros yeux ronds, et en l’espace d’une seconde, il avait de nouveau l’air d’un gros monstre pour qui tout allait bien. Mais il ne savait pas si c’était à lui de s’excuser ou bien si l’autre avait cherché à se présenter ainsi pour s’accaparer le rythme de la conversation. Mais, comme pour le sauver du stress de cette situation troublante, Old Man Sephiroth ici présent prit la parole avec la tranquillité d’un lecteur d’audiobook. Il aurait pu lire le temps des tempêtes tranquillou, il l’aurait écouté tout du long. Il lui dit que son gigantesque temple dans la montagne, là, était sa piaule, et que c’était la seule à des centaines de kilomètres à la ronde… ce qui signifiait que Marcos avait volé sans s’arrêter pendant assez d’heure pour ne même plus savoir où il était. Il avait fait fort, disait l’archimage Douce-Voix, pour finir ici. C’était si tranquille que le Mothman en oublia presque qu’il était sur la planète des trous du cul de l’espace, et il n’avait l’impression que de polluer la pelouse d’un vieil homme.

”Ah, euh, ouais… Fin, on m’a toujours dit ça, que j’avais la mauvaise manie de me retrouver à chaque fois dans des endroits, dans des endroits atypiques.”

Regard-Aigris le sage s’était mis à faire un sourire en coin, le faisant immédiatement passer du Seigneur du Feu Ozai à l’Oncle Iroh, levant la main pour séparer les derniers rayons du coucher de soleil vers son œil. Il bougea sa tête pour indiquer l’entrée, avant de révéler qu’elle ne servait depuis le début à rien. C’était carrément un sanctuaire, d’ailleurs. Un sanctuaire. Sur Végéta. Marcos fit un coup d’oeil rond et rouge vers la structure. Il y avait pas de gravures belliqueuses. Pas de démonstration de sacrifice humain ou quoi que ce soit. Ses yeux repartirent vers le vieil homme. Il n’était pas aussi colossal que la plupart des saiyans. Pas de queue-ceinture ou de queue tout court. Les cheveux gris. Est-ce que c’était même à un Saiyan à qui il avait affaire ? Il se présentait comme Kailan, gardien de ces lieux, ravi de le rencontrer. Sa main était en avant.

Marcos regarda la main, puis le vieil homme, puis la main. Gardien de ces lieux, oeil blanc, grande cape, bâton pour se maintenir, cheveux longs, voix calme. Trop calme pour être un méchant. Il avait pas cet espèce d’arrière-ton que les doubleurs de merde dans les dessins animés s’efforçaient à mettre pour montrer qu’un personnage était le traitre. Est-ce que c’était un piège ? Il était sur Végéta. Mais les saiyans étaient trop débiles pour faire ce genre de tactiques. Ils étaient hautains, et sûrs de leur puissance. C’était ce qui les empêchait de subir de la surpopulation. Ils s’entretuaient non-stop… Mais c’était un vieil homme. C’était quoi, le proverbe ? “Craignez le vieux dans la profession où l’on meurt jeune ?” Un truc bien gay, comme ça… Mais Marcos s’était pris une décharge de la part de Razael. Il avait tanké le rival d’Auros…

”Oh, euh, désolé, c’est une poignée de main, hein ? C’est juste… C’est juste que les, euh, “autochtones” de cette planète, ils font généralement pas ça - fin j’sais pas, je crois pas que c’est dans la culture saiyanne, les poignées de main - fin… Roh, zut !”

Il empoigna la main afin de se sortir de son propre échec de Charisme.

”Moi, c’est Marcos Smith. Je suis un terrien, sauf que je suis muté - c’est une longue histoire.”

Il ne desserra pas sa main quand il le fallut, maintenant ses doigts immondes serrés une bonne seconde après que Kailan ait lâché prise. C’était triste à dire, mais cela devait être sa première poignée de main depuis au moins… cinq ans ? Depuis, vaguement, son dernier passage dans un groupe de soutiens… Arrête de te morfondre ! Contact avec un individu qui veut pas te casser la gueule ! Reste concentré ! Reste concentré.

”J’me suis paumé sur Végéta, j’ai fini ici. À la base j’étais venu pour, euh...”

chercher une revanche absurde en voyant un peuple de bourreau avoir le rôle de la victime pour une fois ?

”Voir comment la planète s’en sortait avec son cataclysme. Vous savez, les terriens, même avant les bombes, on était habitués, hein ? Donc, je voulais voir comment les autres civilisations revenaient, de, de leurs cendres, puis j’ai voulu voir la nature, puis j’ai eu faim et soif et tout ça… Et vu qu’il va faire nuit… j’suis arrivé ici.”

Il leva deux de ses mains vers ses épaules pour préciser quelque choses en relevant ses sourcils-antennes.

”Mais vous êtes pas obligés de m’accueillir, hein, j’ai pas envie de casser les couilles, m’sieur Kailan !”

Il agita alors le bras vers le vieil homme, ou plutôt vers derrière lui.

”En particulier vu que ça a l’air méga protégé, s’il faut faire tout un portail pour rentrer chez vous. Fin, j’sais pas, c’est vous qui voyez !”

L’attitude de Marcos face à ceux qui lui étaient respectueux serait presque capable de faire oublier la violence dont il fut capable durant les dernières semaines...
Kailan
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MessageSujet: Re: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockSam 9 Oct 2021 - 2:37
La créature était visiblement confuse.
Et aussi déroutante dans son comportement que dans son physique. Mais il ne semblait clairement pas aussi maléfique qu’il en avait l’air. Juste avant que Kailan ne lui apparaisse, il se tapait le crâne contre les portes factices avec désespoir. Le pauvre était sans aucun doute réellement perdu, et cette bâtisse était peut-être son dernier espoir de retrouver la civilisation, ou même simplement un repas chaud et un toit. Ce n’était pas sans rappeler au Saiyan ses jeunes années. Néanmoins, une fois apparu devant lui, l’étranger se reprit, sans doute pour conserver sa dignité face à autrui. Bredouillant une réponse, ce dernier affirma que cela lui arrivait souvent.

« Atypique serait le mot. Mais c’est une forme de chance que de me trouver dans toute cette nature. Nombreux sont les chasseurs qui se sont perdu dans cette jungle. »

Main tendue, Kailan attendait que la sombre entité lui serre la main.
Et garda la main tendue un petit instant, tout de même. Peut-être n’était-ce pas dans la coutume de son monde que de serrer la main, surtout au vu de sa circonspection évidente. Néanmoins, il était impossible de discerner une quelconque émotion dans la ténèbre sous sa capuche, percée par ses deux globes rouges. On dit que la plupart de la communication des êtres sentients passe d’abord par les signaux non verbaux comme les expressions et les gestes. De ce côté-là, il allait donc falloir se contenter de ses gestes, on dirait.

Néanmoins, l’inconnu ne comptait pas réellement l’ignorer, il était juste déboussolé et s’en excusa avant d’empoigner la main du protecteur. Il lui confia être surpris de ces manières chez un habitant de la planète Végéta. La poignée de main n’était effectivement pas commune chez les Saiyans à la première rencontre avec un étranger, et ne se faisait habituellement qu’entre bonnes connaissances. En règle générale, ils jaugeaient simplement l’interlocuteurs d’un air froid et distant. Un comportement qui serait indigne d’un Dieu.

« En effet, j’ai bien conscience des us et coutumes de mes congénères, mais je sais aussi comment me tenir auprès des autres peuples. Et dans ma branche, l’étiquette fait partie de notre devoir sacré... »

Le nom de l’étranger fut alors communiqué, ainsi que son origine.
La… Terre ? Alors comme ça, cet étrange phénomène était un humain ? Issu d’une mutation ? Voilà qui était fort étrange, les terriens ressemblaient normalement en presque tout point à des Saiyans, en dehors de leur palette de couleurs des yeux et des cheveux qui pouvait varier et de leur absence de queue. Kailan avait beau vivre reclus, il captait l’internet galactique et se tenait au courant des actualités. Il avait conscience que la Terre était depuis peu l’épicentre de l’activité de l’Univers, un peu comme Végéta dernièrement. C’était d’autant plus vrai que ce petit monde à l’apparence peu intéressante était tout de même sous le protectorat insoupçonné du Roi Broly, aussi controversé soit-il.

« La Terre, vous dîtes ? C’est curieux, je n’imaginais pas à quel point le phénotype humain pouvait varier… J’ai beau être juste en face de vous, je n’arrive toujours pas à discerner votre visage.  Quoiqu’il en soit, soyez le bienvenu, Monsieur Smith. »

Le vétéran lâcha les griffes du terrien, qui mit encore une fois un certain temps avant de desserrer sa poigne. C’était clair comme de l’eau de roche, le dénommé Marcos avait des problèmes d’ordres sociaux. Il cherchait les mots pour paraître le plus normal possible. C’était à la fois triste et admirable. Kailan ne laissa rien transparaître et évita de montrer la moindre la gêne, histoire de le mettre en confiance. Quiconque venait sur ce lieu sacré sans intentions hostiles méritait le respect et devait être traité en ami. Voilà l’enseignement premier de son prédécesseur, qu’il appliqua lorsqu’il permit au Saiyan, à l’époque tout jeune, d’entrer dans le temple. Apparemment, la raison de la venue de l’habitant de la planète bleue était une pure curiosité de sa part.

« Je comprends… C’est vrai que ce n’est pas tous les jours que des mondes réapparaissent comme si de rien n’était. Enfin, pour la plupart des planètes. La nôtre est assez curieuse, et même moi je ne saurais vous donner d’explication sur ce sujet. C’est tout de même la deuxième fois que nous sommes frappés par l’apocalypse… »

Fit le vieil homme avant de pousser un soupir las. Clairement, cette situation le chagrinait.

« Je suppose que c’est encore un caprice des Dieux d’En Haut… »

Marcos, de son côté, était assez gêné de demander l’hospitalité du Saiyan. Il craignait de déranger, et malgré sa grossièreté, il n’était pas bien méchant, cela se sentait. Sans doute se disait-il qu’un lieu de culte à l’accès étrange ne pouvait être investi par n’importe qui. Et il n’avait pas tout à fait tort. Si le sanctuaire n’avait pas de portes classiques, c’était bien parce qu’il fallait obtenir le laisser-passer du Gardien pour pénétrer dans son domaine. En réalité, les conventions divines impliquent que chaque temple divin nécessite un accès spécial et ceux qui souhaitent y entrer sont généralement mis à l’épreuve. Mais le protocole était tenu par les bons dieux. Est-ce que Kailan pouvait se targuer d’être un bon dieu ? Rien n’était moins sûr, surtout depuis le jugement d’Enma pour ces dernières années de désertion du poste. Il élargit donc son sourire pour dissiper les peurs du ténébreux terrien.

« Au contraire, avoir de la compagnie ne m’était pas arrivé depuis mon premier séjour dans l’Au-Delà ! Et puis, je me sentirais mal de laisser un voyageur s’endormir grelottant sur ce sol sacré… Humide comme elle est, la jungle est un véritable frigidaire, une fois la nuit tombée, et surtout à cette époque de l’année. »

Il plongea alors sa main dans le vide, créant une brèche dans le tissu de la réalité à l’aide de sa God Gate qu’il étendit pour lui donner les dimensions d’une porte qui donnait sur une salle aux couleurs chatoyantes. L’invitant à le suivre, le Gardien entra le premier, maintenant le portail ouvert pour que Marcos passe à son tour. Une fois qu’il le fit, Kailan essuya simplement les semelles de ses bottes contre un grand paillasson aux allures de dos râpeux d’éponge. En à peine quelques frottements, la crasse quittait les chaussures aussi vite qu’elle était venue.

« Entrez donc, entrez donc. Essuyez vous juste les pieds en entrant, je vous prie. Comprenez que vous pénétrez dans le plus sacré des lieux de cette planète... »

Ouvrant la marche, le Saiyan boiteux usa de son bâton pour lui présenter l’intérieur, en commençant tout d’abord par la salle d’entrée sans porte du temple, éclairé par quelques lampes de facture clairement pas Saiyanne. Les murs étaient en pierre assez simple, mais finement sculptée. Pas une trace d’érosion à déplorer, comme si la construction de ce complexe dans la montagne venait d’être faite. De même, bien qu’humblement meublée, cette entrée était impeccablement propre, aussi immaculée que les neiges éternelles des plus hauts monts. Pas de toile d’araignée, pas de trace de moisi sur le bois des étagères. Tout ici respirait étrangement le neuf.

« Comme vous le voyez, cet endroit n’est pas si protégé que cela, surtout si on le compare aux places fortes de l’armée Saiyanne. Sa seule défense, c’est moi… Ce n’est au final que la demeure secrète d’un vieil homme caché dans une montagne. En réalité, n’importe qui ayant la force de creuser dans la pierre pourrait créer son propre chemin pour atteindre l’intérieur du sanctuaire. Mais la God Gate reste une meilleure porte d’entrée, vous ne trouvez pas ? »

Visiblement joyeux, Kailan siffla brièvement en ré mineur, ce qui enclencha un mécanisme ouvrant le mur du fond de la salle, qui tel un rideau se dégagea d’un côté comme de l’autre de la pièce, laissant apercevoir derrière lui un sympathique couloir.

« Suivez-moi, monsieur. Je vais vous faire visiter avant de vous préparer une infusion, en espérant que les plantes locales trouvent grâce à vos yeux… »

Confia-t-il avant de s’avancer sans mouvement ni son. Il lévitait à à peine quelques millimètres du sol. C’était aisé de comprendre qu’il s’agissait-là de son meilleur moyen de transport, puisque le moindre coup d’œil à sa jambe rendait évident le handicap du grisonnant.
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MessageSujet: Re: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockVen 15 Oct 2021 - 0:14
Okay. Sois sympa. On est sympa. On est sympa. On parle pas trop. On acquiesce de la tête. Tout est calme. Tout est maîtrisé. Pas d’anxiété sociale. Laisse pas le stress t’atteindre. Si je fais du mal à un vieil homme qui m’accueille à cause d’une crise de nerf, promis, je me bute !

La jungle, c’est la mort. Il y avait eu un dieu quelque part qui l’a inventé. Ou bien qui a inventé un algorithme biologique qui conduirait à la création d’une forêt mais en cent fois plus chaud, mille fois plus humide et quatre-vingt fois plus dangereuses. Il y avait des clubs orgiastiques gays qui puaient moins. Une atmosphère si désagréable qu’il aimerait l’étrangler. Oui ! Étrangler l’atmosphère ! Cette salope méritait que ça ! Les fringues du Mothman l’aidaient pas à s’habituer à cet univers de buissons et de lianes et de créatures dégueulasses et en voie d’extinction. Il avait arrêté de porter des costumes tacky fait sur mesure et nécessitant d’accepter ses quatre bras. Entre les flammes de Bray et les morsures de Ben il avait fini par juste se prendre des grosses vestes de sport qui s’adaptaient à n’importe quel Saiyan arrivant sur Terre. L’avancée des vêtements-capsules qui se fixaient au corps était une révolution, et probablement l’un des seuls points forts de l’arrivée d’autant de géants. Celui-ci avait une marque qu’il ne connaissait pas. Probablement un groupe de métal bidon dont les fans étaient des babtous barbus pédophiles à deux balles. Les cornes de Satan dans une main, la bière dans l’autre, un sourcil relevé et absolument aucun charisme. Tout ça pour dire : Ces survêtements de sport étaient pas adaptés à cette jungle. Du tout. Et Kailan confirma que c’était atypique pour une si grosse mite de pas se perdre sans atteindre le temple. Comme s’il voyait pas les immenses ailes derrière lui qui auraient pu lui permettre de se tirer d’ici à n’importe quel moment.

”O-ouais, j’imagine...”

Marcos avait un charisme… adaptatif. S’il respectait quelqu’un ou cherchait à lui demander un service, il se faisait pâle et socialement anxieux. Il n’était abrasif qu’envers ceux qu’il aimait bien, comme l’on devrait l’être avec ses potes, ou ceux qu’il n’aimait pas, comme l’on ne devrait pas l’être avec les personnes avec lesquelles on a des différents - mais honnêtement il ne perdait rien à être un trou du cul avec des trous du cul. Mais il pouvait l’être gentiment. Il pouvait être très compréhensif quand il voulait, mais dans ces cas-là, spécifiquement pour être dédaigneux. “Je suis désolé que tu te sois fait violé par ton père” était probablement l’une de ses phrases les plus puissantes, si mortelle qu’il n’avait jamais eu l’occasion de la sortir jusque là. La première psychopathe à cheveux courts et colorés qu’il croiserait aurait l’occasion de se faire catapulter cette condescendance en plein dans la gueule. Mais là, face à ce vieil homme qui disait que ses congénères étaient impolis, il ne savait pas comment agir. Il n’y avait pas vraiment de manuel en dehors de “sois pas un trou du cul espèce de sale mite géante de merde”. L’étiquette faisait partie de “leur” devoir sacré. “Leur” ? Le groupe dans lequel il se plaçait, c’était les Saiyen ?

Qu’importe, il lui serrait déjà la main, il n’avait pas eu le temps de réfléchir au “leur” ou bien au “sacré”. Il voulait avancer dans la conversation. Le vieux en armure de sorcier maléfique des ténèbres semblait véritablement intrigué par sa mutation, croyez-le ou non. La plupart des gens le trouvaient hideux, et le voilà lui qui plissait légèrement de l’oeil pour essayer de reconnaître son visage sous sa capuche. Il n’avait pas l’air de comprendre pourquoi est-ce qu’il portait une capuche de base, mais bon. Marcos était le bienvenu ici, c’était ça qui comptait.

”Merci.”

Il répondit ça assez sobrement. Il n’y avait pas de ton, pas de silence avant ou après la parole. C’était direct afin de sceller la bienvenue du vieil homme, pour qu’il ait pas la capacité pour le rejeter alors qu’il commençait à parler de pourquoi il était sur Végéta. S’il parvenait à savoir que Marcos n’était pas certain de sa propre bienveillance, il ne pourrait pas se parjurer en revenant sur sa promesse. C’était… odieux… dit comme ça. Toxique. Mais il avait besoin de ce contact social. Voir un Saiyan bienveillant. Il fallait qu’il en voit un. Il devait arrêter de penser… mal, comme ça. Penser… raciste… Merde, ça craignait, dit comme ça. Au moins, il essayait. Il y en a beaucoup qui gueulaient leur bienveillance à haute voix avant de courir en arrière quand la situation leur allait pas. Revenons à Végéta. Kailan disait que les mondes ne réapparaissent pas tous les jours. Il ne savait pas pourquoi elle était revenue deux fois.

”D-deux fois ?”

Est-ce que c’était le premier cataclysme qui les avait énervé autant pendant des années ? Marcos fit un petit regard vers le ciel quand on lui parla de dieux d’en haut. Un autre coin d’oeil se fit vers les murailles de la porte. Dieux d’en haut ? Seconde fois ? Il était facile d’établir des ficelles. Mais Marcos n’aimait assumer que quand ça faisait mal à quelqu’un qu’il n’aimait pas. Il essayait de ne pas faire de conclusion trop rapides. Plus facile à dire qu’à faire. Avant même d’avoir fini de se répéter qu’il lui fallait toutes les informations possibles avant d’avancer quoi que ce soit, il avait déjà établi que Kailan était probablement un religieux dont la théologie était de comprendre pourquoi la planète avait explosé une première fois. Il était pas bien malin. Il devrait pas supposer. Il était pas fait pour supposer. Supposer, c’était que s’attirer des ennuis. De toute façon, cette première théorie se fit d’autant plus ébranler quand il entendit que Ganondephiroth n’avait pas eu d’invité depuis sa première séance dans l’au-delà.

”Première ?...”

Il murmura à nouveau tandis que le maître du mal des jeux de rôles les plus barbants parlait de la potentielle fraîcheur glaciale que pouvait apporter la jungle. Peut-être que ç’aurait pas été si mauvais de laisser Marcos dehors, alors. Le froid, c’était pas si destructeur que ça. C’était une mort tranquille et engourdie - non non non noON NON NON NON NON !! MAUVAISE FAÇON DE PENSÉE !! CERVEAU DE MERDE ! CERVEAU DE MERDE !! NE COMMENCE PAS SUR ÇA SALOPERIE DE CR NE DE FAIBLE APITOYÉ SUR SON SORT LAISSE-MOI TRANQUILLE !!

”Ah, il me semblait qu’il faisait toujours chaud, sur Végéta.”

Marcos n’était que timide. Il allait bien dans sa tête. C’était le Marcos que les gens préféraient s’imaginer. Le Marcos qui est malade les fait fuir. Ils viennent et disent qu’ils le comprennent, puis quand il explose, comme il les a prévenu qu’il le ferait, ils se tirent avec une jolie liste de pourquoi Marcos était la pire des merdes humaines. Quatre vingt quinze raisons pourquoi, par Martin Luther. Sauf que c’était juste un jugement des actes qui les blessait eux. Pas de jugement de ses meilleures actions. Pas de jugement de ses intentions. De la rage à deux balle à ressortir sur celui qui élevait sa voix parce que son cerveau instable lui disait qu’il était en danger. Kailan ne méritait pas de connaître ce genre de problème. Il ouvrait juste à nouveau son portail avant d’y entrer et de frotter ses chaussures sur un paillasson… assez zarb. Marcos était censé faire de même, sans chaussures. Il frotta ses gros pieds-serres-pattes dégueulasses sur le sol, vu qu’il avait plus les petons nécessaires pour porter quoi que ce soit autour de ses orteils.

”Evitez de me vouvoyer, je -”

- mérite pas ce genre de respect...

”- suis pas si vieux que ça, j’ai que vingt-cinq ans, v’z’êtes probablement mon sénior, ici.”

Ses pieds étaient propres. Cette vieille éponge rugueuse venait de tout absorber. Les yeux rouges et ronds du Mothman se plissèrent pour regarder le phénomène qu’il n’arrivait pas à comprendre, avant de se tourner vers ce qu’il aurait vu dans des images de synthèse sur un mauvais fond vert. Mais ce n’était pas un vieux blockbuster foireux où on pouvait voir là où commençait le faux et le vrai. La pierre était vraie. Les lampes semblaient high-tech mais… médiévales en même temps. Le truc le plus bizarre, le truc qui faisait qu’on avait le plus l’air d’être dans un film, c’était le manque de saleté. Tout était propre, tout était impeccable, il y avait absolument zéro… le truc qui faisait qu’il y avait des fentes à cause de l’humidité, là. C’était l’équivalent visuel et architectural de l’odeur d’un nouveau livre… Ou peut-être qu’il était à ce point là incapable de faire le menage chez lui que la moindre trace de prorpreté était évènementielle.

”Huh.”

Yeux hagards et mâchoire descendue, il avait l’air assez débile, redescendant sa capuche pour faire ressortir ses deux antennes. Si Kailan plissait les yeux - ou l’oeil, vu que l’autre était blanc et que les yeux blancs c’était généralement ceux qui marchaient pas - Si Kailan plissait les yeux, il verrait peut-être les deux incisives pointues de Marcos qui sortaient d’une bouche cachée dans l’ombre. Mais parlant de Kailan, il faisait qu’expliquer pour le moment qu’il n’y avait pas de vraie protection à ce sanctuaire sacré. Il n’y avait que lui. Donc il était faible, ou prétendait l’être… après avoir dit qu’il était mort plus d’une fois. Ces catacombes n’étaient qu’une antre dans une montagne où un vieil homme passait son temps à l’abris du monde. N’importe qui capable de casser la roche y serait entrer. Mais sa God Gate - c’était le portail ?? - était une meilleure porte, ce qu’il affirma dans une question rhétorique.

”Ouais, j’imagine, ouais.”

Il siffla, et une porte se fit, afin de les aider à plonger d’autant plus dans les profondeurs de la montagne. Marcos se rendit compte qu’il n’aurait pas à se baisser, et que son double mètre habituel de monstre bossu ne dépassait pas quoi que ce soit. Ne faisait plus de bruit du tout quand il marchait, malgré le fait qu’il lui fallait une canne jusque là. Peut-être qu’il lévitait. Marcos n’en avait pas grand chose à foutre. Il allait lui préparer une infusion avant de le faire visiter ?

”J’sais pas, l’architecture, j’ai jamais accroché. En dehors de ce qui permet à un foyer de fournir le plus de sécurité vis-à-vis de, genre, de la température, de l’eau potable, de l’électricité… Les cailloux c’est des cailloux, qu’importe si c’est des cylindres avec des papillons dessus ou des carrés avec des petites personnages...”

Déjà en train de se plaindre ?

”M-mais merci pour l’infusion, hein ?”

Le thé, ça marchait pas. Le café, ça marchait pas non plus. Il était trop énervé pour être énervé et trop fatigué pour être détendu. La soupe à grain moulu ou feuille en sachet, c’était pas son délire. Il se gratta à l'arrière de la nuque en regardant les pierres qui les entourait dans ce petit tunnel.

”Donc, euh… J’ai genre, quelques questions… Si j’peux les poser, bien entendu...”

Il cligna quelques fois des yeux en esquissant quelques mouvements de mâchoire. Il aimait pas répondre à des questions, personnellement, en particulier quand son esprit commençait à se faire de plus en plus chamboulé. Il y a trois mois, il aurait cassé ce temple pour le plaisir de casser un temple. Maintenant… il savait même plus si ça valait la peine.

”Vous avez dit que vous avez fait un premier séjour dans l’au-delà. Donc vous êtes mort plusieurs fois. Et vous avez dit qu’il y avait eu deux apocalypses. Vous êtes morts dans les deux, c’est ça ? Et c’était pareil la première fois ? Genre, un, un méchant dieu qui se ramène et casse tout ? Z’êtes une sorte de prêtre, d’ailleurs, non ?”

Il secoua alors les mains devant lui, au cas où Kailan se retournerait d’un air dédaigneux.

”Z’avez pas besoin de répondre, hein ?”

Il renifla avant de regarder le sol un instant, puis de relever la tête à nouveau.

”Et, euh, aussi… genre… pourquoi “God Gate ?” Genre, pourquoi de l’anglais ? Déjà que de base, j’ai du mal à comprendre que les Saiyen soient habitués au français, alors… J’sais pas, ça m’a juste un peu perturbé d’entendre soudainement ça dans la phrase d’un - euh, bon, d'un ermite, quoi. Si c'est pas dérogatoire...”

Il se frotta le visage du front au menton, secouant dans l’obscurité l’une des sphères rouges de haut en bas et de bas en haut. Est-ce qu’il le faisait déjà chier ? C’était probable. Mieux valait qu’il l’envoie dormir et qu’ils ne se parlent plus jusqu’au lendemain. Il était en train de tout ruiner. Rah, ferme ta putain de gueule !
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MessageSujet: Re: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockMar 26 Oct 2021 - 18:58
Le dénommé Marcos était le premier terrien à pénétrer dans le sanctuaire divin de la planète.
Il était même le premier étranger qui n’était pas destiné à devenir maître des lieux. En soit, l’évènement était historique. Mais il était seulement dû au relâchement d’un dieu dévoyé, et Kailan se le reprochait un peu. Le temple n’était pas destiné à être investis par quelqu’un d’autre que le Gardien et son assistant. Poste d’assistant par ailleurs vacant depuis la grande guerre opposant Saiyans et Tsuffuls. Mais Pitaya aurait fait pareil, non ? Au-delà du respect de ses aînés, c’était surtout par respect pour la volonté de son maître que le borgne avait des hésitations sur les transgressions qu’il commettait, après tout.

Visiblement, le terrien ignorait beaucoup de choses, au vu des réactions, puis plus tard des questions de ce dernier. Mais ce n’était pas étonnant. L’ouverture de la Terre au reste de l’Univers était toute récente. Si les futures générations seraient probablement plus à l’aise avec l’immensité du Cosmos et ses grands évènements, il ne fallait pas s’attendre à une connaissance poussée de leur part à l’heure actuelle. Surtout quand on sait que beaucoup pensaient que la première destruction de Vegeta était due à sa collision avec une météorite.

Des rumeurs circulent même sur l’origine de ce corps céleste meurtrier, faisant état d’un dieu en colère qui aurait puni le peuple Saiyan pour son barbarisme. En soit, cette version des faits rendait Kailan lui-même coupable de ce génocide. Mais bien que ce dernier ait déjà pensé à de telles extrémités, il savait que ce n’était pas la chose à faire. Cette rumeur venait en réalité de menaces que les Tsuffuls avaient lancé aux guerriers de l’espace, à l’époque où Pitaya officiait encore en tant que Gardien de Plant, qui en effet, était capable d’un tel prodige.

Le grand Smith, de son côté, ne savait pas trop où se mettre.
Il refusait qu’on le vouvoie, affirmant son âge dans la surprise du vieil homme, et admettait n’être que peu intéressé par l’architecture. Pour lui, l’important ne venait pas de la forme, mais du fond, et sur ce point-là, il avait à peu près le même point de vue que Kailan. S’il est fier d’avoir été choisi en tant que Gardien, et de ce fait chérissait sa demeure, il ne porte pas vraiment attention non plus à ce genre d’arrangement.


« Tu n’as tort. En réalité, l’architecture en elle-même n’est clairement pas un domaine de prédilection du peuple Saiyan. Il n’y a qu’à voir les bâtisses de l’habitant moyen de ce monde… Certains iraient jusqu’à les appeler ‘case’ et non ‘maison’… Moi-même je ne peux pas apprécier à sa juste valeur le talent avec lequel ces halls ont été taillés par mes prédécesseurs. »

Arrivé dans une large cuisine, l’homme-insecte énonça enfin les interrogations qui l’assaillaient, avec une certaine pudeur amusante, demandant même s’il avait le droit de poser ces questions.

« Bien sûr, je m’y attendais de toute façon. Installe-toi pendant que je nous prépare nos tasses. »

Dit-il en indiquant d’un mouvement de tête une petite table à et deux chaises en bois sculpté. Qui n’aurait pas de question à poser au vieux monsieur bizarre qui vit dans un palais dans une montagne au milieu de nulle part, en même temps… En première vint la question de la destruction de Végéta. Il se demandait si c’était aussi une divinité belliqueuse qui avait perpétré ce carnage. Ainsi que la réelle identité, le rôle, de Kailan. S’il avait envie d’y répondre, évidemment.

« Un dieu ? Non… Des légendes circulent sur un divin vengeur qui aurait invoqué un météore pour rayer ce monde de la carte galactique, mais ce ne sont là que des racontars. La réalité elle, est plus cruelle. L’auteur de ce méfait est connu de tout le Cosmos. Je suis sûr que même la Terre a déjà entendu parler des exactions du tyran Freezer Cold… »

Commença le Gardien alors qu’il ouvrit un robinet pour remplir une petite casserole d’eau de source, qu’il mit alors sur une plaque de cuisson avec un sourire léger, mais des yeux lointains.

« Le peuple Saiyan était, à l’époque, à la botte de ce monstre. Et alors que les guerriers coulaient des jours heureux entre deux pillages pour son compte, Freezer complotait à leur disparition pure et simple. Lorsqu’il leur ordonna tous de rester sur le sol de Végéta, ils n’y virent que du feu. Seul un fou se doutait de la situation, mais personne ne l’écouta… Le roi Végéta III lui-même rencontra le despote, mais il fut tué sans ménagement, dans le secret. Et dans l’indifférence générale, Freezer fit disparaître la planète dans une gigantesque boule d’énergie, nous tuant tous sur le coup... »

L’éclopé soupira.

« De toute façon, je doute que si le peuple Saiyan avait compris la situation, il aurait pu faire quoique ce soit. Ni eux, ni moi, d’ailleurs. Je fais assurément un piètre Gardien… Je te l’ai dit, je suis le Gardien de ces terres. Mais quand je parle de terres, je parle de ce monde lui-même. Mon rôle, bien que je ne lui sied guère, est de superviser ce dernier et de le protéger des menaces extérieures. »

La question suivante, en revanche, déstabilisa quelques peu le Dieu grisonnant. Il demandait… Pourquoi le terme ‘God Gate’ ? Comment il connaissait l’anglais et le français, quoique ces mots veuillent dire. Se reprenant sur le coup, le Saiyan remarqua que son eau était déjà bouillante. Il lui fallait maintenant choisir quelle plante infuser… Son invité était nerveux, il lui faudrait donc quelque chose qui puisse lui permettre de se détendre. Il ouvrit alors un portail dans lequel il plongea sa main avant d’en sortir une feuille rose de belle taille, épaisse et presque juteuse et de refermer le trou qu’il avait fait dans l’espace.

« Pourquoi ‘God Gate’ ? Car cela veut dire Portail de Dieu dans le soutenu intergalactique, bien sûr… Vous appelez ça de ‘Lenglai’, vous ? »

Il mit alors la feuille dans l’eau bouillante, enlevant la casserole de la plaque et la posant à côté. La feuille se désagrégea alors avec une vitesse déconcertante.

« Ooooh… Je crois savoir d’où vient le malaise. Vous pensez avoir inventé votre langage en premier, c’est ça ? C’est une erreur commune que font les peuples lorsqu’ils s’ouvrent aux civilisations en dehors de leur monde. J’imagine que votre ‘Frenssai’, c’est votre équivalent du commun intergalactique aussi. En réalité, plus les civilisations avancent, plus elles tendent à uniformiser leurs communications dans des langages particuliers, les plus fréquents étant le commun et le soutenu intergalactique, quoiqu’un peu désuet. C’est d’ailleurs pour ça qu’on ne l’utilise s que pour nommer certaines choses Evidemment, il existe des exceptions, et certains peuples conservent une langue vieillotte par tradition ou envie identitaire. »

Il versa alors le contenu de la casserole dans deux tasses ornées de taille moyenne posées sur un plateau à dorure.

« Je sais que cela peut sembler surprenant, mais cela n’est que pur logique lorsqu’on considère que les dieux qui nous ont créé eux-mêmes utilisent souvent ces langues-là. C’est peut-être un signe de leur passage… Quoiqu’il en soit, le thé mauve est prêt ! Tu m’en diras des nouvelles. »

Kailan prit alors le plateau pour l’amener sur la table, présentant à Marcos une tasse contenant un liquide, comme son nom l’indique, mauve, et presque aussi clair que de l’eau.

« Elle a été faite à partir d’une plante magnifique, aujourd’hui quasiment disparue hélas : la Gigamomille. On raconte que ses effets apaisants calmeraient même un Oozaru enragé. Personnellement, c’est mon remède favori contre les journées moroses. »

Dit-il en s’asseyant avant de prendre sa tasse et de la humer. Un parfum des plus doux s’en dégageait, invitant à boire, ce que fit le protecteur en le sirotant calmement. Kailan continua la discussion entre deux fines gorgées.

« Ce qui est dommage, c’est que les Saiyans ne prennent pas soin de la planète qu’ils occupent. C’est pour ça que de nombreuses espèces, animales comme végétales, disparaissent les unes après les autres. Comme la Gigamomille. Mais il y en a d’autres, bien d’autres, que le règne bien que court des Saiyans à poussé au bord de l’extinction par la pollution ou simplement la déforestation. Rends toi bien compte que ce monde, avant de se faire appeler Végéta, avait pour nom ‘Plant’. C’était l’une des plus belles planètes-serre de l’Univers... »

L’handicapé sourit alors en se redressant sur le dossier de la chaise.

« Mais tu as sans doute mieux à faire que d’écouter un vieux pris de nostalgie. Parle-moi plutôt de toi, Marcos ! Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? »
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MessageSujet: Re: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockVen 29 Oct 2021 - 17:12
Kailan disait qu’il s’y connaissait pas vraiment non plus en architecture. Vieux comme il était, ça signifiait qu’il n’avait pas eu le temps ou bien jamais eu la motivation pour s’y intéresser. Pour le coup, l’immonde mite ne savait pas non plus quel intérêt il y avait à s’intéresser en architecture en dehors des bénéfices apportés par l’isolation… et d’autres trucs. Et éviter d’utiliser des matériaux toxiques. Il devait y avoir plein de facteurs à la maîtrise de l’empilage de cailloux, mais en toute honnêteté, il n’y avait rien d’intéressant dans le talent à faire des cailloux qui se démarquent. C’était le reste du matérialisme des rois qui voulaient avoir la maison la plus jolie selon leurs critères dépassés, ou bien la tentative malheureuse d’une civilisation oubliable de se construire un héritage avec des hiéroglyphes à deux balles coincés sur les murs. Cela n’avait même pas de valeur en tant que hobby ! Seule une poignée d’ingénieurs ayant la chance de finir sous la tutelle d’un nabab mécène pouvaient faire des bâtiments jolis avec des toits bien ronds et des voûtes bien souples et toutes ces conneries foireuses. Aucune civilisation n’avait besoin de l’architecture comme art. Chaque monument foireux pourrait être rayé de la carte et remplacé par un immeuble servant à accueillir au moins trois cents personnes de plus. Kailan disait que les bâtiments de ce monde était parfois appelés des “cases”.

”Ouais, fin, au niveau des “cases”, nous on a pareil, on a des studios… Mais j’imagine que c’est plus parce que nous on a besoin d’un logement qui coûte pas grand chose quand on est jeune. M’enfin, j’me contenterais volontiers de plus de “cases” sur Terre.”

Marcos suivit son hôte dans une cuisine, baissant la tête pour entrer dans la pièce. C’était une cuisine qui était… vieille ? Mais pas trop. C’était comme entrer dans un café Viennois… mais un de la cambrousse. Genre c’était pauvre et rustique mais riche et bobo en même temps. Probablement la meilleure description d’un palais perdu dans la montagne. Dépassé mais avec cet air brise-couilles de première classe. Il fut invité à s'asseoir à une petite table autour de laquelle se trouvaient deux chaises. Il posa sa mallette dans un coin de la pièce avant de renifler à nouveau, tout en se grattant l’arrière de la tête, lui faisant se rappeler qu’il n’avait pas enlevé sa capuche en entrant à l’intérieur du “temple”. Il y avait des profs qui l’avaient engueulés parce que c’était “irrespectueux”, avant de laisser les plus petits gosses de la classe se faire tabasser dans la cour de récré. Mais bon, ça, hein ? Ça, c’était une autre époque. Il enleva sa capuche avant de tenter de s'asseoir sur la chaise qui était trop petite pour lui, face à la table qu’il aurait surplombé même lorsqu’il fut humain. Ses fesses ne dépassaient pas la surface du meuble qui les accueillait, fort heureusement, mais le dossier ne touchait pas la moitié de sa colonne vertébrale. Il restait bossu, penché vers l’avant, ses mains regroupées entre ses jambes, ses coudes sur ses cuisses. Ses antennes étaient visibles avec sa capuche maintenant enlevée, mais le reste de son visage était, comme à son habitude, couvert de ténèbres. Les petites iris blanches dans ses yeux rouges n’étaient pas visibles depuis la cuisine où Kailan s’était dirigé, pas plus que les dents en avant qui lui sortaient de la bouche.

”Mmmh...”

Il répondait par des petits “mmhs” au récit du vieil hôte, celui sur la destruction des Saiyen. La première, pour le coup. À coup de “mmh” et de “ouais”, il remplissait les pauses dans sa tirade pour lui montrer qu’il écoutait bien, regardant dans la direction de la cuisine sans savoir trop quoi faire, regardant parfois sur les murs en espérant trouver quelque chose de plus intéressant qu’une inscription sans signification importante à ses yeux hormis “j’ai gaché deux heures à tailler ce caractère”. Le mythe le plus populaire sur la destruction de Végéta était celui où un dieu vengeur anonyme leur a balancé un météore dans la gueule. Mais en fait, c’était Freezer de l’Empire Cold.

”Ah, oui, lui. Il s’est fait buter, récemment, il y a eu des leaks...”

Une petite phrase qui ne déstabilisait pas le récit de son hôte. Freezer s’était fait annihiler en 144p, et le cosmos l’avait vu. Bon, pas Marcos lui-même, il avait une coloc autiste pour voir la violence à sa place. Il avait juste entendu de la part de cette coloc autiste ô combien il s’était fait désintégrer. Mais les Saiyen, sans surprise pour ce peuple à la culture barbare - LA FERME PUTAIN C’EST UN SAIYAN QUI T’ACCUEILLES !! - pour un peuple très… très belliqueux, étaient à son service, et ils en furent content, jusqu’à ce que Freezer bute leur roi et détruise leur planète. Plus intéressant, Kailan était le gardien de Végéta à un niveau planétaire, pas juste le gardien du temple et de la jungle. Il était censé protéger la planète des menaces extérieures. Et il se disait mauvais dans ce rôle. Il avait échoué, et aurait été incapable. Il avait mentionné un fou qui vit l’approche du cataclysme sans être écouté par qui que ce soit. Marcos se gratta le pif, ou plutôt, l’endroit où il aurait dû avoir un pif, son regard perdu dans le vide.

”Le fou, c’était vous ?...”

Il se rendit compte de sa question et releva alors les mains comme si ça allait le dédouaner de quoi que ce soit, regardant la direction de Kailan.

”Fin, j’sais pas ! J’dois me gourer à coup sûr ! C’est juste, ce serait genre, pas la première fois qu’une personne, euh, qu’une personne ayant vécu quelque chose dont il est pas fier… en parlerait, fin, parlerait de lui-même à la troisième personne en en parlant, quoi. Désolé.”

Wow. Parler d’un truc à la troisième personne afin de pouvoir évacuer la frustration et le stress sans pour autant s’associer à une erreur de sa vie ? Franchement, ce serait pas moi. Tss. Quelle merde humaine. Je peux même pas parler de trucs auxquels je suis habitué avec des gens qui me sont sympas. En attendant, il y a des connards dans ce monde qui disent tranquillement qu’ils se sont fait violer par leur oncle, et moi j’me dédouane quand je comprends une expérience. Quand J’ASSUME comprendre l’expérience d’un autre, en plus. J’me gourre à coup sûr. Mais quelle merde, mais quelle merde, mais quelle merde, mais quelle merde !

Marcos se calma quand il eut la réponse de Kailan, jusqu’à ce que la discussion tourne autour de l’anglais. C’était un phénomène qui l’avait assez interpellé, ça. Pourquoi tout finit par tourner autour de l’Anglais, du Français, ou parfois du Japonais et du Chinois ? Pourquoi rien ne finissait par tourner autour de l’Espagnol de sa daronne, par exemple ? Kailan admit qu’il connaissait la traduction de “God Gate” avant de mentionner l’anglais comme soutenu intergalactique, tout en illuminant la pièce un court instant avec un nouveau portail, prenant une grosse feuille rose avant de la jeter dans une sorte de teillère. Marcos n’y prêta pas attention. Son coeur avait commencé à se nouer. Il ne savait pas pourquoi. Quoi que, si. Il savait exactement pourquoi.

Ne dis pas ce que je pense, par pitié.

Mais c’était trop tard. Le discours avait été lancé. Marcos n’était pas aussi con qu’il en avait l’air. Il avait déjà théorisé ce que Kailan était en train de lui raconter. Mais quelque chose en lui n’aimait pas qu’on lui prouve juste. Les langues terriennes, comme toutes les autres, finissaient par aller dans une direction particulière. Une direction préfaite. Il eut un frisson quand il arriva à cette conclusion. Le commun intergalactique et le soutenu intergalactique. Il avait toujours trouvé l’Anglais moins chiant que le Français, comme langue, donc le fait que le parler ayant inventé “oiseaux” et d’autres immondices où aucune lettre ne se prononçait comme elles étaient supposées l’être était le “commun” lui fit souffler du nez. Mais c’était nerveux. Les sons en dehors de la parole de Kailan arrêtèrent de résonner dans ses oreilles. Le plateau avec les tasses fut silencieusement posé sur la table. Il entendait sa respiration s’intensifier. Son regard traversait la cuisine avant de se replacer vers Kailan pour le traverser lui aussi. Il respirait fort. Il semblait se diriger vers la crise de panique.

C’est les langues des dieux. Toutes les langues deviennent les langues des dieux. Il n’y a pas d’identité propre aux mortels, donc, c’est ça ?! C’est ça ?! Pas de libre-arbitre ?! On est créé pour souffrir comme on est supposé souffrir ?! C’est ça l’objectif ? Putain de dieux de merde ! Putain de fils de pute de dieux de merde ! La destruction de terriens, c’était prévu aussi ? Hein ?! C’était prévu aussi qu’Okïn crève ?! C’était prévu que je devienne cinglé ?! C’était prévu que Bray Wyatt m’humilie en public ?! Non, toute ma vie était prévue, toute ma putain d’espèce était prévue, pas vrai ?! Les humains avaient un point A, et un point B, et un point C ?! Tout le monde a eu son Empire Romain, tout le monde a eu son Napoléon, tout le monde a eu sa perte de Constantinople, tout le monde a eu son Latin, son Chinois, son, son, son putain de Sumérien, c’est ça ?!... C’est ça, hein ?

”Hhhh !... Hhhh !... Hhhh !... Je suis dé- hhh… désolé...”

Le thé mauve était en face de lui. Il avait écouté ce que Kailan avait dit, mais pas vraiment, mais en fait si quand même. C’était comme si les informations étaient entrées en lui tandis que son cerveau était, comme à son habitude, centré sur la petite voix qui lui pichenetait les couilles et lui rappelait en permanence son journalier existentialisme. Le thé mauve était capable de calmer un Oozaru enragé. C’était probablement un équivalent de buffle ou de rhinocéros chez les Saiyen. Calmer. Cela devait être comme du CBD. Marcos attrappa avec ses doigts tremblants la tasse avant de la boire cul sec, avant de frotter ses yeux qui avaient commencé à briller un peu plus fort que d’habitude. Ils étaient larmoyants. Il était à ça de paniquer. Il était à ça d’être conforté dans le nihilisme qui le suivait dans la vie de tous les jours. Il était à ça de péter un cable qu’un dieu avait probablement prévu pour lui.

Pas de meltdown. Pitié.

Mais la tension s’effaçait, petit à petit. Kailan racontait l’histoire de la gigamomille. Ça ressemblait à camomille, une plante qui avait des vertues médecinales. Elle pouvait être utilisée dans des calmants et des somnifères. Gigamomille, Gigacamomille. Cela signifiait qu’il y avait une camomille de base sur Végéta. Il faisait le lien. Racine latine présente dans tous les langages. Il était trop toasté pour être nerveux, maintenant. L’effet escompté était arrivé rapidement. Il était morose. Il était malheureux. Mais il était calme. Les Saiyen ne s’occupaient pas de leur planète. Les espèces meurent. La planète était mieux avant qu’ils n’arrivent. La pollution. La déforestation. Des trucs qui les humains ont fait aussi. Des trucs que tout le monde doit faire. Marcos avait posé deux de ses mains contre ses genoux et les deux autres frottaient ses yeux. Et puis ce fut à lui qu’on posa une question. Qu’est-ce qu’il faisait dans la vie. Il se redressa, son visage arborant une expression… juvénile, hagarde. Il lui fallut un instant pour… comment dire… connecter son existence à la scène. Il allait parler de lui.

Qu’est-ce que je fais dans la vie ? Rien d’utile à qui que ce soit.

Il se replaça dans sa position habituelle, évitant de mettre trop de poids sur la chaise, plaçant ses coudes contre ses genoux. Il ouvrit la bouche avant de la fermer, redescendant sa tête vers le sol, avant de la secouer un petit peu.

”Moi, dans la vie… je… tss !”

Il souffla du nez en faisant un rictus, qui devint un sourire en coin. Il regarda alors Kailan avec cette mine satisfaite que tous les plus gros malheureux ont, son visage caché à moitié dans l’obscurité et les poils de sa forme monstrueuse et hideuse.

”Je fais rien de particulier. Je vis aux crochets du gouvernement et je me fais héberger par une cinglée que j’ai rencontré dans un groupe de soutien.”

Il regarda vers la droite en hochant très légèrement le visage, cet espèce de rythme foireux que les humains font pour se donner du courage avant de parler de leurs problèmes.

”J’ai pas de diplôme. J’ai pas d’héritage. J’ai muté mon corps sur un coup de tête pour pouvoir me battre contre des Saiyen et d’autres extraterrestres qui peuvent tuer les humains rien qu’en les regardant… avant de me rendre compte que ça ne réglait pas mes problèmes.”

Il claqua de la langue contre ses dents avant de relever un sourcil, regardant sa tasse vide à défaut d’affronter le regard probablement jugeur de Kailan. Il devait le juger, comme tous les autres. Mais il voulait trouver quelqu’un pour l’écouter, il voulait juste parler, maintenant.

”Je sais juste me battre. Même avant d’être muté, je savais juste me battre, je faisais deux mètres, putain, j’avais un avantage pour toujours. J’ai tenté de faire le mercenaire mais je m’engueule en permanence avec de possibles supérieurs, et j’arrive pas à accepter le fait que je doive buter des gens. J’ai trop un coeur de fragile pour être un vrai “guerrier”, mais j’ai quand même des crises de colères violentes. J’ai besoin de faire ressortir ma colère mais j’ai pas envie de faire du mal en dehors de… genre… trois connards arrogants qui veulent faire du mal aux autres pour prouver leur supériorité.”

Ses pouces tournaient dans ses mains croisées. Il prit une grande inspiration, les yeux fermés, avant de les rouvrir en même temps que son coeur, si l’on voulait faire un zeugme bien gay.

”Je suis dépressif, Kailan. Cliniquement parlant. Je sais pas si les Saiyen ont pareil ? Peut-être que oui, peut-être que non, peut-être que oui mais que vous avez une culture trop centrée sur la puissance pour admettre la faiblesse mentale.”

Il se gratta l’arrière de la tête.

”En gros, je vais pas bien dans ma tête, et je suis inapte à travailler à cause de ça. J’ai des allocations de la part du gouvernement spécifiquement pour m’aider à survivre, et de temps à autres je dois voir un professionnel pour m’assurer que je ne suis pas dangereux. Je suis dans un état où je pourrais pas reprendre des études ou faire quoi que ce soit de plus en dehors de… ben… de me battre, quoi...”

Il soupira.

”Je pourrais en dire plus mais, bon, ce sera chiant. Je parlerais juste de moi-même pendant un moment, témoignant de tout ce qui va pas bien dans mon crâne, sans que nous puissions trouver des solutions. Parce que ça s’en ira jamais.”

Il regarda dans le vide un instant.

”Vous avez dit que les langages finissaient tous par devenir les mêmes… Est-ce que ça veut dire qu’il reste un libre-arbitre ? Si toutes les civilisations finissent par arriver au même stade linguistique, alors est-ce qu’il reste une liberté dans ce que nous faisons ?”

Son regard se concentra complètement dans les yeux de Kailan.

"S'il vous plait… J’ai vraiment, vraiment besoin de savoir.”
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MessageSujet: Re: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockVen 12 Nov 2021 - 21:26
Marcos entra a son tour dans la cuisine, enlevant sa capuche avant de prendre place sur un siège qui était de toute évidence trop petit pour lui. Hélas, même sans rien sur la tête, impossible de percevoir son visage derrière l’amas de ténèbres qu’il arborait. Seules deux protubérances, des antennes sans doute, perçaient ce voile opaque. Ecoutant calmement l’histoire de la première chute de Végéta, il n’avait au début pas grand-chose à ajouter, si ce n’était que Freezer avait désormais passé l’arme à gauche. Cela, Kailan l’ignorait ! La nouvelle fut tel un choc qui traversa le corps de l’handicapé de part en part, l’interrompant dans sa préparation.

« Freezer est mort, tu dis ?! »

Des leaks ? Quels leaks ? La mort du plus grand despote que la galaxie ait connu a fuité sur la toile ? Ca, pour une surprise, c’était une surprise, et une bonne ! Le monstre a donc enfin répondu des innombrables crimes qu’il avait commis. Assurément, Enma l’avait envoyé en Enfer. Il n’y avait pas d’endroit plus indiqué pour un individu comme lui. Et dire que c’était l’endroit qui était aussi destiné à Kailan, comme s’il n’y avait aucune différence entre les deux énergumènes…

« Je… Je verrais ça plus tard… Où en étais-je… »

Le gardien reprit ses esprits et son récit avec lui, s’arrêtant lorsque le terrien posa une question pour le moins inattendu.
Mais en repensant, la confusion était parfaitement compréhensible, et surtout en entendant s’expliquer par avance ce dernier, qui s’embarrassait tout seul à faire des ronds de jambe. Décidemment, il n’était vraiment pas à l’aise. Une tasse de Thé Mauve lui fera assurément le plus grand bien. Pour atténuer la pression, le vieux Saiyan lança un sourire simple à la créature noire, le regardant de la même façon dénué de malveillance qu’un adulte voit un enfant faire une gaffe amusante.


« Non, ce n’était pas de moi qu’il s’agissait. C’était un gradé de l’armée, un certain Bardock. Une étoile montante, à l’époque. Il avait officié à la conquête de la planète Céréal. Avec une poignée d’hommes, il a même entrepris lui-même l’assaut de Kanassa, peu avant la destruction de Végéta d’ailleurs… De toute façon, je doute que même une armée d’Oozaru puisse faire quoique ce soit contre Freezer… Non, de mon côté, je n’ai pas essayé de rallier les Saiyans… Je… Je ne vis pas en ermite par choix, pour tout dire. »

Kailan se tut un moment, déglutissant un instant avant de souffler. Les souvenirs de cette époque étaient un peu durs à se remémorer, mais il pouvait le faire…

« J’ai tenté d’alerter mes supérieurs, plutôt… En tant que Gardien de la planète, si la situation dégénère, je dois m’en référer au Maître qui siège au-dessus de la Galaxie du Nord. Mais même lui n’avait pas de solutions. Il était dépassé. Comme moi. Comme Bardock. Tout ce que je pouvais, c’était me faire une raison… Et me préparer à la mort. »

Les mains du borgne se mirent alors à trembler, ne se calmant qu’après une profonde inspiration. Il n’avait jamais été aussi stressé qu’à ce moment-là. Ce qui était idiot, après tout, puisqu’il ne pouvait rien faire. Si ça se trouve, même les compétences du Grand Maître Kaïo ne lui aurait pas permis de stopper Freezer. Mais être réduit à regarder couler le navire et sombrer avec lui avait beau être le rôle d’un capitaine, il ne cessait de se dire que ce n’était pas juste. Rien de tout cela n’était juste. Les dieux avaient créé des monstres qui martyrisaient les autres, et les victimes ne devaient rien faire si ce n’était subir en silence… ?

*Allons Kailan, reprends-toi... C’est derrière-toi, tout ça.*

Finalement, lui aussi aurait bien besoin d’un peu de Gigamomille. L’effet ne se fit pas attendre, dès la deuxième gorgée, il avait retrouvé le plein contrôle sur ses pensées, pouvant reprendre la conversation sur des bases saines. Il écouta donc l’histoire du sieur Smith, qui commençait déjà sur de lourds sous-entendus sur sa confiance en soi. Une chose de sûr, il n’était pas fier de son existence. Ca se voyait plus que le nez au milieu de sa figure, s’il en avait un. Il n’avait pas de logement à lui. Pas de certificats en poche. Juste un talent pour le combat. Sa source de revenu était le mercenariat, comme la plupart des habitants de cette planète. Pour l’instant, il remplissait presque le schéma classique du guerrier de l’espace. En dehors du fait qu’il ait demandé à se renforcer par la science, lui donnant son aspect particulier. Et pourtant, cette force ne lui rendait pas le cœur moins lourd…


« Contrairement à ce que pourraient dire nombre de Saiyans, le pouvoir n’est pas la solution à tous les problèmes… On ne s’en rend compte que quand on l’a, hélas. »

Il confia alors être dépressif, ce qui expliquait son comportement jusque-là. Un pauvre hère, voilà qui venait de pénétrer le sanctuaire. Mais Kailan ne l’accueillerait pas avec un faux sourire et un regard mêlant pitié et condescendance. Il savait très bien ce que c’était que d’être une âme en peine au milieu d’êtres malintentionnés. Il resta sérieux, terminant sa tasse avant de la poser sur le plateau.

« Non, les Saiyans ne font pas attention aux déséquilibres mentaux. C’est sans doute la raison qui a poussé la sociopathie à gangrener mon peuple, par ailleurs. La faiblesse est taboue dans notre société… Les enfants faibles… Sont persécutés dès l’apparition de leur difformité, qu’elle soit mentale ou physique. J’en ai moi-même fait les frais. »

Confia à son tour le protecteur grisonnant, la main posée sur sa jambe gauche boiteuse. Il ne cherchait pas à s’apitoyer sur son sort, juste à montrer à Marcos qu’il n’était pas seul à souffrir. Tout le monde portait son lot plus ou moins lourd de malheur, même si les Saiyans préféraient l’ignorer. Et c’était justement ce qui rappelait aux gens qu’ils étaient vivants. Il n’y avait qu’au Paradis que les épaules se faisaient plus légères.

« Mais même les pires maux ont une fin. Ca sonnera sûrement étrange, mais la mort peut-être une délivrance, pourvu qu’on soit jugé favorablement… A ma mort, on m’a envoyé au Paradis où j’ai coulé des jours heureux, des jours où je n’avais pas à souffrir de ma jambe difforme, et où j’avais une appréciation convenable de la profondeur. Cette vie, c’est une épreuve cruelle… Mais pour certains, nous sommes forcés de la répéter… »

Dit-il avec amertume.
Marcos hasarda alors une question inattendue. Une question qu’il s’était lui-même posé, il y a de cela très longtemps. Les mortels ont-ils le libre arbitre, s’ils étaient les fruits des Kaïoshins ?


« Je comprends tes craintes. Je les ai partagés moi-même avant de me plonger dans de longues recherches dans la bibliothèque sacrée du sanctuaire. Elle comprend des ouvrages venus des quatre coins de l’Univers, rapportant nombre de récits et de faits avérés. L’Histoire d’un monde est complexe, mais celle de l’Univers l’est infiniment plus. Néanmoins, j’ai trouvé des informations fiables qui tendent à prouver notre liberté de penser et d’agir… Je parle de rébellions. Des actes de violences envers ces dieux créateurs. Par leurs créatures. »

Ce qu’il allait révéler ici était connu de très peu de gens, et seuls les Gardiens les mieux informés ayant accès à un savoir antique étaient en mesure de détenir ce savoir tant il était ancien. Il marqua un temps d’arrêt, se demandant si une telle révélation pouvait être faite ainsi au premier venu.

« Il y a de cela plus de dix millions d’années, un sorcier maléfique s’était élevé au-dessus de ses pairs. Il s’agissait d’un monstre, d’une créature sanguinaire et barbare qui se complaisait à dévorer l’énergie vitale d’autrui. Plus il se repaissait, plus il devenait puissant. Au bout d’un moment, il s’était même mis à drainer l’énergie de planètes entières. Cette chose s’était très vite fait remarquer par les plus hauts placés des Dieux, et il les confronta dans un combat fatidique qui faillit les mener à leur perte. Néanmoins, ils parvinrent heureusement à sceller son incontrôlable magie. »

Ce sorcier mythique que l'on surnommait le Dévoreur de Monde avait depuis été emprisonné par la prison de la plus haute sécurité par la Patrouille Galactique. Sans doute a-t-il fini ses jours derrière les barreaux, depuis le temps. Mais ce n'était pas le seul à défier ouvertement les dieux dans les vieilles archives des Tsuffuls. Du sorcier Bibidi au gang Héra du cruel Bojack en passant par les suprémacistes Kashvars, il y en avait pour tous les goûts.

« Et il existe de nombreux autres cas. Des sorciers déchaînant des forces interdites sur ces dieux, ou des pirates sans foi ni loi s’opposant aux lois divines… Même aujourd’hui, des individus se lèvent contre le régime des divinités. Je pense en premier au roi actuel, Broly. Le Super Saiyan Légendaire est une créature anarchique, dont la force lui a conféré un égo qui le pousse à se mesurer aux plus puissants des dieux, comme le tristement célèbre Auros. Je ne pense pas que nos créateurs soient poussés d’envies suicidaires lorsqu’ils imaginent nos vies. Tout ce qu’ils font, c’est imaginer notre génome pour former le phénotype qui leur convient. Et il est clair qu'ils n'ont aucun contrôle sur la situation, aujourd'hui. »
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MessageSujet: Re: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockVen 19 Nov 2021 - 12:23
Marcos s’était gouré, pour changer. Kailan n’avait pas continué son récit comme si de rien n’était à l’annonce de la mort de Freezer. Ses muscles se tendirent comme si une guêpe l’avait piqué. Le soudain arrêt de tout mouvement se fit voir à des kilomètres, car ses grosses manches se balançèrent de gauche à droite un petit moment. Il avait le couvercle de sa théière dans une main, sans faire quelconque mouvement que ce soit. C’était un assez grand choc, que de savoir que le plus petit des gros connards était descendu six pieds sous terre. Marcos le regarda faire, une antenne-sourcil légèrement relevée, sans vraiment savoir quoi dire. Il râla quelques informations suplémentaires.

”Oui, il s’était allié à Auros, puis une bande de gens l’ont désintégré. Ça a été une gamine qui fit le coup final, y paraît...”

Il renifla un instant de son nez qui était invisible sous l’ombre et les poils. Kailan y réfléchirait plus tard. Son lourd dialogue reprit place dans le silence de la pièce. C’était une information qui l’avait assez fortement choqué, mais Marcos n’aurait assemblé les liens que quelques minutes plus tard. Il ne savait pas, dans ce moment de la narration, ce que Freezer représentait pour le vieil homme. Il se sentait juste mal de lui avoir fait déclenché ce genre de réaction. Logiquement, il n’aurait pas pu le savoir. Mais logiquement, il avait eu tous les éléments pour le savoir. Peuple de soldats, grand tyran de l’univers, vieil homme du même peuple de soldats, il y avait vraiment de quoi comprendre que le gardien avait probablement vécu suffisamment pour témoigner du pire que pouvait faire l’Empire Cold. Mais il parlait juste, comme d’habitude, avant de réfléchir, pour au final se sentir mal, comme d’habitude, d’avoir parlé sans réfléchir. Quel tas dégingandé d’auto-lamentation et de tristesse personnelle. Bouhou ! Je sais pas parler !

Parlant de pas savoir parler, la question assumée de Marcos vis-à-vis du fou était tout simplement ça, assumée. Kailan avait parlé du fait que Freezer les ai tous massacré, et le lien fut fait. Voir tous ses pairs crevés de la main d’un psychopathe… Wow, il ne pouvait définitivement pas relate à ça. Pas comme s’il avait vu ça sur la télé d’un ehpad après être en besoin d’un boulot en sortant de son hôpital à lui. Pourquoi sortait-il de l’hôpital ? Pour des raisons personnelles auxquelles il ne voulait pas penser. Il avait vu ça à la télévision, tandis que Kailan l’avait vu en gros plan. Et Kailan en était mort, d’ailleurs. Mort. Comme Garou, ou Bray Wyatt. Des gens qui meurent en permanence. Tellement mort qu’il était encore là. Mais mourir, pour lui, ça avait été un choc, contrairement aux deux autres. Sa main tremblait légèrement. Raconter quelque chose, c’était le revivre. Marcos le savait mieux que quiconque. Il avait la mémoire vive pour des trucs qui n’en valaient pas la peine, qui s’accumulaient ensemble pour former la plus magnifique et la plus douce de toutes les crises de panique et d’angoisse.

”Ouais ?”

Un autre “ouais” à but faible de ne rien trop faire. Ce n’était pas Kailan, le fou qui avait tenté de prévenir tout le monde. C’était un autre glandu qui s’appelait Bardock. Une “étoile montante”, mais pas assez pour se faire écouter. Sur la Terre actuelle, le meltdown absolu d’une figure avec un minimum de crédibilité se serait probablement au moins fait entendre par quelques amateurs de buzz. Ce serait probablement les plus complotistes qui fuiraient la planètes, malheureusement. Donc pas la meilleure pensée à avoir, si l’humanité doit survivre. Bardock avait attaqué Kanasa. Bien avant que l’AM y soit, donc, probablement, certainement. Une armée d’Oozarus ? C’était un terme qu’il connaissait pas vraiment. Une armée d’Oozarus enragé, ça doit être ce qu’il y a de plus dangereux. Peut-être une sorte d’animal mythique ? Ou peut-être une sous-espèce de Saiyen ? Ou alors c’était une classe sociale, genre, un berserker mais Saiyan, sous drogue et aussi instable qu’inarrêtable ? M’enfin... Il préférait écouter Kailan que dire quoi que ce soit. Le vieil hermite ne vivait pas en ermite par choix.

”Par choix ?”

Non, en tant que gardien de la planète, il devait passer par un référent pour savoir quoi faire, et le référent lui avait dit qu’il ne pouvait rien faire. Parce que c’est ça, que les référents font. Le maître sur le siège de la galaxie du Nord ? Tu vas me dire qu’un PUTAIN de chef de galaxie - galaxie toute entière, hein ?! - qu’un PUTAIN DE CHEF DE GALAXIE ne puisse pas faire le moindre effort ? Il était “dépassé” ?! Pauvre bout de chou n’avait pas eu sa tasse de café ? Il avait pas eu sa semaine de congé pour Noël ? Que ce soit dans la galaxie comme dans les bureaux les cadres sont tous pareils. Marcos soufflait un peu fort du nez en se redressant sur sa chaise, posant deux mains sur chaque cuisse, écartant ses paupières légèrement. Il n’avait rien de choix que d’être laissé pour mort ?

”Votre supérieur vous a laissé crever ? Vous pouvez faire des, des, des portails - des déchirures dans l’espace. Vous pouvez faire un tunnel dans la réalité, et lui, lui il pouvait rien faire ? Alors qu’il dirige une galaxie ? Il laisse une civilisation crever ?! Oh, excusez-moi, gardien !! Mais selon la clause A56-B je suis obligé de tous vous laisser mourir ?!”

Ses pupilles blanches se firent moins larges. Il s’était emporté. Il s’était emporté ! MAIS PUTAIN DE CRÉTIN DE MERDE !! Il se recroquevilla à nouveau sur sa chaise, forçant sa respiration accélérée à s’amenuire. Il fermit les yeux quelques instants, se forçant à tout ralentir, avant de claquer de la langue par dépit envers lui-même.

”Désolé. Désolé, vraiment désolé. J’aime, euh, pas trop, le… ‘Fin… J’ai quelques problèmes avec l’abandon, on va dire.”

S’il me vire de chez lui je vais m’imôler je le putain de jure...

Le vieux avait tremblé un instant, avant de reprendre son calme. Il y eut toute la discussion sur les langues qui se mélangent. Il y eut la crise de panique pas très maîtrisée. C’était à ce moment là que Marcos avait bu la gigamomille, là. Dans son esprit calmé de force par une herbe disparue, le Mothman se sentait… coupable. Il n’aimait pas voir Kailan trembler. Il n’aimait pas voir quelqu’un d’autre avoir des séquelles d’un traumatisme. Mourir. Ça devait être indescriptible. Genre, dormir ? Comparable à dormir, peut-être ? L’engourdissement, dans les membres. La sensation de rêver. De quoi est-ce que Marcos rêverait, quand il mourra ? Peut-être comme d’habitude. Des cauchemars. Mais cette fois-ci, aucun réveil en sursaut. Aucune sueur froide. Aucune larme dans le coussin. Aucun désir de se retourner vers un compagnon de lit absent. Un papillon de nuit qui vole vers une flamme. La dernière lumière à la fin du tunnel… Des métaphores de merde que l’on ne peut faire qu’en étant malheureux...


”Ça c’est sûr.”

La réponse de Marcos à la réponse de Kailan vis-à-vis du pouvoir. S’en suivit l’habituel râle sur sa dépression, et l’écoute attentive du vieux. Cela faisait bizarre. D’être écouté sans qu’on te donne des solutions qui marcheraient de toute façon pas. Les Saiyen ne portaient pas attention aux déséquilibres mentaux. La faiblesse sous toutes ses formes était une raison pour être harcelé. Boiter était suffisant pour se faire éclater, à en croire la petite tape qu’il fit sur sa jambe mal formée. La sociopathie chez tout un peuple ?... Ego incommensurable, immaturité loin dans l’âge adulte, incapacité à formuler des buts concis qui conduit à chercher des petits plaisirs constants, manque complet d’empathie et désir constant de dépasser les autres et appréciation pour les autres ne dépassant rien de plus que le respect que l’on accorde à son outil préféré… Ouais, c’était une bonne description.

”Ah, ouais, merde.”

C’était sa réponse à la mention de la jambe foireuse de Kailan, ça. Il reconnaissait que c’était pas ouf. Genre, vraiment pas. Mais c’était quoi le pire, de jamais avoir de jambe qui fonctionne, ou de perdre la fonction d’une jambe après avoir profité d’une jambe intacte pendant une longue période ?... Dans tous les cas, c’était vraiment, vraiment pas ouf. Mais lorsqu’il mourut et qu’il alla au paradis, Kailan put vivre avec une jambe normale et un deuxième œil lui permettant de profiter du relief. Et puis… il revint à la vie. Ah ouais. Les boules.

”Les boules...”

Vint la question sur le libre-arbitre, suivie de la réponse. Kailan avait eu ce genre de peur aussi. Il avait des souvenirs qui le faisaient trembler, il s’était fait isoler, harceler, violenté toute sa vie depuis son enfance, il avait eu les mêmes craintes que Marcos… et pourtant, il semblait heureux. Ou alors, il ne l’était pas non plus. Contrairement au Mothman, son masque de joie était toujours intact. Ou bien il l’avait réparé. C’est comme ça que les gens malheureux agissent. Ils ont un masque de bonheur et de satisfaction en permanence sur le visage. Parce que lorsque l’on vit pour autre chose que soi-même, on aimerait éviter de laisser penser à cet autre chose que l’on va pas bien. Parce que sinon, comme d’habitude, comme tous les autres, cet autre chose vous blâmera pour tous ses problèmes, se tirera, et vous insultera en public… La gigamomille le rendait plus calme, mais pas plus heureux…

”Des rébellions ?”

Oui, des rebellions. Des créatures qui se rebellent, quoi. Même si Kailan ne semblait pas vraiment chaud pour en parler, il lui révéla qu’il y en avait, des mortels qui se dressèrent contre les dieux… Un sorcier maléfique, par exemple, qui s’était mis à bouffer des planètes jusqu’à ce qu’une coalition se forme contre lui. Un mangeur de planète ? Terrifiant. Fortement terrifiant. Mais si n’importe quel guerrier pouvait détruire une planète, pourquoi est-ce qu’il gagnerait tant d’énergie à en absorber une ?... Probablement du, genre, super Feng Shui. Une planète ça a beaucoup de chakra, ou une connerie du genre. Mais c’était pas le seul, le mange-planète. Des pirates, des magiciens, Broly. Le roi des Saiyen actuel, qui se leva contre Auros, par exemple. Mais au final, c’était pas lister des mortels qu’il cherchait à faire, juste à prouver que les dieux n’avaient fait que faire la pichenette initiale.

”Ou peut-être qu’ils veulent juste s’amuser ? L’immortalité, ça devient long. Pour combattre l’ennui, ils seraient prêts à se mettre en danger de mort ?”

Il souffla du nez avant de ricaner pendant un couple de secondes.

”Nan, nan, je sais que c’est faux. C’est trop des tapettes pour ça.”

Il se gratta l’arrière de la tête tout en relevant un autre de ses bras. Un sourire plus morose qu’une centaine de moue apparut sur son visage.

”N’empêche, faut avouer, c’est l’histoire écrite par les vainqueurs. Des pirates, des sorciers maléfiques, ou ce cliché ambulant qu’est Broly… On se souviendra que de tous les connards qui se sont dressés contre eux. On se souviendra de Broly qui déglingue Auros, mais jamais de moi qui déglingue Razael."

Il renifla tout en regardant vers le sol. Est-ce que c’était arrogant de s’offrir au moins une victoire ? Surtout quand c’en était même pas vraiment une. Il s’était fait humilier par Bray Wyatt suffisamment pour abandonner sa poursuite des réseaux sociaux.

”C’était, c’était, euh, moi, et Bray Wyatt, un cinglé avec plusieurs personnalités. On a déglingué un ange qui était aussi fort qu’Auros et j’ai jeté le château de la Terre dans l’espace et puis après il s’est désintégré en tentant de faire un super coup d’épée. C’était… quelque chose.”

Il s’attrapa l’arrière de la nuque en regardant le plafond. D’autres inscriptions. D'autres trucs qu'il ne comprenait pas. D'autres trucs dont il ne savait pas quoi faire.

”Je dis pas que je suis quelqu’un de genre, fondamentalement bon, mais je suis meilleur que Broly, quoi.”

Il descendit son visage pour l'attraper entre ses mains, se massant les tempes avec deux d’entre elles tout en laissant les deux autres reposer contre ses genoux.

”Désolé, c’est juste, je réfléchis, là. C’est ce que vous avez dit sur la mort, ça me prend la tête.”

Ses paumes glissèrent sur la surface poilue de son visage, ses doigts hideux et longs laissant un écart pour permettre à ses yeux de se reposer dans ceux - fin, celui - de Kailan.

”Moi, même si je finissais au Paradis, ce qui risque de pas arriver, parce que je suis trop… complexe, j’imagine - Si je finissais au Paradis… ce serait pas moi, qui y finirait.”

Il fit descendre l’une de ses mains pour lui faire rejoindre les autres, tout en maintenant l’autre élevée, tapotant contre sa tempe de son indexe.

”Mon handicap il est mental. Il fait partie de ma réflexion. C’est pas une dégénérescence comme l’alzheimer ou un défaut de naissance comme la schizophrénie ou le résultat d’un traumatisme crânien, d’une tumeur, de je ne sais quoi… C’est juste… acquis.”

Il releva les épaules tout en mettant ses paumes au même niveau.

”C’est mes mémoires, mes traumatismes qui me foutent dans cet état là. C’est à cause de cette dépression que j’ai une philosophie… genre, plutôt cynique ou nihiliste ou un truc du genre. C’est parce que j’ai pas envie que les autres finissent comme moi que j’essaie d’être gentil ou altruiste. C’est parce que j’ai peur de pas me faire comprendre à cause des mes crises de nerf que j’essaie de parler clairement lorsque je suis sérieux.”

Il laissa ses bras retomber, ballants, en soupirant, avant de le reposer sur ses genoux.

”Ce serait moi sous médocs. Un cochon drogué dans une cage, sous antibiotiques… Sans ce que j’ai appris pour épargner ma dépression aux autres, sans ce que j’ai appris à cause des… des mauvaises expériences, on va dire, que j’ai vécu. Sans ça, il reste qu’un gamin qui aime se battre.”

Son regard ne portait même plus forcément sur Kailan. Il le traversait.

”Ce serait peut-être pas plus mal...”

Il secoua la tête en fermant les yeux, avant de les rouvrir, et de ricaner jaune brièvement, s’arrêtant aussi vite qu’il le put.

”Pardon, je fais que me plaindre, depuis tout à l’heure, hein ? Je sais que ça saoule. C’est pas fun, le premier invité ici depuis un moment, et c’est un mec qui se plaint au lieu d’aller chez un psychiatre.”

Il se cogna le front avec son poignet une fois, deux fois. Bon. Ce serait suffisament. Il renifla du nez avant de s’essuyer les yeux dans son coude. Il avait failli - failli, hein ? Juste failli - être larmoyant.

”Parlons, euh, parlons d’autre chose. Genre, c’est quoi un Oozaru, hein ? Vous l’avez dit deux fois, maintenant. Je sais toujours pas ce que c’est. C’est genre, un animal sacré ? Une caste de guerriers ? Ou bien le second inspiré du premier ? Un truc du genre ?”

Il regarda sur le côté. Ses yeux tournèrent dans toute la pièce.

Trouve autre chose, espèce d’auto-victime de merde. Parle-lui d’un truc à lui. Intéresse-toi à sa culture. C’est ton voyage contre le racisme, sale merde.

”Et, euh… euuuuuuuuh… et, euh, bon...”

Il se recroquevilla, pour se pencher un peu vers Kailan.

”Vous êtes devenu Gardien de la planète comment ?”
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MessageSujet: Re: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockMar 7 Déc 2021 - 18:01
Une enfant.
Marcos venait de dire qu’une simple enfant était venue à bout de Freezer Cold ? Le tyran galactique capable de tenir tête aux dieux ? C’était… C’était difficilement croyable. Ou bien, peut-être que cette personne avait seulement l’air jeune… Une immortelle, dans ce cas ? Cela faisait sans doute plus de sens qu’une divinité quelconque s’était interposée en face du démon du froid. Il s’agissait après tout d’un monstre. Lorsqu’il visitait la planète Végéta, sa présence seule suffisait à ce que Kailan la ressente comme un démentiel torrent de malfaisance, à lui donner des sueurs froides. Ni lui, ni même son mentor n’avaient la moindre chance d’approcher de son niveau de combat, même avec tout l’entraînement du monde. Une anomalie de plus que les dieux auraient dû gérer. Mais même le Roi des Kaïo n’avait sans doute pas les compétence pour le mettre en déroute, lui et son odieuse famille. Seules les plus hautes instances auraient pu faire quelque chose.

Mais jamais ils ne firent rien, si ce n’est se comporter avec leur habituel dédain.
Une autre visite qui resta dans la mémoire de Kailan était sans conteste la visite du Dieu de la Destruction Beerus dans le palais du roi Végéta III, soumettant ce dernier pour une broutille avant de menacer la planète entière. Assister à cette scène d’effroi avait donné des cheveux blancs au Gardien, pourtant jeune à l’époque. Si les Kaïo ne pouvaient rien faire, lui en revanche, c’était une autre paire de manche. Mais malgré son statut de premier plan, il n’avait cure du bien et du mal. Ce félin dévastateur agissait en égoïste, et ceux qui avait de quoi pouvaient simplement acheter ses faveurs. C’était sans doute le cas d’un clan aussi influent que celui des Cold. La vraie injustice, elle était là. Mais Marcos, lui, s’emportant lorsqu’il apprit l’abandon du Kaïo du Nord. Pris d’un coup de sang étonnant, le Terrien souffla alors un instant avant de s’excuser, suite à quoi Kailan leva simplement sa main.


« Nul besoin de t’offusquer, Marcos… Il n’avait pas tort. Mes portails, les God Gate, ne vont pas bien loin, tu sais… Et je doute même qu’il soit en mesure de produire une God Gate de toute façon… Il s’agit-là d’une technique particulière de mon art martial qui a été développé sur cette planète il y a de cela des générations. Le Maître Kaïo avait beau être mon supérieur, cela ne veut pas dire que nos capacités sont similaires. Du moins, pour ce qui concerne les prouesses martiales. »

En revanche, il était vrai que comme Kailan, il disposait de l’œil céleste qui permettait de voir tout ce qui était dans sa zone de juridiction. Et c’était pour cela qu’il ne pouvait que regarder les catastrophes approcher, sans pouvoir faire grand-chose. Kailan ne lui jetait pas la pierre de ce fait.

« Mes supérieurs, les Kaïo, ne sont pas si forts que cela… Il est probable que tu sois capable de le vaincre, tu sais... Ce que je vais dire peux tenir du blasphème, mais... »

Le vieux protecteur ferma les yeux avant de souffler du nez, les sourcils légèrement froncés. Il était clair que ce qu’il avait à dire était difficile à prononcer, mais cela lui pesait trop sur le cœur. Depuis sa première résurrection, cette pensée, cette idée lui trottait dans la tête en boucle. Que le jeu était truqué depuis le début. Que les grands se complaisaient dans leur tranquillité au prix du sang innocent. Mais qu’importe combien de temps ils s’en laveraient les mains, les tâches de sang sont toujours les plus difficiles à faire partir.

« Les vrais coupables sont les dieux d’en-haut... Ceux qui nous regardent sans rien dire… Et ceux qui nous balaient sans y réfléchir à deux fois… Nous ne sommes que des chiffres, pour eux. Des variables. Au mieux des dommages collatéraux… S’il y a quelqu’un à blâmer… C’est sans aucun doute eux… »

Fit le borgne en serrant les poings avant de reprendre son histoire.

« S’amuser ? Heh… Tu penses comme un Saiyan. Se créer leurs propres ennemis pour les défier, c’est définitivement ce que ferait mon peuple s’il avait le don de Création. Fort heureusement, ce n’est pas le cas, héhé… »

Et comment. Si on leur laisserait cette capacité, ils auraient sans doute donné naissance à d’invincibles monstruosités qu’ils seraient incapables de gérer eux-mêmes. Ils la lâcheraient sur le cosmos par mégarde, tout ça pour se trouver un challenge. La fierté mal placée des Saiyans irait jusque-là, ce n’était même pas sujet à débat. Surtout chez leurs plus virulents représentants, comme le mythique Broly, que Marcos tacla en affirmant que l’Histoire le retiendra, lui et ses adversaires, mais pas Marcos et ses alliés qui ont pourtant affronté. Son récit dérouta quelque peu Kailan, il était vrai. Il pensait parler à un simple vagabond qui errait sans but. Mais il avait devant lui un guerrier plus que capable, si ce qu’il disait était vrai. Sans doute était-il même plus puissant que le protecteur Saiyan.

« Je te l’avoue, je ne savais pas qu’Auros avait avec lui quelqu’un d’aussi puissant à ses côtés, et encore moins que tu sois parmi ceux qui l’ont vaincu. Mais honnêtement, l’Histoire a beau être écrite par les vainqueurs, nombreuses sont les histoires triomphantes que l’on a fait taire à jamais… Certains préfèrent cacher l’existence d’évènements qui les embarrassent… Ne crois pas que le fait que j’en sache beaucoup sur l’Univers signifie que c’est le cas de l’extra-terrestre, et encore moins du Saiyan moyen. A titre d’exemple, très peu de gens sont au courant des exactions du terrible mage dont je t’ai parlé plus tôt. Son nom n’est connu que par les plus érudits, et ils le gardent scellé entre leurs lèvres de peur que son évocation apporte le malheur. »

Moro.
Si son surnom d’Astrophage n’était peut-être pas très imposant, ses pouvoirs magiques étaient tels qu’il était aujourd’hui impossible de savoir ce dont il était réellement capable. Mais certains théorisaient que les noms ont des significations magiques, et que le fait d’évoquer le prénom du monstre était assez pour renforcer la puissance de ce dernier et l’aiderait donc à se libérer de ses antiques entraves. Peu à peu, son effrayante légende s’est donc effacée, et son nom n’était plus consigné que dans les plus anciens des textes. Rares étaient les bibliothèques qui pouvaient se targuer de posséder de tels registres. Et plus rares encore étaient ceux qui savaient les déchiffrer. Un tel parchemin était bien consigné dans le temple, par exemple, manuscrit en Konatsien antique, bien loin du Soutenu ou du Commun Galactique. Kailan ne savait pas le lire, et ne connaissait cette histoire que de la bouche de son mentor Pitaya durant ses longs, très longs courts d’Histoire.


« L’Histoire s’écrit. Mais l’histoire se perd aussi. Je doute que les géôliers actuels de ce monstre soient eux-mêmes au courant de ce qu’ils gardent. Un jour, les derniers hommes capables de lire les textes anciens disparaîtront, et les parchemins contant ces batailles mythiques deviendront aussi utiles que des rouleaux de papier toilette… Ne crois donc pas que la gloire de Broly ou d’Auros soit différente. Elle s’éteindra comme les autres. Ce n’est qu’une question de temps avant que tout ne retourne à la poussière après tout. Là est la réelle loi immuable de notre univers. »

Fit-il avec calme.
L’existence était après tout une chose éphémère. Il est dit que même les dieux vieillissent et finissent par mourir. L’immortalité des choses matérielles était une illusion à laquelle il ne fallait pas s’accrocher. Seul l’esprit, l’âme, pouvait perdurer dans un Autre-Monde, puisse-t-il être le plus doux possible. Peut-être un peu trop doux, hélas, comme le souligna l’insectoïde. Il craignait de ne plus être lui-même une fois envoyé au Paradis, si tant est qu’il puisse y aller par ailleurs. Que son état mental changeant sous l’influence de l’Au-delà soit simplement comparable à une drogue, à être sous anesthésiant voir simplement d’avoir subis un lavage de cerveau. Marcos était quelqu’un qui semblait bien avoir des problèmes. Beaucoup de problèmes. Et Kailan ne pouvait se targuer de trouver des solutions à ceux-ci.


« Je vais être franc avec toi. Ma bibliothèque ne m’a pas donné la science infuse…  »

Il n’avait pas de solutions. Mais il devait être honnête et sincère. Cacher aux autres leur sort en leur disant simplement que tout irait bien tout en était pleinement conscience de ce mensonge était typiquement le genre de conduite des divins auxquels en veux Kailan.

« Je ne saurais trop dire, sur ce sujet. Mais j’ai entendu parler de démons malfaisants envoyés au Paradis purger leurs crimes… Ils y deviennent aussi mielleux que de naïfs bambins. Ce constat lui-même, sur le coup, ne m’avait pas plus dérangé que cela. Le Paradis permet de voir la vie du bon côté, j’ai perçu ça comme une façon pour eux de devenir meilleur, et donc d’être des personnes respectables. Mais quand bien même, une fois de retour dans le monde vivant, y repenser me fait dire que cela ressemble à s’y méprendre à du lavage de cerveau… Je ne sais donc pas comment ton cas se traduirait une fois là-bas. Mais il est vrai que vu sous cet angle, cela peut rebuter. »

Mais Marcos s’excusa. Il ne voulait pas être vu comme un indésirable, qui s’invite chez les autres pour leur exposer leurs problème par pur égocentrique, ce à quoi répondit l’estropié en levant la main devant le visage muté du terrien pour l’intimer de cesser.

« Ne t’excuse pas. Il est normal que tu aies de nombreuses questions à te poser, sur les autres comme sur toi-même. Tu es un étranger loin de chez toi, et tu es en face de quelqu’un qui pourrait avoir des réponses à certaines d’entre elles... C’est tout naturel de me les exposer. »

Cherchant visiblement à s’intéresser, Marcos demanda ce qu’était un Oozaru, précédemment cité plusieurs fois. Visiblement, la Terre avait beau s’ouvrir à l’Univers et connaître l’existence des Saiyans, leur savoir n’allait pas bien loin. C’était à prévoir évidemment, cela ne faisait après tout qu’une poignée d’années.

« Un Oozaru ? Heh… Les Oozarus ne sont pas sacrés pour la simple raison qu’un Oozaru n’est autre que la forme primale des Saiyans. Tu n’es pas sans savoir, toi qui t’es apparemment renseigné sur les Saiyans, qu’ils sont généralement capables de se changer en de gigantesques primates violents ? On les nomme Oozaru. Les Singes Géants. »

Puis, une deuxième question, aux apparences bien simples, mais qui demandait quand même quelques explications un poil longuettes. Esquissant un faible sourire, le grisonnant regarda un instant le fond de sa tasse avant de prendre la parole.

« Je suis devenu gardien… Par pur hasard. J’ai découvert ce temple un peu comme toi, en fait. Je n’avais alors que quinze ans. Après une année à errer dans la nature, j’ai découvert les fausses portes contre lesquels tu as frappé. Et j’ai trouvé un vieil homme qui entretenait l’entrée. Tu l’auras deviné, il s’agit de mon prédécesseur. Emu par mon sort, il m’a pris sous son aile et m’a proposé de lui succéder au prix d’un draconien entraînement. Mais il n’était pas pour autant un homme sévère… »

L’espace d’un instant, l’œil valide unique du Saiyan sembla briller d’admiration. Il avait envie de revoir le vieil homme qui l’avait recueilli. Il avait envie de le rejoindre au Paradis qu’on lui refusait.

« L’ancien Gardien… Était comme nul autre personne que j’ai connue jusqu’alors. Je t’avais dit que cette planète, il y a une époque, était nommée Plant et possédait une verdoyante nature. A cette époque, un peuple pacifiste y prospérait, trouvant l’équilibre parfait entre nature et prouesses technologiques. Ces personnes étaient les Tsuffuls. Ils étaient natifs de ce monde. Contrairement aux Saiyans, qui fuyaient leur ancienne planète, Sadala, ravagée par leur barbarisme. Arrivés sur Plant, ils ont massacré les Tsuffuls et ont conquis leurs terres après une longue guerre qui prit fin à la pleine lune, transformant les Saiyans en Oozarus et leur donnant un conséquent avantage. »

Le Gardien laissa se glisser une pause alors que la lueur de son œil disparaissait. C’était beaucoup d’informations, et pour un étranger qui ne savait rien de cette planète, tout était nouveau à prendre en compte.

« Mon mentor était un Tsufful. Il était le dernier survivant à la surface du globe. D'ailleurs, ce temple tout entier est de facture Tsufful. Aucune de ces pierres n'a été taillée par des mains Saiyannes. Avant de me rencontrer, il avait tenté de lutter contre les Saiyans, mais il ne fit pas le poids, et y perdit son assistant. L’assistant du protecteur est un dévoué immortel apportant un soutien indéfectible à celui qu’il sert. Lorsque ce dernier disparaît, c’est l’assistant qui doit trouver son successeur. Autant te dire que sa perte fut lourde pour mon maître. Mettons que je vienne à m’éteindre d’une attaque dans mon lit demain, alors Plant n’aura plus aucun ange gardien pour veiller sur elle. »

Le regard du borgne se fit alors plus sombre, se baissant tandis que les sourcils se froncèrent légèrement. Marcos était un homme troublé et perdu. Mais Kailan ne pouvait rien dire à ce propos, lui qui subissait une crise existentielle depuis plus de dix ans.

« Plus d’homme de paille… De toute façon, à quoi je n’ai pas servi à grand-chose. J’ai réussi à préserver quelques espèces végétales… J’ai fait s’accoupler les deux derniers Mormath pour éviter leur extinction… Mais lorsqu’un réel danger pointe à l’horizon, je ne suis qu’un estropié impuissant. Les Gardiens sont obsolètes, à une ère où les psychopathes vadrouillent et réduisent des astres à néant en un clin d’œil. »

Il joint alors ses mains, les fixant un instant tête baissée avant de lever le regard devant le sieur Smith.

« Je suis obsolète. Les dieux n’ont plus besoin de moi. Ils ne veulent plus rien avoir à faire avec moi. »

Il déglutit alors, fermant les yeux avant de s’affaisser sur sa chaise, levant le chef pour fixer le plafond à nouveau. Lui qui était prêt à passer un peu de bon et relaxant temps avec son premier visiteur, il était à nouveau face à sa propre vacuité. Sa propre futilité. Ce n’était pas un beau spectacle. Ce n’était pas une scène à exposer à autrui. Il fallait qu’il se reprenne. Poussant un soupir et ne lâchant pas le plafond des yeux, Kailan se hasarda à un souhait.

« J’aimerais bien… J’aimerais bien pouvoir discuter de cela avec quelqu’un… Avec un autre Gardien… Je pense que ce ne serait pas plus mal d’avoir un avis extérieur. Dis-moi, Marcos. As-tu déjà entendu parler de quelqu’un qui puisse remplir le rôle de Gardien, sur ta Terre natale ?»

Demanda-t-il en baissant la tête, fixant à nouveau les yeux rond et cramoisis de l’homme mite.
Oui, c’était peut-être la meilleure solution. Discuter avec quelqu’un dans le même cas que lui était peut-être la meilleure chose à faire. Même si cela impliquait de quitter son poste. Un poste inutile de toute façon, et que le Roi Enma avait déjà déterminé comme étant abandonné.
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MessageSujet: Re: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockLun 13 Déc 2021 - 17:44
Marcos se sentit rassuré quand sa première crise de colère ne le fit pas être directement catapulté hors du logis de son vieil hôte. Le calme l’avait rattrapé par la boisson comme par la compassion que Kailan lui montrait. Il y avait quelque chose dans sa gentillesse qui la rendait… genre, “puissante” ? Cela lui faisait du bien, d’être accepté malgré son instabilité par quelqu’un qui, sur papier, n’aurait probablement été éduqué qu’à voir ça comme des chouineries, de l’hystérie… ou un contrecoup de son homosexualité. Fin, peut-être pas à ce point là. Mais en tout cas, c’était un présupposé que de croire qu’un pauvre vieil homme serait trop fragile, trop aigri ou trop conservateur pour être capable d’accepter la colère incontrôlable de son invité. Ou peut-être que c’était ses daddy issues qui reprenaient le dessus. Est-ce que c’était possible d’être si pitoyable ? Chercher le premier vieil ermite pour se faire consoler ? Ta gueule, ta gueule, ta gueule, ta gueule, profite du moment, profite du moment.

Pourquoi est-ce que le superviseur de Kailan n’avait-il pas agi ? Tout simplement parce qu’il était plus faible que lui. Le fait que ses portails ne soient pas aussi utiles qu’ils en aient l’air ressemblait plus à de l’humilité que du réalisme, compte tenu du fait que bordel, ça restait un scindement de matière. En se concentrant suffisamment, on pouvait augmenter la portée, ou la taille du portail, ou la distance, ‘fin, y aller avec de la méditation, le truc que les vieux sages semblent tous être capables de faire. En attendant, le manager de Kailan n’était pas capable de faire des God Gates. Il n’était pas capable de quoi que ce soit, en fait. Il était moins fort que son propre sbire gardien protecteur, ce qui était complètement débile ? Pourquoi mettre à la tête d’une galaxie quelqu’un d’incapable de la protéger ? Le vieil homme semblait défendre par son ton de voix l’implication du “Kaïo” dans toute cette histoire. Marcos ne pouvait pas tenter de contester cette information sous prétexte que la hiérarchie divine semblait vraiment proche de celle de n’importe quelle grande entreprise. Il y avait probablement du vrai, mais comment est-ce que cet impuissant pousse-crayon était arrivé au sommet de la chaîne alimentaire, alors ? Peut-être qu’en soi, prendre le job et ne pas reconnaître son incapacité était une raison pour laquelle le cataclysme était arrivé.

”Juste un cadre posé là pour faire croire que tout ira bien, quoi…”

Il bougonna ça rapidement, pendant la prise d’inspiration de Kailan. Il était peut-être trop observateur quant aux similarités que ce Kaïo pouvait avoir avec un superviseur de bureau. Le vieil homme était tendu, évoquant une possibilité de faire du blasphème. Marcos avait déjà collectionné les péchés capitaux comme des cartes Yu-Gi-Oh, donc il était hautement préparé à finir du mauvais côté du Styx, quoi que cela veuille dire. Pouvait-il montrer son diagnostic signé par le médecin au Saint Pierre ou Charon qui vérifiait s’il était apte à faire partie de son après-vie favorite ? La moitié de ses soucis étaient pas exactement contrôlable, monsieur l’agent. Pouvait-il avoir une défense fondée sur les troubles mentaux durant le jugement dernier ? Qu’est-ce que le faucheur avait à faire du mens rea ? Questions pour plus tard. Parlant de dieux, Kailan les évoquait comme les principaux fautifs. Des observateurs coupable de non assistance à personne en danger. À civilisation en danger, fallait préciser, parce que les échelles se devaient d’être respectées. Non, en vérité, les divins enculés qui régissaient ce monde n’en avaient absolument rien à foutre des mortels. Compte tenu du comportement de Razael, Marcos était capable de leur attribuer à tous un comportement de gigantesques bébés. Des gros gamins qui tiennent les rennes du monde… Merde, on dirait des chefs d’entreprise. On poussa du côté la théorie de la recherche du divertissement. Ou plutôt, pas vraiment. Il énonça juste que ce genre de poursuite des adversaires plus fort serait digne d’un Saiyan.

”’Fin, vous savez, vu que leurs langues deviennent les notres, et que nos hiérarchies sont comparables, j’m’attendrais perso à ce qu’ils aient des élans d’immaturité débile dignes des saiyans. La pomme qui tombe pas loin du pommier… ce, euh, ce genre de métaphore, vous m’comprenez…”

Il y eut un petit, tout petit trouble dans le visage du vieil hôte quand Razael fut mentionné. Le pretty boy au sourire aussi ridicule qu’il était enlargé, petit à petit de plus en plus édenté. Tellement obnubilé par le coup de pute que lui avait fait Bray Wyatt, il en avait presque oublié l’incroyable réussite qu’était d’avoir cassé la gueule à ce bouffon en armure de chevalier. Mais en vrai, c’était un succès. Un grand succès. Pas assez pour le sortir de son malaise mais suffisamment pour le lui faire légèrement se rappeler du fait que quitte à ne savoir que se battre, au moins il se battait très bien. Kailan n’était pas prêt d’entendre ce récit de sa bouche, et le lui avait dit cash. Marcos n’avait clairement pas la gueule du mec qui pourrait éclater un Razael. Mais cela ne l’avait pas dérangé plus que ça. Il mentionna que beaucoup de vainqueurs du côté des fils de putes avaient eux aussi été effacé. Il y avait des croque-mitaines diabolisés, mais les pires monstres sous le lit des dieux avaient été effacés au maximum. Il mentionna le sorcier très méchant de toute à l’heure. Son nom n’était pas prononcé de peur de porter malheur et BORDEL DE MERDE PAR PITIÉ MAIS C’EST QUOI CETTE SUPERSTITION BULLSHIT EN MODE HARRY POTTER MAIS ÇA ME FUME !

”’Pfff-ff-ff-ff !...”

Le sourire de Marcos rayonna un instant dans l’obscurité avant qu’il ne se tapote le front à l’aide de la paume de sa main.

”Je suis désolé, je veux pas avoir l’air irrespectueux, c’est juste, ça me rappelle, fin, ça me rappelle un autre truc, on va dire.”

La prochaine porte qui fut ouverte fut celle du nihilisme. Marcos connaissait bien le nihilisme. Tous ceux qui finissaient avec sa façon de réfléchir y plongeaient. Certains tentaient de l’ignorer, d’autres s’y roulaient dedans. Le gros Nietzsche disait qu’une étincelle de bonheur aurait rendu tout le vide de l’univers ayant contribué à ce moment utile. Une seule note de harpe dans le silence du cosmos. Le même Nietzsche avait fini par pleurer en ayant vu un cheval battu dans la rue, avant de devenir catatonique pendant les quinze dernières années de sa vie. L’histoire se perd. La connaissance disparaîtra avec l’antique langue qui l’a écrite. Les parchemins ne vaudront plus rien. Les gloires d’Auros et de Broly ne valent pas plus que cinq minutes de gloire sur Internet. Tout mourra. Même les dieux.

Mon nom est Ozymandias.

”C’est bizarre, non ? On sait ça, et pourtant on la poursuit quand même, cette gloire. On cherche à laisser un héritage derrière. Si on sait se battre, on veut mener une grosse bataille. Si on sait écrire, on veut avoir au moins un roman à succès. Si on sait parler, on veut faire une grosse carrière politique. Si on sait réfléchir, il faut faire une bonne découverte. J’vais pas dire que j’suis différent.”

Un flashback à son incroyable discours plein de haine et de spasmes qu’il avait fait dans le sous-sol du château, quelques minutes avant de catapulter le château dans l’espace. Il voulait pas obéir à Auros, c’était sûr. Il voulait faire passer des idées, ça, c’était sûr aussi. Mais au fond, il avait surtout été un imbécile qui voulait avoir sa mort glorieuse face à un adversaire invincible, avant de ne récolter qu’un rival inconnu et de se faire cracher dessus par son allié. Peut-être que le vrai fils de pute était le Bray Wyatt qu’il avait rencontré sur le chemin ?

Kailan ne pouvait pas le consoler sur les modalités des handicaps mentaux lors de l’arrivée dans l’au-delà. Il ne savait pas s’il désirait une réponse, de toute façon. Toutes les réponses possibles pouvaient lui donner une crise existentielle. Cependant, des démons qui auraient purgés leurs crimes seraient devenus… “mielleux”. Des “bambins”... Il ne savait pas si le vieil homme était littéral ou figuré. Il croyait faire face à un simple programme de réinsertion après incarcération quand il était passé lui aussi dans la mort. Mais maintenant, il pourrait croire à un lavage de cerveau.







Un lavage de cerveau ?







La main de Marcos s’était mise à trembler. Sa respiration s’était à nouveau alourdie. Dans le carmin de ses yeux ronds le reflet larmoyant de sa frustration se révéla alors qu’à nouveau une cacophonie de panique chaotique reprit place dans son crâne.

DIEUX DE MERDE CERVEAU DE MERDE CE SERAIT MIEUX COMME ÇA TOUCHE PAS À MON CERVEAU ILS VEULENT MA TÊTE ILS EFFACENT LEURS IMPERFECTIONS LAISSE MOI TRANQUILLE EUTHANISIEZ-MOI NON À LA LOBOTOMIE ASILE DE FOUS DIVINS JE HAIS CE MONDE JE HAIS CES DIEUX JE HAIS MA VIE JE HAIS TOUT LE MONDE QU’EST-CE QUI VA PAS AVEC MOI JE SAIS TRÈS BIEN CE QUI VA PAS AVEC MOI ARRÊTE DE CHOUINER C’EST À EN PERDRE LA TÊTE STOP STOP STOP PITIÉ STOP LA FERME LA FERME LA FERME J’AI ENVIE DE DÉGUEULER J’AI PAS ENVIE DE PIQUER UNE CRISE DEVANT CE VIEUX TYPE IL EST SYMPA QU’IL M’OUVRE LE CERVEAU QU’IL ME LE RETIRE NON PAS TOUCHE J’AI PEUR J’AI PEUR LAISSE MOI TRANQUILLE LAISSE MOI ÊTRE CALME LAISSE MOI JUSTE PROFITER D’UNE SEULE UNE SEULE CONVERSATION CERVEAU DE MERDE PITIÉ UNE SEULE CONVERSATION

Le vieil homme put alors voir le colosse en face de lui se relever et hasardeusement se diriger vers la cuisine, avant de se servir une tasse, manquant d’en foutre la moitié à côté à cause de sa main tremblante et de ses régurgitements à peine contenu par sa gorge nouée. Il manquait de sangloter, murmurant à lui-même un brin de consolements qui semblait faire office d’ancre pour se maintenir dans la réalité.

- ça va aller ça va aller du calme du calme bois la tisane du calme du calme tout va bien se passer ça va aller ça va aller -

Il but sa tasse cul sec, avant de s’en resservir une autre, cul sec également, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien dans la petite théière. Ayant mémorisé quel pot contenait quoi du coin de l’oeil il l’ouvrait avant de bouffer directement les feuilles comme un herbivoire, une vache folle cherchant un tranquilisant de rhinocéros. Il ne pensait pas à la quelconque possibilité d’y développer un semblant d’addiction. Non. Il pensait juste à la possibilité de ne pas avoir un freak out au milieu du temple ancestral de la seule personne à avoir fait preuve d’un discours paternel envers lui depuis plus de cinq ans. Le colosse bredouille tituba avant prendre appui sur la chaise pour immédiatement la lâcher en entendant ses grincements.  

”Hhhh… Hhhh… Hhhh…”

Il posa la chaise dans un coin, se tapotant la tête de ses mains libres, comme pour se reconcentrer. Il se plaça alors face à la table avant de s'asseoir lourdement en tailleur… Et il était toujours capable de poser ses coudes dessus. Merci la taille de colosse. Son regard vitreux était écarquillé. Les larmes coulaient toujours, mais il n’était probablement même plus capable de s’en rendre compte. Il respirait lentement.

”Oui. Donc. Les Oozarus ?”

C’était la phrase qu’il avait interrompu par sa crise. Les Oozarus n’étaient pas une caste de guerriers ou bien un mythe incroyable ou une autre connerie du genre. C’était débile. C’était tout simplement la transformation en gorilles géants. Genre vraiment. Aussi con que ça. Le visage de Marcos était plus neutre que celui d’un gigantesque moai tandis qu’on lui fit cette révélation. La deuxième question qu’il avait posé, c’était comment Kailan était devenu Gardien. La réponse arriva. Les yeux de Marcos virent le vieil homme esquisser un sourire en coin… au ralenti.

J’en ai peut-être trop pris.

Il voyait la jungle pousser autour d’eux tandis que Kailan mentionnait une bribe de son passé. Il avait eu quinze ans, et avait été largué dans la nature à quatorze. Ses yeux étaient fixés sur ceux du gardien tandis qu’il faisait en sorte de ne pas laisser sa bave sortir de sa bouche. Il voyait un Kailan jeune braver un sentier de la jungle. Il avait frappé à la porte, et quelqu’un l’avait fait entrer. C’était son prédécesseur, et donc son mentor. Il allait en faire son successeur, et ça allait être dur sans être horrible. Ce mentor était encore dans l’ombre, dans sa vision, jusqu’à ce que Kailan n’aiguise son profil. Végéta s’appelait Plant, avant. Elle était pleine de verdure. Il y avait eu un autre peuple. Les tsou, les tzu, les, les, rah, les tsuffuls. C’étaient eux, les natifs, tandis que les saiyen, comme des colons, fuyaient leur monde à eux. Un frisson parcourut son dos tandis qu’il voyait les couleurs changer à l’horizon. Les flammes. Les pèlerins. Un génocide de conquérants contre les possesseurs de leurs terres. Il lui semblait regarder Pocahontas à nouveau.

Kailan Sénior avait été un de ces tsuffuls. Il avait tenté de protéger sa civilisation des Saiyan, et y perdit son premier assistant. Tout ce temple était tsufful, d’ailleurs. Tout ce qui restait d’une civilisation bien plus avancée que les guerriers de l’espace. La civilisation dont cet univers aurait eu besoin, mais pas celle qu’elle méritait. Tout ça parce que des mecs qui volent et se transforment en monstres géants fuyaient leur propre connerie. Kailan fut le nouvel assistant de ce mentor qu’il voyait moins robuste, plus élégant, et au regard se perdant dans la nuit comme celui des vétérans de toute atrocité. Leurs visages se superposèrent. Il voyait Kailan, et il voyait le mentor, en même temps. “Plant” n’aura plus d’ange gardien… Il disait “Plant”. Les yeux de Marcos se plissèrent tandis que ses antennes se relevèrent. Les regrets de son hôte s’étalaient sur son cœur déjà fragilisé. S’il venait à mourir, la planète n’aurait plus de gardien.

Mais était-il déjà utile de base, à cette planète ? Il disait que non. Il était un homme de paille. Il avait protégé quelques types de plantes. Il avait protégé quelques espèces animales. Il disait que tout redevenait poussière, et pourtant il tentait de protéger ce qui restait de l’héritage tsufful. Il ne pouvait défendre Plant. Les gardiens sont obsolètes… Il était obsolète. Les dieux n’ont plus besoin de lui. Plus personne n’a besoin de lui.

”Merde…”

Il voulait en parler avec un autre gardien. Et il demandait à Marcos si lui, il en connaissait un. Mais il n’en connaissait aucun. Il n’avait pas de raison d’en connaître. Putain, le seul terrien zarbi qui semblait être un minimum ancien c’était Bray Wyatt. Bray putain de Wyatt ! Il n’avait pas du tout la carrure à être un vieux sage, juste un type bizarre qui semblait en savoir trop. Il regardait dans les yeux.

J’suis trop dopé et trop instable pour gérer ça, putain.

Marcos se releva lentement, piteusement, comme si son corps était fait de goudron. Il cogna l’un de ses genoux contre la table, faisant vibrer les couvercles, avant de se redresser de tout son long, pour au final se gratter la tête en détournant les regard, dégageant par des frottements toute les larmes séchées qui tâchaient sa fourrure dégueulasse de grosse mite.

”Non… non, désolé Kailan, j’connais pas de gardien. J’connais personne qui pourrait avoir ce rôle. Je veux dire, même notre président a disparu, donc en terme de gardien placé là par un dieu…”

Il respirait… trop lentement. Il respirait beaucoup trop lentement. Il ne crisait plus, c’était certain, mais il entendait ses battements de coeur, directement dans ses tempes… Bah, ça allait passer. Il était juste en train d’avoir bouffé un peu trop de somnifères afin d’éviter de piquer une crise.

”J’suis… fin, j’suis pas un grand connaisseur des gardiens, j’suis pas un maître dans votre philosophie, mais j’pense honnêtement que vous savez déjà vos réponses, non ?”

Un des yeux de Marcos était plus relevé que l’autre. Il regardait Kailan comme s’il avait dormi douze heures d’affilée la nuit dernière et qu’il voulait juste prendre son café. Son visage était plus creusé qu’une tranchée de guerre.

”C’est, c’est p’t-être moi qui ai, qui ai mal compris un truc. Mais vous avez dit “homme de paille”. Vous avez dit “obsolète”. Vous savez très bien que les dieux sont pas avec vous, il y a pas besoin d’un autre gardien pour le savoir. Tout ce que vous risquez de faire, c’est, c’est genre vous remettre dans une zone de confort toxique.”

Son ton était… neutre. Neutre, mais toujours noué. Comme s’il avait pleuré vingt ans de catharsis avant de parler de la pluie et du beau temps.

”Vous avez croisé personne sous la direction de votre mentor, pas vrai ? Si ça se trouve, les dieux savent même pas que vous existez de base. Ils ont cru les tsuffuls comme morts et vu que les saiyen, bon, c’est les saiyen, quoi - vu qu’ils ont vu les saiyen comme des cinglés, ils ont même pas tenté de checker s’il y avait un gardien…”

Il posa sa tête entre ses paumes et prit une longue inspiration, avant d’émettre un petit couinement, pour au final se racler la gorge en se giflant gentiment avec ses paumes.

”J’espère que votre prédécesseur a eu une mort paisible. Honnêtement. C’était un type bien. Je le crois sincèrement.”

Il se racla à nouveau la gorge, avant de regarder le plafond, se frottant les bras à l’aide de ses paumes. Il ne faisait pas vraiment attention au fait qu’il avait froid pour la première fois depuis sa transformation.

”Mais vous inquiétez pas, vis-à-vis de l’obsolescence, tout le monde y passe. Il y a ceux qui ont un boulot important, jusqu’à ce qu’il ne le soit plus. Il y a ceux qui ont une utilité importante par leur place dans la société. Il y a ceux qui sont là pour les moeurs changeantes…”

Il s’égarait, mentalement.

”...Il y a ceux qui sacrifient des après-midi à consoler les gens qui leurs sont chers, qui prennent leurs problèmes sur eux, qui donnent des conseils non-stop, qui soutiennent financièrement, qui sont toujours là quand on a besoin d’eux, qui font toujours de leur possible et qui deviennent obsolètes parce que…”

Quelle pute à attention tu fais…

”Parce qu’ils gueulent trop fort… et qu’ils sont instables… et parce qu’ils sont à contre-courant…”

Son battement de cœur était toujours dans sa tête. Il respirait toujours trop lentement à son goût. Mais il n’en avait pas grand chose à faire. Il voyait au ralenti. C’était sûr, il resterait calme pour le reste de la soirée. Il était presque capable d’ignorer le fait que sa tête se balançait de droite à gauche, et que ses pieds faisaient de leurs possibles pour l’empêcher de s’écrouler par terre.

”Ouais… Tout ça pour dire, tout le monde est inutile, à un moment. Tout le monde est obsolète. Faut crever l'abcès le plus vite possible. Faut y aller ! Vous pouvez pas aider depuis votre poste ? Tant pis ! Faut le quitter ! Devenir philanthrope ! Arpentez le monde, cherchez des espèces en voie de disparition et ramenez-les ! Ramenez des plantes ! Créez des médocs ! Prêchez votre sagesse ! Utilisez votre sanctuaire comme refuge pour tout ce que le monde cherche à anéantir. Pourquoi se soucier de quand tout redeviendra poussière ? Faut juste que cette poussière soit heureuse avant de disparaître ! Faut -”

Il s’écroula contre le mur.

”Ooooh… Oooh… Oh, putain…”

Il se redressa, poussant contre le béton ancestral, avant de se tenir debout. Son regard observait le ciel. Il faisait de son possible pour avoir l’air actif. Il faisait de son possible pour pas s’endormir au milieu d’une si belle conversation. Mais le bruit de son coeur s’attenuait. Sa respiration arrêtait de vrombir dans ses oreilles. Non, non, il redevenait vif. Tout allait bien. Il releva le doigt tout en pointant la tête vers Kailan. Il souriait, niais, un oeil plus ouvert que l’autre.

”Nan, c’est, c’est bon ! Tout va bien ! Tout va -”

CRAC !

Le son de la table fut le dernier bruit qui l’accompagna dans l’inconscience.
Kailan
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MessageSujet: Re: Le Diocèse de Digne   Le Diocèse de Digne ClockLun 20 Déc 2021 - 1:05
Un cadre.
Un employé, posé là, afin de faire office de figure d’autorité, mais rien de plus. Une façon de rassurer ses subordonnés. Marcos… N’avait pas tort. Maître Kaïo du Nord détenait le secret de techniques extraordinaires. C’était un fait connu à travers les différentes galaxies. Mais en soit, il était à peine au niveau de combat d’un guerrier d’élite Saiyan, à savoir autours de 4000 unités. Et c’était à des lieux des cadors de l’Empire Cold, pour ne citer qu’eux ! Ce n’était pas un écart que l’on surpassait avec de la bonne volonté et des tours de passe-passe. Il était un impuissant bonhomme qui devait lui aussi gérer une tâche qui était trop grande pour lui. C’était l’exact même cas que Kailan. Tout aussi inutile.


« En quelques sortes, oui… »

Kailan ferma les yeux avant de soupirer.
Il blasphéma alors sur les dieux et leur hypocrisie, avant de parler des Saiyans et de leurs penchants dangereux pour eux comme pour les autres, ce à quoi le mutant se demanda si cette tendance était aussi présente chez les divins. Il pensait que les dieux et les Guerriers de l’Espace avaient peut-être un comportement similaire en raison de leur parenté. Cela, Kailan préférait n’y croyait simplement pas en raison du fait que les Dieux ont aussi donné naissance à de paisibles races, sages, même. Du moins… Il espérait que cela n’était pas le cas. Il était vrai que le potentiel martial du peuple Saiyan défiait tous les autres et était en mesure de se confronter à leurs créateurs. De même, l’existence d’une mutation spéciale à apparition périodique comme le Super Saiyan Légendaire était un facteur bien étrange. C’était de la pure génétique qui expliquait ce phénomène, une apparition rare mais récurrente, qui revenait hanter la Création encore et encore. Ce qui voulait dire que les dieux avaient peut-être leur part de responsabilité.


« Les… Les Dieux de la Création, les Kaïoshins, ont beau avoir créé les Saiyans, toutes les autres races proviennent elles-aussi de ces derniers. C’est le cas des Tsuffuls comme des Terriens, d’ailleurs.»

La conversation dériva ensuite sur la futilité de la gloire.
Comme Kailan l’avait précisé, tout redevenait poussière à la fin des temps, comme la connaissance du sorcier Moro, mais qui fit rire le Terrien sans que le Gardien ne vraiment comprenne pourquoi. Marcos affirma néanmoins que malgré le fait que c’était un fait bien connu, tous chercheraient toujours à laisser leur empreinte sur l’Histoire, qu’importe son domaine ou ses ambitions. Et c’était quelque chose à laquelle Kailan avait bien conscience. Mais jamais il ne comprit pourquoi cette obsession était ancrée dans le cœur des mortels depuis toujours. Peut-être était-ce simplement là leur façon de lutter contre l’inéluctabilité de leur mort. D’atteindre l’immortalité par la conscience collective au-delà de la condition physique… Mais c’était peut-être chercher trop loin…

En revanche, ce n’était peut-être pas aller trop loin que de parler de lavage de cerveau dans le cas des démons du Paradis.
Ces pauvres hères n’étaient ni plus ni moins que les victimes d’une sorte de lobotomie sous l’effet apaisant de cet au-delà. Et Kailan se devait d’être le plus informatif possible à Marcos. Lui dire ce qu’il voulait entendre était peut-être la meilleure chose à faire… Mais il serait inexcusable de lui mentir ainsi. Il souhaitait en savoir plus. Il voulait de vraies réponses. Pas des contournements hypocrites. Alors le Gardien lui dit la vérité. La sombre réalité qui se tapissait dans les prairies fleuries de l’éden… Le gardien tenta de changer de sujet le plus vite possible en parlant des Oozarus pour le faire penser à autre chose et lui faire éviter une crise de panique, mais hélas sa réaction ne se fit pas attendre. Une hyperventilation… Ses orbites rougeoyantes luisaient comme si elles allaient se mettre à pleurer. Une fois encore, le dieu mineur ferma les yeux en fronçant les sourcils… Qu’est-ce qui lui avait pris ? Déballer comme ça les quatre vérités de la Création à un homme déboussolé et dépressif ?! * Pourquoi ne sais-tu pas te taire, misérable ?! * C’était ça, protéger autrui ?

Le mutant se leva alors pour se diriger vers la cuisine, derrière Kailan, qui le regarda faire avec inquiétude.
Fort heureusement, ce n’était pas pour quelconque objet contondant qu’il se déplaçait, mais plutôt pour se servir un peu de thé de Gigamomille afin de se calmer. Et dans l’état actuel des choses, il n’avait pas le cœur à lui dire quoique ce soit. L’information qu’il venait de lui donner devait peser lourd, très lourd sur sa conscience. Et seul lui était en mesure de la digérer. Telle était la cruauté de la machine dans laquelle tous étaient prisonniers. Le borgne se retourna alors pour regarder sa tasse vide. Cet homme avait besoin d’aide. Plus d’aide que le Saiyan ne pouvait en donner. Et plus que n’importe quel Saiyan ne le pouvait. Mais un son inattendu vint sortir l’éclopé de sa réflexion. Un bruit de mastication, comme d’un herbivore qui mâchait une plante. * Oh non…* A l’aide de sa capacité de vol, Kailan se leva de sa chaise, en lévitation pour faire à nouveau face au Terrien. Et la chose qu’il redoutait venait d’arriver.


«  Mon garçon, ne me dis pas que tu as- »

Quelle question ?
Bien sûr qu’il venait de manger les feuilles de Gigamomille telles quelles à vive allure, vu la bombe que le protecteur venait de lui lâcher dessus ! Marcos se retourna, titubant et bredouillant avant de reprendre place là où il était, mettant à nouveau les singes géants sur le tapis après s’être assis directement sur le carrelage. * Ne dis rien, Kailan… Peut-être qu’il peut le supporter, après tout. * Peut-être que sa mutation lui conférait une certaine résistance… Ou que les Terriens avaient certaines prédispositions. Le grisonnant déglutit avant de commencer à parler de la transformation primale de son peuple avant de raconter sa vie et celle de son mentor. Et tout du long de ces explications, le jeune homme-insecte écoutait sans un mot. Il buvait ses paroles comme un assoiffé qui venait de trouver une source d’eau. Jamais personne n’avait été aussi attentif aux dire du vieux barbu.

En un sens, son comportement donnait à Kailan l’envie de continuer la discussion de plus belle. A dire ce qu’il avait sur le cœur. Il avait enfin l’opportunité de parler à quelqu’un. D’aider quelqu’un… Et de se faire aider par quelqu’un. Mais une voix dans sa tête ne put s’empêcher de le blâmer. Ce comportement n’était pas digne du Gardien… Son comportement en général, même, était déplorable. Il n’avait même plus le droit de se faire appeler comme tel. Comme Enma le lui avait dit, il n’avait pas seulement failli à sa mission, il l’avait carrément abandonné. Et maintenant, il se cherchait des excuses. Il cherchait à convaincre de son innocence, de ses bonnes intentions avec la première âme qu’il croisait… Affligeant. Il fallait qu’il discute à tête reposée avec quelqu’un. Avec un autre Gardien… Peut-être celui de la Terre ? Alors il se hasarda à une question pour le mutant, à moitié pour vérifier qu’il était toujours conscient, il fallait l’avouer.

Mais Marcos, se relevant doucement, ne savait rien d’un potentiel Gardien de la Terre.
Sa société ignorait peut-être simplement son existence, comme les Saiyans. Ou bien peut-être n’en avaient-ils tout simplement pas. Il précisa par ailleurs que même le président de son monde était porté disparu. Un président ? Les Terriens élisaient donc leur chef d’Etat ? Etonnant. C’était une pratique rare dans le Cosmos, il fallait le dire. La plupart des planètes suivaient simplement un schéma monarchique. C’était le cas des Saiyans comme des Tsuffuls, et même des Démons du Froid. Néanmoins, l’insectoïde affirma que les réponses que cherchait son interlocuteur étaient déjà connues de ce dernier. Qu’il avait beau chercher… Mais que rien ne l’aiderait à aller vraiment mieux, juste à se bercer d’illusion dans le meilleur des cas. Que les dieux ignoraient peut-être même son existence de toute façon.

Mais le Terrien semblait avoir de plus en plus de mal à garder les idées claires.
Visiblement, non, il n’était pas immunisé… Il dit alors espérer que le mentor de Kailan, Pitaya, avait pu mourir paisiblement. Ces mots sincères énoncés par un homme qui n’était peut-être même plus lui-même réussirent à émouvoir le Saiyan, qui se remémora les derniers instants du dernier des Tsuffuls à ses côtés. Il s’était éteint dans un lit, la main tenue par un jeune homme sanglotant qui perdait alors le seul être qu’il avait jamais apprécié… Le seul qui l’avait jamais traité avec dignité. Et il repensa à un fait atroce. Que jamais plus, il ne le verrait. Lorsqu’ils étaient tous les deux morts, ils avaient enfin pu se revoir au Paradis. Mais ces Champs Elysées lui était désormais proscrits. Il baissa alors les yeux avant hocher doucement la tête. C’était à son tour de larmoyer. Mais il préféra poser sa main devant son visage, les doigts sur son front afin de ne pas montrer les émotions qui se mirent à le submerger.

Le Terrien continua, indiquant que l’obsolescence était de toute façon inévitable. Pour tout le monde. Même les mieux intentionnés du monde finissaient par devenir inutiles. Et c’est alors qu’il prodigua un conseil auquel Kailan ne s’attendit pas. De ne pas se laisser abattre. De quitter son poste de Gardien avant que ce sanctuaire ne devienne sa prison, puis son tombeau. Qu’il n’était pas trop tard pour rendre la Création plus belle encore, avant qu’elle ne retourne inexorablement au Néant. Puis il… Tomba à la renverse, tapant son dos contre le mur, ce à quoi le Saiyan se releva, inquiet.


« Rassieds-toi Mar- »

L’homme leva alors son doigt, affirmant qu’il allait bien avant de s’écrouler contre la table basse, brisant les tasses.
Evidemment… C’était même impressionnant qu’il ait pu tenir jusque-là. Il venait de manger des feuilles de Gigamomille, après tout. Comme il l’avait dit juste avant, le thé mauve suffisait à calmer même des Oozarus ! Et lui, il venait de manger plusieurs feuilles de la plante d’où était tiré ce breuvage ! Cela, en revanche, était un grave erreur ! L’effet est comparable à l’overdose de somnifères ultra-puissants. La consommation d’une seule de ces feuilles était assez dangereuse pour faire plonger un guerrier Saiyan dans le coma pendant deux ans ! Et Kailan n’avait aucun remède miracle contre cela… Tout ce qu’il pouvait faire, c’était tabler sur la constitution du guerrier pour tenir le coup et retrouver la conscience plus vite. Après tout, plus un individu était puissant, plus les poisons pour l’atteindre devaient l’être. Et Marcos, de ce qu’il avait dit, détenait assez de force pour vaincre un lieutenant d’élite du Dieu de la Destruction d’Auros avec une poignée d’associés. Il n’y avait qu’à espérer qu’il ne bluffait pas en racontant des bobards…

Quoiqu’il en soit, il fallait aider le terrien !
Tout d’abord, Kailan se leva, soulevant le colosse, qui devait bien peser le poids d’un réfrigérateur d’ailleurs et le déplaçant, usant évidemment de sa lévitation pour se déplacer efficacement malgré sa jambe malformée. Il le mit en position latérale de sécurité un peu plus loin avant de vérifier son pouls. Avait-il un pouls habituellement, d’ailleurs ? Du point de vue biologique, il semblait à Kailan que les Terriens étaient très proches des Saiyans. Mais Marcos était un mutant. Il ressemblait d’ailleurs quelque peu à un Arlian, qui si la mémoire du Gardien était bonne. Dans tous les cas, il respirait encore, et les battements de son cœur semblaient réguliers. Mais combien de temps s’écouleraient-ils avant son réveil ? Cela pouvait être quelques heures comme quelques mois, pour ce qu’en savait l’éclopé… Il ne pouvait pas simplement rester là… Tout d’abord parce que Kailan n’avait absolument rien pour s’occuper d’une personne dans le coma.

Et surtout, il avait besoin des siens.
Il avait dit qu’une femme l’hébergeait. Qu’il l’avait rencontré dans un groupe de soutien. Il avait beau être dépressif, son discours laissait bien penser qu’il n’était pas si seul que cela. Ils y avaient des gens pour qui il comptait. Ils avaient beau être peu, ils existaient. Même un seul, c’était plus que Kailan. Une idée traversa alors l’esprit du Saiyan alors qu’il recula pour rejoindre le couloir, réfléchissant...

* Je… Ferais-je… Non… *

Il resta immobile un instant avant de se diriger d’un pas hésitant, aidé de son bâton, vers une porte tout au bout du couloir, qu’il ouvrit. Un escalier se trouva derrière, que le protecteur descendit en lévitant. Il pénétrait le mausolée du temple, le plus sacré de ce bâtiment sacré lui-même, situé loin sous terre. Ici reposaient les corps intacts de nombreuses générations de gardiens Tsuffuls, conservés dans des capsules spéciales au couvercle de verre. Kailan s’arrêta devant l’une d’entre elle, visiblement perdu. Il cherchait un peu de force, un peu de réconfort en voyant un visage familier. Celui d’un vieillard qui s’était éteint il y a déjà des décennies, chauve et moustachu. Mais la bienveillance semblait encore exulter de cette tête. C’était bien le cercueil transparent de son maître Pitaya... Approuverait-il ce qu’il comptait faire ? Peut-être… Ou peut-être lui donnerait-il simplement une tape sur l’arrière de son crâne pour le faire revenir à lui. Le vieux Saiyan posa sa main sur le cercueil avant de bredouiller des excuses…


« Je… Je suis désolé, Maître Pitaya. Je sais que je fais un piètre successeur… J’espère que de là où tu es en ce moment… Tu… Tu comprendras ce que je m’apprête à faire. »

C’était rare, mais il venait parfois se recueillir devant son prédécesseur lorsqu’il doutait de lui.
En soit, il était bien étrange qu’en tant que propriétaire du Temple, il se retrouvait lui-même en possession d’une telle collection de cadavres. Mais c’était-là une tradition Tsuffule, et Kailan n’avait pas à cœur de déroger à celle-ci. Bien évidemment, c’était lui qui avait dû s’en occuper pour Pitaya. Et maintenant… Il s’apprêtait à partir… Loin de lui, et de tout ce qu’il avait laissé derrière lui. Mais il ne pouvait pas se permettre de le quitter avec une tête de six pieds de long. Le gardien souffla alors pour retrouver son calme, rétractant son bras avant de lancer un dernier regard à son mentor.

Le Diocèse de Digne Ux3a

« Ce n’est qu’un au revoir, Maître Pitaya… Je reviendrais. Je te le promets… »

Et il se retourna, remontant les escaliers pour quitter le mausolée, rejoignant les pièces à vivre. Il vérifia que Marcos dormait encore avant de se diriger vers sa chambre. Il prépara alors des vêtements de rechange, quelques crédits galactiques, puis alla jusqu’à sa bibliothèque, le trésors le plus conséquent de tout ce qui se trouvait ici-bas. Des étagères high-tech à perte de vue, conservant des ouvrages parfois vieux de plusieurs millénaires. Il venait y chercher quelque chose. Une lumière, au centre de la pièce. Au-dessus d’une sorte de piédestal.

Le Diocèse de Digne Luan

« Toi, tu viens avec moi… »

Un cube...
Le cube. Cela, Kailan ne pouvait absolument pas le laisser surveillance, pas même pour tout l’or du Cosmos. Le Saiyan s’en empara alors, faisant virer la lumière de l’éclairage de la pièce au rouge vif. Kailan quitta simplement la pièce, qui se referma derrière lui, scellée. Seule l'artefact qu'il venait de prendre saurait ouvrir l’accès à l’ultime source de connaissance du peuple Tsufful, dont le dispositif de défense se chargeait jalousement de la conservation. Le vieil homme avait fini de rassembler ses affaires dans un grand sac, qu’il porta à ses épaules avant de rejoindre à nouveau la cuisine. Le Sieur Smith y était allongé, toujours pris dans les bras de Morphée.


« Mon bon Marcos… Je te remercie… Tu as sans doute raison. Il y a un Univers dans lequel je pourrais peut-être me montrer encore un tant soit peu utile. »

Il alla alors chercher la mallette du terrien, la gardant dans sa main gauche avant de se baisser, posant sa main droite sur le monstre endormi.

« Allez… Je te ramène chez toi... »

Kailan usa alors du Kaikai, faisant disparaître son invité et lui-même.
Direction, la base de lancement de Végéta, anciennement et nouvellement appelée, Plant.
Il était temps de partir voir plus loin que l’Œil Céleste.
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